Rue Paul-Janet

Par Yvette PASCUAL

 

Nous sommes arrivés en 1962, août je crois.

 Je me souviens du déplacement en taxi et de cette longue route et de la Seine, que nous ne connaissions de Rouen à Yainville.

 Surprise de voir des champs, de la verdure mais surtout des vaches, animaux, pratiquement jamais vus pour la citadine d’Oran que j’étais et puis leur couleur marron. C’est vraiment ce dont j’ai un souvenir très fort.

 Ensuite la maison, le quartier, les travaux, la terre, le jardin à faire entièrement, encore une fois tout était nouveau pour nous.
 Et puis l’environnement, les voix, les gens, le temps, le froid, le manque de soleil. Les champs verts, toujours ce vert de l'herbe.

Je n’ai pas l’impression que la mer me manquait et pourtant petite, j’étais tous les jours auprès de la falaise qui plongeait dans la Méditerranée.
Et plus tard ado pour les balades du front de mer, la mer en horizon, si belle la nuit avec toutes ses lumières.

Yainville, 31, rue Paul-Janet, dés que je le pouvais et qu’il faisait beau, surtout au printemps et l’été, je descendais dans ce que nous appelions la clairière juste derrière la maison, un chemin y menait, un endroit à l’abri des yeux et des gens, et là on se couchait sur l’herbe yeux fermés au soleil pour se chauffer.

On a eu froid dans cette maison, nous ne pouvions pas nous habituer à ce temps froid parce que souvent pluvieux et humide. C’est ce que nous ressentions.

La neige : pour les Pieds-Noirs d'Yainville,
ce fut une première durant l'hiver 62.


Le travail ensuite, je ne voulais plus les études, je pouvais entrer dans un lycée mais je voulais travailler, alors on a cherché, mon père m’accompagnait partout. Je me souviens Mme Andrieu propriétaire du seul café papeterie, en bas du village, lui avait dit : Surtout José, ne la faites pas aller en usine !
Non je ne pense pas que j’y serais allée. J’ai commencé par faire des remplacements à la poste de Yainville, j’étais assez bonne, pourquoi je n’y suis pas restée, je ne me souviens plus. J’avais l’âge les capacités, mystère. Trop jeune, il aurait fallu que quelqu'un me dise : Fais une demande  !
Et puis tout de suite, la FSPR (Médef maintenant) à Rouen et la rue des Champs- Maillet, n°27, drôle de nom cette rue, dont je n’ai jamais connu l’origine, je ne suis pas très curieuse, j’ai toujours eu pour habitude d’aller à l’essentiel, je le fais encore maintenant.


Avec Gilbert Renaudeau, mari de Renée Pascual et qui fut aviateur à la Sénia d'Oran.
 Comment j’ai trouvé ce travail je n’en sais rien, sûrement une annonce. Mon père, toujours lui, était avec moi, il m’avait accompagnée. Il est vrai que nous habitions à 30 kilomètres de Rouen.

Avec la fille Gascoin, épouse Fugen. Elle habitait le premier pavillon près du champ, à côté des Gelmi.
 
J’ai toujours su m’adapter, j’étais souriante, pas trop moche, je passais bien et j’avais une facilité d’assimilation et une capacité de travail qui ont fait ma force Je me suis adaptée aussi à manger dehors de chez nous, souvent quand il faisait beau, au Solférino, ou alors à la pluie, dans un petit café tout près de mon travail.


Août 66. La coiffeuse m'avait fait un chignon avec une tonne de pinces. Un mal de crâne ! Je n'ai eu de cesse de tout défaire dès que j'ai pu...
 Pouhhh ! les retours en car, la gare routière et toutes ces communes à traverser, la côte de Boscherville et puis le matin, descendre pour le car, à la belle saison sympa, mais au froid et la nuit, attendre tout en bas sur le bord de la route.

C'est comme ça que j'ai connu les copains de Yainville et plus tard, Claude mon mari qui était de Duclair, son père homme plutôt sévère, était l'inspecteur des Douanes. En parlant des copains de Yainville dans le car, je me souviens d'une fille, peut être plus âgée que moi, elle avait toujours un chignon, pas très grande, veste en daim, et elle s'arrêtait à l'espèce de grande propriété située à gauche en montant.

 C’est à partir de là que j’ai commencé ma carrière dans la bureautique. Le travail de secrétariat à Rouen jusqu’en juin 1973 et dans des postes des emplois et des lieux différents, dont Datsun, marque japonaise de voitures, rive gauche, je me souviens, petit bureau, rue d'Elbeuf, pas très loin du jardin.

J’ai travaillé avec méthode, conscience et pour essayer de progresser. A partir du premier emploi, jamais je n’ai eu à chercher on est toujours venu me chercher, y compris ici à Livarot pour des postes plus importants qui résultaient de l’expérience et de l’âge. 
 
Voilà le survol rapide de la fille de Yainville à la femme de Livarot.

 
Yvette PASCUAL.


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Par Anne-Claude Boutard18/03/2022 à 13:22:36
 
Je suis arrivée rue Paul-Janet vers mes 1 ou 2 ans avec mon frère et ma sœur. Je me souviens des sœurs Gelmi j'ai été avec elles dans certaines classes.

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