Par Laurent Quevilly-Mainberte

Un demi-siècle à l'abandon ! Un demi-siècle à ciel ouvert ! L'église Saint-André en a forcément souffert. Des objets, des élements liturgiques ont disparu. Il a fallu les remplacer pour la rendre au culte. Inventaire...

« Ego te baptizo in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti... » Les fonts baptismaux où je fus ondoyé le dimanche 21 juin 1953 n'étaient pas d'origine. Les vrais gisaient, paraît-il, dans la cour d'une ferme de Carville-la-Folletière. Qui nous dira pourquoi. De même l'autel roman primitif avait-il disparu ainsi que les enduits intérieurs. Souvenir du temps où la maison de Dieu n'accueillait plus de brebis. Mais du blé.

Dans les années 60, lorsque vous entriez dans l'église, vous trouviez sur votre droite, tout près du bénitier, ce que l'on appelait "le banc des pauvres". Forcément, les garnements dont j'étais s'y dissipaient durant l'office. Sauf le jour où l'abbé Coupel fit cette annonce : la messe était en mémoire de ma mère... 

A gauche voici le confessionnal. Initialement posté à l'entrée du chœur, il a été relégué en fond d'église lorsque furent installés des bancs plus larges. Incarnant le pardon et la miséricorde, sainte Madeleine surplombe la boîte à malices pour guider le pénitent sur le chemin du le pardon divin. Un peu plus loin un plâtre de Marie prête une oreille discète.
 

Je me souviens de ces séances où, à tour de rôle, nous débitions nos turpitudes à l'abbé Coupel. Il fallait se creuser la tête pour dresser la liste de nos mauvaises actions et justifier ainsi le déplacement. Nous lui réservions les plus bénignes. Les vraies. les inavouables, nous les gardions pour nous. Aujourd'hui, comme il y a prescription, vous dire que j'ai dérobé un rouleau de réglisse quand Madame Bidaux avait le dos tourné me soulagera le cœur.

Arrivé votre tour, la dureté l'agenouilloir vous pressait déjà d'en finir. Silence. Le rideau s'ouvrait subitement et l'on devinait la tête du curé d'Ars derrière le treillage de bois. Un murmure à peine perceptible relançait l'interrogatoire. Enfin, d'une voix plus ferme, l'abbé Coupel vous délivrait les genoux : ""Je te pardonne tes péchés au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit..." Son aboslution accordée, le curé prononçait la sentence. Alors, pour vous dégourdir les jambes, vous alliez réciter face à l'autel un nombre de Notre Père et de Je vous salue Marie proportionnel à la gravité des vos péchés. Bien sûr, on en bredouillait l'air. Pas les paroles. Il fallait simplement calculer le temps correspondant à la condamnation mais de toute façon, l'abbé Coupel s'occupait déjà d'un autre client. 


Pas plus qu'à l'arithmétique du maître d'école socialisant, je ne comprenais pas grand-chose aux mystères de la religion détenus par le curé. Mais je reconnais que l'un comme l'autre avaient le même talent talent pour m'embrouiller la tête. Alors, durant la messe, mon regard se perdait dans la voûte en bois, avec ses quatre grandes poutres traversières ornées de poinçons sculptés.

La sainte des auto-tamponneuses

La statuaire qui peuplait Saint-André nous était familière. Ces personnages de pierre, tous pour la plupart du XIXe s. semble-t-il, ne tenaient pas en place du fait de leur jeunesse. Avant de s'installer près de la porte d'entrée, Marie et Madeleine, toujours inséparables, encadraient l'autel principal. L'une du côté de l'épitre, l'autre à droite.Sainte Madeleine, on la retrouvait aussi sur les vitraux  En Seine-Maritime, elle dispose de neuf églises à son nom et de trois chapelles. Reste à expliquer pourquoi est-elle fêtée chez nous.

En tout cas elle nous était franchement sympathique. C'est sous son vocable qu'était placée la fête foraine. Les manèges, les auto-taponneuses, c'est à Marie-Mad que l'on devait les tickets ! Qu'elle en soit bénie à jamais...

Je ne sais quand Madeleine détrôna dans cette fonction le vrai patron de Yainville. Car autrefois, comme nous le verrons plus loin, la fête du village, c'était la Saint André. Madeleine, on la fête toujours le 22 juillet. Et s'il pleut à la Sainte-Madeleine, il pleuvra durant six semaines !

De faux saints


Au-dessus du confessionnal, quand celui-ci était près du chœur, trônait un saint Jean. Mais était-ce le Baptiste ou l'Évangéliste ? Le débat sera vite tranché. Il s'agirait en fait d'une statue du Christ assis en majesté sur le socle de laquelle aurait été gravé "St Jean". L'inscription serait un rajout. A l'origine, cette statue estimée de la fin du XIIIe, voire du siècle suivant, passe pour être celle du Christ bénissant avec son calice. Reste que l'inscription droite est caractéristique du XIXe et ne présente pas les signes d'usure de la statue. Il s'agit bien d'un rajout ultérieur.

Photo : abbé Coulon
 Ministère de la Culture


Dans la nef...

(Clichés sur verre, fonds Robert Eude)

Remontons la nef autrefois jusqu'au chœur. On y voit deux statues, le chemin de croix, le confessional, la chaire à prêcher, l'harmonium et, tout en haut la grande toile dont nous allons bientôt parler...

A mi-chemin de l'allée centrale, dans une niche, vous avez sur votre gauche une vierge à l'enfant, en plâtre, peinte dans le style Napoléon III. En face était saint Roch. Lui aussi, c'était écrit dessus. Mais en réalité, j'appris plus tard qu'il s'agissait d'un saint Jacques le Majeur coupable, lui aussi, d'usurpation d'identité. Décidément ! Mais que voulez-vous, Saint Roch, par chez nous, avait un tel succès qu'il suscitait les imitations. Il avait débuté sa carrière contre la peste et on l'invoquait contre les écrouelles, les mauvaises plaies et mêmes les maux de genoux

Retournons-nous vers la porte d'entrée
                                                    Photo : J.-C. Quevilly

Chacune de ces deux statues avait jadis un autel à ses pieds. L'autel de sainte Marie et l'autel de saint Joseph. Ils sont partis avec les anciens bancs.
Un autel de sainte Marie est attesté de longue date dans l'église d'Yainville On y avait aussi fondé au moyen-âge une chapelle dite de Gelleville. Cest le nom d'un fief situé dans la paroisse de Bosbénard-Cresey. Un certain Jean Poisson en fut un temps le chapelain
Quelque part, au-dessus de nos têtes, rayonnait un Christ en croix, datant, paraît-il, de 1811. Il est dont arrivé là après la réouverture de l'église.

Les vitraux



En 1845, pour la réouverture au culte, les six baies latérales actuelles ont été percées dans un style roman, remplaçant des ouvertures antérieures, dont certaines gothiques, dans une volonté d’unification architecturale.

Ces baies ont vraisemblablement été garnies dans un premier temps de vitrerie simple, en verre blanc ou orné de motifs géométriques. Ce n’est que plusieurs décennies plus tard, entre 1875 et 1895, que furent installés les vitraux figuratifs encore visibles aujourd’hui.

On y retrouve encore notre sainte Madeleine, le personnage emblématique de la pénitence chrétienne :  Sainte Madeleine au pied de la Croix, dans une attitude de compassion, Puis une Méditation de sainte Madeleine, la représentant en prière, selon l’iconographie traditionnelle de la sainte retirée dans la grotte.

Photos : J.-C. Quevilly
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Ces vitraux, de facture industrielle mais soignée, reflètent les productions en série d’ateliers verriers actifs dans la seconde moitié du XIXe siècle. Leur style narratif, les inscriptions claires et la grille géométrique typique de l’époque les rattachent pleinement au renouveau décoratif religieux de la Troisième République.


Le chemin de Croix


J'aimais beaucoup les tons bleus de l'arrière plan, le rouge chaud de la robe du Christ. On ne voit que lui parmi ces personnages disposés quasi-symétriquement. Quant au visage doux des femmes, il a quelque chose de Raphaëlien.
Bien plus tard, en août 1998, dans une église du centre de la France, j'ai eu la surprise de découvrir exactement les même toiles. Les mêmes !...

C'était à Castelnau-Pégayrols. 

Un atelier les avaient donc peintes en série alors que je les croyais uniques. Retrouver là, en Occitanie, les images de mon enfance normande m'a fait tout drôle. J'ai glissé un mot sous la porte de l'historien local pour lui signaler ce jumelage. Entre Sauveterre de Rouergue et La Canourge, n'hésitez pas à pousser la porte de l'église de Castelnau...

Jésus tombe pour la 1ère fois Il console les filles de Jérusalem Jésus dépouillé de ses vêtements

Jésus cloué sur la croix Jésus meurt sur la croix Jésus est mis au tombeau
Photos. J.-.C Quevilly     

De style néo-classique avec des éléments baroquisants, ce type de tableau n’est pas destiné à l’esthétique pure mais à favoriser la piété et la méditation des fidèles. Il fait partie d’un ensemble narratif — les 14 stations du chemin de croix.
De nombreuses églises rurales de France possèdent des séries similaires. Les compositions étaient souvent calquées sur des modèles connus ou des gravures diffusées sur catalogue par les maisons d’édition religieuse. Quelques cases de notre première BD...

Le grand tableau


Seize tableaux décoraient l’église à la fin de l'ancien régime, dont deux de grand format : l’un représentant Jésus-Christ, l’autre la Sainte Vierge.

La toile maîtresse de notre musée à nous était accrochée sur l'arc triomphal, à la base du clocher pour être bien visible des fidèles assis dans la nef. La commune reçut ce don de l'Etat en 1884, Jules Grévy était alors président de la République.

Photo: J.-C. Quevilly.

Ce tableau est une copie du Salavor Mundi de Bernardino Luini, peintre lombard de la Renaissance, proche du cercle de Léonard de Vinci. Sauveur du monde, le Christ lève la main droite en signe de bénédiction. Il tient dans la main gauche un globe surmonté d'une croix, symbole de sa souveraineté sur la terre comme au ciel. L’inscription latine en bas renforce le message spirituel : POSCE NE DVBITA QVOD QVODCV PATRI IN NOMINE NE PETIERIS FIET TIBI, Demande, ne doute pas, tout ce que tu auras demandé au Père en mon nom, il sera fait à toi, ce qui s'inspire de l'Evangile selon saint Jean.

C'est Arthur Barnouvin (1838-1900) qui a peint cette réplique. Formé aux Beaux-Arts de Paris, élève de Flandrin et de Lecoq de Boisbaudran, Barnouvin était un ami de Rodin. C'est en réalisant le portrait de la sœur du sculpteur que celle-ci lui déclara sa flamme. Hélas, s'excusa Barnouvin, il était promis à une autre. Maria Rodin partit alors s'ensevelir dans un couvent.
Par ses copies de maîtres anciens, ce peintre prolifique a prêté son concours à de nombreux dons de l'Etat pour doter notamment les petites églises rurales. Lorsque fut prise cette photo, la toile se trouvait en fort mauvais état de conservation.


La chaire à prêcher


Collée au mur sud, elle est en bois sombre, richement travaillée dans un style néo-gothique, reconnaissable aux arcs trilobés et aux motifs en forme de trèfles ou de quadrilobes.
Le garde-corps de l’escalier suit un tracé élégant, avec des panneaux décorés uniformément jusqu’à la cuve, elle-même surmontée d’un abat-voix en bois sculpté couronné d'une croix.

Le travail du bois témoigne d’un savoir-faire artisanal remarquable réalisé sans doute en atelier.

Photo: J.-C. Quevilly

Les sermons de l'abbé Coupel furent pour les cancres que nous étions l'occasion de nous familiariser avec le chinois. Autrement dit nous n'y comprenions rien. Notre attention se reportait donc sur la pluie de postillons généreusement aspergée par notre pasteur.  De l'eau bénite !
L'abbé grimpait en chaire après l'Evangile pour prononcer son sermon. Vous comprendrez qu'aucun enseignement ne m'est resté en mémoire. Après quoi l'abbé enchaînait le prône et les annonces. Puis il regagnait l'autel pour le Credo, signe de notre retour imminent à une vie normale.


La travée sous clocher


Entre la nef et le chœur se situe la travée sous clocher. Un espace carré avec ses deux voûtes. C'est une zone de transition entre la nef et le chœur, entre les fidèles et l'officiant entouré de son état-major : l'organiste, le bedeau, les clergeots...
L'harmonium fut tenu par un Traiton,  André Rouget, puis vers 1953 vint Liliane Vian. Elle cèdera la relève à fille Véronique peu avant 1980.

Photo : J.-C Quevilly

Sur le pilier droit du premier arc sont vissées quatre plaques votives. Saint André et saint Martin son adossés de part et d'autre du second arc. André a aussi sa plaque : " Reconnaissance à St André de nous avoir protégé tous. GB". Un peu plus loin sur le pilier de la voûte se lit une sixième plaque : "Reconnaissance au Sacré Cœur, JB 1941". Je ne sais quel fut son rôle sous l'Occupation, mais sans doute fut-il remarquable.
Cet espace est éclairé par le grand vitrail gothique aménagé au XVIe siècle. Sous cette baie est percée une ouverture plus sommaire. On y voit aussi une étroite tribune de bois protégeant l''escalier qui conduit à la chambre des cloches.
Vue du cœur, et non des fidèles, apparaît la porte de la sacritie ajouée en 1845. Pendant l'office, le bedeau s'asseyait devant son entrée, adossé à la voûte sur une chaise à fond de paille.
On lit dans la pierre une ancienne ouverture avec une
arcature en plein cintre, typique du style roman,  des claveaux visibles, sans doute en tuffeau ou calcaire plus clair. Cette ouverture a été condamnée sans doute lors de la restauration de 1845. Elle donnaît directement sur l'extérieur où une structure qui a disparu.

La tribune en bois nous évoquait une autre chaire à précher datant du moyen-âge. Nous allions trop au cinéma.  Elle protège l’accès à l’escalier qui monte à la chambre des cloches. De son socle, saint André surveille l'opération.


Les peintures décoratives


La travée sous clocher abritait aussi des peintures décoratives plutôt rares. Elles ont disparu. Celles que vous voyez donc ci-dessous constituent donc des documents.


Le plus ancien Yainvillais connu...

 
C'est le cas de ce détail d'un zodiaque relevé au XIXe siècle sur l'intrados de l'arc du sanctuaire. On y voit un homme s'adonnant aux travaux agricoles. Datée du XIIIe siècle, c'est donc la plus vieille représentation connue d'un Yainvillais. Quand son dessin est reproduit, on ne connaît que deux églises en France ayant un zodiac pour décoration murale : Yainville et  Saint-Loup-de-Naud. Ils ont été effacés par le temps. A droite est reproduit un rinceau tracé sur la face de l'arc du chœur. En dessous se voit un tracé d'appareil. Enfin ci-contre est un dernier rinceau.
Après ces fragments reproduits au XIXe siècles, des restes de peintures décoratives ont été reconnus lors de la restauration de 1953. Elles figuraient des bordures avec entrelacs. Bien que très fragmentaires, d'un décor peint au XIIIe siècle.



Non mais c'est qui le patron !

Nous sommes encore dans la travée sous clocher, juste avant de pénétrer dans le chœur. A gauche de l'évangile, la statue de saint André, en pierre polychrome, avec sa croix en bois, occupe la place d'honneur. Elle daterait du XVIe. André était l'un des douze apôtres, martyr au premier siècle.

Qui est le patron d'Yainville ? André, né à Bethsaïde en Galilée, exerçait avec son frère Pierre le métier de pêcheur. Il s'attacha d'abord à saint Jean-Baptiste puis fut le premier disciple choisi par Jésus. Quand le Christ revient de Jérusalem, il voit André et Pierre pêchant dans le lac. Il les fait alors pêcheurs d'hommes. Après la mort de Jésus, André prêche l'évangile en Grèce, en Asie... Et fut crucifié à Patras, en Achaïe. L'Église a toujours manifesté une forte dévotion à saint André. Au Moyen Âge, de la Grèce à la Russie en passant par l'Écosse, la Bourgogne il est le saint patron de foule de contrées. En France, l'expansion de son culte s'accompagne d'une iconographie considérable.  

Photo. J.-.C. Quevilly

La fête de saint André, célébrée le 30 novembre, est apparue au IVe siècle. Elle fut longtemps marquée à Yainville. Précédée d'une vigile et suivie d'une octave, elle revêtait une grande importance. Le 9 mai, on commémorait aussi la translation de sa dépouille, en 357, à Constantinople. Saint André était également invoqué dans diverses formules liturgiques. D'origine grecque, Andreas signifiant homme fort, vaillant, le prénom André s'est diffusé dans l'antiquité tardive grâce à l'apôtre. S'il fut cependant peu prisé par les Chrétiens, André fut un prénom très porté à Yainville. Ma mère s'appelait Andréa, André est mon troisième prénom et mon petit-fils se prénomme Andréas. Tradition respectée.

Le héros des biscottes Clément

A droite de l'évangile est l'évêque saint Martin avec sa crosse. Saint Martin ! Quand nous étions gamins, nous croquions des biscottes Clément. Sur un côté du paquet, il y avait une image représentant Martin, à cheval, glaive en main, coupant en deux son manteau rouge de soldat romain pour en vêtir un pauvre. Après ce geste, cet enfant de la noblesse aux parents païens fut appelé par Dieu, connut le martyr et mourut évêque de Tours, affublé de mille miracles. C'est à ses pieds que des générations de Yainvillais se sont fait baptiser. Fêté le 11 novembre, Martin est l'un des saints les plus populaires depuis les années 400. En Seine-Maritime, 161 églises, onze villages lui sont dédiés. Il était invoqué pour tout dans le pays de Caux: le carreau, la patte d'oie, la stérilité. C'est le protecteur des chevaux, des ouvriers du cuir et des chandeliers. Le mal de saint Martin, c'est aussi cette propension a bessailler plus que de raison. "A la saint Martin, l'hiver est en chemin. Finis ton grain, bois le vin. Et laisse l'eau au moulin..." J'ai suivi le conseil à la lettre.

Photo. J.-.C Quevilly

Le chœur


"Un autel de pierre contemporain de l'édifice" est encore visible en 1871, note alors l'abbé Cochet. Quelque temps après, l'église a été "dépouillée de son autel roman"  constate l'abbé Tougard en 1879. On lui substitua donc cette structure néo-gothique en bois que j'ai connue, étant enfant de chœur. Nous prenions place sur les bancs qui épousaient les courbes de l'abside et encadraient la table sacrée. Pour souligner l'importance liturgique de l'autel, il est surélevé par deux marches. Quant au tabernacle en forme de tourelle, il s’inspire de l’architecture gothique et symbolise la demeure du Christ eucharistique. Par sa hauteur et son élévation, il évoque la "tour de David" des Litanies, image de force et de sainteté. Il rappelle que l’autel est le cœur du sanctuaire où se manifeste la présence réelle de Dieu.
L'autel a retrouvé sa simplicité biblique primitive. Vatican II est passé par là pour retourner le prêtre vers ses ouailles.

L'ancien et le nouveau... Photo : J.-C. Quevilly

La sacristie


Rajoutée en 1845, elle respecte le caractère sacré des lieux en ne jurant pas. Son mobilier comporte deux grandes armoires encastrées aux portes ornées de motifs trilobés et quadrilobés qui rappellent ceux de la chaire à prêcher. Entre elles se trouve le meuble à linge liturgique avec ses grands tiroirs plats destinés à la conservation des aubes, chasubles, nappes d’autel...

On y trouve également deux petits meubles fermés par cadenas, probablement utilisés pour entreposer le vin de messe et objets liturgiques sensibles. Ou temporairement, la quête, en attendant que le bedeau la transfère vers un lieu plus sûr ou la remette au curé, autrefois résident à Jumièges, qu’il rejoignait dans sa 4CV noire corbeau. Quand elle ne tombait pas en panne...

Laurent QUEVILLY.
POUR SUIVRE : 
L'abbé Coupel 

SOURCES

Répertoire archéologique de la Seine-Inférieur, abbé Cochet, 1871.
Géographie de la Seine-Inférieure, abbés Bunel et Tougard, 1879.La peinture décorative en France; du XIe au XVIe s., édition de 1879 avec planches en couleur, Pierre Gélis-Didot.
Bulletin de la commission des antiquités de la Seine-Inférieure. Volume 21 - Page 108

Liliane Vian-Lacaisse



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