Par Laurent Quevilly-Mainberte
Un simple oratoire, voire une tour défensive est peut être à l'origine de
l'église Saint-André. Elle surplombe en effet
la seule
entrée percée dans l'immense talus
défensif qui, jadis,
barrait
l'entrée de la presqu'île. Aussi n'est-il pas
exclu que ce sanctuaire ait eu d'abord une
fonction
militaire puis religieuse, voire un
mélange des deux. Le cas de figure se
rencontre ailleurs. Comme l'abbaye de Jumièges, le monument yainvillais, s'il existait déjà, aura été ravagé par les vikings abandonné abandonné à l'état de ruines en 845. Mais la paix revenue, Guillaume Ier, fils de Rollion, le père-fondateur du Duché, va restituer Yainville à l'abbaye de Jumièges le 20 février 930, |
Saint André...
Son patronage s'est développé au Moyen Âge, souvent dans la mouvance d'une abbaye comme à Yainville et au Bec-Hellouin dont les églises sont du XIe s. André était invoqué contre les orages, pour protéger les récoltes. Une dizaine d'églises portent son nom en Haute-Normandie. Sans compter chapelles et vitraux. Rouen a compté une église de Saint-André-de-la-Ville où mes ancêtre directs, Pierre Quevilly "de Ducler" et Colette Trubert, se sont mariés en 1633 sous Louis XIII. Elle a été rasée en 1861. |
On dut alors commencer à élever, peut-être sur des ruines préexistantes, un sanctuaire en pierres de Caumont. Mais l'assassinat par son rival, le conte de Flandre, du Jarl des Normands de la Seine, Guillaume, en 942, suspendit brutalement les travaux. Cet événement plongea la Normandie dans un vide politique que voulurent combler foule se seigneurs, roi de France en tête.
XIe siècleL'an 1027, Robert le Magnifique, nouveau duc de Normandie ordonna l'achèvement du chantier sous le profil où nous apparaît l'église aujourd'hui. Des fouilles archéologiques en diraient plus sur l'historique avancé ici. Mais les premiers fidèles en tout cas n'étaient pas encore Français. Mais bien Normands. C'étaient les sujets d'un duc disposant d'une indépendance de fait malgré sa vassalité envers le roi Robert II.
Longtemps, Yainville et Le Trait ne formèrent qu'une seule et même paroisse. Dans cette union, Yainville eut d'abord le rôle dominant. Puis passif. Avant de divorcer.
XIIe siècleAu Trait, en l'an 1150, furent
édifiées les chapelles Saint-Nicolas et de
Saint-Martin. Simon, Comte d'Évreux et son épouse
Mathilde étaient alors les seigneurs de ces lieux. Mais ils
firent don de ces chapelles aux moines de l'abbaye et les deux
édifices devinrent les annexes de l'église
d'Yainville. Une hiérarchie que les religieux allaient faire
respecter avec un esprit sourcilleux. Les moines furent ainsi patrons
de la chapelle Saint Nicolas tandis que les seigneurs du
Trait demeuraient ceux de la
chapelle Saint-Martin. Mais celle-ci disparut du paysage assez
rapidement.
En ces temps-là, le curé de Yainville est donc flanqué d'un chapelain qui dit simplement la messe dominicale au Trait. Pour le reste, le centre de la paroisse, c'est l'église Saint André.

En
1240, l’abbé Guillaume va faire
obéissance à l’archevêque de
Rouen. On se plaignit que son archidiacre avait entrepris la visite des
trois églises de la péninsule et exigé
de leurs curés un droit de procuration dont ils avaient
toujours été exempts. Pierre de Colmieux soutint
avec force que ces pasteurs n’avaient d’autre
supérieurs que l’abbé de
Jumièges , le pape ou
l’archevêque en certains cas. Une sentence de
septembre 1240 exempta les trois curés du droit de
gîte de l’archidiacre mais Jumièges lui
devrait vingt sols, Yainville 12, et le Mesnil 8 à chaque
visite. Bien que l'abbé demeura le seigneur-patron de la
paroisse, les curés de la péninsule furent
dès lors soumis à l'autorité de
l'archevêque de Rouen et l'archidiacre vint
désormais procéder
régulièrement à la visite canonique.
En 1251, on trouve mention de Henrico, rectore S. Andrae de Yainville. C'est notre curé-doyen...
En
1317, Jean de Melun, devenu maître du Trait de par son mariage
avec Jeanne de Tancarville, s'oppose aux moines de Jumièges.
L'objet de leur litige porte sur le patronage de la chapelle du Trait,
annexe de l'église Saint-André d'Yainville.
Malgré son haut rang, le couple va s'incliner face aux preuves
et documents présentés par les moines, reconnaissant
ainsi la légitimité de ces derniers sur cette petite
chapelle si convoitée.
De 1462 à 1472, le curé de Yainville et du Trait est Simon Bouffart. Un chapelain, Guillaume Canevote, est à ses côtés.
Un acte de visite du vicaire général de l’archevêque de la Rouen, en la paroisse d’Yainville, 14 novembre 1485, confirme que les paroissiens dudit lieu reconnaissent que toutes les grosses dîmes appartiennent aux religieux de Jumièges.
Photo : Jean-Claude Quevilly
Le 23 novembre 1512, l’abbaye accorde à Saint-Nicolas du Trait des fonts baptismaux et un cimetière. Les curés y font résidence. Désormais, les pouillés de l’archevêché indiquent le nom du Trait-Yainville. Renversement de tendance. A cette occasion, le comte de Laval, alors seigneur du Trait, reconnaît par écrit que cette chapelle appartient bien aux religieux de Jumièges. Il renonce donc à toute prétention sur ce lieu. Le fermier du passage y sculpte, en 1536, un curieux banc de bois.
Une confrérie |
28 novembre 1513 approbation des statuts de la confrérie de Notre-Dame et de Saint-André, instituée ou fondée dans l'église Saint-André de Yainville du doyenné de Saint-Georges. 30 s. On perd ensuite la trace de cette confrérie. |
En 1522, Guillaume de Miremont est curé de Yainville. Il baille pour sept ans l'église de Tractus-Yanvilla à Guillaume Le Roy, prêtre de cette chapelle.
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La baie gothique aménegée au XVIe siècle.
Photo : Jean-Claude Quevilly |
Vue de l'extérieur (Début XXe. (D.R.) |
L'an
1544, le cardinal de Ferrare, abbé commendataire, abandonna
aux moines les 6 livres tournois de pension annuelle qu'il percevait
sur l'église de Yainville et celle du Trait.
La cure de Yainville était alors passible de redevances envers l'abbaye qui, en contrepartie, reversait une pension annuelle au curé. Quand ils payaient. Vers 1596, le bailli de Rouen condamna l'abbé a verser au curé de Yainville un arriéré de 80 livres.
L'an 1598, l'église Saint-André était une annexe de celle de Saint-Valentin, à Jumièges. A ce titre, elle était redevable envers les moines de 20 livres tournois, quatre chapons et un porc. Vicaire perpétuel de Yainville, le curé Roger Le Clerc décide ne plus rien reverser aux religieux. Le Clerc se prétend possesseur des grosses dîmes, fruits et excroissances en provenance du dîmage de la paroisse de Yainville. Il perd son procès. Mais, par décret du 3 août 1599, les moines consentent à lui verser une somme d'argent pour les dimes. Sa pension annuelle fut portée à 60 livres.
Nicolas Lecauf et Robert Le Roy sont les autres prêtres connus de ce lointain XVIe siècle.
Le 9 juillet 1647, le parlement de Rouen ordonne que Maître Michel Delarue, vicaire perpétuel de Saint-André de Yainville et de la chapelle du Trait jouisse seul et pleinement des dîmes du Trait. Les moines intentent un procès et, le 30 septembre 1649, ramènent Delarue à la portion congrue, 200 livres pas an, à charge pour ce dernier d’abandonner aux religieux tout le revenu qu’il possède en la paroisse d’Yainville et du Trait.
Ils exigent aussi que Delarue porte le titre de curé de Yainville-Le Trait et non pas Le Trait-Yainville.
19 février 1652. Transaction par laquelle les religieux de Jumièges consentent que ledit de La Rue jouisse des grosses et menues dîmes dans l’étendue du Trait, à la réserve du trait de dîme nommé Gravenchon.
Querelle de clocher |
Mais voilà qu'en 1650, Messire Jean du Fay, comte de Maulévrier, seigneur du Trait, intente à son tour un procès aux religieux qui, nous dit la chronique, "eurent la douleur de voir attaquer leurs droits par un de leurs plus respectables voisins". Un temps, du reste, c'est le propre frère de Du Fay, Robert, qui est curé de la paroisse. |
Toutes
confirment que les églises de Yainville et du Trait comptent
parmi les restitutions et donations faites à l'abbaye.
D'autres documents appuient encore cela, comme nous le verrons plus
loin. Les paroissiens d'Yainville et leurs trésoriers
avaient aussi obtenu une sentence selon laquelle le curé de
Saint-André, aussi chapelain de Saint-Nicolas, se devait de
dire la messe et le service divin à Yainville les jours de
Pâques, Pentecôte, Toussaint et fête du
patron et d'enjoindre les paroissiens du Trait à y assister.
Bref, un arrêt du parlement de Toulouse donne raison aux
religieux en 1656. Mais du Fay s'entête.
Certes, il ne peut que renoncer au droit de présentation. Mais il revendique des droits honorifiques en qualité de seigneur châtelain et haut justicier du Trait. Pour cela, le hobereau se livre à un grossier subterfuge. Il prétend que la chapelle de Saint-Nicolas n'est autre que celle de Saint-Martin, alors disparue. Les documents attestent ainsi qu'il en est la patron en tant que lointain successeur du Comte d'Évreux, son fondateur. Dans ses aveux, du Fay se qualifie sans scrupule de patron honoraire de Saint-Nicolas. A la chapelle, il fait remplacer l'image de ce saint par celle de saint Martin, appose des inscriptions revendicatives, grave ses armoiries... jusque sur la queue du coq, là-haut, sur le clocher! Il fait même peindre une litre funéraire tout le long du mur, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'église. Bref, il agit comme aujourd'hui un malfrat maquillerait une voiture volée. Alertés, les religieux font dresser procès-verbal et condamner du Fay en 1661. Voici un factum de ce procès traduit du vieux français.
"Il
est constant au procès que lesdits religieux de
Jumièges sont patrons, présentateurs,
curés primitifs et décimateurs de la paroisse
d'Yainville et de l'église de S. Nicolas du Trait, son
secours et annexe. Cela paraît
- Par
la charte de Richard Duc de Normandie, de l'année 1027, par
laquelle il se voit que le dit Richard a donné, remis et
restitué entre autres biens à ladite abbaye de
Jumièges le lieu d'Yainville et du Trait, com omnibus
appenditus et juribus dont lesdits religieux jouissent encore
à présent.
- Par
un acte de désistement fait en l'année 1317, par
Jean de Melun, Vicomte dudit lieu et Jeanne de Tancarville, sa femme,
par lequel il se voit qu'ayant formé opposition aux droits
de patronage qui appartenaient auxdits religieux de Jumièges
en ladite église de S. Nicolas du Trait après
avoir vu leurs titres, ils se désistèrent de
ladite opposition et renoncèrent auxdits droits,
reconnaissant n'en avoir aucun.
- Par
un acte notarié donné en l'année 1431
par tous les habitants de Sainte-Marguerite et autres lieux
circonvoisins de ladite paroisse d'Yainville et du Trait sur quelques
"differens meus" touchant ledit secours de S. Nicolas par lequel il est
accepté et reconnu que les villages d'Yainville et du Trait
ne sont qu'une même paroisse, s'estant toujours
pratiqué que ceux qui prenaient naissance au Trait
étaient baptisés à Yainville et y
recevaient les sacrements, ladite église ne lui servant que
de secours.
- Par
les aveux rendus au Roy par lesdits religieux de Jumièges de
tous leurs biens, seigneuries, églises et
prieurés, entre lesquels la baronnie de Jumièges
et les patronages de ladite paroisse d'Yainville et de Saint Nicolas du
Trait son secours sont expressément
dénommés et compris.
Et
finalement par des présentations continuelles que lesdits
religieux de Jumièges ont faites de toute
ancienneté à ladite paroisse d'Yainville et de S.
Nicolas son annexe lorsque ces églises sont venues
à vaquer.
Au
préjudice de quoi, ledit sieur Comte de Maulevrier ayant
voulu usurper depuis quelques années le patronage de ladite
église de Saint Nicolas du Trait qui, vraisemblablement a
été construite et bâtie par lesdits
religieux de Jumièges pour servir de secours à
Yainville, ou du moins s'en dire le patron honoraire. Voici de quelle
manière il a voulu colorer son entreprise et usurpation.
Premièrement, il a attaqué les habitants dudit
lieu du Trait et, sous prétexte de cette qualité
de patron qu'il s'était attribuée, a voulu les
obliger à de nouvelles reconnaissances, mais ayant
plaidé au parlement de Toulouse, par arrêt
contradictoire dudit parlement du 27 septembre 1656,
défenses lui ont été faites de se dire
ni qualifier patron dudit lieu du Trait".
En 1662, Du Fay repart à la charge. Cette fois, il conteste le droit de pêche des moines dans les eaux longeant le Trait. Pour lui, ces droits s'arrêtent à Yainville, au Nouveau Monde, limite de la seigneurie de Jumièges. Les moines n'eurent aucun mal à lui exhiber des parchemins montrant que leurs droits de pêche s'étendaient même bien au-delà du Trait, à Bliquetuit. Du Fay se plia encore une fois, faisant simplement reconnaître aux moines qu'ils n'avaient nul droit sur ses terres. Ce qui était vérité de La Palisse. Finalement, les moines finirent par reconnaître des droits honorifiques à du Fay. Simplement, il devrait placer à ses frais les armes de l'abbaye en un lieu convenable. Et puis reconnaître et faire reconnaître aux Traitons que l'église principale était bien celle de Yainville.
Révolte des curés |
En 1682, le curé d'Yainville est Maître Rémy Boche. Avec ses confrères, il contesta le droit des moines, curés primitifs de la péninsule et de Duclair, à venir officier le jour de la fête patronale. Une sentence du bailli de Rouen confirma en 1687 le droit des bénédictins. On confirma aussi celui de percevoir une rente de 20 livres sur les fruits de la cure, outre les deux tiers des offrandes reçues aux fêtes de Pâques, Noël et de la Purification de la Vierge. |
1684 :
un plan terrier de
Yainville, tracé par Pierre de La Vigne, arpenteur du Roi
résidant à Jumièges, montre bien
l’église avec une croix et un arbre dans son
cimetière. En face, parcelle 140, se trouve un autre
cimetière dit "aux Anglais" qui peut rappeler l'occupation
sous la guerre de cent ans. Parcelle 139 se situe le
presbytère où sera implantée plus tard
la mairie-école. A l’arrière de
l’église : la ferme-manoir et
ses sept
bâtiments d’exploitation. (ASM/Ph. Bruno
Penna)
D'après
une déclaration du 14 février
1687, Jean Poisson, IIe ou IIIe du nom, revenant sans doute sur la
transaction passée en 1500 avec l'abbaye du Bec donna les
revenus de la chapelle Notre-Dame de Gelleville à la chapelle
de Saint-André d'Yainville, dont il était
lui-même titulaire.
Par la suite, le collège des Trésoriers, à Paris,
joissait d'un tiers de ces revenus. Cette chapelle de Gelleville dont
semble avoir bénéficié Yainville fur
transformée en prêche à u moment où un
membre de la famille Le Lieur opta pour le protestantisme mais fut
rendue à sa vocation première après l'Edit de
Nantes. (1)
(1) Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure, Louis-Etienne Charpillon, 1868.
L'église d'Yainville est le lieu de rassemblement pour les affaires de la commune. Le 26 septembre 1700, les paroissiens de Saint-André de Yainville s'assemblent au son de la cloche après la messe pour élire les collecteurs de l'année 1701. Celui de l'année présente et ses consorts désignent Me Nicolas Lefort pour maître collecteur et porte bourse et pour second Jean Yet, père, pour troisième François Brunet. Présent, Duval, prêtre de la paroisse assiste aux signatures.
16 juillet 1708. Arrêté de compte de M Cauvin, vicaire perpétuel de la paroisse d’Yainville et du Trait pour les dîmes du Trait et pour le trait de Gravenchon
Nous détaillons dans un autre article les détails des comptes de fabrique. Ils illustrent une gestion communautaire rigoureuse, centrée sur l’entretien de l’église et la célébration du culte, dans un contexte de ressources limitées. Les revenus fixes (rentes, bancs) et variables (produits agricoles du cimetière, quêtes) couvrent des dépenses récurrentes (cierges, messes, linge), avec un excédent réinvesti dans l’entretien ou les ornements. La Révolution marquera la fin de cette organisation, mais la fabrique renaîtra en 1846, récupérant certaines rentes comme celle de Ballier.
Fait divers tragiqueLe 23 mars 1717 eut lieu un fait divers à Yainville qui fit cinq morts. A 9h du soir, une maison prend feu. On retrouvera les restes calcinés de Barbe Vivien, veuve Dubois, 60 ans, Antoine Marette, 16 ans, Jeanne, 8 ans, Jean, 6 ans, Magdeleine, 3 ans. Ils furent inhumés le 25 mars.
En
1729, Jean Thierry est chapelain de l'une des portions de la chapelle
Notre-Dame de Gelleville.
Au
XVIIIe se succèdent à la cure du Trait-Yainville,
Antoine du Hanoy, Jean-Baptiste Cauvin, Pouchin en 1738, Lecarbonnier,
Herbet en 1752, Pierre-Théodore Mouchard en 1754, Le
Pointeur, Le Chanoine en 1789... Revenons sur quelques
événements.
Pouchin, prêtre de la paroisse en 1738, est accusé de commettre des erreurs dans son ministère. Il argue de son inexpérience.
1742, 1746. Mémoire concernant les dîmes du Trait d’Yainville.
En
1752, le curé Etienne Herbot est en procès avec
les moines. Ces derniers sont condamnés à lui
consentir les grosses et menues dîmes de la paroisse,
à l'exception du trait de dîme nommé
Gravençon.
En
1754, le sieur Pierre
Théodore Mouchard est curé quand intervient cette
transaction. Lui et ses successeurs jouiront seuls à
l'avenir de toutes les dîmes du Trait mais aussi du trait de
dîme de Gravenchon et du clos de Saint-Martin. Nul ne sait
où se situe ce Gravenchon. En revanche, le clos Saint-Martin
était à proximité du futur
hôtel du Clos Fleury. Les religieux de Jumièges,
eux, "jouiront
seuls de toutes les dîmes d'Yainville, mêmes des
novales, des dîmes de fruits, laines et autres
dîmes domestiques que le sieur curé percevoit au
lieu d'Yainville; pour le dédommagement desquelles
dîmes de laines, fruits et autres dîmes
domestiques, les religieux, outre la compensation faite du Trait de
Gravenchon à lui cédé, lui paieront
annuellement et à ses successeurs une pension de cent livres
aux termes de Noël et de Saint-Jean-Baptiste, à
condition que le dit sieur curé et ses successeurs
continueront, comme ils y sont obligés, de faire desservir,
à leurs frais et sans aucune contribution de la part des
religieux, les églises d'Yainville et du Trait pour la
célébration du service divin et administration
des sacrements, et qu'il demeurera chargé des
réparations du manoir presbytéral d'Yainville,
après qu'il aura été mis en
état."