Par Laurent Quevilly

Pierre Delphin Chéron et Pascaline Mauger, mes bisaïeux, furent des figures des passages de la Seine, entre Jumièges et Guerbaville. Leurs enfants naquirent ainsi au fil de l'eau. Descendance...



1) Delphine Désirée Chéron est née le 9 juillet 1867 au domicile de son grand-père maternel, Pierre Mauger, batelier à Jumièges, section du Passage. Le jour de sa naissance, ses parents sont dits aussi bateliers et domiciliés à Guerbaville. C'est de l'autre côté de l'eau, à la Mailleraye. Delphine se maria en 1894 à Yainville avec Gaston Poullard, grainetier. 
Gaston Poullard, Delphine Chéron, c'est ce couple qui, en 1919, accueillit à Saint-Martin-de-Bosherville la fratrie des Mainberte qui venaient de perdre leurs parents au café du Passage. Nous évoquons cette belle histoire dans le chapitre des Carrières Silvestre suivi des Mainberte à Boscherville.
Les Poulard n'eurent qu'un seul enfant, Max, mort à 19 ans, en 1923, de la fièvre typhoïde. Un de ses cousins, Max Mainberte, héritera de son prénom en 1927.

2) Georgette Pascaline Chéron, née le 9 août 1869 chez son père qui réside cette fois à Jumièges, section du Passage. Ses parents sont toujours bateliers.
Georgette épousa Georges Lemaréchal, un charrretier établi à Yainville et né en 1870 au Mesnil
. Quand il se maria à Yainville, en 1892, son père, veuf, était dit douanier à la retraite à Honfleur. Les témoins de son mariage: Narcisse Lemaréchal, 71 ans, garde-champêtre demeurant à Heurteauville et oncle du futur. Ferdinand Lemaréchal, 28 ans, cultivateur demeurant à Heurteauville, frère du futur. Sosthène Chéron, 41 ans, douanier demeurant à Mesnil-sous-Jumièges, oncle de la future. Gaston Poullard, 23 ans, charretier demeurant à Duclair, ami des futurs époux (vraisemblablement fiancé de Delphine Chéron).
Georges Lemaréchal fut cultivateur dans la ferme tenue plus tard à Yainville par les Berneval. En 1903 et 1913, il est localisé à Jumièges comme cultivateur, travailla pour la centrale électrique de Yainville puis chez Chausson dans la région parisienne. Il est mort à Yainville l'année de ma naissance, en 1951. C'est lui qui fut sans doute le témoin de la mort de mon arrière-grand-mère en 1928, Adelaïde Mauger, qui était sa belle-mère. Georgette est décédée en 1955.

Georges Lemaréchal portait le nom d'une antique famille de Jumièges qui occupait la charge héréditaire de maréchal de l'abbaye, autrement dit l'homme d'arme qui accompagnait l'abbé dans ses déplacements. On ne sait si nos Lemaréchal comptent parmi ses multiples descendants. Mais ils constituent une curiosité généalogique. En effet, depuis 1650, plusieurs Jean Le Roy se succédaient à Jumièges. Jusqu'au jour où le troisième du nom eut un enfant que l'on nomma Le Roy, comme les autres, mais le scribe se reprit et ajouta Le Maréchal au-dessus du nom de l'enfant. Plus loin, il précisa que son, père, Jean Le Maréchal, était "dit Le Roy". Ainsi, ces Jean Le Roy avaient-ils depuis trois générations une double identité et il fallut ce commentaire du curé pour en connaître la vraie. Dès lors, nos Jean Le Roy devinrent des Jean Le Maréchal dans les registresqui suivirent...

Cinq enfants forment la descendance de Georges Lemaréchal et Georgette Chéron :


a) Georges Lemaréchal, 1893-1928, Il était charretier à Jumièges dans la ferme de ses parents au moment de son conseil de révision. Sous la toise, il accuse 1,66 m. Il a les cheveux châtain, les yeux bleus jaunâtres note le médecin militaire. Il a une cicatrice à l'arcade sourcillère droite. Mais la voit-on tant ses sourcils sont drus. Engagé volontaire le 26 octobre 1913 à Duclair, il arrive au 129e RI le 27. Créé à la Révolution, ce régiment est caserné au Havre.
Le 2 août 1914 débute pour lui sa campagne aux armées du Nord. 24 août : combats de Charleroi, 29 août : Guise. Puis première bataille de la Marne. Le 27 septembre 1914, il est nommé caporal.
En 1915, Georges est de l'offensive en Artois. "Le 5 juin a enlevé ses hommes à l'assaut avec une belle crânerie". Ainsi est-il cité le 25 à l'ordre de la division. Le 26, il est nommé sergent en recompense de sa bravoure. Mais le 15 octobre 1915, il est blessé par balles et perd son index à Neuville-Saint-Vaast. On le rapatrie vers l'intérieur.
Le sergent Lemaréchal repart au combat du 11 juillet au 19 décembre 1916 à Verdun puis du 17 janvier au 20 avril 1917 en Lorraine... Bref, il alterne les périodes aux armées avec celles à l'intérieur.
Georges était dans une unité combattante lorsque, bénéficiant d'une permission, il se marie le 21 février 1918 à Paris.
Georges Lemaréchal a rencontré en effet une femme de 12 ans son aînée, originaire du Cher, gérante au 15, avenue de Messine. Dans cet immeuble luxueux vit notamment Désiré-Lucien Le Thierry d'Ennequin, entouré d'objets d'art qu'il léguera à quelques musées. Marie Augustine Bouret est la fille d'un cultivateur illettré. Les deux parents de la mariée sont déjà décédés lorsqu'elle prend Georges pour époux. Aigustine est de longue date dans la capitale. En 1911, elle passe une curieuse annonce dans l'édition européenne du New York Herald.



Comment diable notre Poilu a-t-il fait connaissance avec cette Parisienne d'adoption. En rendant visite à sa sœur Denise, déjà dans la capitale ? Elle à à peine 20 ans et ne figure pas sur la photo. Augustine est-elle sa marraine de guerre ? La date du mariage est attestée par le maire d'Heurteauville, Charles Guérin. Celui-ci fut célébré par Gaston Drucker, adjoint au maire du 8e. Curieusement, Georges est dit cultivateur et résidant à Jumièges. Comme ses parents qui ont donné leur consentement par acte authentique. Or, Georges est toujours sous les drapeaux depuis son engagement volontaire en 1913. Il se marie même en uniforme du 129e RI avec ses deux décorations bien en vue. Car les seules photos que nous possédons de lui ont été sans doute prises le jour de son mariage. Les témoins sont Rose Grapin, 45 ans, cuisinière, 6, square de Messine, Marcel Coutant, 25 ans, employé de bureau, Croix de guerre, 53, rue de la Boëtie, Marthe Jacquet, épouse Despains, 40 ans, crêmière, 1, rue Mollien et Constantin Taulin, 32 ans, employé de bureau, 3, rue du Département.



Puis George repart au front. Le 13 juin 1918, il est blessé à la Ferme des logis. Fracture du radius gauche

Le 16 avril 1919, il est nommé adjudant. Le même mois, il pose pour une photo de groupe, entouré d'élèves caporaux, "souvenir de Landau", avril 1919." Il est donc en Allemagne. Georges porte un révolver à la taille.



Croix de guerre, médaille interalliée de la Victoire, il se retire après la Grande guerre au domicile de son épouse à Paris, 15 avenue de Messines, 8e arrondissement.

Quelle fut alors son activité ? Douteuse, manifestement. Bien qu'il ait été rayé par la suite, un premier jugement figure dans son dossier militaire. Il a été prononcé par la 10e chambre du tribunal correctionnel de la Seine le 4 mai 1921. 300 F d'amende pour spéculation illicite sur le coke. Délit très à la mode...
Puis il est condamné pour escroquerie par le tribunal correctionnel de Rouen le 15 septembre 1921. Au terme d'un jugement contradictoire, il écope de trois mois de prison avec sursis et 500 F d'amende. L'audience du 15 septembre fut présidée par M. Chalvon-Demersay et fit l'objet d'un compte-rendu dans le Journal de Rouen. Il y eut deux affaires de vol, un abus de confiance, trois plaintes pour coups et enfin la séance s'acheva sur une affaire d'escroquerie qui pourrait donc impliquer notre cousin. En voici l'article :

ILS SONT EN ALLEMAGNE !

"Ils", ce sont des alternateurs électriques, des rails, des bougies d'allumages et autres appareils d'électricité, des papiers d'affaires, qu'un pseudo-ingénieur se voyait réclamer hier par cinq plaignants qui lui avaient remis des sommes fort importantes pour l'achat de ces marchandises.
A l'audience, notre ingénieur, qui ne craignait pas de dire que les plaignants étaient des menteurs, expliqua que le tout était resté en Allemagne et n'en pouvait sortir, par suite de prohibitions du gouvernement allemand.
La véracité de ses dires n'ayant pas été vérifiée à l'instruction, un supplément d'enquête a été ordonné par le tribunal, mais la liberté provisoire que le défenseur de l'inculpé demandait pour son client a été refusée.

Le 23 octobre 1922, alors qu'il est de nouveau localisé par l'armée à Paris, au 15 de l'avenue de Messine, une pension de 15% lui fut octroyée pour la perte de son index et les reliquats d'une intoxication au gaz. Mais l'adjudant de réserve fut cassé de son grade en 1924 et ramené au rang de soldat de 2e classe.
Au recensement de 1926, Georges et son épouse ne figurent plus au 15 de l'avenue de Mesinne.
Georges Lemaréchal meurt à Rouen en 1928, âgé de 34 ans. On ne lui connaît pas de descendance.
Sa veuve ne se remariera pas. Selon la tradition familiale, Augustine Lemaréchal vécut de ses charmes tandis que sa belle-sœur, Denise, connaissait une spectaculaire ascension place Vendôme, au-dessus de chez Boucheron. Elle mourut à Yvry-sur-Seine le 21 janvier 1971.

 


b) Charles Lemaréchal, 1896-1946, né à Duclair, c'est un garçon aux cheveux blonds, mesurant 1,78 m. D'abord employé de culture, il fit la Grande guerre de 1917 à 1919. Chauffeur en 1925, il habite Yainville en 1929. Puis on le retrouve à Jumièges, rue du Passage en 1934. Il est agriculteur en 1937.
Mort
à 50 ans à Jumièges, il aurait, m'a-t-on dit, fini ses jours en 1946 à la ferme des îles, cette magnifique maison de maître, près de la Seine, au regard de l'abbaye. J'en doute mais laissez-moi rêver. Époux de Marie Barbey (1894-1961) Charles eut un fils, Jacques, marié à une fille Choulan. Il est dit aussi que ce fut plutpot lui qui exploita la ferme des îles mais, aurait prétendu Jacqueline Macchi, il aurait "mangé la grenouille". Il mourut en tout cas à Nantes le 5 février 1997. Dont descendance, je suppose...

c) Denise Lemaréchal, dite Marchall, 1898-1960, eut un destin plus heureux. A Paris, elle vécut avec Gaston Darmon que l'on disait de la famille du célèbre tennisman, Pierre Darmon. Denise fut mannequin puis, en 1926, dirigea un salon de couture au N° 26 de la place Vendôme, au dessus du bijoutier Boucheron. Elle est douée pour le dessin sur pied, autrement dit l'art de façonner une robe directement sur la cliente. Belle, très élégante, elle présente elle-même ses créations et sa sœur Lucienne travaille à ses côtés. Ma mère a 15 ans quand elle vient les rejoindre pour y apprendre le métier. Et se faire mannequin à l'occasion. L'atelier ferma avec la guerre. Je me souviens des retours de Denise à Yainville. Elle y revenait environ une fois par an. Au sortir de la messe, elle me demandait de l'accompagner jusqu'à chez mon père. Je descendais la rue aux côtés de cette grande femme impeccablement coiffée et quelque peu mystérieuse. Il émanait de son manteau de fourrure un parfum enveloppant. Ses yeux était fort beaux. A la maison, mon père lui servait deux doigts de porto et elle sortait de son sac le paquet de bonbons enveloppés de papier violets qui m'était destiné. Paris... La grande dame de Paris...


d) Marc Lemaréchal, 1904-1935, était marié à Marguerite Lefèvre, née en 1908 à Sainte-Marguerite-sur-Duclair. Il mourut dans l'explosion de l'usine de produits électrolytiques, à Claquevent , où son oncle Pierre Chéron, comptable de l'entreprise, fut également blessé. Sans enfants, Marc laissait une veuve de 27 ans qui allait se remarier à son cousin par alliance, Bernard Chéron, passeur du bac de Yainville.




e) Lucienne Lemaréchal, née en 1910, dite Lily. Elle a une curiosité parmi ses prénoms : celui de Yves. D'abord petite main dans l'atelier de sa sœur, elle présentera les collections et sera photographiée par Denis Manuel, l'un des professionnels les plus demandés par les ateliers de couture. Après son épopée parisienne, épouse de Roger Barbey, Lucienne tint une épicerie à Sigy-en-Bray, canton d'Argueil, au nord du département. Je me souviens de nos visites dans cette caverne d'Ali Baba.. Un paradis peuplé de bocaux qui servaient d'écrins à d'inaccessibles sucreries. Lucienne me permettait d'y plonger la main. Elle était douce et gaie. Roger Barbey, poissonnier de son état, avait le regard clair et l'humour au bord des lèvres. Quand il est mort, en 1966, Lucienne se serait retirée à Saint-Martin-de-Boscherville dans la maison de ses cousins Chandelier, au bas de la côte de Canteleu. Elle est décédée le 9 janvier 1991 à Oissel.

3) Julia Chéron, dite Juliette. J'évoque la vie de ma grand-mère dans le chapitre consacré aux carrières Silvestre.
Née à Guerbaville, elle décéda peu de temps après son mari, Emile Mainberte, durant la guerre de 14, à Yainville, soit d'une tuberculose transmise par son époux, soit d'une grargraine après une plaie mal soignée en allant ramasser du "manger à lapin". Elle a tenu le café du Passage de 1909 à 1918. Se enfants se trouvant orphelins furent recueillis par des tantes à Saint-Martin-de-Boscherville puis émigrèrent à Paris. Seule ma mère revint au pays.


4) Pierre Cheron, 1875-1959. Nous lui consacrons un chapitre.  C'est le poète de la famille mais l'on ne connaît que trois textes de lui. Entiché d'histoire locale, il aurait pu mourir avec son neveu dans la catastrophe de Claquevent ou encore à la Libération quand sa maison d'Heurteauville fut bombardée. Il anima une association d'anciens combattants de la presqu'île et fut conseiller municipal d'Yainville. Il y est décédé dans les barraquements d'urgence derrière chez moi. Je suis sûr qu'il avait dans ses archives des écrits dont on ignore le sort.



5) Gustave Chéron, 1877-1936,
Né à Heurteauville, il est mort à Yainville alors qu'il était adjoint au maire et organisateur de la fête patronale. Passeur du bac de Yainville, il habitait à Claquevent. Son épouse, Adèle Rotou, 1880-1964, née à Orival, est morte à Yainville chez son fils Bernard.  


Le couple a eu deux enfants.


a) Bernard Chéron, né en 1911. On le retrouve sur le bac d'Yainville.

b) Louis, 1917-1959, né et enterré à Yainville, employé SNCF à Montauban.












6) François Chéron, 1878-1904.
Paul Carré, l'instituteur de 25 ans et Pierre Thirel, cultivateur de 53 ans, furent les témoins de sa naissance à Heurteauville. Mon arrière-grand-père, toujours qualifié de batelier, déclara ne savoir signer. La légende familiale voulait que, Marin d'Etat, il disparut au Tonkin à 26 ans. En fait, c'est son frère Pierre qui fit la guerre d'Annam. Lui est mort de tuberculose à Duclair après avoir été évincé de la Royale. François figure sur la liste électorale de Duclair de 1903 avec la qualité de marin et réside au hameau de Saint-Paul.

Martine Chéron, 1880-1907. Native d'Heurteauville, elle épousa Einar Topp à Duclair le 15 mai 1907, un ingénieur métallurgiste norvégien venu travailler à la clouterie Mustad. 
En 1881, le marché français se ferme aux gros exportateurs norvégiens de clous de cheval. Alors, l'entreprise Ole Mustad, fondée en 1832, vient s'implanter à Duclair. L'agriculture libère une main-d'œuvre docile, le train passe ici, il y la Seine, l'Austreberthe... A partir de 1891, Clarin Mustad, un des fils du fondateur, monte l'usine. Mathias Topp, ingénieur, inventeur qui fait la fortune de la famille Mustad, est à ses côtés.
Le premier clou est fabriqué le 15 novembre 1894. Mustad compte alors 200 employés. Dont une trentaine de scandinaves qui logent au bourg dans des maisons rachetées par l'entreprise. Puis dans une cité dominée par le" château" de Clarin Mustad. Chaque matin, à 4h, le père Lhuillier, d'Anneville, allume la chaudière après avoir traversé la Seine à la rame. Les secrets de fabrication sont jalousement gardés. La concurrence, l'espionnage entre clouteries font rage. Une cloche, deux portes protègent l'entrée des ateliers. Réformées, les machines sont enterrées à l'usine.
Fils du bon génie des Mustad, Einar Topp et Martine sont de la dizaine de couples de nationalité mixte qui se forment. Mariage insolite selon le rite luthérien, sans la consécration du curé de Duclair. Le mariage eut lieu en mai 1907.
Puis Martine suivit son mari à Gjøvik, en Norvège. Elle est morte cinq mois après son mariage. La tradition familiale veut que Marie, sa sœur, soit venue à son chevet. Veuf, Einar se consola dans ses bras. Marie rentra accoucher à Rouen. Sa fille fut reconnue mais Topp demeura en Norvège. Il est à penser que son père, l'ingénieur le plus puissant du pays, s'opposa à toute union avec ces Normandes tout comme il s'était farouchement opposé à la vocation de photographe de sa propre fille, Marie Topp.

8) Marie Chéron, 1884-1966, Les témoins de sa naissance furent les mêmes que ceux de sa sœur Martine, Cuffel et Pestel. Elle est née au hameau du Passage du Trait où son père est batelier. Mais il armait alors un bateau à la pêche fraîche. Elle alla donc au chevet de sa sœur Martine, en Norvège, et eut un enfant de son beau-frère, Einar Topp. Marie vécut un temps à Saint-Martin-de-Boscherville où elle était couturière; Puis elle reprit le café du Passage, à Yainville, après la mort de ma grand-mère. Elle possèdera aussi le café de l'église d'Yainville. Elle a fini ses jours dans la maison située à l'arrière de l'établissement.

9) Suzanne Chéron, 1885-1967, Les témoins civils de sa naissance furent l'instituteur d'Yainville, M. Milliot et Aimable Betembos, cordier. Elle s'est mariée à St Martin le 22-10-1906 à 11h du matin avec Ulysse Raoul Chandelier né à St Martin le 14-04-1881, charcutier âgé de 25 ans, fils majeur d'Ulysse Léon Chandelier, charcutier et de feue Sidonie Albertine Faure décédée à St-Martin le 11-11-1893. Suzanne Alphonsine Chéron née à Yainville le 02-08-1885, couturière âgée de 25 ans domiciliée en cette commune (Yainville), fille majeure de Pierre Delphin Chéron de Pascaline Adelaïde Mauger, cafetiers domiciliés à Duclair . Les témoins sont : Jacques Mahaut, maréchal-ferrant, beau-frère du futur. Léon Chandelier 24 ans frère du futur. Pierre Chéron, 31 ans sous-brigadier des douanes demeurant 3 rue Racine à Rouen, frère de la future. Gaston Poulard 37 ans, grainetier demeurant à St-Martin, beau-frère de la future.
Epouse Raoul Chandelier, 1881-1969, facteur en bois d'abord chez Bardel. Ils habitaient la dernière maison sur la gauche avant la montée de Saint-Martin-de-Bosherville vers Canteleu. Il fut capitaine des pompiers de Saint-Martin. Cette compagnie composée de gros effectifs existait depuis les nombreux incendies qui, de 1871 à 1874 avaient dévasté plusieurs habitations. Deux fills : Eva et Simone, morte jeune. Toutes deux montèrent à Paris avec leurs cousines Mainberte.
Nous-nous rendions épisodiquement chez les Chandelier. Raoul impressionnait les enfants. Il avait le teint jaune. Hépatite. C'était, comme tous les personnages que nous venons d'évoquer, un être d'une grande gentillesse.

 

Haut de page