Le
recensement de la population arrêté le 20 mars
1891 donne
une idée
précise des enfants présents sur la photo. Ils
sont
exactement 59 en
âge scolaire sur les 287 habitants. Or, sur la photo, on en
compte 60.
Voici leurs noms : Marie Chéron, 7 ans et ses
sœurs
Martine et Suzanne, 9 et 6 ans, Marie Masson, 8 ans, Victor
Agnès, 13 ans et déjà passeur d'eau,
Eugénie et Albert Prévost, 8 et 5 ans, Ernestine
Delestre, 10 ans, Blanche Chauvin et ses frères Henri et
Gaston,
7 et 6 ans, Alice Leroy, 10 ans, Henri et Ernest Bruneau, 12 et 8 ans
(tous deux mourront durant la guerre de 14), Charlotte Duboc, 11 ans,
Robert Carielle, 6 ans, Charles Vigreux, 6 ans, Ernest Mauger, 13 ans,
Justine et Albertine Barbey, 12 et 11 ans et leur frère
Victor,
7 ans, Henri Dutas, 6 ans, Emile Sainsaulieu, 11 ans, Marius
et
Jules Lecœur, 10 et 7 ans, Alphonsine Magnac, 7 ans, Marie
Gosse,
12 ans, Albert Virvaux, 10 ans, Marie et Eugénie Durand, 11
et 8
ans, Henri Mauger, 9 ans, Louis Larchevêqie 8 ans,
Octave-Clément Sainsaulieu, 7 ans, Emile, Alphonine et
Polonyre
Renard 12, 10 et 8 ans, Eugène Paul Cuffel, 8 ans, Suzanne
Lecointre, 6 ans, Albert Fial 7 ans, Marguerite Mainberte, 10 ans,
Henri, Aline et Marie Acron, 11, 9 et 8 ans, Loui Rigault, 7
ans,
Isabelle Sainsaulieu, 12 ans, Eugénie Desyes, 0 ans, Adolphe
Dorléans, 7 ans, Adlophe et Ernestine Lefèbvre, 8
et
6 ans, Louise Mauger, 10 ans,
10 enfants nous viennent de l'hospice de Rouen : Marie Mullot, 7 ans,
Amable Eloy, 8 ans, Prosper Madeleine, 11 ans, Alexandre Delatre, 10
ans, Blanche Lecoq, 10 ans, Eugénie et Jeanne
Lefèvre, 9
et 7 ans, Laurent Poyer, 9 ans, Gaston Decamps, 8 ans et Jeanne Carlet,
8 ans.
En
1891, Charles Hébert vit en compagnie de sa sœur,
Angèle, 24 ans, qui exerce le métier de
couturière. Sans doute est-ce elle qui encadre les enfants
à gauche... En février, M. Hébert
demandait un
crédit de 25 F pour faire l'acquisition d'une carte murale
de la
Seine-Inférieure. Ce qui fut fait et l'on remercia le
préfet en mai.
Avril
94, mort subite de Silvestre. 23
août 1894. L'école mixte d'Yainville a eu sa
distribution des prix
mercredi, sous la présidence du maire, M. Costé,
qui a rapelé dans
cette cérémonie le souvenir de son
regretté prédécesseur, M. Silvestre.
Mme E. Silvestre qui continue d'être la bienfaitrice de
I'école
d'Yainville avait remis a 1'instituteur pour achat en prix une somme de
120 fr dont une partie a été convertie en cinq
livrets de 10 fr. chacun
en faveur des éléves : Henri Chauvin, Martine
Chéron, Eugène Cuffel,
Ernestine Delestre, Amable Eloi qui ont obtenu cette année
leur
certificat d'études.
Machisme
sous Hébert !
1898
: Hébert pousse à la créaction d'une
Société de secours mutuels, refusée
lors d'une
délibération antérieure. Les ouvriers
yainvillais
gagnent suffisamment pour s'acquitter d'une cotisation. En cas
d'accident, ils bénéficieraient plus que l'aide
médicale gratuite et ce ne serait pas à la charge
de la
commune...
A la demande
du préfet, nos élus doivent choisir en
août. Soit
conserver l'instituteur, Charles Hébert, qui
enseigne à 60 élèves en classe unique
et assure le secrétariat de mairie, soit le remplacer dans
ces deux fonctions par une jeune institutrice. On conservera
l'instituteur, même s'il coûte plus cher. "Il
est à craindre qu'une jeune institutrice soit peu apte
à se mettre vivement au courant des divers services."
Non, on ne voit pas une femme gérer 60
élèves, assurer l'administration d'une commune
qui
dispose d'une gare, d'un télégraphe, d'une
carrière de 80 ouvriers où les accidents sont
fréquents et où une vingtaine de bateaux
à fond
plat ont leur port d'attache. Sans compter la quinzaine d'enfants
assistés.
On souhaite donc
que l'instituteur actuel "soit maintenu le
plus longtemps possible et qu'en cas de départ il soit
remplacé par un autre instituteur."
Le machisme avait encore de belles années devant lui.
Pourtant,
Charles Hébert s'était marié avec une
institutrice,
Elise Rachinel, 34 ans. On voit d'ailleurs d'autres institutrices de
Duclair signer comme témoins l'état-civil de
Yainville en
1898 : Louise Letorey, 24 ans, Anne Bécam, 22 ans,
Archangéline Girard, 25 ans...
En 1898, la
classe de couture compte 29 filles. En 1900, le
Ministre du Commerce décerna une
médaille de bronze à M. Hébert "qui
s'est particulièrement distingué pour sa
propagande en
faveur de la caisse nationale des retraites pour la
vieillesse".
Lucas Petit
En
mai 1902, Hébert fut nommé
par arrêté
préfectoral à Clères tandis que nous
arrivait
Lucas Petit, venant de Bradiancourt. En ce
début du siècle, on réalise
déjà des portraits individuels. Ici,
pour l'année scolaire 1904-1905, voici deux sœurs
de Claquevent : Marguerite Mainberte, six ans et
Thérèse Mainberte, neuf ans. On remarquera le
titre : Université française ! Mais aussi les
banderoles : Sciences, Arts, Littérature. Agriculture,
Commerce, Industrie...
Accusé
de vol
Hélas,
Lucas
Petit ne laissera pas de bons souvenirs. Sur plainte de Bruneau,
cultivateur à Yainville, l'instituteur et
secrétaire de
mairie est arrêté par les gendarmes de Duclair et
conduit
chez Deligne, le juge d'instruction, à Rouen.
Trésorier
de la société de secours mutuel, Petit a, depuis
son
arrivée dans la commune, détourné en
deux ans la
somme de 1.200 F. |
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Dès
les premier interrogatoire,
l'instituteur
reconnaît les faits et avoue avoir falisfié
diverses
factures. L'affaire fait grand bruit dans le canton. Chargé
de
famille, Petit ne se privait de rien.
Le 5 juin 1904, ce fut l'assemblées
général de la
Société spoliée. Elle pouvait
entrevoir l'avenir
grace à la générosité de
donateurs : Mme
Silvestre, Eugène Guilbert, deux figures des
carrières
d'Yainville, Mustad et fils, le maire Costé, Henri Denise,
MM
Lemoigne, Godard ou encore un anonyme...
Petit
quittera Yainville. Plus tard, il réclamera un
arriéré de salaire. La réponse sera
négative. Il demandait aussi qui lui soient
restitués certains objets laissés
après lui au moment de son départ. Le conseil ne
l'entendit pas de cette oreille, "les affaires communales,
surtout le budget, ont souffert de la présence de M. Petit
par suite de la confection de faux de toutes sortes. Beaucoup de
signatures ont été contrefaites par lui dans le
but de toucher certains mandats ou de faire croire au paiement de
certaines factures qui sont réclamées maintenant
et restent à la charge de la commune. De plus, la
société de secours mutuels d'Yainville dont M.
Petit était trésorier est celle qui a le plus
souffert de la conduite indigne de cet homme. En effet, des
vérificatins faites après l'arrestation du dit
trésorier, il résulte que cette
société se trouve largement atteinte dans sa vie
même par suite de détournements
évalués à près de 1.200
francs." Enfin, le mobilier réclamé a
été enlevé par la famille Petit
affirme le maire qui s'en remet au jugement du préfet pour
affecter l'arriéré à la caisse de
secours mutuels.
M.
Pioli
Le
24 décembre 1904, Georges Pioli, nouvel instituteur, offre
une
soirée instructive et récréative aux
habitants.
Mme Silvestre, veuve du patron des carrières, est encore
là. La salle de classe peine à contenir tout le
monde.
Pioli donne une conférence intitulée "Expédition au
pôle" sur fond de projections. Suit une
saynète interprétée par les
élèves : "De
plus en plus fort". Enfin, deux jeunes gens firent un tour
de chant désopilant.
Le
mardi 24 janvier 1905, à la sortie des classes, Mme
Silvestre
procède encore à une distribution de jouets. Le
correspondant du Journal
de Duclair y était : "et
c'était plaisir de voir en rangs les petits bambins
armés
l'un d'un fusil, l'autre d'un pistolet, tandis que les plus grands
emportaient précieusement un cinématographes, des
boîtes de compas et de peintures,, pressés de
rentrer chez
eux pour essayer leur locomotive, leur tir etc. De leur
côté, les filles, non moins favorisées,
avaient
à choisir parmi les ravissantes poupées, les
belles
boîtes à ouvrage, ou les paniers utiles dans
lesquels se
trouvaient glissées d'agréables surprises.
Rendons
hommage à cette généreuse bienfaitrice
qui ne
cesse de prodiguer ses bontés aux enfants de notre
école
publique."
En janvier 1905 fut
renouvelé pour trois ans la délégation
cantonale de l'enseignement primaire
: Dr
Allard, conseiller municipal à Duclair, Andrieu, maire de
Boscherville, Bellard, instituteur retraité à
Fréville, Couvreur, ancien instituteur d'Yville, Goimbault,
conseiller municipal à Duclair, Guibert, à
Yainville,
Huchen, Varengeville, Hulin, Berville,
Lattelais,Saint-Paër,
Ménielle, Duclair, Pigache, maire d'Anneville, Riquier,
instituteur honoraire à Sainte-Marguerite.
En
mars 1906, Pioli. signe avec
Emile Mainberte, l'acte de
décès
d'un nourrisson de l'assistance placé à
Claquevent chez mon
grand-père. L'anticléricalisme bat alors
son plein.
A la
rentrée de septembre, Pioli reçut une circulaire
l'invitant à veiller à ce que nul
emblème
religieux ne figurât dans son école.
Puis
vint Monsieur Vimont...
Journal l'Avranchin, 7 mai
1910 :
PUBLICATION. — M.
Emmanuel-Paul-Ernest
Vimont, instituteur, domicilié
à
Yainville, et Mlle Marcelle-Alice-Charlotte-Louise
Adrien, domiciliée à Mortain.
Année scolaire 1911-1912. Ont
été reconnus, de bas en haut et de gauche
à droite: X, épouse Beyer, Juliette Fessard,
Germaine et Louise Acron, Berthe Grain, Roger Bruneau, Edwige
Lévêque, Georgine Beyer, Louise Lefebvre,
épouse Lépron, Raymond Mainberte, Germaine Acron,
X Bénard, Henri Bruneau, Marie-Louise Mainberte,
épouse Hangard, Louise Grain, épouse Colignon,
Louise Lévêque, Lucie Grain, épouse
Lévêque, Yvonne Lévêque,
Blanche Bénard, Marguerite Mainberte, René
Lévêque, Emile Mainberte, X Renieville...
Année
scolaire 1913-1914, la dernière avant l'horreur que l'on
sait. De gauche à droite
et de bas en haut, seuls ont été
identifiés X Lépron, X Brosse, Madeleine Beyer,
épouse Van de Per, Joseph Grain, Léon Grain,
Marguerite Bénard, épouse Thiollent, Roger
Bruneau, X Fessard, Berthe Grain, Germaine Acron,
Hélène Mainberte, Louise Lefebvre,
épouse Lépron, Germaine Beyer, Henri Beyer, Emile
Mainberte, Raymond Mainberte, Marie-Louise Mainberte, épouse
Hangard, Juliette Fessard, Blanche Bénard, Yvonne
Lévêque, Louise Grain, Marie Deconihout, Louise
Acron...
Sur ces deux images, nombre d'élèves restent
à identifier.
Et
ce fut la Grande Guerre !
Durant ces quatre
années, le village s'est vidé de ses hommes. Eustache
Délogé, le garde-champêtre et l’instituteur
assurent seuls la gestion communale. A cent ans, Germaine Acron se
souvient: « Il
avait le cou de travers. Et ce handicap lui a sans doute valu de ne pas
être mobilisé... »
Dans les souvenirs
d’enfants, les maîtres d’école
de ce temps là sont souvent durs. Très durs. « Monsieur
Vimont
était violent. » Si bien que
Germaine finit par refuser de fréquenter
l’école. Il faudra toute la diplomatie de son
oncle, le garde-champêtre, pour amener Vimont à
plus de clémence.
L’instituteur
assure aussi les fonctions de secrétaire de mairie.
C’est lui qui délivre les cartes
d’alimentation, procède à la
distribution de saccharine, de savon noir contre la gale. Un jour, il
refuse une aide à la maman de Germaine qui ne peut payer le
médecin. Motif : elle possède une vache.
Cette fois, c’est le Docteur Allard qui vient sermonner
Vimont.
Un peu plus bas que
la mairie-école, face à la maison de briques
rouges qui fait l’angle avec la sente aux Gendarmes, un
refuge accueille les gens de passage. Eustache
Délogé les y enferme le soir et les
délivre au matin. Ses occupants traversent alors la route
pour venir vider leur seau de nuit dans le baril qui sert
d’urinoir aux garçons de
l’école. Les filles, elles,
bénéficient de toilettes à fermeture.
Parfois, les gendarmes montés viennent contrôler
les occupants du refuge.
Un temps, les
enfants d'Heurteauville fréquentaient notre école
et prenaient ainsi le bac deux fois par jour. Ils le tiraient
eux-mêmes à la corde puis souquaient sur les
avirons, au grand bonheur du passeur, Gustave Chéron.
Le 16 avril 1917,
on lut aux écoliers de Yainville un message du
président Wilson mais aussi le rapport du
sénateur Chéron sur les atrocités
allemandes. Un discours signé Viviani faisait suite
à ce réquisitoire. Chéron! Les enfants
ont sûrement pensé au passeur du bac. Le 5
novembre, on lut cette fois un hommage à Guynemer, abattu
aux commandes de son avion sur le front des Flandres.
Monsieur Sanson
Vimont
exerça aussi les fonctions de garde-chapêtre de
juillet
à décembre 1918. On lui octroya une
indemnité. En
février 19, on fit appel à un maçon de
Sainte-Marguerite, M. Simon, pour pallier au fait que l'eau de la
citerne de l'école, servant à l'instituteur et
aux
élèves, n'était pas potable. Quant
à la
pompe, elle ne fonctionne pas.
Vimont fut
nommé à Saint-Osvin, dans la Manche, en juillet
1919. Il fut
remplacé par M. Samson. Le 10 décembre de cette
année-là, approuvé par le conseil
municipal, le bureau d'assitance décida d'accorder une paire
de galoches à certains enfants : Léon Grain,
Marcel Delestre, Emma Acron, Léon Maupoint, Marcelle Lecroc,
René Lefebvre, Bernard Chéron (futur capitaine du
bac), Lionel Lefebvre, Solange Wesolowski, Lucienne Vallet,
Andréa Mainberte (ma maman) et Lucien Landrin.
1921.
La scolarité est alors obligatoire de 6 à 13 ans.
Durant l'été, il y eut une telle
sécheresse que l'on fut dans l'obligation de forer un puits
pour alimenter l'école en eau potable.
Le nouveau
maître règne sur une classe unique. Relisons ici
les souvenirs de Louis Acron: « L’instituteur,
Monsieur Sanson, avait été gazé
pendant la première guerre mondiale. Quand il avait trop de
mal à respirer, sa femme lui apportait son fauteuil. Mais il
n’était jamais absent. Il n’admettait
pas les absences des élèves. Si l’un
d’eux ne se présentait pas, il partait
à bicyclette, à la
récréation, pour connaître le motif de
l’absence. S’il le trouvait en train de jouer, il
le ramenait avec lui. La bicyclette restait toujours prête au
pied de la barrière. Ce
maître était très exigeant sur la
politesse. Il questionnait les habitants pour savoir si tel ou tel
enfant disait bonjour et enlevait bien sa coiffure.
Quand Monsieur Sanson devait s’absenter quelques instants, il
appelait sa femme pour surveiller les enfants. A son retour, celle-ci
dénonçait toutes les petites
« bêtises ». Aussi, les
enfants ne l’appréciaient pas
trop. » Louis et son copain Lionel ont
trouvé un moyen de se venger. Chargés de ramasser
les œufs pondus sur des bourrées difficiles
à atteindre, il en cassaient un de temps à autre
et avertissaient aussitôt Madame Sanson :
Madame !
Madame ! Les rats ont encore mangé un
œuf ! »
L’instituteur se faisait alors réprimander par
l’épouse : « Léonce !
Il y a encore un rat. Occupe-toi de le
détruire ! »
Les
deux compères avaient fait chacun le serment de ne jamais
révéler ce méfait. Même
s’ils venaient à se fâcher. Promesse
tenue : Madame et Monsieur Sanson n’en ont jamais
rien su. L’instituteur utilisait aussi une sanction utile. « L’élève
puni, raconte Louis, devait promener un aimant dans
la cour pendant toute la récréation pour ramasser
les clous à galoches, très nombreux à
cette époque. Sinon, ce maître ne battait pas les
élèves. Il avait une
baguette… »
Marceau Edde vivait derrière le
café du Passage tenu alors par Marie Chéron.
Louis se souvient aussi que, vers 1923, l’hiver, Marceau
amenait en brouette à l’école un pauvre
garçon sans pieds : Armand.
C’était un
« burotin », autrement dit un
enfant de l’assistance. Il était en pension chez
Mme Colignon. On l’allongeait parfois au bord de la
côte de Jumièges. Quand venaient à
passer des touristes anglais, l’infirme montrait ses jambes.
Il en recueillait quelques pièces. Et s’achetait
ainsi des « bôbons »...
Monsieur
Sanson fut l'un des premiers Yainvillais à
posséder une automobile. Une 4 CV ! Pas la
célèbre 4CV. Mais une petite
cylindrée. Dans la
nuit du 12 au 13 juin 1930, à 23h30, Sanson rentrait chez
lui
quand, près de la gare du Trait, il découvre deux
hommes
à terre et une moto disloquée. Sanson stoppe peu
après la voiture de Poirée, garagiste de Caudebec
et va
prévenir les gendarmes de Duclair pendant que
Poirée
reste sur les lieux. Bientôt arrivent le Dr Bourlange, le
maire,
Pestel. Bernard Lacaille a été tué sur
le coup,
Marcel Lecret, père de trois enfants, est très
grièvement blessé. Ils revaient de chez Quevaine,
jardinier à Canteleu, quand ils ont percuté
l'arrière d'un camion effectuant des transports pour Bruneau
Gilles, du Trait.
En
décembre 1930, la collecte faite par les jeunes Lastennet et
Frémont au profit des pêcheurs bretons a
donné
225F. Les enfants de l'école ont déjà
vendu 130 F
de timbres antituberculeux.
Monsieur Piard
En
1934, M. Piard dirige l'école des garçons. Cinq
années passent. Ce devait être la
der des der. Voilà déjà une nouvelle
guerre. Quand
la menace se précise, des écoliers de la
région
parisienne furent envoyés en province. C'est ainsi que
quatre de
mes cousins ont été accueillis à
l'école
d'Yainville et logés qui chez mes parents, qui chez Mme
Colignon. Il s'agissait de Max, Raymonde et Solange Mainberte et de
Christian Hangard.

La classe de M.
Piard à la Libération (Collection : Amadio Da
Pozzo).1er rang de g
à D Jacques Kubista. Amadio Da Pozzo. Pierre Thiollent.
Adrien Buquet. William Bruneau.
2ème rg: Liliane Vian, XX , Jeanine Thiollent, Claudine
Lecorre,
Élise Thiollent, Denise Grain, Huguette Lecorre, Lydie Grain
et
Yvette Oliviero
3 éme : Jacqueline Bréard, Edwige Piot, Nadia
Clément, Michèle Bertin, Claudine Piard et XX.
L'école
de Yainville fut pour deux bons mois le
lieu de détention de quatre otages. Le 11 septembre 1940, le
cable téléphonique reliant le manoir Mustad
occupé
par le général Paulus au château de la
Pommeraye,
siège de l'Etat-Major de la Wehrmacht, fut
sectionné. On emprisonna à l'école MM
Hardy,
adjoint du Trait, Horion, chef d'équipe
de l'Immobilière, également Traiton
et deux
Duclairois: MM Baron et Guérin. Ils risquaient gros. Pour
les
mêmes raisons, deux saboteurs venaient d'être
fusillés dans le Pays de Caux. Une lourde amende frappa par
ailleurs les contribuables du secteur. Finalement, on
connaîtra
la vérité. C'stt un camion allemand qui avait
rompu la
ligne en manœuvrant aux Zoaques. Les indemnités
furent
remboursées.
En
1941, on décide d'acheter à des fins
scolaires un terrain alors loué à la veuve
Levreux et appartenant à Lemarié, de
Jumièges.
Laurent QUEVILLY.
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