Face
à l'église Saint-André, le dernier
café d'Yainville dresse ses briques rouges depuis le XIXe
siècle. Mais il est loin d'avoir été
le seul estaminet
du cru. On en compta en tout une bonne dizaine. Tournée
générale...
Par Laurent Quevilly.
A vaincre
sans baril on triomphe sans boire ! Si
Yainville
était jadis un très petit village, il a
compté
plusieurs débits de boisson. Son passage d'eau, ses
carrières, sa
station de chemin de fer expliquent la chose. On a localisé
un établissement
près
du bac ainsi qu'un hôtel, un relais de chevaux en bas de la
côte Béchère et le café
Reniéville un peu plus bas
dans le virage, deux cafés près de
l'église, un autre
près du calvaire, un autre encore près de la gare. Soit
près d'une dizaine. Bref, de quoi étancher sa
soif. Si bien que, sous la présidence du maire, M.
Hébert, l'instituteur, donna une
conférence contre l'alcoolisme en 1900. Mais
essayons de reconstituer l'histoire de nos durillons de comptoirs...
Les
plus anciennes mentions de la profession concernent des nourrissons de
cabaretiers rouennais venus mourir à Yainville. Il y eut
Pierre
Hue en 1784 inhumé en présence de Claude Lafosse,
clerc,
Louis Thommeret en 1797 décédé chez
Martin
Lafosse. En 1796, c'est le fils d'un cafetier de Duclair qui rejoint
l'Olympe chez Jacques André Delaunay. L'Olympe car il se
prénommait Appolonius. Pas très catholique...
Au
fil des pages, au fil des
ans, les archives délivrent
des professionnels dont on ne connaît pas
forcément l'emplacement exact de l'établissement.
Nous
mettrons ici les dates auxquelles ils sont attestés.
Liés
aux fêtes du village, ces cafés furent les piliers
de la
vie sociale et si leurs murs avaient pu parler, on saurait tout de
l'histoire d'Yainville. Heureusement, quelques anecdotes sont parvenues
jusqu'à nous...
1833-1836 : Pierre Guillaume
Leroy
est dit cabaretier.
Sans doute était-il étranger à la
commune. Un
homme de ce nom est décédé en novembre
1847
à Saint-Paul, âgé de 60 ans.
1836-1851.
Ferdinand Capelle, est aussi cabaretier. Natif d'Yainville en 1792, il
est l'époux
d'Adélaïde Lafosse dont il a quatre enfants. Et il
ne cache
pas ses opinions, Capelle, car l'un d'eux, né en
1832, est
appelé Napoléon alors que nous sommes en pleine
monarchie
!
1841 : Louis
Dominique Damandé est échopier et vend des rouenneries. L'homme
est né à Launay de Jacques et
Françoise
Damandé. Il a 20 ans, le 9 brumaire de l'an VIII (31 octobre
1799),
lorsqu'il se fait délivrer un passeport
révolutionnaire
par l'administration du canton de Duclair. Il est alors au Vaurouy
depuis un an avec la qualité de domestique du citoyen
Cabeuil
mais "non encore en activité". François Cabeuil
est le
plus gros contributeur de la commune. Son château accueille
17
personnes. A 20 ans, Damandé est un homme d'un
mètre
76, cheveux et sourcils châtain, yeux gris, nez ordinaire,
bouche
moyenne, menton rond, front large, visage ovale. Il ne sait pas signer
et entend se rendre à Rouen dans le courant de la
décade.
Dominique Damandé épousa le 25 vendemiaire de
l'an XIV (17 octobre 1805),à Duclair, Angélique Françoise Dumont,
native de
Brachy. Il sera un temps douanier. Son activité
d'échopier ne semble pas avoir eu grande importance. Il fait faillite en 1848. On le
retrouve en 1853 parmi les propriétaires réunis
pour délibérer
avec les conseillers municipaux sur une imposition exceptionnelle.
1851 : Jean-Jacques
Lécuyer, 56 ans, est débitant
d'eau de
vie. Ancien marin natif de Bliquetuit en l'an 3, il s'était
marié au Trait en
1819 avec
une Caudebecoise, Marie Vautier. Ils vivent avec un neveu de 7 ans.
Emmanuel Grouvel, 32 ans, est également débitant,
époux de Véronique Lecomte. Ils ont deux enfants.
La profession compte encore Louis Victorin Grain, 59 ans. Natif de
Duclair, c'est un ancien douanier. Epoux d'une Coignet, il est
père de deux garçons. Sous son
toit, une domestique, Félicité Decharrois,
élève en nourrice Céline Rollain.
Débitant toujours : Louis Dominique Damendé, 71
ans, qui mourra bientôt.
Débitante encore : Adélaïde Lafosse,
l'épouse
de Ferdinand Capelle qui meurt en 1851.
Deux cultivateurs, voisins et amis du défunt, signent l'acte
de
décès : Antoine Sécard, conseiller
muncipal et
Jean Aubé. Nous retrouverons bienôt la veuve
Capelle...
Bref, c'est
l'année où l'on compte le plus de comptoirs, sans
doute
de bien modestes débits de boissons. Le recensement est
essentiellement à caractère agricole, les
carriers se font encore rares, l'endiguement de la Seine vient juste de
débuter...
Une cougar derrière
le comptoir
1853 : Adélaïde
Lafosse serait aujourd'hui ce que l'on appelle une "femme cougar".
Veuve du débitant Ferdinand Capelle, elle épouse
le 26
juillet le fils d'un autre débitant
prénommé comme
son père : Louis Victorin Grain. Né à
Yainville,
il a quinze ans de moins que la mariée. Deux
propriétaires et conseillers municipaux sont
témoins de
l'époux : Sécard et Mabon. Ceux de
l'épouse sont
Thomas Théodule Grain et Jean Eloi Paine.
Mais nos Louis Victorin Grain père et fils semblent
dès
lors abandonner la profession. Ils mourront tous deux en 1877
à
quelques semaines d'intervalle, le fils étant
qualifié de
journalier et âgé de 60 ans. Sa veuve lui survivra
encore
onze ans, étant dite sans profession.
1856 : Dominique
Damandé rend l'âme à 77 ans.
Propriétaire,
Thomas Grain signe l'acte de décès en compagnie
de
l'instituteur, Joseph Beauvisage. Notre échopier meurt un an
après son épouse qui était "sans profession
déterminée".
Thomas Grain avait aussi signé son acte en compagnie d'un
jeune
cultivateur yainvillais au nom exotique : Corbinier Corado. C'est un
enfant trouvé rebaptisé par l'administration...
1858 : Le
31 janvier, Jean-Jacques Lécuyer rend l'âme avec
la
qualité d'ancien marin mais son épouse poursuivra
son
activité de débitante.
Il
boit la tasse près du café
1861
: Pierre Nicolas Bérenger,
maître pêcheur et
débitant
à Yainville, fait faillite en mars. Ses
créanciers sont
convoqués au tribunal. Il est marié à
Flore
Catherine Leroy qu'il a épousée à
Duclair en 1829
alors qu'elle était enceinte de plusieurs mois. Flore est la
fille d'un certain... Pierre Guillaume Leroy. Tiens donc ! Serait-ce le
doyen des cafetiers yainvillais entrevus en début d'article
? Ce
Pierre Guillaume là s'est marié à
Rouen avec une
Caroline Flore Godefroy.
Près de l'église, Marie Catherine Vautier, veuve
Lécuyer est toujours débitante de tabac. Elle vit
avec
son neveu de 17 ans. Lorsqu'elle meurt au mois de juin, on la
qualifie de cafetière.
Toujours
en 1861, Jean
Laurent Delépine
est cafetier aux
carrières qui prennent de l'importance. Il
a 56 ans et partage ses jours avec Rose Ismérie Thorel dont
il a
trois enfants. Au temps de sa jeunesse, Delépine
était
chaufournier. Il avait construit un four sans autorisation, ce qui lui
avait attiré les foudres du voisinage et du maire. Mais il
avait
finalement obtenu gain de cause.
Par
la suite, Delépine sera lieutenant de la garde nationale
et conseiller municipal sous l'administration de Charles
Lesain
avec qui il sera en conflit.
En 1861, son estaminet est donc proche de la Seine. La famille
Delépine accueille en pension Victrice Tranquille Leroy, un
douanier de 25 ans. Le
8 avril, à 4 h du matin, on découvre le cadavre
de Pierre
François Herment, pêcheur, demeurant à
Caudebec. Delépine, le cafetier et Victor Duquesne, 57 ans,
ancien douanier iront déclarer l'affaire en
mairie.
Ces
deux images sont prises, l'une avant, l'autre après
l'édification du monument aux morts.
1863 :
Pierre Alphonse Gosselin, 63 ans, est cafetier, secondé par
Marie Chambellan, son épouse. Le couple pleure
un fils cultivateur mort chez eux un an plus tôt. Mais il
marie sa fille
à Pierre Augustin Hazard, un Yvetotais domestique
à
Yainville. Gosselin n'y fera de vieux os. Il retournera à
Guerbaville.
1867:
Jean-Baptiste Adolphe Crépin s'installe comme brocanteur et
débitant au Village, autrement dit dans le quartier de
l'église. Le secrétaire de mairie de
l'époque a la
bonne idée de préciser les sections dans les
actes
d'état civil. Crépin est natif de Barneville.
Longtemps,
il sera successivement journalier chaufournier et faïencier,
cultivateur et marchand au Mesnil où, veuf Malsang il vient
de
se remarier avec Justine Emma Langevin, née à
Fréville. Le couple aura une petite fille à
Yainville qui
meurt l'année suivante. Le couple Crépin finira
par
retourner au Mesnil où le père sera chiffonnier.
Originaire de Saint-Wandrille, Alphonse-Frédéric
Eliot, 24 ans, est
limonadier et cantonnier au hameau de Claquevent où son
épouse, Célestine Guéroult, Traitonne
de naissance,
couturière de métier, est
épicière. Le couple perd en 1867 une petite fille
âgée de 2 ans.
1868
: Jean-Guillaume-Vincent Primout est
aussi limonadier
à Claquevent et mécanicien de marine. Ce natif
d'Oissel
en est à son troisième
mariage. Il a enterré Lucide Dantan à Orival,
Marie Bénard au Trait. Du Trait est aussi sa nouvelle
épouse, Flore Groult. On
la retrouvera comme débitante à Claquevent en
1870.
Le 12 novembre décède au Village
Françoise
Adélaïde Levallois, cafetière et
débitante de
tabac. Native de Duclair, elle était la veuve du cantonnier
communal, Pierre Jean Roisset, mort en 1861. Douaniers, son fils et son
gendre déclarent le décès.
1869 : Alphonse
Etienne est débitant de tabac au Village. Il sera aussi
cafetier. L'homme est né à Villequier en 1817.
Veuf en
1856 de Justine
Euphrasie Viard, aubergiste à
Duclair. il
s'est remarié aussitôt avec la bien
nommée Amante Aimée Caron à
Ouville-la-Rivière.
Joseph
Charles Jeanne, ancien douanier, 60 ans, est quant à lui
marchand mercier et
épicier au Village. Son épouse, Reine
Barnabé, 51
ans, native
de Jumièges, décède avec les
mêmes
qualités.
1870 : Flore
Groult est toujours débitante à Claquevent.
1872
:
Jean
Alphonse Etienne est toujours débitant et
propriétaire. Etienne
marie sa fille Louise à un chasse-moute du chef-lieu de
canton.
L'auberge
du bas de
la côte
1876 : Dans le
section du Village est toujours recensé Etienne qui marie sa
seconde fille, Albertine, à un menuisier de Duclair.
Au
Claquevent,
Vincent Primout, 47 ans, reste cafetier et logeur. Flore
Groult lui a donné deux enfants. Sous leur toit vit le
beau-père, Louis Groult, 66 ans. Cinq pensionnaires se
partagent
les lits : Eugène Prunier, Jean Lefèbvre, Ernest
Quetteville, Baptiste Lecomte et Achille Leroux, tous terrassiers, le
dernier ajoutant la qualité de voilier.
Sur
cette image apparaissent les deux rivaux. L'auberge du
Bas-de-la-Côte au premier plan et au-dessus le
café
Reniéville.
1877
:
Cafetier
au Village, le sieur Etienne décède le 13
février.
Le feu à l'auberge !
1879
: Le 25 juin le cafetier Primout décède
à
Claquevent. Son gendre, Albert Prévost, fait la
déclaration avec le garde-champêtre
Délogé.
Mais le sort s'acharne encore le 13 octobre.
On nous
écrit du Trait : Un
commencement
d'incendie, qui menaçait de pendre des proportions
considérables, a éclaté hier soir vers
six beures,
à Yainville, an domicile de la veuve Primout, qui tient
l'auberge dite du Bas-de-1a-Côte. Aux premiers cris d'alarme,
M.
E. Vincent, entrepreneur de lestage, est accouru aidé de ses
ouvriers. Grâce a de prompts secours, bien
organisés du
reste, au bout de quelques instants tout danger avait disparu. Cc n'est
pas la première fois, nous dit-on, que M. Vincent se
distingue
en pareille circonstance.
Eugène Emile Vincent et Rose Ernestine Poullain,
cafetiers-épiciers, marient leur fille Alphonsine
à un
tâcheron de Canteleu. Né
au Mesnil, marié à une fille d'Heurteauville,
Vincent fut
un temps contremaître aux carrières Silvestre.
L'établissement commercial des Vincent est une construction
neuve faisant face à la cale du bac et haute de deux
étages sous grenier. La
propriété comprend aussi d'anciens
bâtiments.
1880 :
Eugène Vincent fait faillite en 1880, son
établissement sera mis en vente.
1881
: la
propriété Vincent est
détaillée une première fois dans le
Journal de Rouen.
Étude de Me
Albert Legrix, avoué à
Rouen, rue Saint-Lô, n° 24, successeur de M.
Thuillier.
Vente Vincent
A vendre en
un seul
lot, en l'audience
des criées du tribunal civil de Rouen, rue
Saint-Lô, hôtel de la
présidence, une propriété sise
à Yainville.
L'adjudication aura
lieu le mardi 22
février 1881, à deux heures.
En vertu et pour
l'exécution d'un
jugement rendu par la chambre des rapports du tribunal civil de
première instance de Rouen, le huit décembre mil
huit cent
quatre-vingt, enregistré et expédié.
Il sera
procédé le mardi vingt deux
février mil huit cent quatre-vingt un, à deux
heures, en l'audience
des criées du tribunal civil de Rouen, séant en
cette ville, rue
Saint-Lô, hôtel de la présidence,
à la vente au plus offrant et
dernier enchérisseur de l'immeuble ci-après
désigné appartenant
au sieur Eugène Vincent, débitant, demeurant
à Yainville :
Désignation
Article unique
Une
propriété située à
Yainville,
sur le bord de la Seine, en face de la cale du passage, à
proximité
de la gare d'Yainville-Jumièges, comprenant :
Une vaste maison de
construction
récente composée de rez de chaussée,
premier et deuxième étages,
avec grenier sur le tout; une ancienne maison d'habitation, un
bâtiment à usage d'écurie, remise et
grenier, fout à pain et
buanderie, bâtiment renfermant deux poulaillers, basse-cour,
jardins
légumiers, verger planté d'arbres ; le tout d'un
seul tenant, porté
au cadastre sous les n° 150, 152 (sic), 152, section A pour une
contenance
de vingt ares soixante-quinze centiares.
Mise à prix
fixée par le
tribunal.................... 4.000 fr.
Cette vente aura lieu
à la requête de
:
M. A. Beuzebosc
aîné, négociant en
liquides, demeurant à Fécamp, rue Jacques Huet,
Ayant pour
avoué Me Albert Legrix,
demeurant à Rouen, rue Saint-Lô, n° 24 ;
En présence
et du consentement de :
Premièrement
:
1° Me Deleau,
agréé, demeurant à
Rouen, rue Nationale, n° 35,
" En sa
qualité de syndic de la
faillite du sieur Vincent ;"
2° M.
Eugène Vincent, débitant,
demeurant à Yainville,
Ayant pour
avoué Me Alexandre Thérou,
demeurant à Rouen, rue Beauvoisine, n° 61 :
Deuxièmement
:
1° M.
Ferdinand-Casimir Anquetil,
commerçant, demeurant à Rouen, quai du Havre,
n° 8 ;
2° M. Alexandre
Boursier, banquier,
demeurant à Rouen, place des Halles; n° 5 ;
3° MM.
Devé et Cauvry,
entrepositaires, demeurant à Rouen, rue de la
République, n° 41 ;
4° M.
François-Placide Thuillier,
propriétaire-rentier, demeurant au
Mesnil-sous-Jumièges ;
5° M.
Adolphe-Prosper Boucachard,
boulanger, demeurant à Jumièges ;
6° M.
Jean-Baptiste Roussel,
escompteur, demeurant à Duclair ;
7° M.
Pierre-Alexandre Fermine,
négociant, demeurant à Rouen, quai du Havre,
n° 8 ;
8° M. Jean
Delépine, propriétaire,
demeurant à Yainville,
Ayant pour
avoué ledit Me THérou ;
Troisièmement
:
1° Mme veuve
Mallet-Leprince,
commerçante, demeurant à Rouen, place Saint-Marc,
n° 27, 31 et 32
;
2° M.
Louis-Frédéric Carrière,
commerçant, demeurant à Rouen, rue de la
République, n° 11 ;
Ayant pour
avoué Me Jules Hédou,
demeurant à Rouen, rue de la Chaîne, n°
19.
S'adresser pour les
renseignements :
1) A Me Legrix,
avoué poursuivant, à
Rouen, rue Saint-Lô, n° 24;
2° A Me
Thérou, avoué à Rouen, rue
Beauvoisine, n°0 61 ;
3) A Me
Hédou, avoué à Rouen, rue de
la Chaîne, n° 19;
Et 4) à Me
Peschard, notaire à
Jumièges.
Fait et
rédigé par l'avoué
poursuivant, à Rouen, le vingt-huit janvier mil huit cent
quatre-vingt un (864).
Signé Legrix.
Une nouvelle adjudication eut lieu le 7 avril en raison d'une
surenchère portée à 12.950 fr.
Rappelons que la
mise à prix était de 4.000 fr.
Pierre
Bernard,
débitant et cantinier à Yainville,
fait faillite 29
juillet 81. Les
scellés sont posés et le failli conduit
à la maison d'arrêt. Bernard n'apparaît
pas
sur le recensement de 81 qui fut visé par le maire le 16
janvier 82.
Michel
Antoine Vernet et son
épouse, Marie Lamotte,
sont cantiniers. Ils se sont mariés à
Aubéguimont,
dans le canton d'Aumale. Le couple accueille en 1881 une fille.
Terrassier à Yainville, Louis Vernet est
témoin en
compagnie du sieur Alfred, épicier rue du Mont-Riboudet.
Louis Mauger et son
épouse
Julienne Marie Grain sont cafetiers. Il aura cette qualité
dans
les années qui suivent mais on le retrouve surtout comme
marin
aux carrières et, un temps, patron du bac à
vapeur de La
Mailleraye avant de revenir naviguer pour les carrières
Silvestre.
Charles Fauvel,
46 ans, est recensé comme
maître d'hôtel, époux
d'Adélaïde Fréville,
deux enfants.
Flore Groult, veuve Primout, toujours
épicière
débitante, vit avec sa fille Charlotte, deux
nièces et
une
domestique de 15 ans, Marie Maillard.
Marie Guéroult,
57 ans,est également
cafetière, flanquée de sa
fille Laurentine, 22 ans.
Le
café du Passage
1884
: le
29 septembre, mon arrière-grand-père, Pierre
Delphin
Chéron signe un bail pour tenir
le café du Passage à Yainville. Il s'agit d'un
bâtiment à usage de
commerce avec écurie, remise, cour et jardin, le tout
contenant
environ
45 ares. Il lui en coûtera 300 F l'an. Le bailleur est un
homonyme,
Ursin François Chéron, propriétaire
à
Duclair. Pierre Delphin est tantôt pêcheur,
tantôt
passeur, bref un marin qui a épousé une fille de
marins,
Pascaline Mauger. Ensemble, ils ont déjà tenu un
estaminet à Heurteauville, quartier du Passage du Trait.
1885 : Eugène
Vincent, aubergiste à Yainville, est
toujours dans la liste des faillis des Archives commerciales.
L'hôtel
Carré
1888 : Achille
Chauvin tient
un hôtel, sans doute
l'hôtel
Carré, où meurt le carrier Beauchel, un Breton,
le 27
avril. Chauvin est dit aussi cafetier, 41 ans. Né
à
Bermonville en 1846, il fut d'abord ouvrier et épousa la
fille
du cafetier de son village. Emélie Follet. Veuf, on le
retrouve
restaurateur à Varengeville lorsqu'il épouse
Eugénie Valloi à Sainte-Marguerite en
1883.
Au cours de son
séjour
à Yainville, Chauvin trouvera deux
noyés au bord de
la Seine. Il aura aussi le malheur de perdre son fils, soldat
d'infanterie à l'île du Salut.
L'hôtelier
d'Yainville est mort en 1902.
L'hôtel
Carré,
près du bac. Mon oncle Emile Mainberte, alors chauffeur
à
la centrale, y a vécu et même engendré...
Bagarre chez Duonor
1889 : Avec son
épouse, Palmire Sidonie Frémont, Charles Anfry Duonor
tient café depuis peu. Il est le
fils d'un enfant trouvé devant la porte de l'hospice de
Rouen en
1818, Félix, et qui a épousé une
journalière à
Yainville, Désirée Elise Eliot. Le nom de Duonor
est donc
une invention de l'administration.
Né à Yainville Charles Anfry fut d'abord
journalier, comme ses parents. Puis il épousa la fille d'un
cultivateur venu de Duclair pour s'établir à
Yainville. Ce mariage lui donna sans doute un peu
plus d'aisance pour tenir un cabaret. Sinon, Charles Anfry avait un
frère douanier au Trait.
Un jour de
Novembre 89,
chez Duonor, deux journaliers se battent pour une femme :
ce sont Amaranthe et Cottard, employés chez Levaillant,
à
Jumièges. Expulsés du bistrot, les deux
belligérants ne décolèrent
pas. Amaranthe
brise de rage la vitre du café.
1890
: Alexandre
Grain est conducteur
de voiture publique, épicier et débitant
à
Yainville. Sa femme, Béatrice Virvault, est
couturière et
le couple a un enfant. En juin
1890, Grain est condamné à 16 F d'amende pour
voies
de fait envers Florentin Lenoir.
1891: on sait que Chauvin a six
pensionnaires :
Eugène
Silvestre, terrassier de 56 ans, Émile Lasne, marin, 35 ans,
Alfred
Quédeville, 49 ans, carrier, Honoré Levaillant,
38 ans,
batelier, Émile Sainsaulieu, 35 ans, carrier et Louis
Parésy, 27
ans, batelier. Chauvin a huit enfants, seuls les deux
aînés
travaillent. Achille, 19 ans, est maréchal, Raymond, 15 ans,
charpentier.
La fête de la Madeleine est
célébrée
à Yainville chez Grain, en 1891. Dans l'après
midi,
divers jeux sont proposés, de même qu'un concours
de tir
avec des lots offerts par le préfet, le sénateur
Waddington, le député Lebon, MM Silvestre,
Lamiré... A 7 h les prix sont distribués au 10
lauréats : Gruley, Lecointre, C. Hébert,
Chepelière, Bavant, Lechevalier, Turmine, J.
Séhet, P.
Séhet et J. Mauger. Le soir, bac, feu d'artifice et
illumination
chez Grain, le cafetier.
1892.
Charles
Duonor, 38 ans, est toujours cafetier-épicier à
Yainville. Mais
il nous quittera pour s'établir à Radicatel. Il y
est en
effet recensé comme journalier sur les listes
électorales
de 1903. Cependant, il repose dans le cimetière d'Yainville
avec
ces dates gravées sur sa tombe : "1855-1914". Son
épouse Palmire lui survécut jusqu'à
l'âge
vénérable de 96 ans. En 1926, elle vivait au Trait chez
son fils Raymond, vernisseur aux chantiers, époux de Blanche
Bénard. Mais elle rejoignit son
époux dans le
cimetière d'Yainville en 1949.
A 25 ans,
Alexandre Grain fait faillite le 15 décembre. Selon
l'hebdomadaire Les
Archives Commerciales,
il trouve un successeur l'année suivante en la personne de
Joseph Beyer. Originaire
de l'île de Batz, il s'est établi à
Yainville comme voilier puis marin.
En
bon Breton, il a un frère capitaine de navire au Havre, un
autre
marinier à Rouen. Et comme le monde est petit, sa
généalogie a des branches communes avec celle de
mon
épouse. Veuf Caroff, Beyer vient d'épouser
Henriette
Bruneau qui lui donnera neuf enfants.
Cette
maison a appartenu aux Beyer. Mais fut-elle un café? Un
presbytère? L'historique de propriété pourrait
nous en dire plus...
1894. Ferdinand
Lemaréchal, natif de Grand-Quevilly, est dit cafetier. Il tiendra le
café de l'église. Trois ans plus
tôt, il s'est marié à Yainville avec
Adolphine
Testu. Il était alors domestique. L'année
suivante, son
frère Georges, épousait
Georgette Chéron, ma grand-tante, fille du passeur
d'Yainville. Ferdinand était alors monté en grade
car on
le dit cultivateur en 1892. Le voilà donc maintenant
débitant.
Chez
Reniéville
Chez Reniéville,
dans le virage en bas de la côte Béchère.. Dans la
mémoire
d'Eliane Vian, il s'agit d'un ancien relais de Poste.Elle y a connu la
famille de Georges Piot, machiniste à la centrale qui sera
conseiller municipal en 1945. En fait, le relais se trouvait plus en
direction du Trait, chez Arthur Bénard.
1895.
Pierre
Edmond Reniéville, 35 ans est dit épicier lors de
la
naissance de sa fille Marie. Natif de
Maulévrier-Sainte-Gertrude, il
s'est marié à Saint-Paër avec Augustine
Thierry, une Duclairoise. Avant de s'établir à
Yainville,
Reniéville a
tenu un café-épicerie à Bermonville.
Ici, son
établissement trône au bas de la côte
Béchère,
dans le virage de la route de Rouen au Havre. Il est donc en
concurrence directe avec le relais de chevaux dont il n'est
séparé que
par la route du bac. Et cela va se sentir...
1896.
Adélaïde
Pascaline Mauger, mon arrière-grand-mère, est
toujours cabaretière
près du bac, au café du Passage. Son
mari, Pierre Delphin Chéron, pratique alors la
pêche à bord du Pauvre
Pêcheur,
construit à Dieppedalle en 1878, non ponté, 1
tonneau. A bord ses fils :
François
Georges Chéron, mousse et Gustave Chéron, novice
qui sera
le passeur d'Yainville.
Cette année-là, on ne parle que de ça.
Le
père de Grain est assassiné à
Sainte-Marguerite
par un de ses fils. La victime avait une maîtresse
à
Yainville, la veuve B. qui demeurait près de
l'église.
1897.
Émile-Prosper
Persil est passeur d'eau. Sa femme, Césarine
Célestine Mauger tient un cabaret. C'est la nièce
de
Pascaline Mauger, entrevue déjà au
café du Passage.
Dimanche
25
juillet 1897, l'assemblée de La Madeleine se tient chez
Ferdinand Lemaréchal, place de l'Église. Jeux
divers, bal
gratuit.
Le client se suicide
1898 : Pierre Edmond
Reniéville, 37 ans,
apparaît parmi les cafetiers. Le café
Lemaréchal est toujours recensé, Achille
Chauvin, 51 ans, est toujours maître
d'hôtel. Et témoin d'un triste fait-divers. Le 13
février, Louis Ostor, 35 ans, matelot d'Yainville, lui paye
le
prix de son repas. Puis enveloppe son argent dans un mouchoir en disant
: si je me fous
à l'eau, on le retrouvera dedans... On ne l'a
pas revu.
1901 :
Reniéville toujours cafetier sur la route de Rouen au
Havre. Il s'est trouvé une concurrent en la personne d'Arthur Bénard,
messager, cultivateur et
débitant
à l'auberge du Bas-de-la-Côte. Il est
né d'un voiturier en 1868
à Lillebonne et s'est marié avec une homonyme
à Fauville en 1898.
Cuisinière de profession, Marie Bénard est
originaire de Normanville.
Un garçon leur venait l'année suivante au 106 de
l'avenue du
Mont-Riboudet, à Rouen. Puis une première fille
à Yainville en 1901.
Pierre Chéron, mon arrière-grand-père,
a abandonné son statut de passeur du bac d'Yainville
pour
celui de cafetier qu'occupait sa femme, cinq ans auparavant. Il va
cependant quitter Yainville pour Duclair où il tiendra le
café du Quai.
Achille Chauvin est cafetier. L'un de ses deux fils, Henri, 17 ans, est
clerc de notaire chez maître Touzé, à
Duclair.
Si Aristide Cuffel, natif de Jumièges en 1866, est
bourrelier,
sa
femme,
Jeanne Lafont, originaire de Haute-Garonne est débitante.
près de
l'église. Sans doute à la suite de
Lemaréchal,
parti tenir un débit de boisson rue des Moulins,
à
Duclair.
1903 : Yainville compte trois
cafetiers-épiciers :
Constant Coquin,
natif de Guerbaville, en 1868, il a été un temps
domestique de
Guibert, aux carrières et a fait son service dans l'artillerie
de forteresse. Brun, 1,74m, il est marié avec Berthe
Dorléans dont il a deux enfants. Coquin ne restera pas à
Yainville. En 1913, on le retrouve épicier à
Betteville, près Fréville.
Reniéville,
toujours au bas de la côte Béchère.
Aristide Cuffel, qui
organise la Sainte-Madeleine le dimanche 26 juillet. 4 h : grand bal
champêtre, à la chute du jour, fête
vénitienne, à 10 h, grand feu d'artifice.
L'accident de Bénard
En
mars 1903, Bénard, le messager du bas de la côte,
suit vers 10 h du soir la route de Duclair, conduisant
une
voiture
attelée de deux chevaux, lorsqu'on arrivant au hameau de la
Fontaine, son attelage est heurté par une autre
voiture
tractée par un seul cheval. Bénard
descend
et
aperçoit "
un
homme étendu sans connaissance sous les pieds du cheval du
véhicule qui venait de le heurter. Il le releva et le
déposa sur l'accotement de la route, puis continua son
chemin", assure la
Vigie de
Dieppe. Ce que dément un autre journal :
il est allé prévenir les gendarmes. Quoi qu'il en
soit, entre
temps, le blessé a été
trouvé par un cavalier du 9e cuirassiers, le
soldat Renaud, venant en
permission
dans sa famille et qui le reconnut pour être Edouard Jeanne,
âgé de 65 ans, cultivateur à
Boscherville. Il le fit monter dans sa voiture restée sur la
route et le conduisit à son domicile. Ayant
le
côté gauche de la tête
enfoncé, Jeanne succomba peu après.
Violente
bagarre
générale
1904.
Le dimanche 14 juillet, Cuffel
organise la Sainte-Madeleine près de l'église.
Bal
à 4 heures, fête vénitienne, grand feu
d'artifice.
Cuffel soigne sa publicité en signalant qu'il
possède un
garage pour bicyclettes sécurisé.
1905. Cuffel récidive le
23 juillet 1905. Mais là, tout
dégénère. Dans la soirée,
un Yainvillais
fait une juste observation à Levavasseur, de Duclair.
Celui-ci
réplique par un violent coup de poing en pleine figure. Une
bataille rangée ne tarde pas à s'organiser.
Mêlée générale au cours de
laquelle le sieur Lafosse, adjoint au maire et le
garde-champêtre, appelés sur les
lieux,
sont pris à partie. Le garde surtout qui,
renversé, voit
son uniforme réduit en charpie. La gendarmerie de Duclair
viendra enquêter.
1906.
On retrouve les mêmes
limonadiers à
Yainville.
Reniéville a maintenant
sept enfants, Bénard accueille sa seconde fille, Aristide
Cuffel est pleinement
épicier-cafetier.
Il a cédé son activité de
bourrelier à un ouvrier de Saint-Paër, Alfred
Capelle.
L'épouse d'Aristide exerce quant à elle le
métier
de mercière. Le couple a trois fils. Avec ses illuminations
à l'acétylène
à la
tombée du jour, la Sainte-Madeleine fut en
concurrence
avec l'assemblée de Sainte-Marguerite dans la cour du sieur
Louvet. L'année suivante, les deux fêtes auront la
bonne intelligence de se décaler
1907.
Le 15 septembre, alors que la Sainte-Madeleine s'est tenue encore chez Cuffel en juillet, celui-ci s'accorde avec Bénard organiser de concert la
fête
Sainte-Croix, près de l'église. A 14 h : jeux
divers pour
les enfants, 16 h : grand bal champêtre. Le soir : splendides
illuminations à l'acétylène avec
transformations
de couleurs.
Chez
Bruneau...
1908.
Henri Bruneau
succéda à Aristide Cuffel au
café de l'Église. Avant cela, il était
régleur de
machines chez Mustad. Henri était l'époux de ma
grand-tante, Marguerite Mainberte, qui fut appointeuse en clouterie. Le
dimanche 19 juillet, le couple organisa la Sainte-Madeleine. Il y eut
des jeux
divers à 17 h suivis d'un bal public. Le soir :
illuminations et
pièces
d'artifice.
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Fils des cafetiers de
l'église :
Henri Bruneau et son frère Roger en 1911. |
1909.Le
25 juillet 1909, le programme est
complété par une course de bicyclettes cantonale
dès 14 h dotée de prix. A 17 h, jeux divers, bal public,
le soir illuminations, feu d'artifice. Dès lors, la
Sainte-Madeleine se poursuit sous cette forme.
1911. Il y a un prix
par canton (Duclair, Caudebec, Pavilly) et une course
pédestre. La fête est encore en
concurrence avec la
Sainte-Marguerite qui se tient là-bas chez la veuve Rabeil.
1912. Le
28 janvier 1912 naquit ma mère, Andréa Mainberte,
au
café du Passage. Ce fut la dernière naissance
d'une
longue série en ce lieu.
Le
dimanche 8 septembre, Bénard organisa encore la
fête de la Sainte-Croix à Yainville. A 15 h, tout
commençait comme de coutume par des jeux. Avec le concours
de
Paul Michel, de Duclair, avaient lieu ensuite des courses cyclistes.
Une cantonale, une seconde Yainville-La Fontaine aller-retour. Bal,
remise des prix et feu d'artifice clôturaient la
journée.
1913 : Émile
Bénard et Reniéville sont toujours cafetiers au
bas de la côte Béchère. Henri
Bruneau édite une carte postale du café de
l'Église.
Hélas,
Henri Bruneau ainsi que son frère fut parmi les victimes de
la
Grande guerre. Son nom allait être gravé en face
de son estaminet, sur le monument aux morts. Ainsi que celui
de son frère. Ils sont morts tous deux le même jour, au même lieu, dans le même régiment.
1917 : Demeurant
au café du Passage, mon grand-père, Emile
Mainberte,
meurt de tuberculose. Il naviguait à la petite semaine sur
la
Seine. Ses six enfants restés en vie sont tous
nés au café du bac d'Yainville :
Thérèse, Marguerite, Marie-Louise, Emile,
Raymond,
Hélène, décédée
en 1914 à 7
ans, André, décédé en 1912
à 1 an et
enfin Andréa. A ces enfants, il convient d'ajouter un
nourrisson de l'hospice de Rouen qui mourut ici en 1906.
1919 : Nouveau
drame au café du Passage. la veuve Mainberte
décède à son tour. De la tuberculose
transmise par
son défunt époux dira-t-on, d'une plaie mal
soignée occasionnée en ramassant du manger
à lapin
dit une autre version. Reste que les plus jeunes enfants de la fratrie
sont orphelins. Ils quittent Claquevent pour Boscherville.
En septembre, Olaf Amunsen, à Duclair, cède à
Louis Clépoint, cafetier à Yainville, un fonds de
commerce d'hôtel, café restaurant route d'Yvetot, plus
précisément rue des Moulins. Clépoint est natif de
Saint-Pierre-de-Manneville où il a eu deux enfants. En 1913, sa
fille Germaine est née à Yainville mais son père,
cette année-là, exerçait encore la profession de
cloutier chez Mustad. Quant au restaurant de Duclair, Amunsen avait
dû succéder à Ferdinand Lemaréchal.
1921: après le
décès de ma grand-mère, sa
sœur, Marie Chéron, couturière
à
Boscherville, est revenue à Yainville pour tenir le
café
du Passage.
Elle vit
avec sa fille, dite Hjoerdis, sa mère, Pascaline Mauger et
sa
nièce Marie-Louise Mainberte, née dans la maison.
Marguerite Mainberte, veuve Bruneau, tient toujours le café
de
l'Église. Elle est mère de trois enfants et a un
pensionnaire,
Vincent Arbona, cultivateur espagnol né à Parcent.
Henriette Beyer, née Bruneau, est débitante au
village.
Cinq de ses neuf enfants sont encore avec elle en 1921. Mais son
époux semble absent. Il réapparaîtra au
recensement
de 1926 avec la mention rayée de débitant pour
celle de
chauffeur à la Havraise. Henriette est dite alors sans
profession.
Reniéville, débitant, compte deux de ses filles
dans les
bureaux de l'entreprise de Pont-à-Mousson. C'est
près de son café qu'à la Saint-Jean on
danse
autour d'un feu alimenté de "bourrées". Ainsi
appelle-t-on les fagots par chez nous. Une fois, tard dans la nuit,
alors qu'il ne reste pas une demi-douzaine de danseurs, les
bourrées viennent à manquer. Alors, on va frapper
chez
Reniéville. Et cette démarche nocturne a bien
failli se
terminer au tribunal. Reniéville ne passe pas pour quelqu'un
de
facile. Dans ces
années 20, le café
Reniéville
mène une guerre de frontière avec le relais de
chevaux
Bénard. Si une poule de l'un passe chez l'autre, elle est
tuée. "Si
bien qu'il n'y eût plus de poule
Bénard et plus de poule Reniéville",
constatera le juge de paix du canton de Duclair.
Bénard est toujours là, mais il est manifestement
veuf.
Chez Tételin
Ancien commerce, route de Duclair, face à la gare. Je cherche une photo plus ancienne...
Quand venait la Sainte-Madeleine, la fête du village n'avait
plus
lieu sur la place de l’église, mais
près du
café Têtelin, sur le chemin de la gare. A l'approche de
ses 100 ans, notre cousin Louis Acron se souvenait de la
Sainte-Madeleine des années 20 : "A la
retraite aux flambeaux, on partait du café. Chacun portait
son
falot et les grands avaient des pétards."
Forcément, il
s'en trouvait toujours un pour balancer un engin explosif par la
fenêtre ouverte de la chambre à
Reniéville. Qui,
bien entendu, déposait une nouvelle plainte
auprès des
gendarmes de Duclair.
Brun,
1,59 m, Georges Tételin est né à
Sévis en
en 1881. Longtemps localisé dans la région de
Darnétal, il exerce successivement les professions
tenturier, blanchisseur, graisseur...
Marie
Bellétoile et Georges Tételin (Coll. Denis
Bellétoile).
Marié à Saint-Martin-du-Vivier avec Marie
Bellétoile, une
couturière native de Rouen, il fut fut versé au
service
auxiliaire pour faiblesse lors de son service. Mais on le
reconnut apte au service armé en 1915 et il fut gravement
intoxiqué à Verdum en 1916. Il nous arrive comme
chauffeur à la goudronnerie en septembre 1917. En 1921, il
demeurait 22 rue de Caudebec à Duclair. C'est alors qu'il va
s'établir près de la gare d'Yainville.
En 1926, on le recense comme chaudronnier. On ne parle plus du
café. En 1935, au mariage de l'une de leur fille Marcelle,
les
Tételin sont localisés à
Malo-les-Bains, Georges
étant toujours chaudronnier. Le 24 août 1942,
Aimé,
fils de Georges, serait mort sous les bombardements alliés
au
Trait. On retrouvera la famille à Rétival
où Marie
Bellétoile rendra
l'âme en 1949. Georges est
décédé à
Rouen en 1965 et inhumé au Trait où reposait
déjà Marie.
1922.
En
décembre, ma
grand-tante, veuve Bruneau, vendit le
café-épicerie-tabac de l'Eglise à un
dénommé Léonard Thorel. Celui-ci
venait de se
séparer du commerce qu'il exploitait jusque là au
Houlme
et auquel était adjointe une brasserie de cidre.
1923. Le 22 juillet, la
Sainte-Madeleine eut lieu au café
Beyer.
15h : course cycliste, 16h: jeux divers, 17 h: mât de
cocagne,
18 h
grand bal public. M. Beyer tenait à disposition "toutes
boissons
et collations champêtres. "
La
veille, samedi 21 juillet, eut
lieu
une retraite aux flambeaux. organisée par M.
Tételin, du café de la Gare, avec le concours des
tambours et clairons du Trait. Après quoi eut lieu un bal.
Durant ces deux jours, on invita les habitants à pavoiser
leur
maison. Marie Tételin
reçut la médaille de la famille
française pour ses six enfants. 1923, c'est le lancement du Journal du Trait et
le café Tételin fait partie des
dépositaires. En
ce mois de juillet 23, il a aussi la joie de voir son fils Louis
réussir le concours d'entrée à l'Ecole
normale.
Merci M. Samson, l'instituteur d'Yainville...
Puis la fête se
déplacera au
café du Passage,
chez Marie Chéron avant de revenir plus tard au
bourg. On
y trouvait toujours le mât de cocagne
d’où pendaient
les saucissons, les biscuits et autres lots. Pour compliquer
l’ascension, on enduisait le bas du mât de savon
mou.
C’était aussi la course en sac, la course aux
grenouilles
dont l’enjeu consistait à ramener des batraciens
vivants
dans une brouette.
1924.
Le 20 juillet, pour la Sainte-Madeleine, une
course cycliste est organisée par
Guérin, le
marchand de vélo du Trait à 17h et ouverte aux
seuls
coureurs de Jumièges, Yainville et du Trait. Elle suivait
celle
de la commune lancée à 16 h.
Renieville
est en deuil. Il perd son fils Emile, charcutier. Il avait
été réformé, ayant quatre
doigts de la main
paralysés.
1925 fut la dernière
année de mandat pour Emile
Carpentier, le maire d'Yainville qui exploitait la ferme de
l'église. Il alla par la suite s'établir
à
Jumièges mais comme il était chantre du
curé avec
son compère Quesne, il continua à venir
à la messe
en l'église Saint-André en compagnie du
curé.
Sitôt l'office terminé, les deux choristes du Bon
Dieu se
précipitaient au café de l'église pour
taper le
domino. Le curé attendait. Attendait. Ses paroissiens de
Jumièges aussi. "
Encore une petite ! juraient les joueurs. C'est
la dernière ! " L'abbé Grout
finissait par repartir seul.
Carpentier regagnait plus tard Jumièges à pied.
Et son
kilométrage était peut-être un peu plus
long que la
distance réelle...
Le nouveau café du
Passage.
L'ancien se situe à droite. Il aura
été
tenu par mon arrière-grand-père, Pierre Delphin
Chéron et son épouse, Pascaline Mauger puis par
mes grands-parents, Emile Mainberte et Julia Chéron qui y
sont décédés durant la guerre de 14.
Ma mère, Andréa Mainberte, et tous ses
frères et sœurs y sont nés. Au centre
se situe le nouveau café du Passage
éditifié par ma grand-tante, Marie
Chéron et sa fille Hjoerdis Topp, épouse Macchi.
1926 : Marie Chéron
toujours débitante au
café du
Passage. Sous son toit vivent Pascaline Mauger, sa vieille
mère,
Christiane Topp, sa fille de 16 ans, Marguerite Mainberte, veuve
Guillaumet, sa
nièce ainsi qu'un maçon de chez Cornier, Robert
Pradot,
33 ans, natif de Droux. On ne sait ce que fait
là ce
garçon qui se maria en janvier 35 à
Enghien-les-Bains et
mourut en 1965 à Bellac. Est-ce un pensionnaire ou un
chevalier servant de la jeune veuve ? Qu'importe...
Marie Delépine tient une épicerie. Veuve d'Ernest Bruneau, elle est
native de Saint-Wandrille et s'est remariée à Rouen en 1920 à Maxime Taclet, né à
Boscherville, chauffeur
à la centrale après avoir
été ouvrier
agricole à Duclair. Le couple nous vient depuis peu de
Petit-Quevilly et ne fait que passer dans notre village. En octobre, on
le voit partir pour Hauville.
Les Beyer semblent quant à eux avoir cessé
d'accueillir des consommateurs.
1926
est en revanche l'année où nous arrive
Georges Bénard qui allait tenir le café de
l'Eglise.
Ce Bénard-là n'a pas de lien avec celui du bas de
la
côte Béchère. Editeur d'une fameuse
carte-postale
réalisée par Sueur,
le photographe du Trait, Bénard est natif de La
Folletière en 1891. Son épouse, Henriette L'Ange,
est
née quant à elle à Norville en 1895.
Ils ont un
fils et une fille, Pierre, qui sera mécanicien, et Denise.
Avant
de tenir ce commerce, Bénard était
employé
de commerce à Saint-Wandrille quand il se
présenta au
conseil de révision, à Pavilly. Il est
incorporé
en octobre 1912 au sein du 12e d'Artillerie. Mauvaise
période.
Il est depuis bientôt deux ans sous les drapeaux quand
éclate la Grande guerre. Ce n'est qu'en juillet 1919,
marié depuis un an, qu'il déclare se retirer
à
Auberville-la-Campagne. On le retrouve ensuite au Havre comme
charretier, à Sainte-Marguerite-sur-Duclair et enfin
à
Yainville le 20 septembre 1926.
Dans sa séance du 31 juillet 1926, le conseil,
présidé par Fessard, décida de
demander aux PTT
l'installation d'une cabine téléphonique au
bureau de
tabac, propriété de Mme Cuffel. "Le
gérant actuel, M. Bénard, accepte la
rémunération de base de 250 F pour le service
téléphonique et le transport des
télégraphes dans l'étendue de la
commune."
1927,
Aristide Cuffel, après avoir été
cafetier,
bourrelier, s'est reconverti dans l'agriculture. Il arrondit ses fin de
mois en vous coupant les cheveux dans une cabane en bois sise
près de sa maison, à l'entrée de la
rue
Sous-le-Val. Louis Acron se souvient avoir vu Cuffel couper par
mégarde le lobe de l'oreille du maire, Auguste Fessard, dont
on
dut stopper l'hémorragie à grand renfort de sel.
Mais
Aristide est toujours qualifié de restaurateur
à Yainville quand lui ou son fils,
prénommé de
même,
achète un café-tabac 10, rue Guillaume-Le
Conquérant, à Rouen. Héros de la
Grande guerre,
Aristide fils se maria à Paris en 1920. Localisé
l'année suivante dans l'Eure, il est mort à
Chouzé-sur-Loire en 61.
Le
comité d'organisation de la Sainte-Madeleine est alors
composé de MM. Jean Lévêque, Bidaux,
trésorier, Riaux et Beyer, membres.
1928.
Le 23 juillet, on en est encore
à délibérer sur la fameuse cabine
téléphonique.
Elle a été "
installée dans un local qui nécessite des
déplacements désagréables et
pénibles pour
le tenancier." Du coup, il demande au conseil de couvrir
les
frais de déplacement de la cabine pour l'installer dans un
lieu
plus approprié. Mme Cuffel accepte de participer pour un
tiers.
Le conseil couvrira les deux autres. Dans la séance
suivante, on
valide les comptes. Mais on fera signer un engagement au tenancier de
couvrir tout nouveau déplacement.
L'année suivante, Reniéville fera son
entrée au
conseil municipal sous la tutelle de Jean Lévêque
aux
côtés de Charles Lemaréchal ou Gustave
Chéron, adjoint.
1931. La
cabine téléphonique et le service
télégraphique sont essentiellement
utilisés par
des entrepreneurs étrangers à la commune et des
marchands
de fruit de passage. Du coup, le conseil n'entend pas aller
au-delà des 500F de rétribution
préconisés
par les ministre des Finances envers le débitant de tabac.
Mais Bénard reviendra à la charge. Dès
cette époque, Reniéville n'apparaîtra
plus conseil.
19 convives hospitalisés !
1932.
Au café de l'église se déroula un fait
divers étonnant. En
juillet 1932, Bénard fête ici
la
communion de son fils. On sert du poisson à la famille
assemblée. Le lendemain, les restes sont proposés
aux 22 convives. Avec de la mayonnaise. 19 y goûtent. Ils
sont tous hospitalisés ! Pire : une jeune Pavillaise
décède...
Le
24 mai, Edmond Reniéville mourut à
Saint-Clément, paroisse de Rouen, dans sa 72e
année. Dans
son café logera Georges Piot, machiniste à la
centrale et
frère d'un agriculteur qui sera conseiller municipal.
9
août,
14h18, une formidable explosion retentit tout à
côte du
Café du Passage. C'est la catastrophe des produits
électrolytiques.
Chez
Macchi
1935.
Le
4 août 1935 eut lieu la fête
patronale au café du Passage. C'est Gustave
Chéron, le
passeur, qui est chargé de son organisation, des prix. A
partir de 14h30 : jeux divers, mât de cocagne, course en sac,
course à pied, jeu des ciseaux, à 20h30, bal
public avec
jazz...
Le 10
octobre, on mit en vente une
propriété sise route de Jumièges
à usage de
commerce avec cave, premier étage, terrain et
bâtiment,
loué jusqu'en 42.
1936, il y avait, au
café du Passage, une
employée
originaire de Sainte-Marguerite, Victorine Lefébvre,
21 ans. La famille Chéron peu
après ajouta à son actif le
café de
l'Église qui prit l'enseigne de
"Macchi".
Ma tante Hjoerdis à
son comptoir du café du Passage en 36.
Georges Bénard tenait toujours le
café de
l'Eglise. Mais il va partir en octobre pour
Saint-Antoine-la-Forêt où il sera chauffeur.
Passons sur
la suite. Bénard mourra au
Havre en 1967. Son expérience de
cafetier yainvillais aura duré dix ans.
En bas de la côte Béchère, Arthur Emile
Bénard, son homonyme, n'exerce plus le métier de
débitant. Il est à la retraite mais aide aux
champs. Sa
fille Marguerite a épousé Marius Thiollent, natif
de
Duclair, qui exploite la ferme. Les Thiollent ont trois enfants, deux
domestiques. Il y a là aussi le fils Bénard,
riveur aux
chantiers du Trait.
Les débits de boisson semblent donc être
réduits
à deux en 36 et la famille Chéron va
gérer les
deux. Sinon, près de la gare, on note un mercier :
Frédéric Cauchois, natif de
Saint-Pierre-de-Manneville,
secondé par son épouse, Marie Bouret,
d'Hondouville. La
fille de la maison, Solange Wésolowski, est dactylo
à la
centrale. Marie Cauchois ajoutait des travaux de couture à ses activités. Liliane Vian se souvient : "
M. Cauchois faisait la chasse aux vipères avec des
pièges tout simples : une bouteille, du lait sucré... Et
il amenait sa chasse à l'école que notre maître de
l'époque, M. Piard, mettait dans de grands verres
hermétiques avec du chloroforme..."
Sur la route nationale, quartier de la gare, Yvonne
Beyer est logeuse. Née à Yainville en 1891, elle avait
débuté sa carrière comme servante au café
de
l'Eglise, chez son oncle Henri Bruneau, en 1906. Par la suite, elle se
maria à un cimentier de Langueux, Jean Rebours, employé
aux chantiers du Trait après avoir été plusieurs
fois blessé et intoxiqué durant la Grande guerre. A
présent, elle
a sous son toit sa fille Irène, née en 1918 et trois
Portugais, scieurs de long
chez Duparc.
Au conseil, une commission des fêtes est
constituée. Elle comprend MM. Colignon, Riaux,
Chéron
et Bidaux, trésorier.
C'est elle qui fixe au 26 juillet la Sainte-Madeleine de
36.
A l'enseigne de chez Macchi.
Marie Chéron est au centre de la photo. Ma mère
est la
2e à partir de la gauche. Nous sommes en 36 lors
de la
communion de Jacqueline Macchi.
1937, Gustave
Chéron, adjoint, étant
décédé, la commission
des fêtes accueillit Dominique Piot en son sein. Le maire
souscrit
une assurance pour couvrir les dommages pouvant survenir aux maisons et
aux personnes lors de la Sainte-Madeleine. Une
délibération du 6 juin précise : "La
fête patronale aura lieu comme chaque année dans
les
locaux et sur la propriété privée de
Mme
Chéron qui accepte."
Raphaël
Quevilly, fait son entrée
au conseil
municipal le 15 décembre. Il sera trésorier de la
commission des fêtes qui comprend MM. Blaise, Colignon et Le
Corre. Dès lors, mon père fera constamment partie de
cette commission toujours composée de quatre membres. Il sera
notamment chargé d''évaluer la construction d'une salle
des fêtes, l'achat d'un pressoir communal... A cette
époque, un bouilleur de cru s'installe tous les ans en bordure
de Seine.
Chez
Herment
1938, En mars, le couple Macchi-Topp vend le fonds de commerce du café de l'Eglise à M. et Mme Herment.
1939, La
Sainte-Madeleine eut lieu le dimanche 31 juillet, près du
bac.
Le Rappel et le Cercle Guynemer, de Duclair
prêteront leur
concours. Jeux divers. Le soir, bal public et gratuit. A
22h30, un crochet sera
organisé (nombreux prix dont un de 100 francs).
1940.
Durant
l'exode, la famille Chéron-Macchi descend sur Pexiora dont
sont
originaires ses voisins, les Montagné. Les Allemands
occupent la
centrale et l'on craint qu'ils réquisitionnent les
locaux
du café du Passage. Raphaël Quevilly et
Andréa
Mainberte, née dans le vieux bistrot, rouvrent
l'établissement pour donner le change.
1945.
Dans le cimetière, la tombe d'Emile Silvestre, ancien maire
d'Yainville et patron des carrières, fut
profanée. On
pensait qu'il avait été inhumé avec
des valeurs.
Le cercueil, qui avait été ouvert par les
vandales, fut
porté sur une table du café. Conseiller
municipal, mon
père, Raphaël Quevilly, s'occupa de l'affaire avec Louis Herment. "
Le corps de Silvestre était dans un parfait état
de conservation, racontait-il à l'envi. Arrivé le soir, il
était liquéfié..."
Chez
Bidaux
1947,
Geneviève Bidaux, épouse d'un agent EDF,
ouvre une
épicerie dans sa salle à manger. En 1956, il y
adjoint un
café. Face au presbytère, cette maison
particulière faisait l'angle avec la rue Pasteur et celle
qui
grimpait vers la sente aux Amoureux et connue aujourd'hui sous le nom
de rue Victor-Hugo. De l'autre côté fut construite
la
Poste ayant M. Dufresne comme préposé.
Près du
café était une petite chaumière
occupée par
la famille Pigny. Il y avait aussi la maison de Marceau Edde qui mourut
rn 1994 après avoir été victime d'une
accident.
C'était un des clients de la librairie ouverte par Bidaux
face
à la rue Jules-Ferry...
André Bidaux et Geneviève
Delèque
s'étaient
mariés à Yainville en 1940 et avaient d'abord
habité en bord de Seine dans ce que l'on appelait "la maison
Passerel".
Si la famille Bidaux puisait ses lointaines racines dans le Pays de
Caux, du côté d'Auzouville-L'Esneval, elle
s'était
fixée chez nous avec le mariage de Jean Bidaux et Rose
Angélique Mainberte, à Jumièges, en
1850. Ainsi
ai-je des ancêtres communs avec Didier qui fut un ami
d'enfance.
Dans les années 60, une station essence complète
l'épicerie et le bar. C'est le rendez-vous des ados le
samedi
après-midi pour des parties de baby-foot et de flipper.Le
café portera le nom de Brotonne. Page spéciale :
Louis Herment fait partie avec Marie Chéron de la commission des impôts directs.
1948, à
l'insigation de la commission des fêtes, on marqua à
Yainville le centenaire de la Révolution de 1848 notamment par
la plantation d'un hêtre pourpre près de la pompe à
eau de la mairie.
Chez
Greux
Aux Herment succédèrent Armand et Angèle
Greux.
Lui est né en 1912, elle en 1905 à varengeville sous le nom de Legoy. Quand le comité des fêtes est
créé en 1953,
sous la présidence de Raphaël Quevilly, ses deux
vice-présidents seront Armand Greux et André
Bidaux. On
voit sur cette carte postale le père
Lévêque,
ancien maire rad soc d'Yainville, affublé d'une jambe de
bois et
qui vivait en bas de la rue de la République. En
mai 1951, alors qu'il siégeait encore au conseil municipal,
il
fut le seul élu à s'opposer à
l'adhésion de
la commune à la lutte anti-alcoolique. Pour ses
obsèques, son testament délivra une
tournée générale au bistrot. Ce qui
fut respecté religieusement.
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Jean
Lévêque est ici en terrase à son poste
d'observation des activités communales.
1950 voit
l'arrivé d'André et Raymonde Berneval.
Cultivateurs, ils
vont ouvrir une alimentation dans la rue de l'Essart.
Il nous
manque une image ancienne de
Chez Berneval
1953.
Raphaël Quevilly est le premier président du comité
des fêtes. Il a pour vice-présidents André Bidaux
et Armand Greux. Hélas, Armand mourra le 14 octobre 1957,
laissant son commerce entre les pains de sa femme, Angèle Legay.
Roger
et Jeannette Andrieu
1959. Mme Greux alla finir ses jours dans la chaumière située face à son café. Roger et
Jeannette Andrieu, originaires de Marseille, firent leur entrée au café de l'Eglise. Ils avaient d'abord
exercé leurs talents au Trait. Ce sont eux qui vont
édifier
une avancée à l'établissement. Marc
Ribès
se souvient : "Arrivant
d'Algérie le 11 novembre 1962 avec la camionnette de l'EDF
conduite par M. Printemps et M. Bronnec, notre première
halte
à yainville fut au café de Jeannette et Roger
Andrieu
pour que mon père face le plein de cigarettes Gauloises. La
maison était comme sur la photo, porte sur la gauche
bar-tabac,
les deux portes de droite épicerie. L'avancée il
me
semble a été faite en 1967. Le
côté bar est
devenu salle de jeux avec flipper, baby et coin détente avec
banquettes et tables, le coin pour accueillir les footballeurs de l'USY
et dans le fond dernière fenêtre il y avait une
librairie
avec comme vendeuse Michèle. Dans l'avancée il y
avait le
Juke-box et un billard et le comptoir comme actuellement.
Derrière le comptoir une vitre ou mon frère Jean
Pierre
avait peint un pétanqueur..."
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Jeannette
et son frère |
Jeannette et sa fille |
Jeannette avait
été une
amie d'enfance d'Yves Montand. Elle racontait que la mère du
jeune Yvo Lévi criait dans l'escalier avec
l'accent
méridional : "Yves ! Montan ! Montan !..." Et c'est
ainsi
qu'il aurait choisi son pseudonyme. Quand Montand passa à
l'Omnia de Rouen, Jeannette alla au concert et lui fit passer un mot.
Il la reçut dans sa loge en tombant dans ses bras. Roger
introduisit la pétanque à Yainville. Un
contorsionniste !
Derrière son comptoir, je l'ai vu se toucher le nez avec son
pied. Nanti d'une telle souplesse, il m'a facilement
vengé d'un type du Trait qui m'avait
fait un œil au cocard dans le
café. On y fit des parties de baby-foot
mémorables en
glissant 20 centimes dans le juke-box. Michèle, la
fille de
la maison, était un rayon de soleil. The
Partisan, Burning of the midnight lamp... C'est
elle qui choisissait les disques.
C'est à ce comptoir que nous avons
acheté nos première P4 !
Norbert
Mauger
1973,
représentant de
commerce, né au Tronquay en 1928, Norbert Mauger
reprend le café de l'Église. Il
préside le club
de la
Pétanque yainvillaise durant 10 ans puis devient
président du comité des fêtes.
Il met
aussi sur
pied une quinzaine commerciale en 1983. Cette
année-là,
en mars, il est élu conseiller municipal. Il se chargera des
travaux, du logements des sports et des loisirs et des jardins fleuris.
Norbert Mauger représente aussi Yainville au Sivom et au
syndicat de ramassage des ordures ménagères. Il
est mort à 65 ans, le 20 février 1994.
1989.
En
juillet, pour les Voiles de la Liberté, on rouvrit
symboliquement le café du Passage, près de la
cale du
bac. Hjoerdis Macchi et sa fille, Jacqueline Pourhomme, reprirent du
service. Au comptoir, on reconnaît Guido Vian.
A
Norbert Mauger succédèrent Jacky
Calabresi, Claude Levillain qui nous quitta pour Norez-Dame-de-Bliquetuit, puis vint une jeune Turque, Evelyne, l'épouse d'Yves-Marie Lepillier, Zekye...
L'arrivée des Calabresi en 2001. A la même époque, les Richard reprennent l'Orée du Bois... |
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Le
café s'est
appelé un temps l'Embuscade puis le Relax.
On y a même connu un Kebab !
Zikye,
après 13 ans de présence, revendra l'affaire le 5
octobre
2020 a Patrick Leblanc, ancien chauffeur routier venu de Pavilly en plein Covid.
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