Face à l'église Saint-André, le dernier café d'Yainville dresse ses briques rouges depuis le XIXe siècle. Mais il est loin d'avoir été le seul estaminet du cru. On en compta en tout une bonne dizaine. Tournée générale...

Par Laurent Quevilly.


A vaincre sans baril on triomphe sans boire ! Si Yainville était jadis un très petit village, il a compté plusieurs débits de boisson. Son passage d'eau, ses carrières, sa station de chemin de fer expliquent la chose. On a localisé un établissement près du bac ainsi qu'un hôtel, un relais de chevaux en bas de la côte Béchère et le café Reniéville un peu plus bas dans le virage, deux cafés près de l'église, un autre près du calvaire, un autre encore près de la gare. Soit près d'une dizaine. Bref, de quoi étancher sa soif. Si bien que, sous la présidence du maire, M. Hébert, l'instituteur,
donna une conférence contre l'alcoolisme en 1900. Mais essayons de reconstituer l'histoire de nos durillons de comptoirs...



Les plus anciennes mentions de la profession concernent des nourrissons de cabaretiers rouennais venus mourir à Yainville. Il y eut Pierre Hue en 1784 inhumé en présence de Claude Lafosse, clerc, Louis Thommeret en 1797 décédé chez Martin Lafosse. En 1796, c'est le fils d'un cafetier de Duclair qui rejoint l'Olympe chez Jacques André Delaunay. L'Olympe car il se prénommait Appolonius. Pas très catholique...

Au fil des pages, au fil des ans, les archives délivrent des professionnels dont on ne connaît pas forcément l'emplacement exact de l'établissement. Nous mettrons ici les dates auxquelles ils sont attestés. Liés aux fêtes du village, ces cafés furent les piliers de la vie sociale et si leurs murs avaient pu parler, on saurait tout de l'histoire d'Yainville. Heureusement, quelques anecdotes sont parvenues jusqu'à nous...

1833-1836 : Pierre Guillaume Leroy est dit cabaretier. Sans doute était-il étranger à la commune. Un homme de ce nom est décédé en novembre 1847 à Saint-Paul, âgé de 60 ans.

1836-1851. Ferdinand Capelle, est aussi cabaretier. Natif d'Yainville en 1792, il est l'époux d'Adélaïde Lafosse dont il a quatre enfants. Et il ne cache pas ses opinions, Capelle, car l'un d'eux, né en 1832, est appelé Napoléon alors que nous sommes en pleine monarchie !

1841 : Louis Dominique Damandé est échopier et vend des rouenneries. L'homme est né à Launay de Jacques et Françoise Damandé. Il a 20 ans, le 9 brumaire de l'an VIII (31 octobre 1799), lorsqu'il se fait délivrer un passeport révolutionnaire par l'administration du canton de Duclair. Il est alors au Vaurouy depuis un an avec la qualité de domestique du citoyen Cabeuil mais "non encore en activité". François Cabeuil est le plus gros contributeur de la commune. Son château accueille 17 personnes. A 20 ans, Damandé est un homme d'un mètre 76, cheveux et sourcils châtain, yeux gris, nez ordinaire, bouche moyenne, menton rond, front large, visage ovale. Il ne sait pas signer et entend se rendre à Rouen dans le courant de la décade.
Dominique Damandé épousa le 25 vendemiaire de l'an XIV (17 octobre 1805),à Duclair, Angélique Françoise Dumont, native de Brachy. Il sera un temps douanier. Son activité d'échopier ne semble pas avoir eu grande importance. Il fait faillite en 1848. On le retrouve en 1853 parmi les propriétaires réunis pour
délibérer avec les conseillers municipaux sur une imposition exceptionnelle.

1851 : Jean-Jacques Lécuyer, 56 ans, est débitant d'eau de vie. Ancien marin natif de Bliquetuit en l'an 3, il s'était marié au Trait en 1819 avec une Caudebecoise, Marie Vautier. Ils vivent avec un neveu de 7 ans.
Emmanuel Grouvel, 32 ans, est également débitant, époux de Véronique Lecomte. Ils ont deux enfants.
La profession compte encore Louis Victorin Grain, 59 ans. Natif de Duclair, c'est un ancien douanier. Epoux d'une Coignet, il est père de deux garçons. Sous son toit, une domestique, Félicité Decharrois, élève en nourrice Céline Rollain.
Débitant toujours : Louis Dominique Damendé, 71 ans, qui mourra bientôt.
Débitante encore : Adélaïde Lafosse, l'épouse de Ferdinand Capelle qui meurt en 1851. Deux cultivateurs, voisins et amis du défunt, signent l'acte de décès : Antoine Sécard, conseiller muncipal et Jean Aubé. Nous retrouverons bienôt la veuve Capelle...
Bref, c'est l'année où l'on compte le plus de comptoirs, sans doute de bien modestes débits de boissons. Le recensement est essentiellement à caractère agricole, les carriers se font encore rares, l'endiguement de la Seine vient juste de débuter...

Une cougar derrière le comptoir

1853 : Adélaïde Lafosse serait aujourd'hui ce que l'on appelle une "femme cougar". Veuve du débitant Ferdinand Capelle, elle épouse le 26 juillet le fils d'un autre débitant prénommé comme son père : Louis Victorin Grain. Né à Yainville, il a quinze ans de moins que la mariée. Deux propriétaires et conseillers municipaux sont témoins de l'époux : Sécard et Mabon. Ceux de l'épouse sont Thomas Théodule Grain et Jean Eloi Paine.
Mais nos Louis Victorin Grain père et fils semblent dès lors abandonner la profession. Ils mourront tous deux en 1877 à quelques semaines d'intervalle, le fils étant qualifié de journalier et âgé de 60 ans. Sa veuve lui survivra encore onze ans, étant dite sans profession.

1856 : Dominique Damandé rend l'âme à 77 ans. Propriétaire, Thomas Grain signe l'acte de décès en compagnie de l'instituteur, Joseph Beauvisage. Notre échopier meurt un an après son épouse qui était "sans profession déterminée". Thomas Grain avait aussi signé son acte en compagnie d'un jeune cultivateur yainvillais au nom exotique : Corbinier Corado. C'est un enfant trouvé rebaptisé par l'administration...

1858 : Le 31 janvier, Jean-Jacques Lécuyer rend l'âme avec la qualité d'ancien marin mais son épouse poursuivra son activité de débitante.

Il boit la tasse près du café

1861 : Pierre Nicolas Bérenger, maître pêcheur et débitant à Yainville, fait faillite en mars. Ses créanciers sont convoqués au tribunal. Il est marié à Flore Catherine Leroy qu'il a épousée à Duclair en 1829 alors qu'elle était enceinte de plusieurs mois. Flore est la fille d'un certain... Pierre Guillaume Leroy. Tiens donc ! Serait-ce le doyen des cafetiers yainvillais entrevus en début d'article ? Ce Pierre Guillaume là s'est marié à Rouen avec une Caroline Flore Godefroy.
Près de l'église, Marie Catherine Vautier, veuve Lécuyer est toujours débitante de tabac. Elle vit avec son neveu de 17 ans. Lorsqu'elle meurt au mois de juin, on la qualifie de cafetière.
Toujours en 1861, Jean Laurent Delépine est cafetier aux carrières qui prennent de l'importance. Il a 56 ans et partage ses jours avec Rose Ismérie Thorel dont il a trois enfants. Au temps de sa jeunesse, Delépine était chaufournier. Il avait construit un four sans autorisation, ce qui lui avait attiré les foudres du voisinage et du maire. Mais il avait finalement obtenu gain de cause. Par la suite, Delépine sera lieutenant de la garde nationale et conseiller municipal sous l'administration de Charles Lesain avec qui il sera en conflit.
En 1861, son estaminet est donc proche de la Seine. La famille Delépine accueille en pension Victrice Tranquille Leroy, un douanier de 25 ans. Le 8 avril, à 4 h du matin, on découvre le cadavre de Pierre François Herment, pêcheur, demeurant à Caudebec. Delépine, le cafetier et Victor Duquesne, 57 ans, ancien douanier iront déclarer l'affaire en mairie.


Ces deux images sont prises, l'une avant, l'autre après l'édification du monument aux morts.




1863 :
  Pierre Alphonse Gosselin, 63 ans, est cafetier, secondé par Marie Chambellan, son épouse. Le couple pleure un fils cultivateur mort chez eux un an plus tôt. Mais il marie sa fille à Pierre Augustin Hazard, un Yvetotais domestique à Yainville. Gosselin n'y fera de vieux os. Il retournera à Guerbaville.

1867:  Jean-Baptiste Adolphe Crépin s'installe comme brocanteur et débitant au Village, autrement dit dans le quartier de l'église. Le secrétaire de mairie de l'époque a la bonne idée de préciser les sections dans les actes d'état civil. Crépin est natif de Barneville. Longtemps, il sera successivement journalier chaufournier et faïencier, cultivateur et marchand au Mesnil où, veuf Malsang il vient de se remarier avec Justine Emma Langevin, née à Fréville. Le couple aura une petite fille à Yainville qui meurt l'année suivante. Le couple Crépin finira par retourner au Mesnil où le père sera chiffonnier.
Originaire de Saint-Wandrille, Alphonse-Frédéric Eliot, 24 ans, est limonadier et cantonnier au hameau de Claquevent où son épouse, Célestine Guéroult, Traitonne de naissance, couturière de métier, est épicière. Le couple perd en 1867 une petite fille âgée de 2 ans.


1868 : Jean-Guillaume-Vincent Primout est aussi limonadier à Claquevent et mécanicien de marine. Ce natif d'Oissel en est à son troisième mariage. Il a enterré Lucide Dantan à Orival, Marie Bénard au Trait. Du Trait est aussi sa nouvelle épouse, Flore Groult. On la retrouvera comme débitante à Claquevent en 1870.
Le 12 novembre décède au Village Françoise Adélaïde Levallois, cafetière et débitante de tabac. Native de Duclair, elle était la veuve du cantonnier communal, Pierre Jean Roisset, mort en 1861. Douaniers, son fils et son gendre déclarent le décès.

1869 : Alphonse Etienne est débitant de tabac au Village. Il sera aussi cafetier. L'homme est né à Villequier en 1817. Veuf en 1856 de Justine Euphrasie Viard, aubergiste à Duclair. il s'est remarié aussitôt avec la bien nommée Amante Aimée Caron à Ouville-la-Rivière.
Joseph Charles Jeanne, ancien douanier, 60 ans, est quant à lui marchand mercier et épicier au Village. Son épouse, Reine Barnabé, 51 ans, native de Jumièges, décède avec  les mêmes qualités.

1870 : Flore Groult est toujours débitante à Claquevent.

1872 : Jean Alphonse Etienne est toujours débitant et propriétaire. Etienne marie sa fille Louise à un chasse-moute du chef-lieu de canton.

L'auberge du bas de la côte

1876 : Dans le section du Village est toujours recensé Etienne qui marie sa seconde fille, Albertine, à un menuisier de Duclair.
Au Claquevent, Vincent Primout, 47 ans, reste cafetier et logeur. Flore Groult lui a donné deux enfants. Sous leur toit vit le beau-père, Louis Groult, 66 ans. Cinq pensionnaires se partagent les lits : Eugène Prunier, Jean Lefèbvre, Ernest Quetteville, Baptiste Lecomte et Achille Leroux, tous terrassiers, le dernier ajoutant la qualité de voilier.



Sur cette image apparaissent les deux rivaux. L'auberge du Bas-de-la-Côte au premier plan et au-dessus le café Reniéville
.


1877 :
Cafetier au Village, le sieur Etienne décède le 13 février.

Le feu à l'auberge !
1879 :  Le 25 juin le cafetier Primout décède à Claquevent. Son gendre, Albert Prévost, fait la déclaration avec le garde-champêtre Délogé. Mais le sort s'acharne encore le 13 octobre.
On nous écrit du Trait : Un commencement d'incendie, qui menaçait de pendre des proportions considérables, a éclaté hier soir vers six beures, à Yainville, an domicile de la veuve Primout, qui tient l'auberge dite du Bas-de-1a-Côte. Aux premiers cris d'alarme, M. E. Vincent, entrepreneur de lestage, est accouru aidé de ses ouvriers. Grâce a de prompts secours, bien organisés du reste, au bout de quelques instants tout danger avait disparu. Cc n'est pas la première fois, nous dit-on, que M. Vincent se distingue en pareille circonstance
.

Eugène Emile Vincent et Rose Ernestine Poullain, cafetiers-épiciers, marient leur fille Alphonsine à un tâcheron de Canteleu.
Né au Mesnil, marié à une fille d'Heurteauville, Vincent fut un temps contremaître aux carrières Silvestre.
L'établissement commercial des Vincent est une construction neuve faisant face à la cale du bac et haute de deux étages sous grenier. La propriété comprend aussi d'anciens bâtiments.


1880 Eugène Vincent fait faillite en 1880, son établissement sera mis en vente.

1881 la propriété Vincent est détaillée une première fois dans le Journal de Rouen.

Étude de Me Albert Legrix, avoué à Rouen, rue Saint-Lô, n° 24, successeur de M. Thuillier.

Vente Vincent

A vendre en un seul lot, en l'audience des criées du tribunal civil de Rouen, rue Saint-Lô, hôtel de la présidence, une propriété sise à Yainville.

L'adjudication aura lieu le mardi 22 février 1881, à deux heures.

En vertu et pour l'exécution d'un jugement rendu par la chambre des rapports du tribunal civil de première instance de Rouen, le huit décembre mil huit cent quatre-vingt, enregistré et expédié.
Il sera procédé le mardi vingt deux février mil huit cent quatre-vingt un, à deux heures, en l'audience des criées du tribunal civil de Rouen, séant en cette ville, rue Saint-Lô, hôtel de la présidence, à la vente au plus offrant et dernier enchérisseur de l'immeuble ci-après désigné appartenant au sieur Eugène Vincent, débitant, demeurant à Yainville :
Désignation
Article unique




Une propriété située à Yainville, sur le bord de la Seine, en face de la cale du passage, à proximité de la gare d'Yainville-Jumièges, comprenant :
Une vaste maison de construction récente composée de rez de chaussée, premier et deuxième étages, avec grenier sur le tout; une ancienne maison d'habitation, un bâtiment à usage d'écurie, remise et grenier, fout à pain et buanderie, bâtiment renfermant deux poulaillers, basse-cour, jardins légumiers, verger planté d'arbres ; le tout d'un seul tenant, porté au cadastre sous les n° 150, 152 (sic), 152, section A pour une contenance de vingt ares soixante-quinze centiares.
Mise à prix fixée par le tribunal.................... 4.000 fr.

Cette vente aura lieu à la requête de :

M. A. Beuzebosc aîné, négociant en liquides, demeurant à Fécamp, rue Jacques Huet,
Ayant pour avoué Me Albert Legrix, demeurant à Rouen, rue Saint-Lô, n° 24 ;
En présence et du consentement de :

Premièrement :


1° Me Deleau, agréé, demeurant à Rouen, rue Nationale, n° 35, " En sa qualité de syndic de la faillite du sieur Vincent ;"
2° M. Eugène Vincent, débitant, demeurant à Yainville, Ayant pour avoué Me Alexandre Thérou, demeurant à Rouen, rue Beauvoisine, n° 61 :

Deuxièmement :


1° M. Ferdinand-Casimir Anquetil, commerçant, demeurant à Rouen, quai du Havre, n° 8 ;
2° M. Alexandre Boursier, banquier, demeurant à Rouen, place des Halles; n° 5 ;
3° MM. Devé et Cauvry, entrepositaires, demeurant à Rouen, rue de la République, n° 41 ;
4° M. François-Placide Thuillier, propriétaire-rentier, demeurant au Mesnil-sous-Jumièges ;
5° M. Adolphe-Prosper Boucachard, boulanger, demeurant à Jumièges ;
6° M. Jean-Baptiste Roussel, escompteur, demeurant à Duclair ;
7° M. Pierre-Alexandre Fermine, négociant, demeurant à Rouen, quai du Havre, n° 8 ;
8° M. Jean Delépine, propriétaire, demeurant à Yainville, Ayant pour avoué ledit Me THérou ;

Troisièmement
:

1° Mme veuve Mallet-Leprince, commerçante, demeurant à Rouen, place Saint-Marc, n° 27, 31 et 32 ;
2° M. Louis-Frédéric Carrière, commerçant, demeurant à Rouen, rue de la République, n° 11 ;
Ayant pour avoué Me Jules Hédou, demeurant à Rouen, rue de la Chaîne, n° 19.

S'adresser pour les renseignements :


1) A Me Legrix, avoué poursuivant, à Rouen, rue Saint-Lô, n° 24;
2° A Me Thérou, avoué à Rouen, rue Beauvoisine, n°0 61 ;
3) A Me Hédou, avoué à Rouen, rue de la Chaîne, n° 19;
Et 4) à Me Peschard, notaire à Jumièges.

Fait et rédigé par l'avoué poursuivant, à Rouen, le vingt-huit janvier mil huit cent quatre-vingt un (864).

Signé Legrix.

Une nouvelle adjudication eut lieu le 7 avril en raison d'une surenchère portée à 12.950 fr. Rappelons que la mise à prix était de 4.000 fr.

Pierre Bernard, débitant et cantinier à Yainville, fait faillite 29 juillet 81. Les scellés sont posés et le failli conduit à la maison d'arrêt. Bernard n'apparaît pas sur le recensement de 81 qui fut visé par le maire le 16 janvier 82.
Michel Antoine Vernet et son épouse, Marie Lamotte, sont cantiniers. Ils se sont mariés à Aubéguimont, dans le canton d'Aumale. Le couple accueille en 1881 une fille. Terrassier à Yainville, Louis Vernet est témoin en compagnie du sieur Alfred, épicier rue du Mont-Riboudet.
Louis Mauger et son épouse Julienne Marie Grain sont cafetiers. Il aura cette qualité dans les années qui suivent mais on le retrouve surtout comme marin aux carrières et, un temps, patron du bac à vapeur de La Mailleraye avant de revenir naviguer pour les carrières Silvestre.

Charles Fauvel, 46 ans,
est recensé comme maître d'hôtel, époux d'Adélaïde Fréville, deux enfants.
Flore Groult, veuve Primout, toujours épicière débitante, vit avec sa fille Charlotte, deux nièces et une domestique de 15 ans, Marie Maillard.
Marie Guéroult, 57 ans,
est également cafetière, flanquée de sa fille Laurentine, 22 ans.

Le café du Passage
1884 le 29 septembre, mon arrière-grand-père, Pierre Delphin Chéron signe un bail pour tenir le café du Passage à Yainville. Il s'agit d'un bâtiment à usage de commerce avec écurie, remise, cour et jardin, le tout contenant environ 45 ares. Il lui en coûtera 300 F l'an. Le bailleur est un homonyme, Ursin François Chéron, propriétaire à Duclair. Pierre Delphin est tantôt pêcheur, tantôt passeur, bref un marin qui a épousé une fille de marins, Pascaline Mauger. Ensemble, ils ont déjà tenu un estaminet à Heurteauville, quartier du Passage du Trait.

1885Eugène Vincent, aubergiste à Yainville, est toujours dans la liste des faillis des Archives commerciales.

L'hôtel Carré


1888 Achille Chauvin tient un hôtel, sans doute l'hôtel Carré, où meurt le carrier Beauchel, un Breton, le 27 avril. Chauvin est dit aussi cafetier, 41 ans. Né à Bermonville en 1846, il fut d'abord ouvrier et épousa la fille du cafetier de son village. Emélie Follet. Veuf, on le retrouve restaurateur à Varengeville lorsqu'il épouse Eugénie Valloi à Sainte-Marguerite en 1883.   Au cours de son séjour à Yainville, Chauvin trouvera deux noyés au bord de la Seine. Il aura aussi le malheur de perdre son fils, soldat d'infanterie à l'île du Salut. L'hôtelier d'Yainville est mort en 1902.



L'hôtel Carré, près du bac. Mon oncle Emile Mainberte, alors chauffeur à la centrale, y a vécu et même engendré.
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Bagarre chez Duonor

1889 :  Avec son épouse, Palmire Sidonie Frémont, Charles Anfry Duonor tient café depuis peu. Il est le fils d'un enfant trouvé devant la porte de l'hospice de Rouen en 1818, Félix, et qui a épousé une journalière à Yainville, Désirée Elise Eliot. Le nom de Duonor est donc une invention de l'administration.
Né à Yainville Charles Anfry fut d'abord journalier, comme ses parents. Puis il épousa la fille d'un cultivateur venu de Duclair pour s'établir à Yainville. Ce mariage lui donna sans doute un peu plus d'aisance pour tenir un cabaret. Sinon, Charles Anfry avait un frère douanier au Trait.
Un jour de Novembre 89, chez Duonor, deux journaliers se battent pour une femme : ce sont Amaranthe et Cottard, employés chez Levaillant, à Jumièges. Expulsés du bistrot, les deux belligérants ne décolèrent pas. Amaranthe brise de rage la vitre du café.


1890 : Alexandre Grain est conducteur de voiture publique, épicier et débitant à Yainville. Sa femme, Béatrice Virvault, est couturière et le couple a un enfant. En juin 1890, Grain est condamné à 16 F d'amende pour voies de fait envers Florentin Lenoir.

1891on sait que Chauvin a six pensionnaires : Eugène Silvestre, terrassier de 56 ans, Émile Lasne, marin, 35 ans, Alfred Quédeville, 49 ans, carrier, Honoré Levaillant, 38 ans, batelier, Émile Sainsaulieu, 35 ans, carrier et Louis Parésy, 27 ans, batelier. Chauvin a huit enfants, seuls les deux aînés travaillent. Achille, 19 ans, est maréchal, Raymond, 15 ans, charpentier.

La fête de la Madeleine est célébrée à Yainville chez Grain, en 1891. Dans l'après midi, divers jeux sont proposés, de même qu'un concours de tir avec des lots offerts par le préfet, le sénateur Waddington, le député Lebon, MM Silvestre, Lamiré... A 7 h les prix sont distribués au 10 lauréats : Gruley, Lecointre, C. Hébert, Chepelière, Bavant, Lechevalier, Turmine, J. Séhet, P. Séhet et J. Mauger. Le soir, bac, feu d'artifice et illumination chez Grain, le cafetier.

1892. Charles Duonor, 38 ans, est toujours cafetier-épicier à Yainville. Mais il nous quittera pour s'établir à Radicatel. Il y est en effet recensé comme journalier sur les listes électorales de 1903. Cependant, il repose dans le cimetière d'Yainville avec ces dates gravées sur sa tombe : "1855-1914". Son épouse Palmire lui survécut jusqu'à l'âge vénérable de 96 ans. En 1926, elle vivait au Trait chez son fils Raymond, vernisseur aux chantiers, époux de Blanche Bénard. Mais elle rejoignit son époux dans le cimetière d'Yainville en 1949.

A 25 ans, Alexandre Grain fait faillite le 15 décembre. Selon l'hebdomadaire Les Archives Commerciales, il trouve un successeur l'année suivante en la personne de Joseph Beyer. Originaire de l'île de Batz, il s'est établi à Yainville comme voilier puis marin. En bon Breton, il a un frère capitaine de navire au Havre, un autre marinier à Rouen. Et comme le monde est petit, sa généalogie a des branches communes avec celle de mon épouse. Veuf Caroff, Beyer vient d'épouser Henriette Bruneau qui lui donnera neuf enfants.

Cette maison a appartenu aux Beyer. Mais fut-elle un café? Un presbytère? L'historique de propriété pourrait nous en dire plus...

1894. Ferdinand Lemaréchal, natif de Grand-Quevilly, est dit cafetier. Il tiendra le café de l'église. Trois ans plus tôt, il s'est marié à Yainville avec Adolphine Testu. Il était alors domestique. L'année suivante, son frère Georges, épousait Georgette Chéron, ma grand-tante, fille du passeur d'Yainville. Ferdinand était alors monté en grade car on le dit cultivateur en 1892. Le voilà donc maintenant débitant.

Chez Reniéville



Chez Reniéville, dans le virage en bas de la côte Béchère.. Dans la mémoire d'Eliane Vian, il s'agit d'un ancien relais de Poste.Elle y a connu la famille de Georges Piot, machiniste à la centrale qui sera conseiller municipal en 1945. En fait, le relais se trouvait plus en direction du Trait, chez Arthur Bénard.

1895. Pierre Edmond Reniéville, 35 ans est dit épicier lors de la naissance de sa fille Marie. Natif de Maulévrier-Sainte-Gertrude, il s'est marié à Saint-Paër avec Augustine Thierry, une Duclairoise. Avant de s'établir à Yainville, Reniéville a tenu un café-épicerie à Bermonville. Ici, son établissement trône au bas de la côte Béchère, dans le virage de la route de Rouen au Havre. Il est donc en concurrence directe avec le relais de chevaux dont il n'est séparé que par la route du bac. Et cela va se sentir...

1896. Adélaïde Pascaline Mauger, mon arrière-grand-mère, est toujours cabaretière près du bac, au café du Passage. Son mari, Pierre Delphin Chéron, pratique alors la pêche à bord du Pauvre Pêcheur, construit à Dieppedalle en 1878, non ponté, 1 tonneau. A bord ses fils : François Georges Chéron, mousse et Gustave Chéron, novice qui sera le passeur d'Yainville.
Cette année-là, on ne parle que de ça. Le père de Grain est assassiné à Sainte-Marguerite par un de ses fils. La victime avait une maîtresse à Yainville, la veuve B. qui demeurait près de l'église.

1897. Émile-Prosper Persil est passeur d'eau. Sa femme, Césarine Célestine Mauger tient un cabaret. C'est la nièce de Pascaline Mauger, entrevue déjà au café du Passage.
Dimanche 25 juillet 1897, l'assemblée de La Madeleine se tient chez Ferdinand Lemaréchal, place de l'Église. Jeux divers, bal gratuit.

Le client se suicide

1898 : Pierre Edmond Reniéville, 37 ans, apparaît parmi les cafetiers. Le café Lemaréchal est toujours recensé, Achille Chauvin, 51 ans, est toujours maître d'hôtel. Et témoin d'un triste fait-divers. Le 13 février, Louis Ostor, 35 ans, matelot d'Yainville, lui paye le prix de son repas. Puis enveloppe son argent dans un mouchoir en disant : si je me fous à l'eau, on le retrouvera dedans... On ne l'a pas revu.

1901 : Reniéville toujours cafetier sur la route de Rouen au Havre. Il s'est trouvé une concurrent en la personne d'Arthur Bénard, messager, cultivateur et débitant à l'auberge du Bas-de-la-Côte. Il est né d'un voiturier en 1868 à Lillebonne et s'est marié avec une homonyme à Fauville en 1898. Cuisinière de profession, Marie Bénard est originaire de Normanville. Un garçon leur venait l'année suivante au 106 de l'avenue du Mont-Riboudet, à Rouen. Puis une première fille à Yainville en 1901.
Pierre Chéron, mon arrière-grand-père, a abandonné son statut de passeur du bac d'Yainville pour celui de cafetier qu'occupait sa femme, cinq ans auparavant. Il va cependant quitter Yainville pour Duclair où il tiendra le café du Quai.
Achille Chauvin est cafetier. L'un de ses deux fils, Henri, 17 ans, est clerc de notaire chez maître Touzé, à Duclair.
Si Aristide Cuffel, natif de Jumièges en 1866, est bourrelier, sa femme, Jeanne Lafont, originaire de Haute-Garonne est débitante. près de l'église. Sans doute à la suite de Lemaréchal, parti tenir un débit de boisson rue des Moulins, à Duclair.


1903 : Yainville compte trois cafetiers-épiciers :

Constant Coquin, natif de Guerbaville, en 1868, il a été un temps domestique de Guibert, aux carrières et a fait son service dans l'artillerie de forteresse. Brun, 1,74m, il est marié avec Berthe Dorléans dont il a deux enfants. Coquin ne restera pas à Yainville. En 1913, on le retrouve épicier à Betteville, près Fréville.
Reniéville, toujours au bas de la côte Béchère.
Aristide Cuffel, qui organise la Sainte-Madeleine le dimanche 26 juillet. 4 h : grand bal champêtre, à la chute du jour, fête vénitienne, à 10 h, grand feu d'artifice.

L'accident de Bénard

En mars 1903, Bénard, le messager du bas de la côte, suit vers 10 h du soir la route de Duclair, conduisant une voiture attelée de deux chevaux, lorsqu'on arrivant au hameau de la Fontaine, son attelage est heurté par une autre voiture tractée par un seul cheval. Bénard descend et aperçoit " un homme étendu sans connaissance sous les pieds du cheval du véhicule qui venait de le heurter. Il le releva et le déposa sur l'accotement de la route, puis continua son chemin", assure la Vigie de Dieppe. Ce que dément un autre journal : il est allé prévenir les gendarmes. Quoi qu'il en soit, entre temps, le blessé a été trouvé  par un cavalier du 9e cuirassiers, le soldat Renaud, venant en permission dans sa famille et qui le reconnut pour être Edouard Jeanne, âgé de 65 ans, cultivateur à Boscherville. Il le fit monter dans sa voiture restée sur la route et le conduisit à son domicile. Ayant le côté gauche de la tête enfoncé, Jeanne succomba peu après.


Violente bagarre générale

1904 Le dimanche 14 juillet, Cuffel organise la Sainte-Madeleine près de l'église. Bal à 4 heures, fête vénitienne, grand feu d'artifice. Cuffel soigne sa publicité en signalant qu'il possède un garage pour bicyclettes sécurisé.

1905Cuffel récidive le 23 juillet 1905. Mais là, tout dégénère. Dans la soirée, un Yainvillais fait une juste observation à Levavasseur, de Duclair. Celui-ci réplique par un violent coup de poing en pleine figure. Une bataille rangée ne tarde pas à s'organiser. Mêlée générale au cours de laquelle le sieur Lafosse, adjoint au maire et le garde-champêtre, appelés sur les lieux, sont pris à partie. Le garde surtout qui, renversé, voit son uniforme réduit en charpie. La gendarmerie de Duclair viendra enquêter.

1906. On retrouve les mêmes limonadiers à Yainville. Reniéville a maintenant sept enfants, Bénard accueille sa seconde fille, Aristide Cuffel est pleinement épicier-cafetier. Il a cédé son activité de bourrelier à un ouvrier de Saint-Paër, Alfred Capelle. L'épouse d'Aristide exerce quant à elle le métier de mercière. Le couple a trois fils. Avec ses illuminations à l'acétylène à la tombée du jour, la Sainte-Madeleine fut en concurrence avec l'assemblée de Sainte-Marguerite dans la cour du sieur Louvet. L'année suivante, les deux fêtes auront la bonne intelligence de se décaler

1907. Le 15 septembre, alors que la Sainte-Madeleine s'est tenue encore chez Cuffel en juillet, celui-ci s'accorde avec Bénard organiser de concert la fête Sainte-Croix, près de l'église. A 14 h : jeux divers pour les enfants, 16 h : grand bal champêtre. Le soir : splendides illuminations à l'acétylène avec transformations de couleurs.

Chez Bruneau...

1908. Henri Bruneau succéda à Aristide Cuffel au café de l'Église. Avant cela, il était régleur de machines chez Mustad. Henri était l'époux de ma grand-tante, Marguerite Mainberte, qui fut appointeuse en clouterie. Le dimanche 19 juillet, le couple organisa la Sainte-Madeleine. Il y eut des jeux divers à 17 h suivis d'un bal public. Le soir : illuminations et pièces d'artifice.

Fils des cafetiers de l'église :
Henri Bruneau et son frère Roger en 1911.

1909.Le 25 juillet 1909, le programme est complété par une course de bicyclettes cantonale dès 14 h dotée de prix. A 17 h, jeux divers, bal public, le soir illuminations, feu d'artifice. Dès lors, la Sainte-Madeleine se poursuit sous cette forme.

1911. Il y a un prix par canton (Duclair, Caudebec, Pavilly) et une course pédestre. La fête est encore en concurrence avec la Sainte-Marguerite qui se tient là-bas chez la veuve Rabeil.

1912. Le 28 janvier 1912 naquit ma mère, Andréa Mainberte, au café du Passage. Ce fut la dernière naissance d'une longue série en ce lieu.
Le dimanche 8 septembre, Bénard organisa encore la fête de la Sainte-Croix à Yainville. A 15 h, tout commençait comme de coutume par des jeux. Avec le concours de Paul Michel, de Duclair, avaient lieu ensuite des courses cyclistes. Une cantonale, une seconde Yainville-La Fontaine aller-retour. Bal, remise des prix et feu d'artifice clôturaient la journée.


1913 : Émile Bénard et Reniéville sont toujours cafetiers au bas de la côte Béchère. Henri Bruneau édite une carte postale du café de l'Église. Hélas, Henri Bruneau ainsi que son frère fut parmi les victimes de la Grande guerre. Son nom allait être gravé en face de son estaminet, sur le monument aux morts. Ainsi que celui de son frère. Ils sont morts tous deux le même jour, au même lieu, dans le même régiment.

1917 : Demeurant au café du Passage, mon grand-père, Emile Mainberte, meurt de tuberculose. Il naviguait à la petite semaine sur la Seine. Ses six enfants restés en vie sont tous nés au café du bac d'Yainville : Thérèse, Marguerite, Marie-Louise, Emile, Raymond, Hélène, décédée en 1914 à 7 ans, André, décédé en 1912 à 1 an et enfin Andréa. A ces enfants, il convient d'ajouter un nourrisson de l'hospice de Rouen qui mourut ici en 1906.

1919 :  Nouveau drame au café du Passage. la veuve Mainberte décède à son tour. De la tuberculose transmise par son défunt époux dira-t-on, d'une plaie mal soignée occasionnée en ramassant du manger à lapin dit une autre version. Reste que les plus jeunes enfants de la fratrie sont orphelins. Ils quittent Claquevent pour Boscherville.

En septembre, Olaf Amunsen, à Duclair, cède à Louis Clépoint, cafetier à Yainville, un fonds de commerce d'hôtel, café restaurant route d'Yvetot, plus précisément rue des Moulins. Clépoint est natif de Saint-Pierre-de-Manneville où il a eu deux enfants. En 1913, sa fille Germaine est née à Yainville mais son père, cette année-là, exerçait encore la profession de cloutier chez Mustad. Quant au restaurant de Duclair, Amunsen avait dû succéder à Ferdinand Lemaréchal.


1921: après le décès de ma grand-mère, sa sœur, Marie Chéron, couturière à Boscherville, est revenue à Yainville pour tenir le café du Passage. Elle vit avec sa fille, dite Hjoerdis, sa mère, Pascaline Mauger et sa nièce Marie-Louise Mainberte, née dans la maison.

Marguerite Mainberte, veuve Bruneau, tient toujours le café de l'Église. Elle est mère de trois enfants et a un pensionnaire, Vincent Arbona, cultivateur espagnol né à Parcent.

Henriette Beyer, née Bruneau, est débitante au village. Cinq de ses neuf enfants sont encore avec elle en 1921. Mais son époux semble absent. Il réapparaîtra au recensement de 1926 avec la mention rayée de débitant pour celle de chauffeur à la Havraise. Henriette est dite alors sans profession.

Reniéville, débitant, compte deux de ses filles dans les bureaux de l'entreprise de Pont-à-Mousson. C'est près de son café qu'à la Saint-Jean on danse autour d'un feu alimenté de "bourrées". Ainsi appelle-t-on les fagots par chez nous. Une fois, tard dans la nuit, alors qu'il ne reste pas une demi-douzaine de danseurs, les bourrées viennent à manquer. Alors, on va frapper chez Reniéville. Et cette démarche nocturne a bien failli se terminer au tribunal. Reniéville ne passe pas pour quelqu'un de facile. Dans ces années  20, le café Reniéville mène une guerre de frontière avec le relais de chevaux Bénard. Si une poule de l'un passe chez l'autre, elle est tuée.
"Si bien qu'il n'y eût plus de poule Bénard et plus de poule Reniéville", constatera le juge de paix du canton de Duclair.
Bénard est toujours là, mais il est manifestement veuf.

Chez Tételin


Ancien commerce, route de Duclair, face à la gare. Je cherche une photo plus ancienne...
Quand venait la Sainte-Madeleine, la fête du village n'avait plus lieu sur la place de l’église, mais près du café Têtelin, sur le chemin de la gare. A l'approche de ses 100 ans, notre cousin Louis Acron se souvenait de la Sainte-Madeleine des années 20 : "A la retraite aux flambeaux, on partait du café. Chacun portait son falot et les grands avaient des pétards." Forcément, il s'en trouvait toujours un pour balancer un engin explosif par la fenêtre ouverte de la chambre à Reniéville. Qui, bien entendu, déposait une nouvelle plainte auprès des gendarmes de Duclair.

Brun, 1,59 m, Georges Tételin est né à Sévis en en 1881. Longtemps localisé dans la région de Darnétal, il exerce successivement les professions tenturier, blanchisseur, graisseur...

Marie Bellétoile et Georges Tételin (Coll. Denis Bellétoile).


Marié à Saint-Martin-du-Vivier avec Marie Bellétoile, une couturière native de Rouen, il fut fut versé au service auxiliaire pour faiblesse lors de son service.  Mais on le reconnut apte au service armé en 1915 et il fut gravement intoxiqué à Verdum en 1916. Il nous arrive comme chauffeur à la goudronnerie en septembre 1917. En 1921, il demeurait 22 rue de Caudebec à Duclair. C'est alors qu'il va s'établir près de la gare d'Yainville.
En 1926, on le recense comme chaudronnier. On ne parle plus du café. En 1935, au mariage de l'une de leur fille Marcelle, les Tételin sont localisés à Malo-les-Bains, Georges étant toujours chaudronnier. Le 24 août 1942, Aimé, fils de Georges, serait mort sous les bombardements alliés au Trait. On retrouvera la famille à Rétival où Marie Bellétoile rendra l'âme en 1949. Georges est décédé à Rouen en 1965 et inhumé au Trait où reposait déjà Marie.

1922. En décembre, ma grand-tante, veuve Bruneau, vendit le café-épicerie-tabac de l'Eglise à un dénommé Léonard Thorel. Celui-ci venait de se séparer du commerce qu'il exploitait jusque là au Houlme et auquel était adjointe une brasserie de cidre.

1923. Le 22 juillet, la Sainte-Madeleine eut lieu au café Beyer. 15h : course cycliste, 16h: jeux divers, 17 h: mât de cocagne, 18 h grand bal public. M. Beyer tenait à disposition "toutes boissons et collations champêtres. "
La veille, samedi 21 juillet, eut lieu une retraite aux flambeaux. organisée par M. Tételin, du café de la Gare, avec le concours des tambours et clairons du Trait. Après quoi eut lieu un bal. Durant ces deux jours, on invita les habitants à pavoiser leur maison. Marie Tételin reçut la médaille de la famille française pour ses six enfants. 1923, c'est le lancement du Journal du Trait et le café Tételin fait partie des dépositaires. En ce mois de juillet 23, il a aussi la joie de voir son fils Louis réussir le concours d'entrée à l'Ecole normale. Merci M. Samson, l'instituteur d'Yainville...

Puis la fête se déplacera au café du Passage, chez Marie Chéron avant de revenir plus tard au bourg.  On y trouvait toujours le mât de cocagne d’où pendaient les saucissons, les biscuits et autres lots. Pour compliquer l’ascension, on enduisait le bas du mât de savon mou. C’était aussi la course en sac, la course aux grenouilles dont l’enjeu consistait à ramener des batraciens vivants dans une brouette.

1924. Le  20 juillet, pour la Sainte-Madeleine, une course cycliste est organisée par  Guérin, le marchand de vélo du Trait à 17h et ouverte aux seuls coureurs de Jumièges, Yainville et du Trait. Elle suivait celle de la commune lancée à 16 h.
Renieville est en deuil. Il perd son fils Emile, charcutier. Il avait été réformé, ayant quatre doigts de la main paralysés.

1925 fut la dernière année de mandat pour Emile Carpentier, le maire d'Yainville qui exploitait la ferme de l'église. Il alla par la suite s'établir à Jumièges mais comme il était chantre du curé avec son compère Quesne, il continua à venir à la messe en l'église Saint-André en compagnie du curé. Sitôt l'office terminé, les deux choristes du Bon Dieu se précipitaient au café de l'église pour taper le domino. Le curé attendait. Attendait. Ses paroissiens de Jumièges aussi. " Encore une petite ! juraient les joueurs. C'est la dernière ! " L'abbé Grout finissait par repartir seul. Carpentier regagnait plus tard Jumièges à pied. Et son kilométrage était peut-être un peu plus long que la distance réelle...



Le nouveau café du Passage. L'ancien se situe à droite. Il aura été tenu par mon arrière-grand-père, Pierre Delphin Chéron et son épouse, Pascaline Mauger puis par mes grands-parents, Emile Mainberte et Julia Chéron qui y sont décédés durant la guerre de 14. Ma mère, Andréa Mainberte, et tous ses frères et sœurs y sont nés. Au centre se situe le nouveau café du Passage éditifié par ma grand-tante, Marie Chéron et sa fille Hjoerdis Topp, épouse Macchi.


1926 : Marie Chéron toujours débitante au café du Passage. Sous son toit vivent Pascaline Mauger, sa vieille mère, Christiane Topp, sa fille de 16 ans, Marguerite Mainberte, veuve Guillaumet, sa nièce ainsi qu'un maçon de chez Cornier, Robert Pradot, 33 ans, natif de Droux. On ne sait ce que fait là ce garçon qui se maria en janvier 35 à Enghien-les-Bains et mourut en 1965 à Bellac. Est-ce un pensionnaire ou un chevalier servant de la jeune veuve ? Qu'importe...
Marie Delépine tient une épicerie. Veuve d'Ernest Bruneau, elle est native de Saint-Wandrille et s'est remariée à Rouen en 1920 à Maxime Taclet,
né à Boscherville, chauffeur à la centrale après avoir été ouvrier agricole à Duclair. Le couple nous vient depuis peu de Petit-Quevilly et ne fait que passer dans notre village. En octobre, on le voit partir pour Hauville.
Les Beyer semblent quant à eux avoir cessé d'accueillir des consommateurs.


1926 est en revanche l'année où nous arrive Georges Bénard qui allait tenir le café de l'Eglise. Ce Bénard-là n'a pas de lien avec celui du bas de la côte Béchère. Editeur d'une fameuse carte-postale réalisée par Sueur, le photographe du Trait, Bénard est natif de La Folletière en 1891. Son épouse, Henriette L'Ange, est née quant à elle à Norville en 1895. Ils ont un fils et une fille, Pierre, qui sera mécanicien, et Denise. Avant de tenir ce commerce, Bénard était employé de commerce à Saint-Wandrille quand il se présenta au conseil de révision, à Pavilly. Il est incorporé en octobre 1912 au sein du 12e d'Artillerie. Mauvaise période. Il est depuis bientôt deux ans sous les drapeaux quand éclate la Grande guerre. Ce n'est qu'en juillet 1919, marié depuis un an, qu'il déclare se retirer à Auberville-la-Campagne. On le retrouve ensuite au Havre comme charretier, à Sainte-Marguerite-sur-Duclair et enfin à Yainville le 20 septembre 1926.
Dans sa séance du 31 juillet 1926, le conseil, présidé par Fessard, décida de demander aux PTT l'installation d'une cabine téléphonique au bureau de tabac, propriété de Mme Cuffel. "Le gérant actuel, M. Bénard, accepte la rémunération de base de 250 F pour le service téléphonique et le transport des télégraphes dans l'étendue de la commune."

1927, Aristide Cuffel, après avoir été cafetier, bourrelier, s'est reconverti dans l'agriculture. Il arrondit ses fin de mois en vous coupant les cheveux dans une cabane en bois sise près de sa maison, à l'entrée de la rue Sous-le-Val. Louis Acron se souvient avoir vu Cuffel couper par mégarde le lobe de l'oreille du maire, Auguste Fessard, dont on dut stopper l'hémorragie à grand renfort de sel. Mais Aristide est toujours qualifié de restaurateur à Yainville quand lui ou son fils, prénommé de même, achète un café-tabac 10, rue Guillaume-Le Conquérant, à Rouen. Héros de la Grande guerre, Aristide fils se maria à Paris en 1920. Localisé l'année suivante dans l'Eure, il est mort à Chouzé-sur-Loire en 61.

Le comité d'organisation de la Sainte-Madeleine est alors composé de MM. Jean Lévêque, Bidaux, trésorier, Riaux et Beyer, membres.

1928. Le 23 juillet, on en est encore à délibérer sur la fameuse cabine téléphonique. Elle a été " installée dans un local qui nécessite des déplacements désagréables et pénibles pour le tenancier." Du coup, il demande au conseil de couvrir les frais de déplacement de la cabine pour l'installer dans un lieu plus approprié. Mme Cuffel accepte de participer pour un tiers. Le conseil couvrira les deux autres. Dans la séance suivante, on valide les comptes. Mais on fera signer un engagement au tenancier de couvrir tout nouveau déplacement.
L'année suivante, Reniéville fera son entrée au conseil municipal sous la tutelle de Jean Lévêque aux côtés de Charles Lemaréchal ou Gustave Chéron, adjoint.

1931. La cabine téléphonique et le service télégraphique sont essentiellement utilisés par des entrepreneurs étrangers à la commune et des marchands de fruit de passage. Du coup, le conseil n'entend pas aller au-delà des 500F de rétribution préconisés par les ministre des Finances envers le débitant de tabac. Mais Bénard reviendra à la charge. Dès cette époque, Reniéville n'apparaîtra plus conseil.

19 convives hospitalisés !
1932. Au café de l'église se déroula un fait divers étonnant. En juillet 1932, Bénard fête ici  la communion de son fils. On sert du poisson à la famille assemblée. Le lendemain, les restes sont proposés aux 22 convives. Avec de la mayonnaise. 19 y goûtent. Ils sont tous hospitalisés ! Pire : une jeune Pavillaise décède...
Le 24 mai, Edmond Reniéville mourut à Saint-Clément, paroisse de Rouen, dans sa 72e année. Dans son café logera Georges Piot, machiniste à la centrale et frère d'un agriculteur qui sera conseiller municipal.

9 août, 14h18, une formidable explosion retentit tout à côte du Café du Passage. C'est la catastrophe des produits électrolytiques.

Chez Macchi

1935. Le 4 août 1935 eut lieu la fête patronale au café du Passage. C'est Gustave Chéron, le passeur, qui est chargé de son organisation, des prix. A partir de 14h30 : jeux divers, mât de cocagne, course en sac, course à pied, jeu des ciseaux, à 20h30, bal public avec jazz...

Le 10 octobre,  on mit en vente une propriété sise route de Jumièges à usage de commerce avec cave, premier étage, terrain et bâtiment, loué jusqu'en 42.

1936, il y avait, au café du Passage, une employée originaire de Sainte-Marguerite, Victorine Lefébvre, 21 ans. La famille Chéron peu après ajouta à son actif le café de l'Église qui prit l'enseigne de "Macchi".


Ma tante Hjoerdis à son comptoir du café du Passage en 36.

Georges Bénard tenait toujours le café de l'Eglise. Mais il va partir en octobre pour Saint-Antoine-la-Forêt où il sera chauffeur. Passons sur la suite. Bénard mourra au Havre en 1967. Son expérience de cafetier yainvillais aura duré dix ans.
En bas de la côte Béchère, Arthur Emile Bénard, son homonyme, n'exerce plus le métier de débitant. Il est à la retraite mais aide aux champs. Sa fille Marguerite a épousé Marius Thiollent, natif de Duclair, qui exploite la ferme. Les Thiollent ont trois enfants, deux domestiques. Il y a là aussi le fils Bénard, riveur aux chantiers du Trait.
Les débits de boisson semblent donc être réduits à deux en 36 et la famille Chéron va gérer les deux. Sinon, près de la gare, on note un mercier : Frédéric Cauchois, natif de Saint-Pierre-de-Manneville, secondé par son épouse, Marie Bouret, d'Hondouville. La fille de la maison, Solange Wésolowski, est dactylo à la centrale. Marie Cauchois ajoutait des travaux de couture à ses activités. Liliane Vian se souvient : " M. Cauchois faisait la chasse aux vipères avec des pièges tout simples : une bouteille, du lait sucré... Et il amenait sa chasse à l'école que notre maître de l'époque, M. Piard, mettait dans de grands verres hermétiques avec du chloroforme..."
Sur la route nationale, quartier de la gare, Yvonne Beyer est logeuse. Née à Yainville en 1891, elle avait débuté sa carrière comme servante au café de l'Eglise, chez son oncle Henri Bruneau, en 1906. Par la suite, elle se maria à un cimentier de Langueux, Jean Rebours, employé aux chantiers du Trait après avoir été plusieurs fois blessé et intoxiqué durant la Grande guerre. A présent, elle a sous son toit sa fille Irène, née en 1918 et trois Portugais, scieurs de long chez Duparc.

Au conseil, une commission des fêtes est constituée. Elle comprend MM. Colignon, Riaux, Chéron et Bidaux, trésorier. C'est elle qui fixe au 26 juillet la Sainte-Madeleine de 36.



A l'enseigne de chez Macchi. Marie Chéron est au centre de la photo. Ma mère est la  2e à partir de la gauche. Nous sommes en 36 lors de la communion de Jacqueline Macchi.

1937, Gustave Chéron, adjoint, étant décédé, la commission des fêtes accueillit Dominique Piot en son sein. Le maire souscrit une assurance pour couvrir les dommages pouvant survenir aux maisons et aux personnes lors de la Sainte-Madeleine. Une délibération du 6 juin précise : "La fête patronale aura lieu comme chaque année dans les locaux et sur la propriété privée de Mme Chéron qui accepte."
Raphaël Quevilly, fait son entrée au conseil municipal le 15 décembre. Il sera trésorier de la commission des fêtes qui comprend MM. Blaise, Colignon et Le Corre. Dès lors, mon père fera constamment partie de cette commission toujours composée de quatre membres. Il sera notamment chargé d''évaluer la construction d'une salle des fêtes, l'achat d'un pressoir communal... A cette époque, un bouilleur de cru s'installe tous les ans en bordure de Seine.

Chez Herment
1938,  En mars, le couple Macchi-Topp vend le fonds de commerce du café de l'Eglise à M. et Mme Herment.

1939, La Sainte-Madeleine eut lieu le dimanche 31 juillet, près du bac. Le Rappel et le Cercle Guynemer, de Duclair prêteront leur concours. Jeux divers. Le soir, bal public et gratuit. A 22h30, un crochet sera organisé (nombreux prix dont un de 100 francs).

1940. Durant l'exode, la famille Chéron-Macchi descend sur Pexiora dont sont originaires ses voisins, les Montagné. Les Allemands occupent la centrale et l'on craint qu'ils réquisitionnent les locaux du café du Passage. Raphaël Quevilly et Andréa Mainberte, née dans le vieux bistrot, rouvrent l'établissement pour donner le change.

1945. Dans le cimetière, la tombe d'Emile Silvestre, ancien maire d'Yainville et patron des carrières, fut profanée. On pensait qu'il avait été inhumé avec des valeurs. Le cercueil, qui avait été ouvert par les vandales, fut porté sur une table du café. Conseiller municipal, mon père, Raphaël Quevilly, s'occupa de l'affaire avec Louis Herment. " Le corps de Silvestre était dans un parfait état de conservation, racontait-il à l'envi. Arrivé le soir, il était liquéfié..."

Chez Bidaux

1947, Geneviève Bidaux, épouse d'un agent EDF, ouvre une épicerie dans sa salle à manger. En 1956, il y adjoint un café. Face au presbytère, cette maison particulière faisait l'angle avec la rue Pasteur et celle qui grimpait vers la sente aux Amoureux et connue aujourd'hui sous le nom de rue Victor-Hugo. De l'autre côté fut construite la Poste ayant M. Dufresne comme préposé. Près du café était une petite chaumière occupée par la famille Pigny. Il y avait aussi la maison de Marceau Edde qui mourut rn 1994 après avoir été victime d'une accident. C'était un des clients de la librairie ouverte par Bidaux face à la rue Jules-Ferry...

André Bidaux et Geneviève Delèque s'étaient mariés à Yainville en 1940 et avaient d'abord habité en bord de Seine dans ce que l'on appelait "la maison Passerel".
Si la famille Bidaux puisait ses lointaines racines dans le Pays de Caux, du côté d'Auzouville-L'Esneval, elle s'était fixée chez nous avec le mariage de Jean Bidaux et Rose Angélique Mainberte, à Jumièges, en 1850. Ainsi ai-je des ancêtres communs avec Didier qui fut un ami d'enfance.
Dans les années 60, une station essence complète l'épicerie et le bar. C'est le rendez-vous des ados le samedi après-midi pour des parties de baby-foot et de flipper.Le café portera le nom de Brotonne. Page spéciale :

Louis Herment fait partie avec Marie Chéron de la commission des impôts directs.


1948, à l'insigation de la commission des fêtes, on marqua à Yainville le centenaire de la Révolution de 1848 notamment par la plantation d'un hêtre pourpre près de la pompe à eau de la mairie.

Chez Greux

Aux Herment succédèrent Armand et Angèle Greux. Lui est né en 1912, elle en 1905 à varengeville sous le nom de Legoy. Quand le comité des fêtes est créé en 1953, sous la présidence de Raphaël Quevilly, ses deux vice-présidents seront Armand Greux et André Bidaux. On voit sur cette carte postale le père Lévêque, ancien maire rad soc d'Yainville, affublé d'une jambe de bois et qui vivait en bas de la rue de la République. En mai 1951, alors qu'il siégeait encore au conseil municipal, il fut le seul élu à s'opposer à l'adhésion de la commune à la lutte anti-alcoolique. Pour ses obsèques, son testament délivra une tournée générale au bistrot. Ce qui fut respecté religieusement.

Jean Lévêque est ici en terrase à son poste d'observation des activités communales.
1950 voit l'arrivé d'André et Raymonde Berneval. Cultivateurs, ils vont ouvrir une alimentation dans la rue de l'Essart.



Il nous manque une image ancienne de Chez Berneval
 


1953. Raphaël Quevilly est le premier président du comité des fêtes. Il a pour vice-présidents André Bidaux et Armand Greux. Hélas, Armand mourra le 14 octobre 1957, laissant son commerce entre les pains de sa femme, Angèle Legay.

Roger et Jeannette Andrieu


1959. Mme Greux alla finir ses jours dans la chaumière située face à son café. Roger et Jeannette Andrieu, originaires de Marseille, firent leur entrée au café de l'Eglise. Ils avaient d'abord exercé leurs talents au Trait. Ce sont eux qui vont édifier une avancée à l'établissement. Marc Ribès se souvient : "Arrivant d'Algérie le 11 novembre 1962 avec la camionnette de l'EDF conduite par M. Printemps et M. Bronnec, notre première halte à yainville fut au café de Jeannette et Roger Andrieu pour que mon père face le plein de cigarettes Gauloises. La maison était comme sur la photo, porte sur la gauche bar-tabac, les deux portes de droite épicerie. L'avancée il me semble a été faite en 1967. Le côté bar est devenu salle de jeux avec flipper, baby et coin détente avec banquettes et tables, le coin pour accueillir les footballeurs de l'USY et dans le fond dernière fenêtre il y avait une librairie avec comme vendeuse Michèle. Dans l'avancée il y avait le Juke-box et un billard et le comptoir comme actuellement. Derrière le comptoir une vitre ou mon frère Jean Pierre avait peint un pétanqueur..."

Jeannette et son frère Jeannette et sa fille

Jeannette avait été une amie d'enfance d'Yves Montand. Elle racontait que la mère du  jeune Yvo Lévi criait dans l'escalier avec l'accent méridional : "Yves ! Montan ! Montan !..." Et c'est ainsi qu'il aurait choisi son pseudonyme. Quand Montand passa à l'Omnia de Rouen, Jeannette alla au concert et lui fit passer un mot. Il la reçut dans sa loge en tombant dans ses bras. Roger introduisit la pétanque à Yainville. Un contorsionniste ! Derrière son comptoir, je l'ai vu se toucher le nez avec son pied.  Nanti d'une telle souplesse, il m'a facilement vengé
 d'un type du Trait qui m'avait fait un œil au cocard dans le café. On y fit des parties de baby-foot mémorables en glissant 20 centimes dans le juke-box. Michèle, la fille de la maison, était un rayon de soleil. The Partisan, Burning of the midnight lamp... C'est elle qui choisissait les disques.




C'est à ce comptoir que nous avons acheté nos première P4 !



Norbert Mauger
1973, représentant de commerce, né au Tronquay en 1928, Norbert Mauger reprend le café de l'Église. Il préside le club de la Pétanque yainvillaise durant 10 ans puis devient président du comité des fêtes.
Il met aussi sur pied une quinzaine commerciale en 1983. Cette année-là, en mars, il est élu conseiller municipal. Il se chargera des travaux, du logements des sports et des loisirs et des jardins fleuris. Norbert Mauger représente aussi Yainville au Sivom et au syndicat de ramassage des ordures ménagères. Il est mort à 65 ans, le 20 février 1994.


1989. En juillet, pour les Voiles de la Liberté, on rouvrit symboliquement le café du Passage, près de la cale du bac. Hjoerdis Macchi et sa fille, Jacqueline Pourhomme, reprirent du service. Au comptoir, on reconnaît Guido Vian.



A Norbert Mauger succédèrent Jacky Calabresi, Claude Levillain qui nous quitta pour Norez-Dame-de-Bliquetuit, puis vint une jeune Turque, Evelyne, l'épouse d'Yves-Marie Lepillier, Zekye...


L'arrivée des Calabresi en 2001. A la même époque, les Richard reprennent l'Orée du Bois...
L'Embuscade
Le café s'est appelé un temps l'Embuscade puis le Relax.  On y a même connu un Kebab !

Zikye, après 13 ans de présence, revendra l'affaire le 5 octobre 2020 a Patrick Leblanc, ancien chauffeur routier venu de Pavilly en plein Covid.

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