Charles Lesain ! Il hérita d'un vieux cousin qui voulait sauver l'église d'Yainville. Lui, il fera tout pour la détruire. Maire comme son bienfaiteur, il mit son village sens dessus dessous. Clochemerlesque !
La démission de Delépine
Le 16 novembre 1839, Georges Delépine prit la plume pour écrire au préfet. Il lui adressait sa démission de maire d'Yainville. Les raisons ? Rien de politique. Il allait tout simplement quitter la commune.
Yainville,
le 16 9bre 1839 Monsieur le Préfet J'ai l'honneur de vous adresser ma démission de mes fonctions de maire pour la commune d'Yainville. Laquelle je vous prie d'accepter & de pouvoir à mon remplacement & ce le plutôt possible. Je suis avec respect, Monsieur le Préfet, votre très humble et très obéissant serviteur Delépine
Maire |
Une main rajouta : 20 9bre, demandé au maire des renseignements pour pourvoir à son remplacement. Et cette lettre accompagnait la démission officielle :
Je soussigné Georges
Delépine, maire de la commune d'Yainville, y demeurant,
déclare par la présente donner ma
démission de ces fonctions que Monsieur le Préfet
a bien voulu m'honorer. Cette démission est
donnée de ma part, attendu que je vai cesser d'habiter la
commune, en conséquence je prie Monsieur le
Préfet de bien vouloir l'accepter & le
plutôt possible de pourvoir à mon remplacement. Donné à Yainville le seize novembre mil huit cents trente neuf. Delépine
Maire |
Un revenant !
Comment diable le préfet est-il allé chercher Lesain pour maire d'Yainville. Quelques années plus tôt, il avait été révoqué de cette même fonction à Jumièges après avoir défrayé la chronique. Lesain est en tout cas l'homme fort d'Yainville. Après son vieux cousin, François Lesain, dont il a hérité, il vit dans le manoir de l'église. Une église un bien piteux état, du reste. Elle sert de grange depuis les années 1800. Quant au presbytère, il a été vendu comme bien national et c'est l'ancienne bonne du curé, Mlle Delafenestre, qui l'occupe.
Maintenant, une condition figurait dans le testament du premier maire d'Yainville : c'est qu'après la mort de sa veuve, Charles Lesain devraient verser 10.000F à la fabrique de Jumièges pour l'achat de cloches et d'ornements d'église. Mais si celle d'Yainville venait entre temps à être restaurée, alors la somme irait à cette dernière....

La propriété des Lesain a été réédifiée en 1865 sur d'anciennes caves voûtées. Jusqu'à la Révolution, ce fut une possession de l'abbaye de Jumièges. On y trouvait jadis une grange dîmière. Il semble que l'on ait aussi rendu la justice à Yainville dans ce que l'on appelait la Cohue du Roy.
Le 29 décembre 1839, à 10h du matin, Georges Delépine donna lecture de l'arrêté du Préfet. Lesain prêta serment de fidélité au Roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume. Ce jour-là, au poste d'adjoint, François Pierre Mabon, voisin et ami de Lesain, succède à Jeanne. Deux Delépine signent le procès-verbal ainsi que Lambert, Thuillier, Quilbert, Jeanne, Lafosse, Lesain et Mabon qui s'empresse d'ajouter à son paraphe "adjoint au maire".
L'inventaire du trésor communal
Quand vint l'année 1840, le 3 janvier, Charles Lesain se rendit au domicile de son prédécesseur. Yainville ne disposait pas encore de maison commune. Avec Delépine, le nouveau maire dressa l'inventaire de tous les documents communaux. Mabon est présent.
Les papiers d'état civil courent sur une période allant de 1693 à 1839. Manque le registre de 1826. On répertorie aussi plusieurs liasses de décrets et ordonnances, des mémoriaux et recueils administratifs, le plan cadastral et les documents l'accompagnant, deux registres de délibérations, la comptabilité communale, notamment les budgets de 1829 à 1839, de la correspondance. On trouva aussi le sceau de la mairie d'Yainville.
Un premier remaniement
Cette année-là, le conseil est remanié en vertu d'un renouvellement triennal. Yainville compte alors 210 âmes. François Pierre Mabon et Joseph Jeanne obtiennent 20 suffrages ; Charles Lesain 18, Jean-Laurent Delépine 14. Le 19 juillet 1840, au manoir d'Yainville, on installa ces nouveaux conseillers à 7h du matin. Lesain s'empressa de recommander son ami Mabon...
Yainville,
le 23 juillet 1840
Monsieur le Préfet En
réponse à votre lettre du 17 courant, j'ai
l'honneur de vous proposer, pour remplir les fonctions d'adjoint de
cette commune M. Mabon François Pierre, sa
capacité et la bonne moralité de laquelle il
jouit le rendent en tout digne de votre confiance, c'est pourquoi,
Monsieur le Préfet, j'ose compter sur votre bienveillance
pour le conserver dans des fonctions qu'il a très bien
remplies.
Je vous remercie du nouveau choix que vous avez bien voulu faire de ma personne en me continuant maire et je vous prie de croire que je redoublerai de zèle afin d'acquérir de nouveaux droits à votre considération. J'ai l'honneur d'être Monsieur le Préfet Votre très humble et très respectueux serviteur Lesain
|
L'installation du maire et de son adjoint, Mabon, confirmé à ce poste, eut lieu le 30 juillet à une heure de relevée. Il fallut encore prêter serment. On installa à deux heures le conseil : Jean-Louis Lafosse, Edouard Lefieux, Jacques Thuillier, Guillaume Lambert, François Prosper Lafosse et Mabon.
La mort de la veuve Lesain
Marie-Anne Deshayes,
veuve du premier maire d'Yainville, le bienfaiteur de Charles,
décède à Duclair le 23 juillet 1842.
Elle a 68 ans. Deux jours plus tard, le curé Auger
procède à l'inhumation en présence de
Nicolas Aubert, propriétaire à Duclair. Elle a 24
héritiers ! Dont l'écrivain Charles Antoine
Deshayes. Et bien sûr Charles Lesain qui devient ainsi encore
plus riche, lui qui a déjà
hérité de l'époux de la
défunte. Les dispositions testamentaires ne sont pas
oubliées. Dans quatre ans, Charles devra verser 10.000F
à la fabrique de Jumièges. A moins, à
moins que l'église d'Yainville ne soit restaurée
d'ici là. Et ce codicille, tout le monde le
connaît...
Et c'est à nouveau le renouvellement triennal du conseil. Jean-Louis Lafosse récolte 14 suffrages, Nicolas Patrice Pinguet 11; Jacques Thuillier 10; Guillaume Lambert 10, Pierre Amable Duval 10 et Pascal Metterie 8.
Le 3 avril 1842, à 8h du matin, le conseil se réunit chez le maire. Les conseillers nouvellement élus furent installés dans leur fonction. Le problème du jour, c'est de remplacer le garde-champêtre, démissionnaire voici près d'un an. Il est urgent d'en nommer un autre. Le choix se porte sur Prosper Désiré Héricher, un cultivateur, "lequel est bien capable de remplir les fonctions de garde-champêtre si Monsieur le Préfet veut bien les lui confier."
Et on vote toujours« Ce jourd'hui, trois août, l'an mil six cent quarante trois, à six heures du matin, le conseil municipal de la commune d'Yainville, duement convoqué par M. le Maire, s'est réuni à l'heure susdite, maison du maire, local ordinaire des séances.
« M. le maire a exposé que le motif de la réunion avait pour objet de procéder à l'installation des nouveaux conseillers nommés par les électeurs, que cette convocation avait lieu, en vertu de la lettre de Monsieur le Préfet en date du vingt quatre juillet dernier,
étaient présents MM Mabon François Pierre, Jeanne Joseph, Lesain Charles, Delépine Jean-Laurent. Nouvellement élus : Lafosse Jean-Louis, Pinguet Nicolas Patrice, Thuillier Jacques, Lambert Guillaume, Duval Pierre Amable, Metterie Pascal.
M. le Maire a donné lecture de la lettre de Monsieur le Préfet du vingt quatre juillet dernier qui approuve la nomination des conseillers nouvellement élus pour suite du renouvellement triennal. En conséquence, MM. Lafosse, Pinguet, Lambert, Thuillier, Duval et Metterie, présents, ont individuellement prêté le serment de fidélité au Rois des Français, d'obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume et M. le Maire les a déclarés installés dans les fonctions de conseillers municipaux.
Le détail des élections
Le conseil municipal ainsi installé le tableau d'ordre du nombre des suffrages que chaque conseiller a obtenu :
Mabon François Pierre 20 ; Jeanne Joseph 20 ; Lesain Charles 18 ; Delépine Jean-François 14 ; Lafosse Jean-Louis 14 ; Pinguet Nicolas Patrice 11 ; Thuillier Jacques 10 ; Lambert Guillaume 10 ; Duval Pierre Amable 10 ; Metterie Pascal 8.
Aucunes réclamations n'ayant été faites, tous les conseillers ont signé le présent procès-verbal à Yainville les jour mois que dessus.
Sous signés au registre des délibérations Mabon, Jeanne, Delépine, Lafosse, Pinguet, Thuillier Lambert, Duval, Metterie et Lesain.
Pour copie conforme à transmettre à Monsieur le Préfet. Yainville, le 8 août 1843.
Le Maire
Lesain
Lesain adressa encore une fois une lettre de gratitude au Préfet
Yainville,
le 12 août 1843 Monsieur le Préfet, J'ai l'honneur de vous informer que j'ai reçu le 8 courant la commission que vous m'avez adressée et par laquelle vous me continuez dans les fonctions de maire de cette commune. Cette nouvelle marque de confiance dont vous avez bien voulu m'honorer, Monsieur, est par moi vivement sentie et je viens vous en exprimer toute ma reconnaissance en vous priant de croire que je redoublerai de zèle afin de la conserver. Je vous prie, Monsieur le Préfet, de bien vouloir continuer dans les fonctions d'adjoint M. Mabon François Pierre, il est âgé de 46 ans. Veuillez bien agréer, Monsieur le Préfet, l'hommage du profond respect de votre tout dévoué serviteur Lesain
|
27 août, 7h du matin: installation du maire et de Mabon, son adjoint, prestation de serment.
Il trahit les vœux de son bienfaiteurVoilà un an qu'est décédée la veuve Lesain. Selon les dispositions testamentaires de son époux, Charles Lesain devra verser 10.000F à la fabrique de Jumièges dans trois ans. A condition que l'église d'Yainville ne soit pas restaurée. Et justement, des habitants d'Yainville font tout pour la sauver. Une souscription a été lancée. Ce qui n'a pas échappé à l'administration supérieure. Le 20 octobre 1843, réunion extraordinaire au sujet de l'église. Le préfet en a voulu ainsi par un arrêté du 7 courant. Au manoir d'Yainville, Thuillier est absent autour de la table. Mais on note la présence de Joseph Jeanne.
On ouvre la séance. Lesain rappelle qu’il s’agit de délibérer sur le projet conçu par plusieurs habitants de restaurer l’église à l’aide de leur souscription. La majorité du conseil y est favorable. Et elle se dit même pressée. Le 2 octobre, elle a déjà approuvé un devis de 849,25 F.
Lesain, Mabon et Duval, fermier du maire, eux, sont farouchement contre. Et ils ont préparé une délibération qui développe leurs arguments.
-
La commune d’Yainville est réunie pour le culte à la commune de Jumièges dont elle n’est séparée que d’un kilomètre et demi à peine. Cette réunion date de la réorganisation du culte catholique en France et n’a jamais jusqu’alors donné lieu à aucune réclamation de la part des habitants.
-
L’église d’Yainville s’étant trouvée supprimée depuis la même époque, ce qui en existe maintenant appartient à la fabrique de Jumièges en vertu des décrets du 30 mai et 31 juillet 1806. Ce qui a d’ailleurs été reconnu par Monsieur le Préfet lui-même par sa lettre adressée au maire d’alors le 10 mars 1832.
-
L’église d’Yainville est dans un état de démembrement tel qu’il serait matériellement impossible de la restaurer avec une somme aussi peu élevée que le chiffre total du devis. Monsieur le Préfet a pu se convaincre de l’insuffisance de ce devis et pour le cas où il le trouverait bon il est prié de commettre un architecte pour en faire un autre auquel on puisse se rapporter.
-
Les habitants qui ont pris part à la souscription dont la liste a été présentée à Monsieur le préfet se trompent lorsqu’ils pensent que l’église d’Yainville rétablie profitera du legs fait par Monsieur Lesain. Ce legs est acquis à la fabrique de Jumièges qui l’a accepté par suite d’ordonnance royale en date du 30 janvier 1828. Vouloir aujourd’hui réclamer le bénéfice de ce legs serait exposer la commune à avoir un procès avec la fabrique de Jumièges et les représentants de M. Lesain qui demanderont l’exécution de ses intentions. Il est à remarquer que le testament dit que le legs resterait au profit de la fabrique de l’église d’Yainville pour le cas où elle serait rétablie. Or, cette église lors même qu’elle serait réparée ne pourra pas être rétablie dans le sens de la pensée de M. Lesain puisqu’elle n’aurait pas de fabrique ni d’existence légale.
-
La demande des habitants d’Yainville, si elle était accueillie, n’aurait donc pour but que de faire des dépenses inutiles puisque la commune ne pourrait s’imposer aucun sacrifice afin de les aider à accomplir leur projet. Comment, en effet, une commune dont le dernier recensement fait en 1841 indique 210 habitants et quand le principal de sa contribution foncière est de 1209F par an pourrait-elle subvenir aux dépenses que nécessiterait la réalisation de la demande des souscripteurs ?
- Enfin Jumièges se trouve, relativement à Yainville, dans une situation très favorable en ce sens que les chemins sont toujours bons et les communications très faciles. On se loue et on s’est toujours loué de la manière dont MM les desservants qui se sont succédé à Jumièges se sont acquittés de leurs fonctions en ce qui concerne Yainville qui ne peut vraiment retirer aucun bien-être matériel ou moral de sa disjonction de Jumièges. Il est encore à remarquer que l’église dont il s’agit ne sert plus à la célébration du culte depuis environ 35 à quarante ans et que, depuis la même époque, les inhumations se sont toujours faites à Jumièges.
Les sieurs Jeanne, Lambert, Lafosse, Pinguet, Delépine et Mettérie formant la majorité ont déclaré ne vouloir signer et la minorité a signé le tout après lecture.
Mabon, Lesain, Duval.
Un conseil municipal parallèleLes opposants au maire quittent la salle. Furibonds. Cet entêtement à ne vouloir accomplir le vœu de son bienfaiteur à sûrement une raison. Charles Lesain, c'est certain, veut mettre la main sur l'église et avec elle le cimetière pour agrandir sa propriété. On va se réunir chez Joseph Jeanne, on va écrire au préfet...
« Ce jourd'hui, le 20 octobre 1843, par suite d'une convocation extraordinaire que Monsieur le Préfet a adressé à M. le maire de cette ditte commune nous nous sommes présentés au lieu des séances ordinaires à dix heures précises du matin.
« Cela étant, M. le maire nous a présenté une délibération faite par lui en notre absence qu'il nous a présentée pour la signer et nous, six membres du conseil sousigné, avons refusé de signer en ce qu'elle nous a paru contraire à nos prétentions.
« A cet effet, nous nous sommes retirés et nous sommes transportés au domicile du premier membre inscrit au tableau (...) fixé par l'autorisation de M. le Préfet à six heures de relevée ou étaient présent Jean-Louis Lafosse, Guillaume Lambert, Joseph Jeanne, Nicolas Patrice Pinguet, Pascal Metterie et Jean Delépine.
Des animaux voraces dans le cimetière
« A cet effet nous sollicitons et supplions Monsieur le Préfet à nous autoriser à la restauration et la réparation de notre église et à la suppression des trois ouvertures tendant de la propriété de M. Lesain dans le cimetière de cette commune faites pas lui, ce qui donne lieu à la divagation d'un nombre d'animaux voraces qui devient préjudiciable au respect dû au genre humain dont la sépulture repose dans l'enceinte du dit cimetière.
Une barrière entre le cimetière et le manoir
« Recevez, Monsieur, l'assurance des nos considérations distinguées, les membres soussignés.
Delépine, Lambert, Jeanne, Lafosse, Pinguet, Metterie. »
M. Lefort, voici le double de cette délibération qui a été adressée à M. le Préfet...
Le
même jour, les six conseillers adressent cette lettre
à Lefort.
Les
six membres soussignés vous présentent le
détail de M. le maire et
l'adjoint et un membre du conseil municipal nommé Duval,
fermier de M.
Lesain, le 4e Jacques Thuillier ne s'est point
présenté, les trois
premiers mentionnés se sont comportés de la
manière la plus insolente,
premièrement M. Lesain s'est permis à l'aide de
son adjoint de faire et
former une délibération tout à fait
contraire à nos prétentions. A
notre refus de signer, nous ont invectivés d'une nombre
infini de mots
très humiliants, plusieurs
réitérés, en disant que nous
réussirions
point et qu'il ferait tout ce qu'il pourait contre nous pour nous
opposer de réussir et que le legs de M. Lesain a fait,
à son échéance,
qu'il en fera le dépôt à la caisse des
amortissements et qu'il fera
tout ce qu'il pourra contre nos prétentions. Monsieur
Lefort, nous
avons l'honneur de vous prévenir que nous adressons ce dit
jour une
délibération que nous adressons à M.
le préfet ainsi nous vous
supplions d'avoir la bonté d'appuyer notre
délibération près M. le
préfet. Recevez. ... etc...
Le 21 octobre,
Lesain écrit au préfet :
J'ai l'honneur de vous informer que conformément
à votre arrêté et à votre
lettre du 7 de ce mois, j'ai convoqué les conseiller
municipaux à se rendre le jour d'hier au lieu ordinaire des
séances pour délibérer sur les travaux
à faire aux réparations de l'église.
La majorité a été d'avis que la
restauration devait avoir lieu le plus tôt possible. La
minorité a été d'avis que cette
restauration n'était point utile et elle en a
déduit les motifs comme vous le verrez dans la
délibération ci jointe.
La majorité s'est refusée à signer
cette délibération parce que, a-t-elle dit, si
nous la signons, Monsieur le préfet croirait que nous
adhérions aux moyens que fait valoir la minorité,
je leur ai observé que toute assemblée
délibérante avait le droit (majorité
et minorité) d'un consigner des opinions sans que cela ne
porte aucune atteinte à l'avis émis par l'un ou
par l'autre, je n'ai jamais pu les convaincre et il se sont
retirés en disant qu'ils allaient
délibérer eux-mêmesL
La minorité pense, Monsieur, que le devis est insuffisant et
qu'il faudrait une somme bien supérieure à celle
qui est souscrite pour opérer cette restauration. C'est
pourquoi elle vous prie de bien vouloir commettre un architecte pour en
faire un autre auquel on puisse de sapporter; Car si on faisait ces
réparations sans remplir toutes les formalités
prescrites par la loi, celui qui en serait chargé
s'exposerait à bien des récréminations
et vraisemblablement au scandale de la calomnie.
Cette souscription a été faite à mon
sinsu et je ne l'ai apprise que par la clameur publique, c'est votre
lettre du 7 courant qui m'a convaincu de son existence, car si j'avais
été consulté sur les intentions des
membres de la majorité du conseil, j'aurais eu l'honneur de
vous en informer en vous demandant votre avis sur ce qu'il y avait
à faire....
Lesain réécrit au préfet le 5 novembre
1843.
J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint la liste de souscription et le
devis que vous me demandez par votre lettre du 2 courant que j'ai
reçue hier soir et vous préviens que je remets
à l'instant même ces pièces
à la poste avec cette lettre (3 heures de
l'après-midi).
Le retard que vous avez eu dans la réception du
procès verbal de la délibération du
conseil municipal d'Yainville et de ma lettre du 21 octobre dernier a
d'autant lieu de me surprendre puisque j'en avais fait faire la remise
par mon fils au bureau de Duclair le dimanche 22 du même mois
sur les 4h l'après-midi, ce que j'affirme et le prouverait
au besoin. Je n'ai reçu aussi, Monsieur le
préfet, votre lettre et votre arrêté du
7 octobre que le 12 suivant, jour où il a
été timbré à la poste de
Rouen, n'ayant pas rompu les bans, je l'ai fait voir aux conseillers
municipaux réunis le 20 pour
délibérer. Je ne sais à qui attribuer
ces retards.
Quant à la seconde demande que vous me faites, monsieur,
relative au décès de Madame Lesain, je pense
qu'il a eu lieu le 22 ou 23 juillet 1842. Je ne puis vous
préciser le jour, cette dame étant
domiciliée en la commune de Duclair ou a
été constaté son
décès...
La dénonciation de Delépine
Les lettres de protestations vont bientôt pleuvoir sur l'administration préfectorale. On imagine la tête de nos fonctionnaires à la lecture de cette littérature...
Jean-Laurent
Delépine a été lieutenant de la garde
nationale durant dix ans, période
durant laquelle son uniforme a été a ses frais.
En 1840, il a été démis de ses
fonctions sans explication par Lesain au profit du
fermier du maire, Pierre-Amable Duval qui n'est toujours pas reconnu
à ce poste
ni même habillé. Delépine entretient, comme tout le monde, un fossé courant le long de la route de Caudebec à Rouen. Comme tout le monde sauf Lesain qui fait tout pour en arrêter l'écoulement. Le maire s''est accaparé le chemin allant de Jumièges au Trait en y posant trois pierre et en laissant pousser les ronces. Chaufournier, Delépine a cessé de fabriquer du plâtre et fait construire une maison là ou était son four. Or, Lesain entend toujours lui faire payer une patente professionnelle. Delépine signale enfin que Mlle Delafenestre, ancienne bonne du dernier curé d'Yainville, a l'intention de faire don à la commune l'ancien presbytère qui lui appartient aujourd'hui. Manifestement, Lesain et son adjoint font la sourde oreille et le curé de Jumièges vient souvent chez eux pour les amener à accepter. Moins d'une semaine après cette lettre, Mlle Delafenestre va rendre l'âme en léguant devant notaire cette fameuse maison. Dixit Lafosse Jean-Louis Lafosse est un gros contributeur. Voici peu, il a acheté une ferme à la famille Grain. Le projet de rétablir l'église le séduit et il est pret à y aller de sa poche. Dans cet esprit, il est allé trouver son cousin, François Pierre Mabon. Et là, il s'est remabarrer vertement. Inutile d'aller solliciter le maire, la messe est dite. Il le signale à l'autorité préfectorale : |
Yainville, le 7 novembre 1843 Monsieur Le fort "Jean Laurant Delépine, menbre du conseil soussigné, a été nommé lieutenant de la garde nationale pandant dix années. Pandant ce tant, j'ai fait le seul le sacrifice de mabiller suivant mon Grade, Bien étonné que Mr le maire ils a trois ans sans estre demandé chez lui, ma retiré de ce Grade, et sans reproche pour y metre son fermier nommé duval et que jusqua présent ne sait fait reconaitre ni meme habillé par la négligence de Mr notre maire, en plus j'ai a vous dire que depuis la route de Caudebec a Rouen, un fossé avait toujours etté entretenu d'une longueur denviron 100 mettres et que tout les aboutissants sans font et entretiene ce fossé pour lecoulement des aux, moi comme propriétaire au bout de sa masure, jai établi un pont en pierre et lui mon voisin cherche les moyens de le renplir et par deux places arette l'au, Comme ausi un Chemin du trait a Jumieges d'une longueur de trois Cents metre, ils est propriétaire au moins de moitié Ce Chemin est yntercépté par lui seul il est claché a 2 mettre et il est clos par des ronches et trois pierre quil y a posé lui même. En plus jai fait fabriqué du platre et jai cesse depuis 15 mois et jai moi meme eté chez Mr le maire presence du controleur et repartiteur dapres une petition en reclamation et meme la ou etait mon fournau jen ay fait faire une maison et ji demeure même ynposer a trois ouverture, par reproche en plain marché Mr le maire ma dit je vous ferai payé votre patente autant que je voudray puisque je suis le chef de la Commune. Jusqua présant, ce maire et l'adjoint font ce que lon peu, non seulement contre la Commune, et contre moi tout le mal quil peuve, ainsi Mr Le fort ce que je vous avance cest toute vérittee que lon peu juger sur place. Jusqua Monsieur le Curé de Jumieges qui reitaire souvent dans notre Cne chez Mr le maire et ladjoint, pour faire leur les yntantions dun donc qune demoiselle delafenetre aurait l'envie de faire a l'eglise d'yainville, ce donc c'est une maison et sa dependance, lui appartenant et ayant apartenu cy devant a l'eglise servant de presbitaire a notre Commune. Ressevez, Mr, L'assurance de ma parfaite consideration distinguee. Delépine |
Monsieur Lefort.
J'ai l'honneur de vous exposer, Jean Louis Lafosse, propriétaire et membre du conseil a Yainville un des plus imposés de la commune par les veux de toute la commune et que j'ai trouvé un bienfait que tout les habitants de cette commune et autres ayant vu tout leurs desirs et leurs offres au retablissement de leglise de Yainville et même je ferais un sacrifice honnetement. J'ai été chez l'adjoint mon cousin Mabon ayant été tres mal reçu en me disant je ne donnerai rien pour l'église, a cette reponce je me suis retiré sachant que Monsieur le maire etait de son meme avis.
Recevez Monsieur l'assurance de ma consideration distinguée.
Lafosse
Fait a Yainville le 7 novembre 1843. La dénonciation de PinguetA quel titre Nicolas Pinguet portait-il le surplis ? Toujours est-il qu'il s'est fait copieusement insulter par le père du curé de Jumièges, conseiller du maire d'Yainville à qui Pinguet ne parle plus, et de son adjoint Mabon, par ailleurs trésorier de la fabrique de Jumièges. Il s'en plaint à l'administration préfectorale.
Mon sieur
Le membre du Con seil pinguet, vous declare que Mr le maire m'a toujours voulu faire croire, et voulant me trompé, ce que j'ai reconnu de puis en voulant me dire le Contraire ce que j'ai reconnu, même j'ai cesser de lui parler. Ce Mr le maire, de con sert avec Mr le Curé de Jumiege et ce Mr l'agoint Cme tresorier a cette fabrique dite de Jumieges, mont fait une avannie, comme d'habitude depuis nombre d'années, je portais le surplis, le perre prevost, perre de Mr le Curé, conseiller de ses messieurs, m'a fait les plus grande ingures que je n'ose vous dire dans cette eglise.
J'ai l'honneur d'ettre, Monsieur, votre très humble et obeissant serviteur.
pinguet
yainville le sept 9bre 1843
La dénonciation du fils LafosseFils de Jean-Louis, Jean-Augustin Lafosse est sergent de la garde nationale. Lui, il se plaint de n'être jamais convoqué à ce titre par le maire d'Yainville.
Monsieur Lefort
J'ai l'honneur de vous exposer que depuis trois ans, j'ai été nommé sergent de la garde nationale, zélé de cette place, ayant rempli mon devoir sans reproches, me trouvant aujourd'hui avec des camarades de mon grade dans les communes voisines et ne pouvant maintenant leur répondre au zèle qui se pouraient avoir, vu que Monsieur le maire ne nous a fait faire aucune convocation à ce sujet.
Recevez, Monsieur, l'expression de ma considération distinguée
Lafosse fils
Fait à Yainville le 8 novembre 1843.
Et une dénonciation collectiveOn trouva enfin un écrivain à la plume plus savante pour rédiger un pamphlet contre le maire. Les Yainvillais qui signent sont de fervents monarchistes...
Yainville, le 13 novembre 1843
A Monsieur le baron Dupont Delaporte, Pair de France, commandeur de la légion d'honneur, préfet du département de la Seine-Inférieure.
Monsieur le Préfet,
Les habitants de la commune de Yainville soussignés ont sollicité par l'organe de leur conseil municipal votre bienveillante intercetion pour le rétablissement de leur petite église par une souscription volontaire. Tous les habitants ont adhéré à cette souscription, on ne peut donc pas dire que ce n'est pas le veu général puisqu'il n'y a à excepter de cette adhésion que Mr Lesain, Maire de la commune, son Adjoint et l'un de ses fermiers : un autre a souscrit malgré les menaces. Vous avez bien voulu entendre nos délégués et les encourager, Monsieur le Préfet, et cependant, malgré toute la justice de votre demande unie à votre désir d'y faire droit, nous n'obtiendrons aucun résultat favorable si Mr Lesain reste Maire de notre malheureuse commune. Le motif, le voici.
"Il attaque l'église à la pioche !"
Notre église se trouve juste en face de la maison d'habitation de Mr lesain et n'en est éloignée que de cinq ou six mètres, ce qui rend cette habitation fort incommode et sans vue, ensuite, le cimetière se trouve entre la dite habitation et la route, par la démolition de l'église, Mr lesain se procurait le moyen d'acheter le cimetière à vil prix, donnerait à sa propriété une sortie sur toute la route et lui fairait ainsi acquérir une une grande valeur. Il a bien, malgré toutes les réclamations, pratiqué trois sorties sur le cimetière, mais cela ne lui suffit pas, ces raisons qui n'ont pas besoins de commentaires font que Mr lesain trouve que l'Eglise tombe en ruine, qu'elle ne peut être rétablie et pour aider à son écroulement, la chronique n'hésite pas à l'accuser de donner de temps en temps, pendant la nuit, quelques coups de pioches aux murs, ce qui, malheureusement pour lui, est un fait visible et criant.
Le conseil municipal se compose ainsi : six membres qui sont MMrs Lambert, Delépine, Jeanne, lafosse, Pinquet et Metterie. Ces six membres votent pour le rétablissement immédiat de l'Eglise, trois autres membres qui sont MMrs le maire, son Adjoint et son fermier, ces trois membres sont opposants, un dernier membre, Mr Thuillier, cousin du maire, reste presque toujours neutre.
Les délibérations de la majorité ne vous parviennent jamais, Monsieur le Préfet, mais celles de la minorité vous arrivent toujours.
"Il se croit républicain..."
Permettez-nous de vous demander, Monsieur le Préfet, quels torts a envers vous notre commune pour lui avoir donné en 1841, nous croyons que c'est la date, un Maire que vous avez révoqué en 1832 de semblables fonctions qu'il exerçait dans la commune de Jumiège ? Nous répondrez-vous que cette révocation de votre part fut fondée sur ce que, sous la Restauration, il se présenta dans un collège pour y voter sans être électeur ? Cela est vrai, mais les électeurs constitutionnels d'alors apprenant qu'il était sans droit pour le faire de voter, le menacèrent de le faire sortir de la salle s'il ne votait pas pour leur candidat, il obéit à cette injonction et sous la surveillance de deux électeurs d'Elbeuf qui l'accompagnèrent au bureau pour y voir écrire son bulletin, il y inscrivit le nom de Mr Pétou, nous diriez-vous qu'il était royaliste alors ?
Mais maintenant, il se croit républicain ; lequel vaut mieux ? Il a souscrit pour tous les banquets offerts à Mr Laffite, il cabale à chaque élection pour le candidat opposé à celui du gouvernement, il refuse de faire assembler la garde nationale pour la fête du Roi, il en agit de même pour le service du Duc d'Orléans, c'est enfin un ennemi déclaré de la Monarchie actuelle; mais nous feriez vous observer, Monsieur le Préfet, qu'il est sans aucune influence ? Permettre-nous de vous répondre qu'il y a du moins celle qui s'attache à un dangereux exemple réunie à un scandaleux mauvais vouloir.
Mais au regard de ces griefs, Mr lesain pour se les faire pardonner présente-t-il quelques bons actes d'administration dans notre petite commune.
"Fraude électorale"
Voyons-le dans les élections municipales; son fils qui n'est pas électeur est dans la salle des réunions, il sert de secrétaire à son père et à ceux qui ne savent pas écrire, inscrivant à son gré des noms qui ne sont pas désignés.
Quand aux chemins, il les fait classer selon sa convenance, il a été le promoteur d'une demande ridicule faite par quelques habitants de Jumiege dans un but de véxation envers les propriétaires de la forêt de ce nom; il s'agissait de cabales, il s'est placé à la tête de la cabale, mais quant à notre commune, il n'a rien reclassé pour elle.
Nous l'avons vu refuser un legs fait par la servante de notre ancien curé et qui consistait à offrir une petite maison à notre église.
"Ardent braconnier"
Ardent braconnier et bien connu come tel, il chasse en toute saison malgré 2 ou 3 procès que lui ont fait les gendarmes, il s'est livré aux scènes les plus violentes avec beaucoup de personnes, notamment avec Mr Audienne, anciennement médecin à Jumieges et Mr Lemanoir, alors clerc de notaire et aujourd'hui huissier à Fauville, à ce dernier, il traça une ligne sous défense de la franchir ou qu'il ferait feu sur lui, la prudence de Mr lemannoir empêcha peut être un crime. Mr lesain possède un colombier bien garni et qui lui coute peu, ce sont les propriétaires qui sont chargés de nourrir ses pigeons car il ne les retient dans aucune saison.
Tous ces faits, Monsieur le Préfet, vous pouvez les vérifier, nous pourrions en mettre beaucoup d'autres sous vos yeux dont les preuves sont plus difficiles et plus délicates, nous nous en abstenons parce qu'il s'agit de la vie privée de Mr lesain.
Nous croyons également devoir passer sous silence tous les mauvais propos auquels il s'est abandonné lors de sa destitution à Jumieges, mais nous savons que cela ne pourrait vous inspirer que dégout et mépris, mais nous ne pouvons résister au désir de vous dire que nous ne comprenons pas qu'un maire puisse se vanter chaque jour de ne vouloir avoir aucune relation avec vous et qu'il reste maire dans une commune que beaucoup d'autres pourraient administrer convenablement.
Nous ne croyons pas de dire, Monsieur le Préfet, Mr lesain comme voisin serait un malheur, mais comme maire, c'est une calamité, et nous devons vous déclarer que si Mr lesain conservait ses fonctions dans notre commune, les six conseillers municipaux soussignés donneront ensemble leur démission.
Nous avons l'honneur d'être avec respect Monsieur le Préfet vos très humbles serviteurs.
Lambert, Pinguet, Jeanne, Lafosse, Méttérie, Delépine, tous conseillers municipaux.
Signatures des habitants de la commune d'Yainville à la suitte
Lafosse fils, Sécard, LD Jeanne, Fressenge, Lafosse, Grain, Gacoin, Dorléans, Jn Aubéze, le Bourgeois, Fermant, Marechal, Théllié, Faine, bapaume, Prévost, dubois, Grain, hériché, Catton, jaque, Delépine, colombel, Féret, chale décharrois, masse, Renaut fils, théodule janne, Pinguet fils, pour ma mère Ade Lefieux, Damande, veuve costé, lafosse, jourdain, michel (?), Dubosc, duquesne, quilbert.
Après le charabia adressé à titre individuel par chacun de ces élus, ce texte collectif, plutôt bien tourné, fut manifestement rédigé par un tiers plutôt lettré. Alors qui !
En tout cas, les 38 chefs de famille qui signent cette pétition représentent sans doute les 210 âmes qui peuplent alors Yainville. En préfecture, on étudie la question :
Monsieur le Préfet m'a renvoyé ces plaintes par les mains de Mr Lefort en me chargeant de faire le nécessaire. J'ai traité la partie qui me concerne, c. à d. la double question de l'opposition et de l'érection en chapelle. Il reste à s'occuper de la suppression ou du remplacement du maire, objet rentrant dans les attributions du cabinet.
12 Xbre 1843
Le chef de la division de l'int. (Signature illisible)
Les Antiquaires au chevet de l'égliseSi la
préfecture est saisie, la société des
Antiquaires de Normandie ne l'est pas moins. Après une
visite sur le terrain, Yainville fait l'objet d'une communication lors
de la séance du 15 novembre 1843.
MM. Rondeaux et De la
Quérière ont
visité l'église d'Yainville, annexée
à Jumiéges ; ils ont été
accueillis par le Conseil municipal, qui leur a exprimé le
vif désir de voir cette église
réparée ; ils ont fait une souscription et ont
réuni environ 1,500 fr. Plusieurs habitants ont promis de
concourir aux réparations par leur travail et par le don de
matériaux. Un habitant riche a légué
10,000 fr. pour l'église si elle est rendue au culte ; dans
le cas contraire, cette somme serait dévolue à
celle de Jumiéges pour y placer des cloches.
Cette église
est un dernier spécimen de
l'état de l'art au XIe siècle, et
mérite d'être conservée.
D'un autre
côté, l'ancien presbytère a
été restitué à la commune
par un legs de la dernière propriétaire.
La Commission invite M. de la Quérière
à se charger de rédiger le rapport qu'il lui
parait convenable d'adresser à M. le Préfet
à cet égard.
Lire le rapport
détaillé de M. de la Querrière
au préfet :
Le
7 décembre 1843, devant la commission des
Antiquités, M. Deville relate qu’il a
visité l’église d’Yainville
et entre dans quelques détails sur "les curieuses peintures
dont elle est ornée, et sur deux autels en pierre qui, par
leur simplicité, paraissent du XIe." Il a d'ailleurs
invité M. Drouin à faire des dessins, un plan et
un devis des dépenses que
nécessiteraient les réparations ; il se propose
de tâcher d'obtenir du Ministre de l'Intérieur un
secours pour concourir à ces dépenses.
11 décembre 1843. Le conseil d’Yainville se réunit au grand complet. Résigné, Lesain expose que le but de cette nouvelle réunion extraordinaire autorisée par le préfet dans une lettre du 23 novembre, est de délibérer sur la nécessité du rétablissement de l’église et de son érection en chapelle vicariale mais aussi sur le montant du traitement du chapelain, celui de la dépense annuelle présumée de l’entretien de l’église et du presbytère.
Et ils sont cette fois unanimes nos élus, « par le motif principal que la commune se trouvera en mesure de profiter de la libéralité faite par Monsieur Lesain. »
S’agissant du traitement du chapelain et des frais d’entretien, la commune déclare s’en rapporter à l’administration supérieure.
Le même jour, on se prononce sur la donation Delefenestre et qui concerne l'ancien presbytère.
Le lendemain,
à Rouen, on statue sur les plaintes
déposées contre Lesain.
Monsieur le Préfet m'a renvoyé ces plaintes par
les mains
de Mr Lefort en me chargeant de faire le nécessaire. J'ai
traité la partie qui me concerne, c. à d. la
double
question de l'opposition et de l'érection en chapelle. Il
reste
à s'occuper de la suppression ou du remplacement du maire,
objet
rentrant dans les attributions du cabinet.
12 Xbre 1843
Le chef de la division de l'int. (Signature illisible)
Depeaux, le juge de paix du canton, va enquêter sur place. Des querelles de chasseurs, des luttes d'influence sont en toile de fond d'un désir réel : rouvrir l'église qui est dans un tel état qu'elle ne sert même plus de grange...
Duclair, le 14 Xbre 1843
A Monsieur le Pair de France, conseiller d'Etat, Préfet de la Seine-Inférieure, commandeur de la Légion d'honneur
Monsieur le Préfet,
Je viens répondre à votre lettre confidentielle du 4 de ce mois & j'ai l'honneur de vous communiquer le faible résultat de mes investigations, faites comme pour satisfaire ma curiosité personnelle.
Qui a menacé qui ?
Voulant puiser à des sources pures, je me suis adressé à des personnes en dehors de l'affaire & et que supposais pouvoir me donner des renseignements, les unes m'ont dit qu'elles n'avaient pas connaissance des griefs dont je leur parlais, ajoutant qu'elles étaient portées à les regarder comme inventées pour le besoin de la cause, les autres m'ont entretenu d'une contestation de mr Lesain avec le sieur Audienne, officier de santé & Lemançois clerc de notaire, relativement à la chasse arrivant à Jumièges, ces jeunes gens braconnaient sur toutes les terres chargées ou non, sans épargner celles de mr Lesain, grand amateur de la chasse & très jaloux de conserver son gibier. Dans une rencontre, il fut, dit-on, menacé par eux de coup de fusil ; ceux-ci se plaignirent au contraire d'avoir été menacés par mr Lesain.
Dans cette position, ce qui, je crois, peut être regardé comme certain, c'est qu'ils étaient tous trois assez passionnés de la chasse pour s'être jetté cette extravagante & redoutable menace.
Les petites passions d'anciens meneurs
C'est, m'a-t-on dit encore, par suite d'un procès de chasse fait depuis peu à la requête de mr Lesain que sont nées les plaintes portées devant vous, Monsieur le Pair de France, on dit qu'on aurait réchauffé les petites passions d'anciens meneurs dans le conseil municipal en leur promettant d'abord la destitution du maire, parce qu'ils reprendraient l'influence qu'ils avaient précédemment, ensuite le rétablissement de leur petite église qui, j'en suis persuadé, est désiré par la grande majorité des habitants.
Je suis convaincu que Mr Lesain a le désir de voir disparaitre la petite église qui existe a peu de distance de sa maison, mais je ne crois pas que ce désir ait été jusqu'à la saper. Je crois que la vétusté & l'abandon ont seules exercé leurs ravages sur ce batiment qui servait de grange depuis longtemps & qu'on a cessé d'employer à cet usage à cause de la destruction d'une partie de la toiture & du mauvais état d'une muraille qui mettaient en danger les grains & fourages qu'on y déposait.
Je vous prie, Monsieur le Pair de France Préfet de regarder cette lettre comme très confidentielle & pour vous seul.
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect
Monsieur le Pair de france Préfet
votre très humble & très obéissant serviteur.
Le Juge de paix du canton de Duclair
Depeaux
PS Je vous renvois toutes les pièces qui accompagnaient votre susdite lettre.
Les mutins présentent leur démissionLe 26 décembre, les insurgés reviennent à l'attaque. Curieux, car Lesain semble s'être rangé à leur position concernant l'église. Il refuse en tout cas le legs de Mlle Delafenestre, propriétaire du presbytère.
« Monsieur le Préfet,
Nous pensions, d'après ce que vous aviez dit et ce que Monsieur le secrétaire général nous avait promis en votre nom, nous pensions, disons-nous, que vous rendant aux voeux de toute une population que vous auriez révoqué le maire de notre commune. Il aparait que nous nous sommes trompés et que ce n'etait que de vaines promesses, il nous afflige de vous le dire, Monsieur le Préfet, mais il est impossible que votre religion ne soit pas surprise par ceux qui sont assez heureux pour vous approcher, car nous voyons à Jumièges un Maire changé sous le plus léger prétexte (cinq depuis 1840).
"Le presbytère va être vendu !"
« Cette commune est constamment en désacort tandis que nous, tranquilles et parfaitement unis, vous nous imposez un homme renvoyé par vous d'une autre commune et qui vous le savez est l'ennemi juré de tous les habitants, cela est-il équitable, Monsieur le Préfet, nous vous le demandons à vous-même ? Malgré vos arrêtés et vos instructions, dont Mr lesain se vante de ne faire aucun cas, le presbitere qui nous avait été donné par Mademoiselle Delefenêtre va être vendu par les héritiers qui sont d'accord avec le maire, il se moque aussi bien de vous comme de nous et tous les jours ce sont les propos les plus grossiers.
Comme le scandale est à son comble et qu'il en résultera peut-être des malheurs dont nous voulons vous laisser toute la responsabilité en y étant tout à fait étrangers, nous vous prions d'accepter notre démission de conseillers municipaux, plus tard, vous reconnaitrez qui de vous ou de nous avait raison. Dieu veuille que quelqu'un ne soit pas victime de ceux qui vous trompent si hardiment !
A son de caisse
« Monsieur le Préfet, il nous afflige encore une fois de vous le répéter que le vingt quatre du courant, jour auquel Mr le maire a fait publier au son de caisse le jour ou devait avoir lieu le comodo et incomodo de la commune de Yainville par Monsieur le juge de paix qui a été délégué par vous, Monsieur le Préfet, ce qui a donné léveille a tous les habitants de notre commune qui se sont approchés pour entendre la publication. Dans le nombre de ces habitants, nous n'ignorez pas, Monsieur le Préfet, que plusieurs ne se trouvent pas apportée de savoir ce que c'est que le commodo et l'incomodo, cest mêmes personnes ont demandé au fils de Mr le maire ce qui il publiait au son de la caisse, Mr lesain fils lui a répondu qu'il annoncait qu'il ne falait pas qu'il payent le montant de leur souscription parcequil perdraient leur argent.
Les souscripteurs se défilent
« Comme vous le voyez, Monsieur le Préfet, cette défiance annoncée au public par le fils de Monsieur lesain aux habitants de notre commune nous occasionne beaucoup de contrarietés dans ce moment ci car c'est dans ce moment que nous parcourons la commune pour recueillir les fonds provenants de la souscription qu'ils ont fait et que beaucoup de personnes sont près de refuser de remplir l'obligation qu'il ont pris par leur souscription, et cela par la défense quil leur en est faite par le fils de Mr le maire.
« Ainsi, Monsieur le Préfet, vous vous trouvez encore une fois convaincu des mauvaises intantions de Monsieur lesain pour sa commune.
Une corde tendue...
« La preuve en est dans tout ce qui est mentionné ci dessus, Monsieur le Préfet, car le dix neuf courant, nous nous sommes transportés chez Mr le maire, son adjoint et le fermier de Mr le maire pour leur présenter la souscription que vous nous avez fait l'honneur de nous envoyer pour qu'ils s'inscrivent avec nous d'après la promesse qu'ils vous ont faite, Monsieur le Préfet, ce quil ont refusé en nous professant les plus grandes injures, nous nous sommes retirés sur les sept heures du soir, descendant le cimetière de notre commune sortant de chez lui et par la principale entrée du cimetière il existe trois gradins à descendre, hélas sur le second gradin il s'est trouvé une corde tendue attachée à deux piquets, un de chaque coté, enfoncé de chacun seize centimettre de profondeur, sur la longueur d'un mettre cinquante centimettre, cette corde élevée à seize centimettres de hauteur, cela etait fait pour occasionner un malheur et estropier quelqu'un de nous celui qui sonne l'angelus matin et soir.
On a tiré sur le coq du clocher !
« Il n'y a pas même juqu'au coq de dessus notre clocher qui a été tiré d'un coup de fusil chargé a balle venant du coté de la propriété de Mr lesain, ce qui a occasionner une perte d'environ soixante six centimettres, vers la route de Jumieges a Duclair, ce qui nous a contrainte de le faire descendre pour le faire réparer.
«Nous avons l'honneur d'être, Monsieur le Préfet, vos dévoués serviteurs.
Méttérie, Lambert, Delépine, Pinguet, Jeanne, Lafosse.
Yainville le 26 décembre 1843. »
Soutenu par le Préfet
Commune d'Yainville
Plainte des membres du conseil contre le maire(Affaire confidentielle)
(Conférence du 28 Xbre 43)
M. le Préfet se fondant sur la lettre du Juge de paix ne croit pas qu'il y ait de motifs assez graves pour provoquer la destitution du maire.
Le seul fait grave qui ait été articulé est la tentative de destruction des murs de l'église, et ce fait n'est pas prouvé. S'il aparaissait quelque circonstance importante, il faudrait en demander la justification et alors on enverrait sur les lieux un conseiller de préfecture pour faire une enquête.
Si les conseillers municipaux insistent sur leur démission, leur faire remarquer que dans leur intérêt, il vaut mieux qu'ils demeurent pour servir de frein aux envahissements dont ils se plaignent.
On meuble l'église
Si la polémique autour de l'église fait rage, le calme semble revenir dans les esprits et il faut bien gérer aussi les affaires courantes. 3 mars1844. Le conseil se réunit. On a convoqué aussi trois des dix propriétaires les plus imposés, à savoir MM Quévremont, Lefort et Sécard. « M. Le maire fait connaître que le motif de la réunion est de voter extraordinairement une somme suffisante pour l’acquisition de vases sacrés, linges et ornements pour l’église de cette commune. »
2 juin 1844. On vérifie les comptes du receveur municipal, Le Picard, pour la gestion de 1843. Sont présents: Joseph Jeanne, Guillaume Lambert, Nicolas Pinguet, Pierre Aimable Duval, Jacques Thuillier, Pascal Metterie, Mabon et Lesain.
Non à la foire de La Bouille !12 juin 1845. MM Duval, Mabon, Lambert, Jeanne, Lafosse Metterie et Pinguet se retrouvent chez Lesain. On vote ce jour-là contre l'établissement de deux foires à La Bouille, l'une le premier jeudi d'avril, l'autre le dernier jeudi de juillet.
« Le conseil, vu la proximité des deux communes de Duclair et La Bouille et la création récente de plusieurs foires et marchés dans diverses localités est d'avis que la création de ces foires serait contraire aux droits acquis et à l'intérêt général. »
Non à la fusion avec Jumièges !Le 25 juin 1845, Lambert, Pinguet, Lafosse, Jeanne, Metterie et Lesain se retrouvent pour délibérer à la demande du préfet. Il sollicite l'avis du conseil sur la réunion de la commune d'Yainville à celle de Jumièges.
« La majorité dit que si la réunion de Jumièges à Yainville avait lieu, elle serait pour eux très préjudiciable. ils vote (sic) le rejet de cette demande, attendu que la commune de Jumièges est, par rapport à sa population et l'étendüe de son territoire l'une des plus grande du département et qu'il en résulterait pour elle aucun avantage. Le conseil demande en réunion à Yainville la moitié du hameau d'Herteauville à partir du bureau de la chappelle du Bout du Vent jusqu'aux limites de la commune de Guerbaville.»
Les affaires courantes
En septembre, on désigna M. Quevremont, propriétaire, vivant de ses revenus à Duclair pour représenter Yainville à la commission cantonale appelée à statuer sur la répartition foncière. Participèrent à cette délibération quelques-uns des dix plus gros propriétaires: Lemarchand, Bouteillier, Damandé, Marias, Féret et Grain.
16 novembre 1845. On vota la contribution de Yainville à la réalisation d'une route départementale avec fossés dans la continuité de celle allant de Routot au bac de Jumièges. Outre les élus, on trouve là trois des dix plus gros propriétaires: Prévost, Féret et Grain.
La démission de LesainEt puis le vent finit par tourner. On ne sait ce que l'autorité préfectorale finit par reprocher à Lesain. Toujours est-il qu'il n'est plus en odeur de sainteté et se voit contraint de démissionner. Son adjoint lui emboîtera aussitôt le pas dix jours plus tard. De même que son fidèle fermier.
Yainville, le 18
février 1846
Monsieur le
Préfet,
En 1839 et au moment ou
je m'y attendais le moins, vous m'avez fait
l'honneur de me nommer maire de la petite commune d'Yainville. J'ai la
conviction d'avoir rempli la mission que vous m'aviez
confiée avec le zèle et la loyauté
d'un honnête homme ; c'est pourquoi Monsieur le
Préfet je ne puis accepter la position qui m'est faite dans
vos Bureaux et dans la dernière lettre que j'ai
reçue pour me donner une idée.
Je pense que
l'administrateur, quelque peu haut placé qu'il
soit, doit se retirer dès qu'il se voit en suspicion vis
à vis de l'autorité supérieure ; aussi
viens-je vous prier d'accepter la démission que j'ai
l'honneur de vous donner de mes fonctions de Maire d'Yainville.
Veuillez
agréer, s'il vous plait Monsieur le
préfet, l'hommâge du profond respect avec lequel
j'ai l'honneur d'être
Votre très
humble et très obéissant
serviteur
Yainville le 28 février 1846
Monsieur le Préfet,
je n'avais accepté les fonctions d'Adjoint au maire d'Yainville qu'a cause de Mr Lesain.
Celui ci cessant d'être Maire, Je considère mes fonctions d'adjoint comme cessées aussi. Je ne pourrais d'ailleurs par des motifs qu'il est inutile de déduire rester l'adjoint du nouveau maire.
Je vous pris donc, Monsieur le Préfet, de recevoir ma démission non seulement d'adjoint mais encore de conseiller municipal de la commune d'Yainville.
J'ai l'honneur etc.
La démission de Duval
Yainville le 28 février 1846
Monsieur le Préfet,
J'ai l'honneur de vous transmettre la démission que m'a adressée Mr Duval de ses fonctions de membre du conseil municipal d'Yainville.
Je vous prie aussi de recevoir la mienne mon intention étant de résigner avec mes fonctions de Maire celle de conseiller.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'hommage du profond respect avec lequel j'ai l'honneur etc.
L'installation de Metterie
Qui alla-t-on chercher pour remplacer Lesain ? Pascal Metterie.
Aujourd'hui, deux mars l'an mil huit cent quarante six, à dix heures du matin, le conseil municipal de la commune d'Yainville convoqué pour être présent à la prestation de serment du maire & à son installation
Le maire donne lecture de l'arrêté de Monsieur le Préfet en date du vingt trois février dernier qui nomme M. Metterie Pascal, propriétaire & membre du conseil municipal aux fonctions de maire de la commune d'Yainville en remplacement de M. lesain, démissionnaire. Il prête le serment de fidélité au Roi des français, d'obéissance à la charte constitutionnelle & aux lois du royaume, M. Lesain démissionnaire le proclame installé dans les fonctions de maire de la commune d'Yainville et ont les membres présents signé après lecture
Signés Metterie, Lafosse, Jeanne, Pinguet, Thuillier, Lambert & Lesain.
Pour copie conforme au registre délivré par nous, maire de la commune d'Yainville, le trois mars mil huit cent quarante six.
Méttérie
Débarqué, Delépine proteste
Mais la belle unité qui prévalait entre les dissidents ne tarde pas à se fissurer. Jean-Laurent Delépine reproche son éviction au nouveau maire, Metterie...
Monsieur le Préfet
Par suitte de la démission de Mr. Mr. Lesain; Mabon et Duval, membre du conseil municipal d'Yainville; les électeurs de cette commune ont été appelés le 13 avril dernier a pourvoir au remplacement des démissionnaires; mais en meme tems Mr le maire a fait procéder au renouvellement trienal de la moitié du conseil.
Yl me semble Monsieur le préfet que cette manierre d'agir est tout a fait contraire a la loi, j'etais membre du conseil municipal et il n'appartenait a aucun pouvoir de revoquer le mandat que je tenais des electeurs et que je devais conserver jusquaux elections generales qu'une ordonnance royal vient de fixer.
J'ai donc l'honneur, Monsieur le prefet, d'en appeller a vottre justice pour faire retablir mon non illegallement rayé sur le tableau des conseillers munissipaux d'Yainville ;
J'ai l'honneur d'etre, Monsieur le prefet votre très humble et respectueux serviteur.
Delépine
Duclair 26 mai 1846.
Règne éphémèreMetterie ne sera maire que deux ans. Et tout aussi contesté. Février 1848: il cédera son écharpe de maire à Jean-Augustin Lafosse qui, le 2 mars 1848, s'empresse d'apporter l'adhésion de son conseil au gouvernement provisoire de la seconde république. Lafosse aura l'un des plus longs mandats de la commune : près de quarante années !
Charles Lesain règle ses dettes
Ce n'est que le 18 mai
1854, du fait d'un compromis passé avec la fabrique
d'Yainville que Charles Lesain s'acquitte enfin de sa dette d'honneur :
les fameux 10.000F légués par son
défunt cousin à l'église d'Yainville.
« Du douzième jour du mois d'août, l'an mil huit cent soixante trois, à huit heures et demi du soir, acte de décès de Charles Lesain, décédé à huit heures du soir aujourd'hui à son domicile à Yainville, propriétaire, âgé de soixante dix ans, né en la commune de Jumièges, le neuf ventôse an deux de la République française, fils des feux Charles Lesain et de Marguerite Ouin et époux de feue Sophie Caroline Rauguet (NDLR Danger), mariés en la dite commune de Jumièges le dix sept mars l'an mil huit cent quatorze. Sur la déclaration faite à nous par Mabon François, demeurant à Yainville, propriétaire, âgé de soixante six ans qui a dit être voisin et ami du défunt, et par Bicheray Armand, notaire, demeurant à Jumièges, âgé de cinquante ans qui a dit être ami du défunt. Lesquels ont signé après lecture faite le présent acte qui a été fait double en leur présence et constaté suivant la Loi par nous, maire de la commune sus dite remplissant les fonctions d'officier public.
Ses enfants, François Victor et Rose Adélaïde vont alors hériter du manoir d'Yainville et de ses terres. Lire :

Laurent QUEVILLY.
Dossier Lesain, archives départementales, cote 3M1472. Recherche et numérisation : Josiane Marchand, transcription : Laurent Quevilly.
Délibérations du conseil municipal d'Yainville : scans en mairie d'Édith Lebourgeois. Transcription : Laurent Quevilly
Baux
du manoir
d'Yainville, recherche et numérisation : Josiane et
Jean-Yves Marchand, transcription: Laurent Quevilly.