La France et Haïti dans la culture cubaine
Par Olga Portuondo Zúñiga

Bardée de diplômes, Olga Portuondo Zúñiga a mis tout son savoir dans son livre, Francia y Haiti en la cultura cubana. Et c'est tout naturellement qu'elle a présenté son essai à l'Alliance française de Santiago de Cuba. Nous y étions.


Mardi 24 mars 2015. Olga Portuondo Zúñiga est ici aux côtés d'Agnès Renault, universitaire normande, auteur d'une étude sur les Français de Santiago. Au micro : Serge Fohr, directeur de l'Alliance française.

Traduire sa présentation ne délivre qu'un pâle reflet de l'ouvrage d'Olga Portuondo Zúniga. Publié aux éditions José-Marti, à La Havane, ses 200 pages abondamment illustrées brossent l'épopée de ces Français, d'abord chassés de Saint-Domingue puis venus de métropole et qui ont profondément influencé jusqu'à nos jours la province de l'Oriente. Essentiellement Santiago où l'on compte déjà 900 Français en 1795 mais aussi Baracoa, Guantanamo, Matanzas...
Dans cette région somnolente, beaucoup se font commerçants, d'autres de précieux corsaires qui assurent le ravitaillement de l'ancienne capitale cubaine. Le gouverneur les accueille donc à bras ouverts. L'évêque, hostile à l'économie de plantation et au pouvoir civil, rêve quant à lui de les évincer du pays. Plus proches de leurs esclaves qu'ils affranchissent volontiers, les nouveaux arrivants sont aussi les symboles d'idées nouvelles : Liberté, Egalité, Fraternité.. Dangereux pour la couronne ibérique...
L'indépendance d'Haïti, le 1er janvier 1804, marque l'apogée de cet apport massif de population. En quelques mois, près de 20 000 de nos ressortissants arrivent à Santiago. Flanqués d'une main-d'œuvre aguerrie, ces Français participeront à la culture de la canne à sucre, introduiront celle du café mais aussi la vogue des cafés-concerts. Le plus fameux s'appellera Tivoli et le "quartier français" porte aussi ce nom. Classée au patrimoine mondial de l'Humanité, la société Caridad de Oriente
perpétue les danses de salon introduites dans l'île par les Français et réadaptées par leurs captifs qui importent aussi le vaudou. Quant à la mythique Banda municipale de Santiago, elle tient aujourd'hui à intégrer plusieurs morceaux de musique française à son répertoire. On visitera enfin, à la Grand piedra, la Isabelica, type parfait du cafetal français.
Ce flux migratoire ne s'est essouflé que dans les années 1860 et n'aura connu qu'une parenthèse lorsque Napoléon entra en guerre avec les Espagnols en 1808. Des milliers de Français non naturalisés furent alors expulsés. Mais ils reviendront à Cuba dès 1812 et surtout 1814, année où Joseph Bonaparte est expulsé du trône d'Espagne.

« Il n'est pas possible, assure l'auteur, d'oublier l'héritage cuturel mutliple que, pour la région orientale de Cuba, représente l'immigration de colons venus d'abord de Saint-Domingue et, postérieurement, de France et l'influence que cela représente aussi à l'inverse.

« Des milliers d'immigrants, avec des nuances cuturelles et raciales variées, arrivèrent au large de ces côtes et imposèrent leur présence sous diverses formes. Entre elles, l'extraordinaire épopée du défrichement de la terre dans les montagnes de la Sierra Maestra et sa mise en exploitation avec des milliers d'esclaves. Le fait est que les créoles firent valoir leur idiosyncrasie dans le nouveau contexte et, en général, l'influence du mode de vie français dans le quotidien de la ville de Santiago de Cuba. Ce processus, s'est aussi répercuté dans la propre nation européenne en vertu des étroites relations établies à la chaleur de l'activité commerciale et des relations ininterrompues.

« Ce sont des raisons plus que suffisantes. Nous introduire dans ce monde est la prétention majeure de ce livre qui nous rapproche du mode de vie santiaguero, toujours avec la trace française et haïtienne... »
 
L'indice du livre de Mme Portuondo se découpe comme suit : présentation, Sans ombre ou s'appuyer, l'immigration noire de Saint-Domingue dans la juridiction de Cuba, Santiago de Cuba les colons français et la promotion du café, Et le comble fut l'expulsion, Euducation à la française, Une confrérie vaudoue précoce à Santiago de Cuba, Un Antillais parcourt Cuba JB Rosemond de Beauvallon, Le paradis de Luisa Girard de Heredia, Un créole français et Cubain, La caféculture santiaguera et sa ruine durant la guerre des Dix ans, Avec le poing et la lettre de José Maria Heredia, Un colibri battit des ailes dans le Parnasse, Bibliographie.

No es posible olvidar la m
últiple herencia cultural que, para la región oriental de Cuba, representó la inmigración de colonos, procedentes primero de Saint-Domingue, y, posteriormente, desde Francia, y la influencia que esto tanbién representó a la inversa.

Miles de inmigrantes, con variados matices culturales y raciales, arribaron a lo largo de estas costas e impusieron su presencia en diversas formas. Entre ellas, la extraordinaria epopeya del desbrosamiento de la tierra en las montañas de la Sierra Maestra y su puesta enplotación con miles de esclavos ; el hecho de que los creoles hicieran valer su idiosincrasia en el nuevo contexto, y, en general, la influencia del modo de vida francés en la cotidianidad de la ciudad de Santiago de Cuba. Este proceso, también repercutió en la propia nación europea, en virtud de las estrechas relaciones establecidas al calor de la actividad comercial y de las ininterrumpidas relaciones.

Son razones más que suficientes. Adentrarnos en ese mundo es la mayor pretensión de este libro, que nos acerda al diario vivir santiaguero, siempre con la huella francesa y haitiana.




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