Par Laurent Quevilly-Mainberte
Le cyclone du jeudi 4 mai
Dans
mes souvenirs, nous étions dans notre maison, rue
Jules-Ferry.
Il devait être dans les 7h du soir. Nous avons vu soudain le
ciel
se teinter couleur ardoise, là bas, au-dessus de la
côte
béchère. Je revois des nuages noirs se
déplaçant à une vitesse folle. Et puis
soudain,
une tôle s'est abattue avec fracas devant notre
barrière. C'était une partie de la toiture d'un
barraquement voisin. Celui de la famille Lemercier je crois. Mon
père m'a entrainé à la cave, un abri
sûr,
mais tout était fini.
Les pompiers de Duclair ont posé des bâches sur
des
habitations et l'école d'Yainville. Mais c'est le pavillon
moderne de la famille Lefrançois qui, dans la plaine de
Yainville à Jumièges, a le plus souffert. Sa
toiture a
été soufflée. On racontait aussi le
lendemain que
les chênes avaient été
déracinés
autour de la chapelle en forêt. Pas un ne l'avait
endommagée. Ce qui, bein entendu, tenait du miracle...
Carnet
Naissances : Jean-Michel Jacob, 13 juin 1961 -
Décédé à Rouen le 28
janvier 1997.
Dany Jean-Pierre Devos, 27 jenvier 1961 -
Décédé le 26 mars 2019 à
Rouen.
883 habitants. La commune emploie épisodiquement MM.
Ferdinand Bocquet, dit Quéqué,
Pierre Gimond, dit Bijou, natif de
Bayonne, Hamel, dit Mazette,
Noé Resse...
ROUEN, 10 octobre. Deux
automobilistes en sont venus aux mains pour un banal incident sur la
route : un dépassement qui était
peut-être
irrégulier. Quelques minutes après la rixe, un
des deux
hommes est mort.
Deux employés de la centrale électrique de
Yainville
(Seine-Maritime) avaient déjeuné
séparément
dans des restaurants du Trait.
M. Robert Rousselet, 23 ans, roulait en Aronde. M. Charles
Maître, 59 ans, pilotait une Dauphine. Le second entreprit de
dépasser le premier dans une côte. Il
réussit sa
manoeuvre peu avant le sommet et se rabattit rapidement à
droite.
« Il m’a fait une queue de poisson »,
dit
aujourd’hui M. Rousselet. Il était encore furieux
de
l’incident quand, en descendant de voiture, la
première
personne qu’il rencontra dans la cour de l’usine
fut M.
Maître. Il l’apostropha violemment : « C’est vous qui
m’avez fait une queue de poisson tout à
l’heure ?...
» L’autre automobiliste
répondit vertement et,
quelques secondes plus tard, les deux hommes se battaient.
Plus jeune, M. Rousselet eut rapidement le dessus sur son adversaire
qu’il précipita à terre. Des ouvriers
occupés non loin de là intervinrent rapidement
pour
séparer les deux combattants.
Après cet échange de quelques coups de poing, il
semblait que l’incident était clos.
On s’adressa encore quelques injures puis les deux hommes
s’en allèrent reprendre leur tra- vail, chacun de
son
côté. M. Maître ne semblait pas se
ressentir des
coups qu’il avait reçus.
Et pourtant, quelques minutes plus tard, il s’affaissait dans
son
bureau, sous les yeux de ses collègues affolés.
Le
docteur Grand-Jacques de Duclair ne put que constater le
décès.
Les gendarmes du Trait furent immédiatement
prévenus et
le parquet de Rouen ordonna l’arrestation de M. Rousselet.
Celui-ci est actuellement incarcéré à
la prison de
Bonsecours.
Il se défend d’avoir frappé son
adversaire assez
fort pour l'avoir tué. Le rapport du médecin
légiste, le docteur Godeville, qui doit pratiquer
aujourd’hui l’autopsie, déterminera si
ce sont bien
les coups portés qui sont la cause du
décès de
l’automobiliste.
Le médecin
légiste dira ce soir si ce footballeur de 23 ans est un
meurtrier. Robert Rousselet a été
écroué
hier à la prison de Rouen. Il est inculpé de
coups et
blessures ayant entraîné la mort.
Sur la R.N. 14. un autre automobiliste. M. Charles Lemaître,
lui
arait fait une « queue de poisson ». Une violente
altercation les a opposés. Ils se sont battus.
M. Lemaître est mort quelques instants plus tard. Il avait 59
ans et il était peut-être cardiaque.
L’autopsie dira s'il a succombé à un
simple choc émotionnel ou aux coups de son adversaire.
— Je n’ai pas frappé fort, assure-t-il.
Je n’ai pas pu le tuer.
Tous ses amis du club de football d’Yainville affirment
qu’il est. incapable de la moindre brutalité.
— C'était de tous nos joueurs le plus
pondéré, déclare M. Combe, le
président du Club.
Tandis que ce fait-divers défraya la chronique, ce fut
l'arrivée de plusieurs familles pied-noires
L'accent normand s'est teinté de soleil. 18 familles, en majorité algéroises, totalisant 45 enfants, sont désormais installées à Yainville, esttentiellement dans la cité.
Novembre
1964 : Théophile Pourhomme, maire de
Yainville. Il le restera 10 ans. La même année,
Gérard Lebertois, de l'USY,
remporte le maillot des jeunes de Paris-Normandie.
Carnet
Philippe Didier
Michel Decaux, 11 mai 1964 - 9 février 2012, Lillebonne.
Gérard
Lacheray remporte le grand prix
du journal l'Équipe et l'USY le Kriter d'honneur offert par
l'équipe lors de la
plus grande classique amateurs de fin de saison.
993 habitants. Bernard Duparc prend la présidence de l'USY. Le clou de l'année, ce sont bien entendu les événements de mai-juin. On verra notamment une file interminable de voitures à la pompe des Bidaux. Pour son auto-école, mon père avait quant à lui eu la prudence de stocker des jerikans dans sa cave.
Laurent QUEVILLY.
Les années 70 :
