Par Laurent Quevilly-Mainberte

En mai 1940, l'offensive foudroyante des blindés allemands provoque la débâcle de l'armée française et l'exode des civils sur les routes. Au gouvernement Paul Reynaud succède un gouvernement Pétain, qui demande l'armistice dès le 17 juin 1940. C'est l'Occupation

Il n'y eut pas de communions solennelles en juin 40. Dans notre village, beaucoup sont partis avant l'arrivée des Allemands. C'est le cas de ma grand tante Marie Chéron, la tenancière du bac du Passage. De sa fille Hjoerdis et de son époux, Pierre Marcchi, qui eux, tiennent alors le café de l'Église. Le cas encore de Montagné, un voisin des Chéron à Claquevent, originaire de Pexiora, près de Carcassonne. Tous descendent donc en zone libre. A Pexiora où ils se lieront avec le futur maire de Yainville : Théophile Pourhomme...

Guy Cayron, le fils d'un ingénieur de la centrale, est bloqué à  Segré où il est scolarisé.  Lambert, le patron de la Havraise charge Raphaël Quevilly de le ramener. Il part en gazogène, drapeau blanc déployé, en compagnie de Mme Cayron, assise sur le capot pour guetter l'arrivée d'avions allemands. Au retour, tous les ponts ont été détruits... Pour traverser la Seine, le transbordeur les passe d'une rive à l'autre. Juste avant d'être anéanti. Mais Guy Cayron a retrouvé Duclair où résidait la famille

Le 26 juin, les patrons d'industries furent convoqués en préfecture pour fixer les modalités de la reprise d'activité. Au profit de l'Allemagne bien entendu.

De douze à vingt soldats surveilleront la centrale, assurent une permanence. Ils habiteront deux pavillons de cadres l'ancienne coopérative. Le café du Passage ferait une bonne infirmerie. Raphaël Quevilly prend le parti d'ouvrir l'établissement et de placer Andréa derrière le comptoir. Une batterie anti-aérienne est installé à proximité des logements réquisitionnés.


Le conseil municipal se retrouva le 20 juillet 40 sous la présidence de Dominique Piot, dit "fonctionnaire maire". Autour de la table, MM. Quevilly, Bidaux, Riaux, Colignon et Grain.
On se préoccupe de l'approvisionnement de la commune en viande par un boucher de Duclair, de l'aide aux indigents...

Fin juillet rentrent les habitants partis le plus loin sur les chemins de l'exode. Août 40. Daniel Dastillon devient ingénieur chimiste à la fac de Caen. C'est le fils d'un maître-savonnier de la SNCG.

L'affaire du sabotage


Fin août. Les fils téléphoniques sont coupés dans la plaine entre Yainville et le château du Taillis. Paulus, Herr Kommandierende general, est ainsi privé de centaines de communications au manoir des Zoaques. Sabotage ? La sanction tombe: "Que deux otages soient pris à Duclair et deux au Trait." Un avis à la population est adressé aux maires de Duclair, Yainville, Jumièges et Le Trait. On demande le concours des habitants pour rechercher les coupables. "C'est en observant ces règles que les otages pourront être relaxés."

Ainsi, MM Hardy et Horion, du Trait, MM Baron et Guérin, de Duclair, sont-ils enfermés dans une classe de l'école de Yainville. Des sentinelles allemandes montent la garde. On craint pour leur vie car, dans le pays de Caux, deux saboteurs de lignes téléphoniques ont été fusillés. Pour l'exemple...

Voici ce qu'en dit le Journal de Rouen du 31 août :


Duclair. — Appel à la population. De  nouveaux incidents se sont produits : coupage de fils téléphoniques et coups de feu en forêt la nuit, qui ont provoqué l'arrestation d'otages de Duclair et du Trait.
Il est très regrettable de voir que certains individuss se livrant à de tels actes sans se rendre compte des sanctions qu'ils peuvent entraîner, non seulement pour ceux qui sont pris comme otages, mais encore pour toutes nos populations d'ordinaire si calmes.
Des peines plus graves peuvent à nouveau être appliquées si de tels faits se renouvellent et la municipalité demande instamment aux auteurs de ces attentats de comprendre quelles suites amèneront leurs actes inqualifiables envers l'armée d'occupation.
Elle demande aussi à toutes les personnes qui seraient en mesure d'orienter ou de faciliter la recherche des coupables de porter à la connaissance de la mairie ou de la Kommandantur, tous faits et renseignements qui pourraient permettre de toucher les auteurs de ces faits.

Avis. La police allemande signale qu'au cours de ses patrouilles de nuit, elle rencontre encore des fenêtres éclairées.
A partir de ce jour, tous les occupants des maisons où les prescriptions n'auront pas été rigoureusement observées, seront signalées chaque matin et se verront dresser contravention.
En cas de récidive, des peines plus sévères seront appliquées.

A l'école d'Yainville, la petite-fills de M. Hardy, adjoint du Trait gardé en ôtage, vient lui apporter du ravitaillement et des médicaments. On craint pour leur vie car des cas similaires ont donné lieu à des exécutions. Finalement, les quatre otages seront libérés en octobre. On n'a pas retrouvé les coupables. On dit même que ce furent les Allemands qui coupèrent ces fils en maœuvrant un camion dans la cour des Zoaques. Paulus aurait consenti au remboursement des amendes acceptées par les conseils municipaux.

Le 3 septembre, ce fut la rentrée scolaire. Le lendemain, en mairie, Jean Lévêque avait retrouvé son fauteuil de maire et Dominique Piot, le "fonctionnaire maire" de la dernière séance est absent. Celui-ci ne siègera plus jamais. Son frère Georges prendra sa place en mai 45 sous l'administration Passerel. Contrairement à d'autres municipalités on ne trouve aucune allégeance à Pétain dans les délibérations.

Le 8 novembre, Raphaël Quevilly, André Bidaux et Louis Colignon formèrent la commission du prisonnier de guerre. Ils se chargèrent d'adresser un colis de Noël à chacun d'entre eux. Ils sont 15. La dépense fut prise sur la subvention allouée à la société de sport.

Quand vint le 11 novembre 1940, on s'interrogea. Faut-il fleurir le monument aux morts? Finalement, Jean Lévêque chargea Raphaël Quevilly et le père Herment de déposer la gerbe traditionnelle. La fille de M. Herment était l'épouse d'un fils Colignon.

 A Duclair où il habite, 
Lambert, directeur de SHEE, dénoncera aux Allemands ceux qui déposeront la gerbe tandis que Pétain, héros de la Grande-Guerre mettra en veilleuse cette commémoration.

Le chemin de Jumièges au Trait ayant été démoli par des entrepreneurs, on souhaita que ceux-ci le remettent en état. Mme Piart, en remplacement de son époux, fut chargée du ravitaillement général. On acheta 7000F à des fins scolaires un terrain loué à la veuve Levreux.

14 décembre 1940, le percepteur est contraint d'engager des poursuites contre ceux qui ont refusé de payer l'amende aux autorités allemandes suite au sabotage des lignes téléphoniques. Mais pour la petite histoire, certaines prétendent que ce sont les Allemands qui, par accident, avaient renversé les poteaux téléphoniques. Ils auraient dédommagé les muncipalité...
Le conseil municipal d'Yainville est alors composé de Lévêque, Riaux, Le Corre, Colignon, Quevilly, Blaise (prisonnier), Piot, Brunet, Bidaux et Grain.


Pendant les quatre années d'Occupation, alimentée en charbon par les mines du Nord et du Centre, la centrale va développer une puissance de 8.000 kw.


1941: première bombe

9 janvier 1941. Le conseil décide de remettre en état de viabilité le chemin rural allant du Trait à Jumièges et de le faire entretenir.

25 janvier : mésalliance à Saint-Paul chez les Burgos. La femme dénonce la mari à la gendarmerie comme détenteur d'une carabine 5 mm. Ils livrent Marcel à la Kommandantur. Qui le dirige sur Rouen.

Curé de Sainte-Marguerite, l'abbé René Harry figure parmi les mille premiers adhérents des Amis du Maréchalavec Marius Dumont, commerçant à Jumièges.
La liste s'allonge en février avec Henri Gallay, ourvier à Duclair, Mme Dejuste, Duclair... On arrête à Rouen Jacqueline Vincent, 18 ans, SDF originaire de Duclair. A son actif : le vol d'argent chez Mme Vallois, de Duclair, idem ainsi que divers objets chez Mlle Bignon, de Barentin. Elle a écrit aussi une lettre de menace à un très proche parent de Duclair. On lui reproche aussi le recel de tickets d'alimentation trouvés dans la rue.
Ingénieur à Duclair, Marcel Maurisson rejoint les Amis du Maréchal.
Le mois de février fut très froid. Le 20 avril, sur la place du marché, à Duclair, les Allemands fêtent les 52 ans d'Hitler Il faut se découvrir sur l'hymne nazi.

Peu après, Paulus va quitter Yainville pour Berlin et y préparer l'offensive prévue en juin en URSS. En attendant, Roger Quevilly, chauffeur au chantier, rejoint les Amis du Maréchal, suivi de Robert Duval, conseille municipal de Duclair, Raymond Lecomte, boucher à Sainte-Marguerite, Georges Lemarchand, cultivateur à Epinay...

Des agriculteurs sont jugés en flagrand délit à Saint-Paër ou encore Duclair  pour la vente clandestine de beurre. Du coup, nombre de clients de détaillants n'obtenaient plus la ration correspondant à leurs tickets. C'est que nos paysans écoulaient auprès de ravitailleurs clandestins leur beurre par paquets de 100 kg.

En juin eut lieu la communion d'Odile Colignon . Andréa lui offrit un chapelet.

6 juillet 1941, vers 9h35, un premier bombardement prive la rive gauche de courant. Le cable est coupé ainsi que celui du téléphone. Bris de tuiles et de verreries.
On connaîtra ainsi plusieurs alertes durant la guerre. Le personnel se réfugie alors dans les abris dont la construction est ordonnée par les Allemands dans la falaise. Le matériel continue de fonctionner pendant ce temps, la turbopompe alimentaire est mise en service par mesure de sécurité. Les chantiers du Trait sont également la cible de ces attaques.


Les tôles ayant servi aux abris lors de l'invasion allemande sont revenues. André Bidaux est chargé de distribuer le pétrole dans la commune. Le garde-champêtre effectue des rondes de nuit pour surveiller cultures et jardins.

11 juillet, 11h40, nouvelle attaque aérienne. Un mort au Trait.

12 et 31 juillet, nouveaux raids aériens touchant notamment les chantiers navals.
Le Journal du Trait n'en pipe mot. Bientôt, il aura le bon goût de se taire définitivement.

Entre temps, le 25 juillet, le conseil municipal d'Yainville décide d'organiser des rondes de nuit pour faire la chasse aux voleurs dans les potagers. Un autre ennemi est à combattre dans la catégorie des envahisseurs : les doryphores.

22 août. Encore un bombardement des chantiers. Le travail est interrompu pour une durée indéterminée.

Francette Montagné annonce la naissance de son frère Jean le 18 septembre 41. Francette !

Voici comment la presse communiste parlera de Maurice Lefebvre :
Il était né à Duclair le 24 mai 1907. Très bon ouvrier chaudronnier, il n'avait que de nombreuses sympathies. Sa conscience et sa droiture professionnelles avait dépassé le cadre local. Elu secrétaire du syndicat de la S. N. C. G. de Yainville, où il avait su gagner non seulement l’estime de ses camarades, mais aussi celle de ses chefs, qui admiraient ses qualités de justice et son grand courage.

Il fut egalement un bon militant communiste, et aussi un bon patriote qui, dès l’invasion, lutta contre l’occupant nazi.
Et le 22 octobre 1941, à 6 heures du matin, Maurice Lefebvre était arrêté par le gendarme Wibbon.
Déporté à Compiègne, il est ensuite transféré au camp sinistre d’Auschwitz. Notre camarade y mourra quelque temps après, des suites des mauvais traitements que lui firent subir les nazis.
Quant au gendarme Wivvon qui était venu seul pour l'arrêter, il est maintenant brigadier-secrétaire à Elbeuf.
Ce gendarme qui, sous l’occupation, fut un zélé serviteur des boches, qui envoya à la mort des patriotes, se prétend maintenant résistant. Mais rien ne peut effacer son attitude indigne, aussi la population unanime de Duclair exige que Wibbon soit traité comme il le mérite.

24 novembre, 20h, M. Petit l'huissier de Duclair descend la côte Béchère à vélo quand il est renversé par une voiture. Un quart d'heure plus tard, il est relevé par M. Deconihout, chauffeur aux chantiers et Jean Huré, cultivateur. On le dirige sur Rouen.

Le 11 décembre marque l'entrée en guerre du USA.


1942

Janvier 1942. La commune achète 1000 stères de bois à 91F la stère pour les nombreux Yainvillais qui ont froid. Le thermomètre descend à moins vingt.


25 mars 1942, 17h05, nouvelle attaque aérienne. 14 morts, 20 blessés aux chantiers du Trait.
Le Journal de Rouen, dont seul le titre rappelle qu'il fait appel à des journalistes, restera très discret sur l'événement : "Vous êtes priés d'assister aux obsèques de MM Bourgeois, Beuvin Jules, Binard Baptiste, Candela, Dufils Henri, Guillo Jean, Héribel Jean, Isaert Henri, Mme Lepelletier, MM Leveil, Le Haouang Henri, Mahé Jean-Pierre, Semeux, Setein décédés accidentellement le 25 mars 1942 qui seront célébrées à l'église Saint-Nicolas du Trait, aujourdhui samedi, à 11 heures. De la part des familles, des Ateliers et Chantiers de la Seine Maritime et de la municipalité du Trait."

Avril 1942 : Les maires et les curés de la région de Duclair reçoivent des tracts par la poste. Certains les remettent à la gendarmerie. Ces tracts intitulés « Paysans de France » s'adressent beaucoup plus aux cultivateurs qu'au clergé :
Amis paysans, il faut battre Hitler si vous ne voulez pas que vos terres vous soient arrachées pour être données à des Allemands. Et pour battre ce criminel au plus vite, il ne faut pas lui livrer les récoltes françaises. Paysans, défendez-vous et haut les fourches, etc....
Le 2, l'usine « Standart Française des Pétroles» au Trait reçoit toute la cargaison de bombes d'un avion. Le bâtiment des chaudières, la centrale électrique et le laboratoire sont gravement touchés.
Encore des voleurs de savons. Lucien Lechalupé de Barentin,  Elie Leroy de Varengeville et René Luce de Sainte-Marguerite. Ils sont écroués.

Les nouvelles de Paris se font rares. Les Quevilly apprennent la communion de Jacques Mainberte.


19 août. Tentative de débarquement britannique à Dieppe qui fera une vingtaine de morts. Alertes toute la journée.

24 août: un bombardement fait 11 morts au Trait. Là encore, le quotidien régional préfère glorifier les victoires de l'armée allemande sur le front russe. Il faut fouiller les avis d'obsèques pour dénicher les victimes : Marcel Avenel, 21 ans,
originaire de Carville-la-Folletière, Raymond Avenel, Bernard Dubuc, Albert Fercocq, Gaston Lefebvre, Gaston Loger, Dominique Renaux, Gaston Tassery, Georges Thierry, Karel Vlc, Emile Wybouw.

Octobre. Maurice Baron, 22 ans, travaille à savonnerie et habite au Vaurouy.  Les gendarmes découvrent chez lui du matériel servant à la fabrication chaussures, de draps, de toiles de cuir. Mais aussi des articles de bureau, de bonneterie. La femme ignore tout. Le mari avoue. Il a volé toutc cela chez Paul Beillard fils, négociant à Rouen. Beillard viendra constater la chose. Le vol avait été commis alors que le couple logeait à l'usine Beillard. Baron est encore trempé dans une affaire d'abattage clandestin ainsi que Fernand lefaucheur et Robert Avenel, tous deux de Saint-Paër. En tout, 17 PV sont dressés par les gendarmes, notamment contre des agriculteurs de la région..

Le 10 octobre, les Quevilly accueillent à Yainville leur premier enfant : Jean-Claude. Ils vont bientôt le présenter à Saint-Paër. Avec une pellicule que lui donne Maurice, le bouilleur de cru voisin d'Henri Quevilly, Raphaël photographie son père entouré de ses amis.


Au centre de la photo est Monsieur Fiot, le bouilleur de cru, qui connut une fin tragique à Jumièges. la femme qui tient un agneau s'appelle Blanche.

Cette naissance permet à Raphaël Quevilly d'obtrenir 600 m2 de jardins ouvriers au Grand-Marais. Fin novembre, le sieur Menoucoutin, marchand de meubles à Duclair, est emprisonné pour hausses de prix illicites.




1943

Janvier. le général Paulus, ancien "Yainvillais", est battu à Stalingrad. Ce même mois, une perquisition chez René Delarue, boucher sur la place du Marché à Duclair, révèle l'abattage clandestin de 37 veaux depuis août. Il avait alors cessé de travailler aux chantiers du Trait et s'était mis de mêche avec Frédéric Kaufmann, débitant. Kaufmann achetait des bêtes le mardi matin au marché, les abattait dans une maison isolée de la route de Rouen appartenant à Marcel Moulin. 
Les peaux étaient jetées dans la Seine. Delarue revendait alors la viande sans ticket à des ouvriers de Rouen et de Duclair.
Il fut découvert chez Delarue nombre d'objets volés : du charbon dans un garage de l'Anerie, deux bicyclettes et une valise bien agarnie appartenant à Perrin, de Berville, un colis de couleurs de l'usine Mustad... Les vélos furent revendus à un ouvrier agricole de Varengeville,  Georges Letalleur.  Tous écoperont des peines allant de 4 à 18 mois de prison et force amendes...

Février 1943: un jardin est cultivé par les écoliers sur le stade de Yainville pour améliorer l'ordinaire de la cantine. L'hiver est dominé par les problèmes de ravitaillement . Baron et Lefaucheur, pincés pour abattage clandestins sont internés.


Le 21 mars, les Quevilly se promènent en amont de la cale du bac et Raphaël réalise une série de photos.

19 avril, bombardements matinaux. La centrale d'Yainville est visée.

Juin 1943. Un pétrolier quitte Le Trait pour Rouen. Le capitaine, craignant une attaque aérienne, fonce. Dans la boucle du Mesnil, le navire prend une gîte inquiétante. Mais il arrivera à bon port.

11 juillet 1943 : premier bombardement de Duclair. Il touche l'usine Mustad.

12 juillet, le scadron 88 de la RAF composé d'orfèvres des vols à basse altitude, bombarde les centrales électriques du Grand-Quevilly et de Yainville.

27 juillet : 500 cartes de rationnement sont dérobées par la résistance à la mairie de Berville.

29 et 30 juillet.  La centrale électrique et ses alentours sont bombardés. Bilan: avec des dégâts à la toiture et aux verrières, le poste et la ligne de 90 kw ainsi que le système de filtrage d'eau sont touchés. L'appontement est également ébranlé. Complètement hors d'usage est la fabrique de briques en mêchefer. Mais surtout un agent est tué. On évacue le personnel des habitations situées derrière l'usine. La savonnerie est en partie détruite.

Au cours de l'été 43, Rémi Constans et Thérèse Mainberte vienrdont de Saint-Mandé à Yainville.

Fils du gardien des Zoaques, François Charles est le responsable du groupe FFI de la centale avec Jules Macchi, Georges Boileau, Jean-Marie Save, Jules Delaune et quelques autres. Leur principale activité : récupérer les pilotes de la RAF tombés dans le secteur, saboter le matériel allemand. Ils vont distribuer des tracts, renseigner sur les mouvements de troupes, les travaux de bases VI et V2.

Le journal clandestin L'Espoir du jeune patriote normand rendra compte du 14 Juillet à Duclair :

"Sous l'impulsion de quelques jeunes patriotes, 700 personnes défilent par groupes de 4. Le groupe de 4 dépose une gerbe au monument aux morts. Un collaborateur, membre de la LVF, tente d'alerter la police. Il est aussitôt entouré et conspué par la foule qui le rend ainsi inoffensif et ridicule. Les patriotes de Duclair n'ouvieront pas ce traître."

Francis Aubert avait gardé le souvenir du directeur de la centrale d'Yainville dénonçant un dépôt de gerbe au monument. Est-ce la même anecdote ?

4 août. Bombardements. 150 impacts dispersés sur plusieurs kilomètres. Une mère tuée, son fils blessé. Les chantiers du Trait subissent d'importants dommages. On évalue à deux ans les réparations.  Les navires sur cale sont hors service. Quand ils ne sont pas sabotés par Hugues Pacaud et ses amis résistants.

11 septembre. Nouveaux bombardements. Quatre femmes tuées au Trait. Le 16 septembre, nouveaux raids aériens.

Alors que l'on vient d'apprendre la libération de la Corse par les forces françaises venues d'Algérie, Joséphine Chéron, épouse Quevilly, meurt à Saint-Paër le 24 octobre. Ma grand-mère se plaignait du côté droit depuis longtemps. Emportée à 69 ans, elle avait 9 enfants...

Début novembre. Un camion de l'entreprise Normandie-France rate un virage au hameau du Bosc, au Mesnil. Roger Baudry, de Sainte-Marguerite était au volant. Quant aux passagers, l'un meurt dans le choc, trois autres sont blessés. La victime est André Mouquet, de Canteleu.

29 novembre 1943. Soixante Alsaciens arrivent au  Trait, enrôlés de force dans la Wehrmacht. Ils sont venus de Strasbourg en camion. Lucien Schmitt est affecté à la DCA de Yainville et il va travailler pour les résistants. Roger Sustranck se rend souvent à la centrale de Yainville pour recharger des accumulateurs. C'est là qu'il rencontre François Charles. Il va lui procurer des notes de services, des imprimés vierges, des tampons allemands qui serviront de laisser-passer.

1944

Le 8 février, à 19 h. 35, deux avions mitraillent le bac de Duclair au moment où il allait quitter la rive gauche.

31 mars 1944. Les Allemands réquisitionnent tous les postes TSF. 27 à Yainville qui, comme tous ceux du canton, seront stockés à la mairie de Duclair et disparaitront sous les bombes de la Libération. Mon père racontait qu'il fut un jour réquisitionné pour réparer la voiture Hochkiss du général Paulus, au manoir des Zoaques. Ce qui lui valut la clémence des Allemands qui avaient repéré son poste à galène dont l'antenne scintillait dans le poirier de la maison. Je ne puis dater cette anecdote.


Le 16 mai, Raphaël Quevilly, président de la commission des prisonniers de guerre, fait porter une subvention de 1.000 F sur chaque livret.

21 mai 1944: la Flack de Yainville abat le spitfire de John Carpenter. Le pilote est sauvé grâce à l'intervention des résistants de Duclair.

John Carpenter, pilote de la Royal Air Force, dont l’avion était tombé au sol, avait eu la jambe brisée. Des résistants avaient récupéré le blessé et l’avaient emmené sous un chargement de foin. C’est là qu’intervient le grand-père de Nils Evensen, comme celui-ci le raconte aujourd’hui : « Berger Evensen, directeur de la clouterie de Duclair, surprenait les habitants en conduisant lui-même, régulièrement, des voiturées de foin. En fait, il donnait le change pour d’éventuelles actions de résistance. Récupérer un aviateur n’était pas une opération aisée car l’armée d’occupation, dans la région, était omniprésente. » Comment participer à des actions de résistance quand on avait chez soi, hébergés sur réquisition, un ou plusieurs militaires allemands ? En outre, en cas de découverte, l’aviateur britannique aurait été fait prisonnier de guerre, mais ses sauveteurs encouraient la mort. Le grand-père de Nils Evensen avait pris le risque...

John Carpenter a été transporté jusqu’à une petite maison, aujourd’hui disparue, proche de la gare de Duclair, où un médecin rouennais, le Dr Carpentier, était venu, de nuit, réduire sa fracture à la jambe. Le militaire britannique fut ensuite emmené, toujours dans le plus grand secret, jusqu’à un terrain d’atterrissage clandestin où un avion le récupéra.

Nils Evensen a décidé d’offrir au musée les papiers et photographies concernant l’activité de ces résistants, dépendant d’un réseau d’Yvetot. Son père, Sven Evensen, spécialiste de l’émission radio clandestine, depuis une chapelle dans la forêt, avait reçu le grade de sous-lieutenant. Parmi les documents en question, figure un courrier de reconnaissance envoyé par les services alliés d’Eisenhower.

6 juin 44. La nouvelle du débarquement crée la liesse. Les gens sages appellent à la prudence. La guerre n'est pas finie... Dès ce jour, les alertes vont succéder aux alertes.
Mais nous sommes en marche vers la Libération.

Laurent QUEVILLY.

Pour suivre : le Libération
Nota bene


Dominique et Georges Piot sont nés tous deux d'Amédée, du Trait, et de Stéphanie Vigreux, native de Sainte-Marguerite. En 1906, le père travaille dans les carrières de la veuve Cauvin.
Dominique est né en 1893 au Trait. Il sera deux fois marié. D'abord avec Louise Binard en 1921 puis avec Henriette Lefebvre en 1960. Je l'ai connu enfant, il n'était pas toujours facile et nous chassait de ses champs.
Georges est né en 1902 et s'est marié avec Louise Vérité qui lui donna trois filles, dont Edwige, localisée un temps dans les maisons Silvestre.

Sources


Journal de Rouen
, articles numérisés par Josiane et Jean-Yves Marchand avant la mise en ligne de la collection.
Rouen et sa région durant la guerre 39-45, G. Pailhès.
Journal de Pierre Abbat.
Histoire de la centrale de Yainville
Le canton de Duclair, Gilbert Fromager
Archives de Raphaël Quevilly
Registres des délibérations, recensement de la population de Yainville
Le Trait, cité nouvelle, Paul Bonmartel

Articles signalés par Yann Jouan,
essentiellement dans le Journal de Rouen et sur le site Retro-News.

Vos réactions


Momo : Pendant la guerre j'ai été témoin de la chute d'un avion abattu par la flack une nuit de pleine lune. Il a du se crasher sur la falaise du côté d'Heurteauville. J'ai vu descendre dans le lumières de la flack un parachute. J'étais au Mesnil chez ma grand-mère âgé de 6 ans. La maison a tellement tremblé que l'escalier s'est décroché. Avez-vous des infos sur ce sujet ?

AB : connaissez vous http://www.youtube.com/v/yAYFHB1aF1c Bombardement sur le Trait 4/8/1943

Paul Bonmartel. Pour répondre à cette question. Au total le Trait a subi 10 bombardements durant la guerre.  Au moment de la Libération du 18 au 30 août seulement des bombardements de nuit. Avant toujours de jour.

GUYOT : Je cherche des renseignements, ma grand mère, Germaine GUYOT (née Serloit en 1901) est décédée le 31 aout 1944. Elle était dans sa maison avec mon père GUYOT jean Claude né le 15 aout 1944 à Yville. Ses autres enfants (lesquels parmi les 4 garçons ?) lui ont demandés de venir se réfugier à l'extérieur dans une tranchée, elle n'a pas voulue et une bombe ou un obus a détruit la maison. Elle est morte mais mon père qui était dans une autre pièce n'a pas été touché. Auriez vous plus de renseignements que moi ? Où était cette maison, pourquoi ce tir le 31 ? Où était le père Maxime GUYOT, journalier (né en mai 1890) ? Je vous remercie de tout ce qui pourrait me renseigner sur l'histoire de ma famille.

Varnier L.: Je m'étonne qu'il ne soit pas fait référence des évènements de la ferme de la résistance à saint paer et des deux jeunes anglais tués près du calvaire .leurs noms figurent d'ailleurs sur le monument aux morts de la commune.

Richards : Ce n'est pas un témoignage que je vous apporte ,mais une demande de renseignements, la mairie de Duclair à subi un incendie, à quelle date svp.

Charle : Je suis a la rechercher de fait qui se serait passé a barneville sur seine et ces alentour durant cette période si quelqu'usn pourrait m'aider pour mes recherches, merci. 

Guy Cayron : J'ai bien connu M. Quevilly. C'est avec lui que j'ai appris à conduire ! et c'est aussi avec lui et ma mère qu'il est venu me chercher à Segré (j'étais dans un établissement scolaire depuis 1943) pour regrouper la famille à Duclair ; Nous avons traversé la Seine à Rouen avec le" Transbordeur", les ponts étant impraticables et ce fut le dernier passage car quelques heures aprés, les spitfires ont détruit cet étrange appareil. Pendant des années ensuite, M Quevilly m'a aidé, y compris au garage de la Centrale de Yainville ou ses talents de mécanicien hors pair étaient appréciés ainsi que sa gentillesse . Il possedait une caravane dans les années 53/54 qu'il m'a pretée pour une escapade d'une dizaine de jours en Bretagne . j'ai encore bien des souvenirs de cette époque 1940/1960 et trouve intéressant votre document. Merci

Monique Morlet : Je suis très interessée par ces différents témoignages , à la fin de la guerre j'avais 9 ans j'ai très peu de souvenirs de cette période. Mes parents venant de Rouen s'étaient installés à Maromme dans la famille, mon père faisait partie d'un réseau de résistants ou de FFI, je ne fais pas bien la différence. Le 31 août 1944 alors que, accompagnée de ma grand-mère pour fêter l'arrivée des Alliés, route de Dieppe, mon père, parti le matin avec d'autres FFI, a été tué sur les hauteurs de Rouen. Mort pour la France il est enterré au cimetière militaire de Maromme.

Alain Guyomard : Si je peux me permettre une petite réflexion au sujet d'une photo et d'un commentaire qui figure dans la rubrique guerre 39-45 dans le canton, comme quoi que le bac de Duclair avait sombré à cause d'une surcharge de matériels boches. En effet cela me semble peu probable, on ne voit aucun matériel de guerre sur le pont (voir photo de Jean Raymond Legallet dans photos de bacs pages 4), par contre on peut voir que le roof a été soufflé sûrement dû à une explosion. Et ce jour là, les boches étaient sur des charbons ardents, ils avaient en effet alignés toute la famille, ma grand-mère et les cousines de Bretagne étaient là dans la cour mises en joue par les boches en attendant que mon grand père “revienne de sont escapade” à la Fontaine où il avait été couler le bachot, lors de son retour et après de longs instants d’interrogatoire qui n'ont mené à rien, ils sont repartis non sans soupçon pour le bac et le bachot.

Colette R : Je suis la petite-fille de Eugène Hardy, maire du Trait, otage à Yainville où je me souviens avoir été avec ma grand-mère porter des provisions et des médicaments à grand-père. Au Trait j'ai connu de nombreux bombardements, entre autres, le jour où une bombe est tombée dans le bas du jardin, une devant l'église. A la Libération, mon père - rapatrié d'Allemagne comme mutilé de guerre - a traversé la Seine en barque, avec un drapeau blanc, pour que cesse le pilonnement des alliés depuis la rive gauche : il s'est adressé en anglais aux soldats alliés, inutilement : ils étaient canadiens !!! ; mais ils ne l'ont pas cru, pensant à un espion, et l'ont gardé prisonnier quelques jours. J'étais très jeune (10 ans à peine) et accompagnais mon père en promenant mes poupées dans un landeau, sans savoir que celui-ci contenait des denrées alimentaires pour les maquisards cachés dans la forêt, mais pour y aller, il fallait passer sous le poste de DCA allemand en se couchant au sol quand les obus partaient de la rive gauche en essayant d'atteindre ce poste de DCA. Mon jeune âge et la confiance que j'avais dans mon père me faisaient ignorer le danger....

Marty : très bon article de blog ! Les gendarmes de la brigade de Duclair, au nombre de 5 commandés par un Maréchal-des-Logis chef, ont également participé à la Résistance via le maquis local. Ce sont ces mêmes gendarmes français qui seront obligés, après le départ des Allemands, de tirer à vue sur les cadavres allemands passant devant Duclair dans le cours d'eau. Les cadavres passaient sans cesse à cause de la marée montante et descendante, les cadavres noyés et gonflés dans l'eau percés de balles devaient alors couler et ne plus rester en surface ... les récupérer et les enterrer était devenu chose peu commode ...

Alain Joubert : Bonsoir, je rentre de l'inhumation, cet après-midi, de Jean-Pierre Engelhard. Je me souviens qu'il avait, il y a une vingtaine d'années, fait une expo sur la résistance à Duclair. Il me semble qu'à cette occasion un texte avait été publié (peut-être dans une publication du CHS). Si je retrouve ce texte, je vous le communique, mais d'autres l'ont sans doute.

CLEMENT : Notre père Jean-Pierre Englehard est parti, il nous laisse en héritage des milliers de documents et d'archives. Rappelez-vous que son père était lieutenant FFI laissé pour mort à Mont-Cauvaire, il a été accessoirement maire de Duclair, pourquoi n'est il pas cité, cela fait tâche d'avoir eu un maire communiste ? (NDLR : ce maire est cité, nous lui consacrons une page : http://jumieges.free.fr/Duclair_Engelhardt.html )
Les renseignements et les archives sont formidables, la connaissance et la mémoire de notre père nous permet aujourd'hui de connaître la véritable histoire, par exemple la liste des personnes dites honorables, "donnant" leur voisin en les dénonçant mais également ceux qui ont été de vrais Résistants.  Parcourir les vraies archives .. un régal, les commentaires, les documents officiels, les attestations de vrais résistants ... du bonheur. Le jour de cette exposition, beaucoup d'anonymes ont pu s'exprimer et retourner dans l'anonymat mais, reconnus par les leurs, et grâce à certains, nous avons été des enfants de la Liberté.

Maurice Duclos : Pendant la guerre j'étais petit réfugié chez mes grands-parents au Mesnil-sous-Jumièges. Une nuit un avion a été abattu du côté de Jumièges ou Heurteauville par la Flak. C'était une nuit de pleine lune. L'avion a explosé en touchant le sol. La maison s'est mise à trembler. Les cadres se sont décrochés des murs, les horloges se sont mises à tinter. Le pot de chambre s'est mis à clapoter, l'escalier s'est décroché.
Mon grand-père nous a fait descendre en nous tenant par les bras et nous nous sommes réfugiés sous la table en disant des prières pour que la maison ne nous tombe pas sur la tête.
Par la fenêtre on pouvait voir descendre les parachutes des aviateurs éclairés par les phares de la Flak. Je ne trouve aucune trace de cet évènement pourriez-vous m'en dire plus. J'avais 5 ans à l'époque et je me demande si j'ai rêvé.

Martial Grain : Bonjour M Duclos. Je n'ai pas connu cette époque, mais mon pere si. Né en 1928, il se rappelle de cet avion abattu qui explosa dans la falaise, sur Barneville, face a la ferme ou il demeurait à Jumieges. Au matin une de mes tantes traversa (avec surement d'autres personnes), la Seine, et se souvenait de quatre aviateurs brûlés. Elle est decedée en 2009. Je lui avais demandé vers 2001 de me faire le recit de ce fait.

Duclos : Ma mère était Hélène Lefèbvre. Mon grand-père, Emile Lefèbvre habitait au Mesnil, juste derrière l'école sur la route du Conihout. Je ne me rappelle pas de la date. J'ai des flashs mais pas de chronologie. L'avion était-il anglais ? Je me souviens aussi des V1 qui passaient au dessus de la maison et l'un d'eux s'est détraqué et a chuté sur une maison de la route de Duclair.
Mon père nous avait mis à l'abri aprés la tentative de débarquement d'août 1942 à Dieppe.Il pensait que loin de la côte nous serions mieux. Il avait oublié Rouen et Le Havre. Les américains bombardaient les deux villes et nous étions sous leur trajectoire. Je souviens de l'incendie de Grand-Couronne. Du Mesnil, le ciel était rouge de flammes de ce côté. Grain est un nom qui me dit quelque chose.Etes vous de la famille de Bernard Lefèbvre de Jumièges ? A bientôt sur le net si vous pouvez éclairer ma lanterne.

Yolande D : Je suis à l'écoute de toutes informations sur ma famille paternelle et surtout sur le frère de mon papa, Paul LEBOURGEOIS qui a travaillé aux chantiers du Trait, s'est marié au Trait ou d'ailleurs il avait une chambre au "Clos Fleuri" si je me souviens ce qu'il me disait.
Mon père avait un frère qui regrettait toujours parti à la place d'une autre, ce frère se prénommait Pierre et par un extrait du livre de livre de Paul Bonmartel, j'ai pu découvrir que Pierre était parti pour la Relève en décembre 1942 et aurait été libéré mais décédé pendant son transfert vers la France, mon père n'a jamais su ce qu'était devenu son frère et même qu'il ne savait pas que son frère était porté disparu d'après le monument devant l'Eglise du Trait comme "victime civile des bombardements du Trait".
Je n'ai pas pu prendre contact avec les anciens compagnons de la "Relève" pour savoir où était décédé mon oncle et mon père est disparu subitement en juillet 2007 sans que je puisse lui donner les informations.
Donc, si vous pouviez retrouver des informations, je pourrais être soulagée mentalement pour la famille LEBOURGEOIS dont je n'ai plus apparement encore en vie, mon frère étant décédé à 37 ans d'un accident en Pukhet en Thaillande (il travailait chez COFLEXIP), je ne sais même pas quand et où sont décédés mes grands-parents LEBOURGEOIS/BOYERE, la seule chose que je me rends compte par mes recherches généalogiques est que je porte le nom de LEBOURGEOIS mais qu'en réalité, cela s'avère impossible d'un homme Albert Auguste LEBOURGEOIS soit né en 1851 et une femme née BOYERE Angéline Marie née en 1884 aient pu avoir des enfants en 1916 pour mon parrain, 1923 pour mon mère et vers 1925 pour oncle Pierre. Albert Auguste était à la guerre en 14/18 et avait déjà 65 ans à la naissance de l'ainé des enfants !!


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