L'assassinat d'Agnès Sorel
« Agnès
trempa encore ses lèvres dans ce mélange de
vif-argent et de fougère. Son ventre la torturait. La purge
s’annonçait
salutaire. Mais ce jour–là, une main lourde avait préparé la
potion... »
J’avais
noirci voici plusieurs années quelques pages sur les
derniers jours d’Agnès Sorel en mon pays. Et
voilà qu’en 2005, scoop d’une
équipe de scientifiques ! Leur diagnostic
est formel : la Dame de Beauté est morte
empoisonnée. Dose massive de
mercure. Aux historiens, conclut le Dr Charlier, de désigner
maintenant le
coupable.
Historien,
je ne le suis
point. Simplement un enfant de la presqu’île de
Jumièges, bercé de légendes et
piqué de curiosité. Alors, j’ai repris
ma copie. Pour suivre les pas de la
belle en terre normande, reconstituer son emploi du temps, brosser le
portrait
de la victime, convoquer les suspects. Dans le creux de la
main, j’ai
voulu surtout capturer l’image laissée par la
Belle dans le miroir de la Seine.
Cinq siècles séparent son lit de mort de mon
berceau. Mais seulement quelques
hectomètres. Enquête sur la mort de ma jolie
voisine.
Laurent QUEVILLY.
L'histoire
: