Toute sa vie, Maurice Duclos est resté hanté par cette nuit d'enfer vécue en mai 44. Toute sa vie, il s'est interrogé. Et voici la réponse...

 
« Pendant la guerre, je vivais chez mes grands-parents au Mesnil sous Jumièges. Une nuit de mai 1944, une explosion énorme a fait vaciller la maison. Cette explosion  était celle de l'avion de John Carpenter. Quelqu'un peut-il me dire où l'avion est tombé ? J'ai 84 ans et ce souvenir me poursuit depuis cette nuit de peur...

"Mon grand père Emile Lefebvre en train de ramasser ses fruits. Il avait un très beau verger avec beaucoup de variétés  de poires."

L'avion de John Carpenter ? Fondateur d'un musée sur la Seconde guerre au château du Taillis, Nicolas Navarro est perplexe : « Le 21 mai 1944, un bombardement cible la centrale électrique de Yainville. Il ne peut pas s'agir de l'avion de John Carpenter.  Endommagé par la DCA de la centrale. son Spitfire s'est posé sur le ventre dans la plaine de Yainville. Par contre, au même moment, avait lieu le bombardement de la centrale... Mais ce n'était pas la nuit, je crois, plutôt dans la journée. Ces détonations viennent peut-être de là...»

La réponse du "châtelain" du Taillis satisfait Maurice qui progresse ainsi dans sa recherche :

 «
J'avais 6 ans à l'époque et le souvenir de cette nuit terrible me hante. La maison normande à un étage s'est mise à trembler, l'escalier s'est décroché, le pot de chambre s'est mis à clapoter, les cadres se sont décrochés des murs, l'horloge s'est mise à sonner.
Mon grand-père, Emile Lefebvre, nous a fait descendre par l'escalier à moitié accroché au mur et nous nous sommes réfugiés sous la table en chêne de la cuisine.
Dehors il y avait un beau clair de lune. La Flak tirait sur les avions, on voyait les explosions et les phares balayaient les avions.
C'est peut être l'explosion de la centrale qui a provoqué ce souffle. Peut-être que les détails météorologiques que je donne peuvent permettre de situer l'événement. Merci pour votre aide.


Un petit réfugié au Mesnil pendant la guerre.
Maurice DUCLOS.
Janvier 2023

PS : J'avais un protecteur à l'école où les autres enfants me harcelaient car je n'était pas natif du Mesnil. C'était Maurice Duparc. »