Par
Laurent Quevilly-Mainberte
De toutes les communes de la région, Yainville est parmi celles dont le patrimoine bâti a connu les plus grands bouleversements. Mais elle conserve de beaux témoignages de son passé. Inventaire...
Rasé
de longue date le petit village de Claquevent et sa quinzaine de
constructions. Disparus les hameaux de la Carrière ou encore
du
Boel, la première cité EDF de la côte
Béchère. Au centre du village, nombre de maisons
anciennes ont été aussi gommées du
paysage, comme
ce fameux presbytère que nos devanciers avaient eu tant de
peine
à édifier. Que reste-t-il du Yainville d'hier ?
Encore de
bien belles choses...
Un plan de Yainville de 1684 nous montre une trentaine de constructions sur le site de l’actuel village de Yainville. Près de l’église est la ferme-manoir avec plusieurs bâtiments. Une croix s’élève dans le cimetière. A l’emplacement de l’actuel café, un autre cimetière dit aux Anglais.
La rue Jules-Ferry s’appelle alors sente aux Gendarmes.
Sur la route allant du bas de la côte Béchère au passage d’eau, on compte encore sept habitations qui forment le village de Claquevent.

Ancien café Reniéville, en bas de la Côté béchère.
Yainville comptait encore de nombreuses chaumières du XVIIe aujourd’hui disparues. Dans les années 60, au bout de la sente aux Gendarmes était la ferme Piot, rasée dans les années 70. Dans la plaine de Duclair se voyait « la maison brûlée ». Au carrefour du bas de la côte Béchère s'élevait le café Reniéville. Toujours dans les années 60, on opposait le Yainville du haut au Yainville du bas. L'ancien village et la nouvelle cité EDF. Cela se traduisait parfois par des affrontements sur la cour de récré...
Les logements EDF

La Société havraise d'énergie électrique édifia une première cité en 1930 dans la côte Béchère. Elle comprenait 18 logements pour les cadres de l’usine. Pour le personnel d’exploitation : trois bâtiments de sept logements chacun qui ne seront pas reconstruits après les bombardements du 30 juillet 1943. En 1931 est également édifié une coopérative. Actionnaire dans la Société d’habitation à bon marché, la SHEE logeait aussi ses ouvriers à la cité de la Bucaille, au Trait.
Après guerre, EDF lance un ensemble de quelque 130 logements en direction de Jumièges. C’est la cité des Clairs Logis.
La première tranche va de 1948 à 1950 et concerne 49 logements. Trois pour les cadres rue d’Arsonval, deux rue Ampère. Pour le personnel : 24 logements rue du Général-Leclerc, 11 rue James-Watt, un rue Paul-Jamet, un dernier rue André-Blondel. Là, un centre social fut également construit. On y trouve alors neuf chambres meublées, un réfectoire et ses cuisines, le logement du gardien.
La seconde tranche va de 1950 à 1958. Les six premières années, 66 garages en bande sont construits rue Blondel. Dans le même temps, la cité s’agrandit :
1951 : l’ancienne coopérative de la côte Béchère accueille dix logements.
1953 : rue James-Watt, cinq pavillons préfabriqués de type Schroth sont rétrocédés à la centrale par la direction de l’Equipement d’EDF.
1954 : construction de quatre pavillons à toit en terrasse appelés les Maisons d’or sont construits rue François-Arago.
1956 : la société HLM engage 36 logements rues Jamet, Edison et Curie tandis que 10 logements sont réservés rue Foch, au Trait. Six logements rue Arago.
1958 : trois pavillons de cadre rue d’Arsonval dont le F8 du directeur, deux pavillons rue du Général-Leclerc.
En 1962 arrivent les rapatriés d’Algérie. Ils sont d’abord logés dans l’ancienne coopérative de la côte Béchère avant d’investir la cité.
En 1976, la société HLM édifie 28 logements dont 25 pour EDF aux Portes Mainberte.
1988 : un nouveau local de formation est implanté dans la cité.
Une église du XIe ne court pas les rues. Et dire qu'elle a failli être rasée au début du XIXe. Il aura fallu l'entêtement des habitants, contre l'avis même de leur maire, pour la sauver. | Inauguré
en 1921, le monument aux morts est dû aux ciseaux de Maurice
Ringot. Deux chapelles funéraires dominent le
cimetière,
celles des famille Boulanger et Silvestre. Cette dernière
fut
deux fois profanée. |
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Le manoir de l'église, ancienne possession de l'abbaye. Il a été totalement remanié au XIXe sur la base de ses anciennes caves du XIVe siècle. | Le puits du manoir. | |
Le manoir d'Yainville conserve
quelques-unes de ses dépendances... |
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Le manoir des Zoaques est le lieu le plus secret d'Yainville. Combien d'entre vous y ont mis les pieds ? Ce fut la demeure de Sacha Guitry. Avant lui, le peintre Maurice Ray vécut sur ces terres appartenant un temps au père de Maurice Leblanc. Martin du Gard y a écrit ses premières œuvres. | ||
Après des classes empiriques chez les maires d'Yainville, la première école, rue Pasteur, demeure du capitaine Chéron. | Boîte à lettres en fonte de fabrication Dejoie, années 50 (Rue de la République) | |
La seconde mairie-école, rue de la République. Une petite chaumière dite maison Rachel formait jadis l'aile droite. | Pompe à eau publique rappellant la présence de Pont-à-Mousson à Yainville, début XXe. | |
Chaumières, rue de la République, édifiée sur l'ancien fossé Saint-Philibert. Celle de droite fut la demeure des épiciers Greux. | ||
Des deux bistrots du bourg, un seul a survécu. On en comptait jadis près du bac, au bas de la côte Béchère, près de la gare, route de Duclair, rue de l'Essart... | ||
Maison en saillie, rue de la République. Du temps de Mme Convert, il y poussait des coings. | Maison Silvestre, rue de la République. Ces quatre logements ouvriers furent légués à la commune par la veuve d'Emile Silvestre, carrier et maire d'Yainville. | |
Maison "Beyer", près de la salle des fêtes. Ancien presbutère, c'est la maison la plus ancienne du pâté compris entre les rues Jules-Ferry, Pasteur et de la République. | Situé à un croisement, le calvaire s'est substitué à la croix dressée jadis au centre du cimetière. | |
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Dernières maisons traditionelles, rue Pasteur, près de l'ancienne épicerie.. | ||
Bâtiment agricole, près la sente aux Amoureux. | Maison "Baronchelli" | |
Ferme "Quevilly", rue de l'Essart. | Ancien corps de ferme, rue de l'Essart. | |
Toujours rue de l'Essart... | Les ruines du Clos-Cantel, derniers vestiges d'une ferme importante sur le chemin de la forêt. | |
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Maison à colombages, rue Calmette. | Ancienne gare. Le tronçon Duclair-Caudebec fut inauguré en 1882. | |
Le patrimoine industriel de Claquevent avec l'ancienne Havaise qui seule a survécu, la savonnerie, l'huilerie... | ||
La cité des Clairs-Logis fut édifiée en deux tranches (lire plus bas). | La salle des fêtes, édifiée dans les années 50 par EDF. |
Un plan de Yainville de 1684 nous montre une trentaine de constructions sur le site de l’actuel village de Yainville. Près de l’église est la ferme-manoir avec plusieurs bâtiments. Une croix s’élève dans le cimetière. A l’emplacement de l’actuel café, un autre cimetière dit aux Anglais.
La rue Jules-Ferry s’appelle alors sente aux Gendarmes.
Sur la route allant du bas de la côte Béchère au passage d’eau, on compte encore sept habitations qui forment le village de Claquevent.

Ancien café Reniéville, en bas de la Côté béchère.
Yainville comptait encore de nombreuses chaumières du XVIIe aujourd’hui disparues. Dans les années 60, au bout de la sente aux Gendarmes était la ferme Piot, rasée dans les années 70. Dans la plaine de Duclair se voyait « la maison brûlée ». Au carrefour du bas de la côte Béchère s'élevait le café Reniéville. Toujours dans les années 60, on opposait le Yainville du haut au Yainville du bas. L'ancien village et la nouvelle cité EDF. Cela se traduisait parfois par des affrontements sur la cour de récré...
Les logements EDF

La Société havraise d'énergie électrique édifia une première cité en 1930 dans la côte Béchère. Elle comprenait 18 logements pour les cadres de l’usine. Pour le personnel d’exploitation : trois bâtiments de sept logements chacun qui ne seront pas reconstruits après les bombardements du 30 juillet 1943. En 1931 est également édifié une coopérative. Actionnaire dans la Société d’habitation à bon marché, la SHEE logeait aussi ses ouvriers à la cité de la Bucaille, au Trait.
Après guerre, EDF lance un ensemble de quelque 130 logements en direction de Jumièges. C’est la cité des Clairs Logis.
La première tranche va de 1948 à 1950 et concerne 49 logements. Trois pour les cadres rue d’Arsonval, deux rue Ampère. Pour le personnel : 24 logements rue du Général-Leclerc, 11 rue James-Watt, un rue Paul-Jamet, un dernier rue André-Blondel. Là, un centre social fut également construit. On y trouve alors neuf chambres meublées, un réfectoire et ses cuisines, le logement du gardien.
La seconde tranche va de 1950 à 1958. Les six premières années, 66 garages en bande sont construits rue Blondel. Dans le même temps, la cité s’agrandit :
1951 : l’ancienne coopérative de la côte Béchère accueille dix logements.
1953 : rue James-Watt, cinq pavillons préfabriqués de type Schroth sont rétrocédés à la centrale par la direction de l’Equipement d’EDF.
1954 : construction de quatre pavillons à toit en terrasse appelés les Maisons d’or sont construits rue François-Arago.
1956 : la société HLM engage 36 logements rues Jamet, Edison et Curie tandis que 10 logements sont réservés rue Foch, au Trait. Six logements rue Arago.
1958 : trois pavillons de cadre rue d’Arsonval dont le F8 du directeur, deux pavillons rue du Général-Leclerc.
En 1962 arrivent les rapatriés d’Algérie. Ils sont d’abord logés dans l’ancienne coopérative de la côte Béchère avant d’investir la cité.
En 1976, la société HLM édifie 28 logements dont 25 pour EDF aux Portes Mainberte.
1988 : un nouveau local de formation est implanté dans la cité.
Laurent
QUEVILLY.