La descendance noble de Richard Vastey

Pierre Vastey, l'auteur des premières lettres qui ont servi à écrire Le baron de Vastey, avait un frère aîné prénommé Richard. Celui-ci a toujours des descendants à Jumièges. Mais il en compte aussi dans l'artistocratie...

Richard, le frère du père Vastey, est né à Jumièges en 1708.  Le 30 octobre 1732, il épouse Marie Decaen de trois ans son aînée. Richard a tenu à célébrer ses noces le même jour que sa sœur Catherine. Dans l'église Saint-Valentin, celle-ci convole pour sa part avec Jean Chérel. Hélas, celui-ci ne tardera pas à dormir au cimetière. Mais Catherine fera un remariage heureux en épousant le chirurgien de Jumièges, Jean Beyrries et fonda ainsi une dynastie de praticiens.

1ère génération

Tout commence mal pour Richard Vastey et Marie Decaen. Leur premier enfant, prénommé Valentin comme nombre de Jumiégeois, ne vécut que trois jours. C'était en 1733. Il ont ensuite Pierre Valentin Richard, en 1734. Et lui, il sera viable. Mais en 1737, le couple perd cette fois des jumeaux, Pierre et Richard. Enfin, en 1738 naît Louis Philibert Denis. Qui s'accroche à la vie...
Marie Decaen est morte en 1759. Veuf, la cinquantaine, Richard se ramaria l'année suivante avec Marie-Anne Boulan dont il eut une fille, Marie-Anne-Victoire, en 1762. La mère avait dépassé la quarantaine depuis belle lurette quand elle accoucha... Dans les premiers chapitres du Baron de Vastey, on voit Richard s'insurger contre la misère aux côtés de son frère. Ce fut une figure qui compta dans la famille. Quand il se remarie, les enfants de son premier lit ont déjà bien grandi. Voyons donc ce qu'ils deviennent...

2e génération

1) Louis-Philibert-Denis, le benjamin, est le pemier à se marier. Il épouse Marie-Madeleine Ouin en 1761. Il a 23 ans. Un enfant naît la même année : Richard-Valentin. Puis vient Pierre-Louis l'année suivante. Ce dernier est à l'origine des Vatey qui vivent toujours à Jumièges. Mais pour l'heure, le mariage de Louis-Philibert est de courte durée. Après avoir accouché de ses fils, Marie-Madeleine Ouin meurt le 11 avril 1763. Un jugement de tutelle des enfants est prononcé le 26. Il serait intéressant de le consulter sous la cote 199 BP 21. Dans les actes, Louis-Philibert-Denis est simplement appelé Louis Vastey. Est-ce le même Louis Vasteyque celui qui alla rejoindre, en 1791, son cousin, colon de Saint-Domingue ? Je n'ai pas encore percé le mystère.

2) Pierre-Valentin-Richard, second fils de Richard Vastey, a quant à lui quitté Jumièges. Et l'on ne sait quel vent l'a poussé jusqu'à Falaise. Car c'est là, en 1771, qu'il se marie à 37 ans avec Marie-Anne-Victoire Regnault. C'est aussi à Falaise que voient le jour tous ses enfants :
- Jean Hospice, vers 1772
- Louis Edouard, en 1774.
- Marie Adélaïde Vastey et  sa jumelle
Victoire Louise Lucie Vastey en 1775.
- Gabriel Sophie Vastey en 1776.

Après Falaise, Pierre-Valentin-Richard revient s'établir à Rouen. Sa femme y meurt en 1792. Et ses enfants vont s'y marier : Gabriel Sophie avec Amable Poisson, un fondeur en cuivre qui meurt à 28 ans en 1795, Victoire Louise avec Laurent Duhamel. Enfin, un an après la mort de son père, Louis Edouard épouse le 8 juin 1802 Mary Pélagie Touzain. Il habite alors 16, rue Haranguère. Cette dernière union est un beau mariage d'intérêt qui va donner du lustre à la famille Vastey.

3e génération

A 20 ans, en 1794, Louis-Edouard Vastey avait été volontaire dans le second bataillon de la Montagne en garnison à Vitré. L'année suivante, il fut chef pour le transport militaire de l'armée des côtes de Cherbourg. En 1802, en épousant une belle héritière rouennaise, Louis-Edouard devint négociant et commissionnaire en denrées coloniales. Ses beaux-parents sont Hilaire Touzain et Marie-Pélagie Lemire, marchands qui ont leur hôtel particulier dans la capitale normande. Les témoins de son mariage ? Jean Jacques Marin Caumont, 28 ans Pierre Jean Baptiste Ruquier, 27 ans, Victor Jean Baptiste Botterel, 43 ans, Noël Jean Baptiste Louis Lemire, 53 ans.
On retrouve Louis-Edouard établi au 26, boulevard Cauchoise, à l'enseigne Touzain-Vastey. Il est commandité dès 1810 pour le commerce des draps. En 1813, il est le dépositaire des manufactures impériales. Ainsi vend-il du sel de Saturne, du minium d'orange... Deux filles vinrent sous le toit des Vastey-Touzain : Louise et Estelle Clémentine. Nanti, Louis-Edouard mourra à Paris, le 30 janvier 1834, au 4 rue de la Chaussée-d'Antin. Un lieu réputé pour ses résidences cossues et l'air le plus sain de la capitale.

4e génération

Née en 1815, Louise Vastey se maria d'abord au descendant du perruquier de Louis XV, Félix-Jean-Marie Quentin, baron de Champlost, ancien chef d'escadron de la garde royale, dernier mâle du nom. Il mourut en 1868.
Veuve, Louise convola en janvier 1869, dans le 2d arrondissement de Paris, avec Victor-Charles Miron de Pontleroy, né en 1816 à Joigny, dont elle n'eut postérité. Ils habitaient alors au 18, rue Bleue. Le marquis de Luker était parmi leurs témoins. Louise Vastey est décédée en Avignon le 9 mars 1871. Elle avait 55 ans. Propriétaire, son mari est mort en 1883 au 8, rue d'Escures à Orléans. C'est aussi à Orléans qu'est décédée du reste sa belle-mère, Pélagie Vastey-Touzain.
Estelle-Clémentine, le 26 juin 1837, épousa quant à elle Henry-Victor Mégret de Sérilly, baron d'Etigny, de Theil, comte de Chapelaine, né à Paris le 28 février 1817. L'homme est issu d'une famille picarde anoblie en 1408 en la personne d'un secrétaire de Charles VI. Officier de la Légion d'honneur, il fut secrétaire général de la préfecture des Basses-Pyrénées. Estelle est décédée en 1844. Elle avait eu un seul fils en 1838, Louis-Raymond. Celui-ci épousa en 1862 Rosalie-Juliette de Voulx de Monclar, dont postérité, notamment au Chili...
Ainsi, en Haute-Garonne, dans son château de Barbazan, notre comte de Chapelaine était-il l'arrière-petit-fils d'un misérable croquant, Richard Vastey, mort dans une chaumière de Jumièges.







.