Par Laurent QUEVILLY.


Durant près de 80 ans, Yainville a eu son union sportive qui comptera six disciplines. D'abord le football et le cyclisme, sports les plus populaires mais aussi le basket, le tennis, le ping-pong et le judo. Historique.

La Société locale de loisirs et de sports de Yainville est déclarée officiellement le 18 février 1938. Président fondateur : Marcel Blaise. L'objectif ? "la pratique et la promotion des activités sportives et de l'éducation physique..." Au lendemain du Front populaire, la vie associative prend alors son essor. En 1937, Georges Boutard, le maire de Jumièges, a lui aussi créé l'Etoile sportive. Mais nous sommes très en retard sur le chef-lieu de canton. Le Duclair athlétique club a été fondé le 5 juin 1921 par le Dr Chatel avec Langlois pour secrétaire. Quant à l'US Trait, elle existe aussi depuis belle lurette.
Dès sa création, la municipalité d'Yainville, dont fait partie Marcel Blaise, octroie une subvention de mille francs à la jeune société. Elle va aussi la doter d'un appareil cinématrographique pour organiser des séances récréatives.

1937-1938.
La toute première équipe de Yainville est composée de Daniel Decaux, né en 22 à Jumièges d'Albert Decaux et Alphonsine Boutard, Paul Vasse, né en 21 au Trait de Paul et Charlotte Vasse, Bernard Edde, né en 24 à Yainville de Maurice Edde et Marie Châtillon, René Colignon, né en 1922 à Yainville de Louis Colignon et Louise Grain, André Dites, Albert Vasse, né en 24 à Yainville, frère du précédent, Fernand Ponty, né en 22 à Yainville d'Oscar et Angèle Marchand, Roland Hamel, né en 1924 à Rouen de Louis et Louise Fouille, Stéphan Kubista, né en 25 à Verekne, Tchécoslovaquie, de Frantisek et Maria Gitway, Jacques Bréard né en 26 à Yainville d'Iréné Bréard et Augustine Toutain enfin Francis Decaux, né en 26 à Yainville, frère du précédent.
 
Les Allemands sifflent la mi-temps


L
a seconde guerre mondiale met immédiatement la jeune société en sommeil. Des dirigeants, des membres sont mobilisés... Marcel Blaise est du reste un temps prisonnier de guerre. Puis on le retrouve au poste d'adjoint au maire jusqu'à la fin de la guerre et à la Libération. il siégea aux côtés de Raphaël Quevilly, premier président du comité des fêtes de Yainville qui jouera un rôle dans la création du stade du Moulin. Mais pour l'heure, oui, le foot est en sommeil. Si, à titre d'exemple, Saint-Marguerite-sur-Duclair, aligne une équipe senior en 1942, on sait qu'à cette époque, le stade de Yainville est cultivé par les écoliers pour améliorer l'ordinaire de la cantine. On utilisa aussi la subvention allouée à la société des sports pour les colis de Noël adressés au prisonniers.

Jacques Combe, président de 1947 à 1967


La société ne reprend ses activités que le 1er juillet 1947 sous l’impulsion de Jacques Combe. Le 7 juillet, elle obtient son affiliation à la Fédération française de football sous le nom d’Union sportive yainvillaise (USY). L'aventure des rouge et blanc commence vraiment...
Sur la photo ci-contre, les joueurs sont à identifier. Le petit garçon parmi les joueurs est Jean-Claude Quevilly, fils de Raphaël Quevilly et d'Andréa Mainberte. (Photo Raphaël Quevilly).


Photo de gauche. Peut-être la saison 47-48. Les joueurs sont encadrés par M. Beyer, à gauche, conseiller municipal et Louis Bachelet, à droite, secrétaire du club. Les joueurs de la photo de gauche ont été identifiés par Amadio Da Pozzo. (Photo Raphaël Quevilly).
Debout de gauche à droite : M Béyer (dirigeant); Da Pozzo Amadio ; Dané Bernard ; Cauchois Marius; Bréard Jacques ; Tueur Daniel ; Havard Jean ; (inconnu); M. Bachelet (dirigeant).
A genoux de gauche à droite : Dépérrois René ; Hamel Roland; Carré Raymond ; Dehais Maurice (Entraineur qui a été joueur pro au FCR) ; Buquet Pascal.


Né le 25 juillet 1914 a Paris, pupille de la Nation , Jacques Combe est arrivé à Yainville en 1946 comme ingénieur à l'huilerie. Sportif (il a été rugbyman à Toulon), il prend part aussitôt a la vie du club en devenant joueur (il le restera jusqu'à 42 ans) et président dès 1947. Pendant 20 années, ce club va occuper sa vie a temps complet, entouré de bénévoles comme Louis Bachelet, Henri Nouvel...

6 juillet 1949, la société est agréée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. L’équipe de foot s’étoffe avec le personnel de la centrale EDF.

La sélection EDF, savonnerie, huilerie au tournoi de Mai 1952.
Debout de gauche à droite: Adolphe Coriton, Michel Auchedat, Francis Boutard, Francis Van de Perre, Jean Boutard. Accroupis: René Hamel, dit Mazette, Francis Pourhomme, Pierre Bizien, Yves Cauchois, Lucien Bréard et Marcel Buquet.

Dès 1954, Jacques Combe reçoit la médaille de la jeunesse et des sports des mains d'André Marie, alors secrétaire d Etat.

Vers les années 56, la grande fierté de Jacques Combe est de structurer ce club en inscrivant des équipes de jeunes dans les divers  championnats régionaux pour défendre les couleurs rouge et blanc de l' USY.

Pour financer les équipements de toutes ces formations, il organise tous les ans avec son épouse des soirées avec orchestre dans la salle des fêtes de Yainville. Beaucoup de commerçants et industriels de la région participent a cette soirée et il va même jusqu'a mettre aux enchéres une peinture a l'huile de sa composition pour améliorer la recette.

Ses connaissances professionnelles lui permettent d'organiser des rencontres en nocturne sur le stade Robert-Diochon a Rouen en lever de rideau des pros.

Tous ses dimanches sont consacrés au foot dés le matin, 9h, avec les jeunes et ensuite l'aprés- midi avec l' équipe première qu'il suit sur la touche en faisant les cent pas, accompagné des fidéles supporters : Edouard Choulant, Louis Bachelet, Jean-Louis Claudet, Henri Nouvel qui donnent de la voix.
Panoplie du footballeur
de l'USYdes années 50



Maillot en coton sans numéro
Short avec fermeture à boutons
Bas sans élastique
Protége tibias matelassé
Chaussures en cuir , avec un bout dur et crampons cloués sur la semelle
Le ballon est en cuir avec une vessie gonflable a l' intérieur. Sa valve
sort à  l' extérieur .

 A la fin de chaque match l'équipe se retrouve pour un moment convivial "chez Jeannette", le café en face l'église.
Premier rang: Cauchois, Auer, Francis Pourhomme, Pierre Coquin, Daniel  Tueur.
Debout : Jacques Combe, Pierre Bizien, Bernard Capon, Robert Bréard, X, André Drouard et X. Qui reconnaîtra les deux X ?
1962 : Jacques Combe crée une section cycliste avec à sa tête Robert Quesne, un autre passionné et fidéle du club. Les résultats ne se font pas attendre avec des coureurs comme Saint-André et Lebertois. Pendant la tréve de foot, l'été, il participe à l'organisation de courses cyclistes, en particulier au Mesnil-sous-Jumièges, autour du Conihout.

En Octobre 1962, un fait-divers met Yainville en émoi. Un joueur de l'USY est mis en prison. "Il a tué pour une queue de Poisson" titre L'Intransigeant.

Le médecin légiste dira ce soir si ce footballeur de 23 ans est un meurtrier. X... a été écroué hier à la prison de Rouen. Il est inculpé de coups et blessures ayant entraîné la mort.
Sur la R.N. 14. un autre automobiliste. M. Charles Lemaître, lui arait fait une « queue de poisson ». Une violente altercation les a opposés. Ils se sont battus.
M. Lemaître est mort quelques instants plus tard. Il avait 59 ans et il était peut-être cardiaque.
L’autopsie dira s'il a succombé à un simple choc émotionnel ou aux coups de son adversaire.

— Je n’ai pas frappé fort, assure-t-il. Je n’ai pas pu le tuer.

Tous ses amis du club de football d’Yainville (Seine-Maritime) affirment qu’il est. incapable de la moindre brutalité.

C'était de tous nos joueurs le plus pondéré, déclare M. Combe, le président du Club.

1964 : la section cyclisme de l’USY se distingue encore. Gérard Lebertois remporte le maillot des jeunes de Paris-Normandie.



1964.
Lucien Bréard, Christian Nouvel, Alain Ouin, André Drouard, Robert Rousselet, Pierre Coquin, Jean Capon, Albert Bloyet, Pierre Combe, Claude Buisiné, Jacques Bellet, Georges Schamme, Jean-Jacques Combe.
1965 : Gérard Lacheray remporte le Grand prix du journal l’Equipe et la section le Kriter d’honneur offert par l’Equipe, la plus grande classique pour amateurs en fin de saison. La saison de football est endeuillée par la disparition d'un joueur de 18 ans, Michel Pichon, terrassé par une crise cardiaque alors qu'il évoluait dans l'équipe première. Ce drame jeta la consternation dans le village. Marc Ribès : "Je me rappelle bien de ce drame. Christian (Saint-Paul) était également sur le terrain, match contre FC Malauney. Un corner d'Éric Vauquelin, Michel reprend de la tête le ballon qui frappe la barre et lui revient sur sa poitrine, Michel s'écroule. Mon cousin Michel, de Bordeaux, lui a pratiqué les premiers secours dans l'attente des pompiers et il est décédé lors du transfert vers l'hôpital. Il me semble que c'était le jour de ses 18 ans. Un an après il y a eu un autre décès sur ce terrain de yainville : un joueur de Duclair en cadet, Serge Fontaine, le jour de ses 16 ans. Son père travaillait à la centrale."

Jacques Combe quitta le club en 1967, avec un gros pincement au coeur, suite a un incident sur le terrain de Montville. Depuis 1985 il repose à Duclair avec, sur sa tombe, une plaque souvenir de l'USY.

 

Présidence Bernard Duparc (68-72)


1968 : Bernard Duparc prend la présidence de la société. Professionnel, Jean Rofine nous vient de Béziers pour entraîner la section foot. A cette date, elle a aligné jusqu’à six équipes en championnat et l’équipe fanion a navigué entre promotion de 1ère division rouennaise et la 1ère division de district de Haute-Normandie.

69-70 : montée en promotion d’honneur.

70-71 : montée en division d’honneur régionale.

72-73 : descente en promotion d’honneur.

73-74 : DHR

Debout de g à d : Cordier, Bellet, Coquin, Zouaoua, Tribout, Dechoz, Martel. Accroupis de g à d: Marc Ribes, Rastoll, Robert Ribes, Combrexelle, Vasse

Présidence Francis Pourhomme(1974-2002)



Arrivée de Bernard Combrexelle comme entraîneur. 1er février 1974 : Francis Pourhomme succède à Bernard Duparc à la présidence. Qui est Francis Pourhomme? Durant l'occupation, il est arrivé à Yainville tout jeune avec son père, Théophile (futur maire du village), son frère, Alix. il est originaire de Pexiora, dans l'Aude. Francis Pourhomme fréquente l'école communale où il obtient son certificat d'études en 1943. On le retrouve apprenti ajusteur aux chantiers du Trait et il décroche son CAP en 1946. Puis il quitte les ACSM pour un service militaire dans les blindés. C'est un sportif. Basketteur à l'US Trait, footballeur, il est remarqué par Jacques Combe, le président de l'USY. Du coup, il intègre le club ainsi que la société normande des corps gras. Il a joué jusqu'à ses 36 ans avant de devenir dirigeant. Ce 1er février 1974, âgé de 40 ans, le voilà maintenant président. Il le restera jusqu'à la fin de l'USY. Bref, c'est la figure emblématique du club. Son père ayant été 10 ans maire de Yainville, il sera lui aussi conseiller muncipal puis adjoint aux sports. Tout en étant très actif au sein du comité d'entreprise de l'huilerie. C'est aussi un chasseur émérite. On le retrouve au stand de tir, derrière la salle des fêtes...



USY, saison 73-74. En haut de g à d : Francis POURHOMME (Président) Gilbert CORDIER, Bernard COMBREXELLE (Entraîneur), Patrice LENOIR, Philippe BRUNEAU, Yves BRUNEAU, Jacques BELLET. En bas de g à d : Patrice POURHOMME, Pierrot DECHOZ, Guy AUBERT, Hervé BLONDEL, Alain RASTOLL, Robert RIBES.

74-75. La saison est endeuillée, le 4 octobre 1974, par la disparition tragique d'un joueur : Robert Ribès.  A Cany, après un choc avec le gardien de but, il était au sol quand il reçut des coups de pieds dans le dos. Après deux opérations, il décède le vendredi. L'autopsie révélera deux quatre côtes cassées et un pancréas explosé. Il laissa une veuve et deux enfants.

75-76 : l'USY parvient au 6e tour (c'eut été le 7e de nos jours) de la coupe de France face à Evreux, équipe de 3e division du championnat de France amateurs. Le 21 juin 1976, la société prend officiellement le nom d’Union sportive yainvillaise.


11 janvier 1976 : la remise des maillots...


76-77 : remontée en division d’honneur régionale. C’est le 2e rang de toute la ligue de Normandie ! On y retrouve le FCR 3, L'USQ 2, les Autonomistes du Havre, Le Houlme, Lillebonne, Broglie, Gaillon, les Sapins, Romilly, Gonfreville et Oissel. L'équipe est bonne mais ne sait pas retouver son rythme.
En bas du tableau, Yainville se ressaisit contre Oissel. Mais c'est insuffisant. Le 8 mai 77, il lui aurait fallut battre Quevilly en espérant que Gaillon, l'avant-dernier, soit défait de son côté par les Sapins. Trop de "si", trop de "peut-être". L’USY terminera dernière de son championnat.


Débouts de gauche à droite: Cordier, Lootvöet, Vasse, Combrexelle,  Fiquet.
Accroupis: Rotsaert, Rastoll, Combe, Lenoir et Bazeille.

L'USY compte alors trois équipes seniors, une cadets, une minimes et une pupilles, soit 103 licenciés dont 50 jeunes de 10 à 16 ans. La section cyclisme aligne 26 coureurs. Le comité directeur est alors composé de Jacques Combe et Henri Marcilloux, président d'honneur, Jean-Louis Claudet, vice-président. Francis Pourhomme et Robert Quesne président respectivement les sections foot et cyclisme. Le secrétaire général est Christian Saint-Paul, celui du cyclisme Michel Parmentier, les trésoriers Robert Bréard et Stanis Drzewcki. Membres football: Francis Van de Perre, Albert Bloyet, Christian Pimont, Georges Tétard, Jean-Cluade Devaux, Claude Lepillier et Yves Cauchois. Membres cyclisme: Michel Gallay, René Lefebvre, Jean Edde et Joël Coufourier.

Le match du siècle!


77-78 : redescente en promotion d’honneur. Six équipes engagées. 50 jeunes de moins de 16 ans. Effectif trop faible. "Le terrain de sport est préférable à la cage d'escalier ou aux sous-sols ténébreux où s'organisent les sinistres journées", lance Christian Saint-Paul. "La leçon d'éducation physique ou la séance d'entraînement sont préférables aux parties de flipper et aux soirées multicolores et hurlantes."
Remise des maillots offerts par l'Union générale de savonnerie. En haut de g à d: Gilbert CORDIER, Patrice LENOIR, Jacques BELLET, Philippe BRUNEAU, Daniel DAGORN, Bernard COMBREXELLE (entraîneur), en bas de g à d: Jacques CHANCEREL, Guy AUBERT, Pierre DECHOZ, Alain RASTOLL, Hervé BLONDEL, Yves BRUNEAU avec M. Marcilloux (maire) et Francis Pourhomme( président de l'USY). 
A gauche en pardessus , Pierre Chazeau Directeur de la Savonnerie. Près de lui : Jeanine Simien , Responsable du Laboratoire. Derrière M. Marcilloux : Francis Garibaldi , Responsable de l'atelier de Saponification ,"Maitre savonnier Marseillais".
Après deux matchs de championnat soldés par un score vierge contre Barentin et Bihorel, l'équipe fanion se classe 6e. Mais c'est surtout en coupe de France que Yainville va se distinguer.
 
Au second tour, les Yainvillais vont aller battre Yvetot 1-2, au 3e, Le Trait 1-3. On reçoit Gournay pour le 4e tour. Et on gagne 1 à 0. Beaucoup de donnent pas cher de la peau de l'USY quand elle se rend à Fécamp. Ils ont tort.

Coupe de France
Surprise: Yainville élimine Fécamp (3 à 2)


Ce jour-là, il fait froid et le terrain est lourd. Devant 460 spectateurs, Yainville aligne Cordier, Bellet, Lenoir, Fiquet, Dagorn, Combrexelle, Guyomar, Vasse, Combe, Roston et Brunet.
Dès le coup de sifflet de M. Lejeune, Fécamp ne va jamais cesser de contrôler le match. Mais les Yainvillais ont du cran et du courage à revendre. Ils vont savoir profiter au maximum des occasions. Oui, une bonne vingtaine d'actions des Fécampois aurait pu amener des buts. C'était sans compter avec le brio du portier de l'USY qui, ce jour-là, est le meilleur homme sur le terrain. La chance est aussi aux côtés des Yainvillais. Les observateurs ne pourront cependant pas minimiser la qualification de l'USY. Car dès la 6e minute, Brunet offre à Combe un but sur un plateau. Petit, le goal fécampois est en effet battu. Hélas, le tir de notre avant-centre frôle le poteau. Fécamp domine ensuite. Et Yainville fait mieux que se défendre. A la 20e minute, un tir adverse rebondit sur les bois yainvillais. Tout aussitôt, Cordier sauve devant Lopez. Il en arrêtera encore d'autres avant le repos.

Même rythme en seconde période. Fécamp met la pression sans jamais trouver la faille dans une défense yainvillaise bien commandée par Combrexelle. A la 53e, un arrière yainvillais supplée son gardien. A la 57e, un tir adverse est ajusté trop haut. 58e minute, sur corner, Plantebiat surgit de la tête et trompe enfin Cordier. Trois alertes sérieuses se succèdent encore, enrayées par Cordier. Et puis Dubosc reprend de la tête un centre de Colombel. Deux buts. Yainville, c'est sûr, va se désunir, Yainville va s'effondrer. Seulement, contre toute attente, profitant d'un cafouillage, Vasse récupère un ballon et marque à la 75e. Trois minutes plus tard, une belle action collective trompe un gardien fécampois mal placé, mal à l'aise. L'égalisation ! Dans le camp
adverse, c'est la stupéfaction. Cordier fait encore des miracles quand, à la 80e, il repousse une tête redoutable de Dubosc. Le même décoche un tir imparable à la 85e. Cordier sauve. Il est dit que les Fécampois ne reviendront pas à la marque. A la 88e minute, les jeux sont faits. Combe vient d'inscrire le but de la qualification. Forcing d'enfer. Cordier, toujours Cordier préserve par deux fois ses buts.

Mission impossible pour Yainville ?

Imaginez la liesse. Maintenant, contre qui Yainville va-t-elle tomber. Ce sera un club de 2e division professionnelle: Poissy.
Quatre divisions d'écart ! Nouvellement promue, cette équipe est avant-dernière de son championnat. Avec une défense perméable, 30 buts consédés à ce jour, une attaque peu dynamique, 14 buts en 18 rencontres. Alors, mission impossible pour Yainville ? interroge un quotidien. La presse s'empare en effet de l'affaire. Y compris L'Equipe :

"En recevant Yainville, une équipe de promotion d'honneur, les Pisiaçais sont bien placés pour se qualifier pour le tour suivant. Il est probable qu'ils chercheront à obtenir le plus tôt possible la décision afin d'éviter toute surprise. Une telle péripétie ne doit bien sûr pas être exclue..."

Malheusement, en championnat, Cordier, le héros de Fécamp est blessé. Lourd handicap pour la suite des événements. L'état d'esprit de Bernard Combrexelle ?

"Depuis quelques semaines, nous retrouvions la bonne carburation. Hélas, dimanche à Luneray, après un départ rapide où nous avions pris l'avantage, Cordier a été blessé au genou. J'espère néanmoins pouvoir l'aligner face à l'AS Poissy. A cette occasion, je récupérerai également Fiquer. Quant à Brunet, militaire dans l'Est, nous ferons tout pour qu'il soit là. Au complet, nous pouvons poser des problèmes à notre adversaire. Un match n'est jamais joué d'avance. A Fécamp, nous en avons eu une nouvelle preuve."

Ce 6e tour, il aurait dû se dérouler un samedi, en nocture, comme les pros. Mais nos petits amateurs, ils travaillent le samedi. Et c'est l'après-midi du dimanche 18 décembre 1977 qu'ils firent leur entrée sur la pelouse de Poissy.
A la mi-temps, l'USY n'était menée que d'un but. Il était signé Martet, ancien du FC Rouen. Il faudra attendre la 62e minute pour voir un second ballon au fond des filets yainvillais. Toujours Martet. A la 64e, c'est Stassievich qui trompe un Gilbert Cordier qui ne s'est pas remis de sa blessure au genou. A la 76e, on le remplace par Patrick Faroult. Fatigués, désorganisés, les Yainvillais encaissent encore quatre buts en 25 minutes. Tous de Martet. Ils se sont battus comme de beaux diables et ces treize noms restent dans la légende du club:

Gilbert Cordier, Patrice Lenoir, Jean-Paul Fiquet, Daniel Dagorn, Jacques Bellet, Bernard Combrexelle, Jean-Luc Vasse, Alain Rastoll, Frédéric Guyomar, Jean-Jacques Combe, Philippe Bruneau, Patrick Faroult, Christian Bonneau.

Le score est sans appel mais l'exploit d'être parvenu jusqu'ici est salué par les journalistes sportifs présents ce jour-là à Poissy:

YAINVILLE RESISTE UNE HEURE
A Poissy, il n'y a pas eu de miracle. Malgré l'ampleur du score, Bernard Combrexelle et ses gars firent mieux que se défendre. Bien que menés au repos, ils n'avaient pas été sans poser quelques banderilles, notamment par Vasse et  Rastoll. Combrexelle venant même très souvent épauler ses attaquants. Par la suite, la défense héroïque allait  craquer.  Peut-être les visiteurs avaient-ils un peu trop présumé de leurs forces auparavant ? L'insaisissable Marter – un nom dont ils se souviendront – était d'ailleurs à l'origine de la "fessée" en inscrivant cinq buts à lui seul. Soulignons encore l'excellente prestation de Cordier dans les buts qui évita, par des arrêts de grande classe, une plus importante correction à ses camarades. La belle aventure est maintenant terminée, il va falloir penser sérieusement au championnat.

Autre article de la presse parisienne


"La hiérarchie est donc respectée. Il n'empêche que malgré le score lourd, Yainville s'avéra un adversaire difficile à vaincre, grâce surtout à Vasse, Rastoll et bien-sûr Cordier qui aurait  mérité de sauver l'honneur. Malgré les montées décidées de Fiquet, lui aussi en valeur, ceci ne fut pas possible."

Dans la presse normande :

Les Yainvillais firent front grâce à une méritoire résistance, pendant une heure, et ne se contentèrent pas de défendre, ils firent, et ce de l'avis de notre contrère de L'Equipe, la preuve qu'ils pouvaient construire un fooball agréable...

Les Yainvillais, comme ont dit bien souvent, sont "tombés" en beauté. Il n'ont à aucun
moment fermé le jeu, tous sont donc à féliciter cependant (une fois encore !) une mention toute spéciale pour leur gardien Cordier qui eut l'occasion de se mettre en relief et parfois de réaliser des prouesses. Bravo donc à cette équipe sympathique, modeste, courageuse, exemplaire qui n'aura pas à rougir de son élimination.





78-79. Sept équipes engagées. 97 licenciés dont 32 seniors. Le nouvel entraîneur est un ancien joueur de l'US Quevilly: Robert Legros. Il est assisté d'Alain Rastoll pour les jeunes.

Les joueurs de l'équipe fanion: Jacques Bellet, Hervé Blondel, Philippe Brunet, Gilbert Cordier, Jean-Jacques Combe, Daniel Dagorn, Jean-Paul Fiquet, Hervé Guyomar, Robert Legros, Gérard Lanos, Alain Lammens, Patrice Lenoir, Alain Rastoll, Jean-Luc Vasse et Madgid Zouaoua. L'équipe termine seconde de la promotion d'honneur et remonte en division d'honneur régionale.
Christian Saint-Paul croqué sur le vif.

En 1978, une 3e section nait à l'USY: le basket-ball.

79-80.  La réserve évolue en championnat de 4e division et comprend: Christian Bruneau, appelé également en équipe première, Jean-Ernest Claudet, Jean-Jacques Delalonde, Christian Deuil, Michel Elorin, Jean-Luc Hamel, Denis Levasseur, Alain Lenoir, Marc Lefaux, Yves Lepillier, Marc Ribès, Christian Ribès, Patrice Pourhomme et Georges Tétard fils.
Lors de la coupe de Normandie 1979, l'USY parvient au 8e tour contre Bernay,  équipe de DH. Yainville joue en promotion d'honneur avec Barentin, Bolbec, Cany, Gournay, Lillebonne, Neufchâtel, Offranville, Ourville, Colbosc, Saint-Valery et Varengeville. La saison se termine, le 1er juin 1980, par la création du district de football des Vallées. 23 cantons, 160 clubs, quelque 800 équipes, 9000 matchs, 450 par week-end... On est loin de compter autant d'arbitres, sans parler des juges de touche. Les dirigeants endossent donc la tenue noire. Et écopent des insultes. Voire des coups...

En 1979 est créée une 4e section au sein de l'USY: le tennis.


Cadets 79-80. En partant de Monsieur Claudet, de droite à gauche : Pascal VIVALDI, Dany Prévost, Eric CLAUDET, Alain ALEXANDRE, Emmanuel COQUIN, Stéphane VEZIER.

A genou, de droite à gauche : Eric DECAEN, Sylvain HAMEL, BARONCHELLI, Dany DUBOIS, Bruno VIGREUX, William BRUNY (un doute sur ce dernier).

80-81. Cinq équipes engagées. La première évolue en DHR.  où l'on retrouve le port autonome du Havre, Totes, Mare-Rouge, Tourville, Varengeville, Luneray, Offranville, Neiges, Lillebonne, Barentin et Cany. "Le nombre de spectateurs est très faible, déplore alors Christian Saint-Paul. 30 spectateurs par rencontre. 3% des habitants de notre commune..." Chaque rencontre se solde par un déficit car les charges sont lourdes en DHR où évoluent de belles équipes comme Lillebonne, Totes, Offranville, Cany et des formations du Havre. Bon début de championnat pour l'USY avec une seconde place. En revanche, l'effectif des jeunes accuse un certain recul.  
Le 1er janvier 1981, Pierre Desjardin prend la présidence du district des Vallées.

81-82. Six équipes engagées. 90 licenciés. Toujours la DHR où évoluent Barentin, Cany, Fauville, Gonfreville, le port autonome du Havre, Lillebonne, Luneray, Offranville, Totes, Touteville et Varengeville.
De retour à l'USY, Robert Legros assure les entraînements des seniors. Mais on n'évitera pas la descente. Plusieurs joueurs quittent le club en fin de saison. De nouvelles têtes feront leur entrée.

82-83. Cinq équipes engagées. Les cadets forment une entente avec Jumièges. Les réservistes seniors terminent seconds du championnat de 4e division mais ratent la montée. L'équipe fanion assure son maintien en promotion d'honneur. Patrice Legras entraîne les seniors, Jean-Luc Lapart les jeunes...



L'équipe fanion 82-83. Debouts, de gauche à droite, Bruny, Fiquet, Legros, Saunier, Lenoir, Fleury.
Accroupis: Levasseur, Zouaoua, Vasse, Lapart, Varnier et Prévost.

83-84. Très mauvais début de saison. Sur sept matchs, l'équipe fanion en perd six et arrache un nul. Le maintien est compromis. Les deux entraînements hebdomadaires sont diversement suivis. On connaît deux départs à l'armées, des indisponibilités... A la mi-saison, l'USY se resaisit, termine 8e sur 12 et assure son maintien. Le groupe dans lequel elle évoluait était composé d'Ourville, du port autonome du Havre, de Fécamp, Harfleur, CSS Municipaux, Duclair, Saint-Thomas, Trifileries, Le Trait, Octeville, Fontainaise.



Qui sont ces joueurs aux côtés de Jean-Louis Claudet ?

La réserve est dirigée par Jacquot Bellet et Madjib Zouaoua. Elle démarre fort. Invaincue en début de saison, elle occupe la première place. Seulement, elle est souvent amputée de ses meilleurs élements pour porter secours à l'équipe fanion. Elle termine 3e.
L'USY compte cette saison-là six équipes. On notera la première place en championnat des Poussins encadrés par Van de Perre, Vangheluwe, Marc Ribès et Nouvel.

En 1983, conséquence de la disparition du club sportif de la centrale EDF, l'USY accueille deux nouvelles disciplines: tennis de table et judo, une section qui avait vu le jour en 1975 notamment grâce à Christian Saint-Paul.

84-85. On compte 110 licenciés. Mais toujours un problème de recrutement. "Il est regrettable de voir tant de jeunes dans le village et que si peu viennent au football ou autres sports..." Un nouvel entraîneur: Philippe Huet succède à Bernard Combrexelle, six saisons à l'USY. Encore un début cahotique pour l'équipe fanion en promotion d'honneur. Des blessures, des départs à l'armée. Mais elle se maintient d'abord hors de la zone dangereuse avec une 7e place. "C'est en faisant jeu  égal avec les meilleures équipes du groupe et avec moral, ambiance et camaraderie que nous maintiendrons notre petit village à la hauteur de localités beaucoup plus importantes..." Raté. C'est la descente en 1ère division.
La réserve qui vole toujours au secours de la première démarre avec une 4e place. Mais n'obtiendra pas son objectif: la montée.





Tournoi minimes de Jumièges






85-86. Beau début de saison ! L'équipe fanion se porte à la première place de son championnat et se comporte bien en coupe en battant des formations de PH et DHR telles que Barentin, Le Houlme, Saint-Etienne, Goderville...  Il faudra une équipe de 1ère division, Aumale, pour sortir Yainville du 4e tour de la coupe de France. En championnat, l'USY terminera seconde, obtenant son retour en promotion d'honneur. C'est la 2e meilleure attaque, 5e meilleure défense. Bref, une année de purgatoire... paradisiaque.

Invaincue, la réserve caracole en tête. La 3e division est à sa portée.


Les minimes ne comptent que 12 joueurs quand les réservoirs des autres équipes sont beaucoup plus importants. Invaincue, elle est elle aussi en tête de son championnat. Elle terminera à la 3e place après 16 victoires sur 20 matchs. C'est la meilleure attaque avec Saint-Wandrille. L'équipe réalise enfin son rêve.

86-87. Une équipe de jeunes supplémentaire. 106 licenciés.  Cinq victoires sur dix matchs, à la  mi-saison, l'USY est à la 3e place de la promotion d'honneur. Mais le championnat est très serré. Seuls 5 points séparent le leader du 6e. Et le 10e match laisse beaucoup de blessés sur le carreau.  Mais l'équipe conservera cette précieuse 3e place derrière Duclair et le leader Envermeu. 22 matchs, 11 victoires.

La réserve démarre avec une seconde place à mi-parcours du championnat de district de 4e division. Elle le termine en 5e position.
Chez les jeunes, on salue la victoire en championnat des cadets.
En fin d'année, Christian Saint-Paul reçoit la médaille d'argent de la Fédération française de football pour son rôle de géstionnnaire et de coordinateur de la section football.


87-88. Et encore une équipe supplémentaire. Soit sept. L'USY fête son demi-siècle d'existence. Pour ces noces d'or avec le sport, l'équipe fanion évolue dans le groupe havrais de la promotion d'honneur. Un groupe difficile où les 12 équipes se tiennent à mi-saison à 10 points d'écart.  L'USY est alors seconde, à 3 points du leader. Mais ils sont cinq à partager cette place. Finalement, elle dévisse. A l'aller, elle avait gagné par exemple par 4 à 0 sur Le Trait. Au retour, nos voisins inversent pratiquement ce score. On sent passer le vent du boulet. "L'équipe première termine 9e sur 12 et ne doit son salut que par le résultat d'un match, explique alors les dirigeants, en l'occurence Beuzeville/Trifelerie, si Beuzeville gagnait, nous étions barragistes!"

Lors de la coupe de Normandie 1987, l'USY parvient au 7e tour face à Cesaire-Levillain, équipe de DH.

La réserve s'accroche à la seconde place jusqu'à quatre matchs de la fin. Du coup, on décide de lui déléguer trois équipiers de première pour obtenir la montée. Hélas, Yainville s'incline contre Bardouville, le match qu'il ne fallait pas perdre. "S'en était fait de nos espérances et la première frôla la descente de promotion d'honneur. A oublier !.." 
Les cadets reprennent la première place de leur championnat. Mais terminent seconds. Saison dans l'ensemble honorable et soutenue par deux sociétés: Vandermoortele et Henkel.

88-89. Six équipes, 105 licenciés. A mi-saison, on est dans la zone rouge. On compte le départ de cinq joueurs "pour diverses raisons, pas toujours sympathiques..."

Sur onze matchs, deux victoires, neuf buts. Une misère...  Finalement, dernière à l'issue de la saison, l'attaque fantôme de l'USY n'aura marqué que 17 fois. Avec trois victoires, 17 défaites, deux nuls, c'est la descente en 1ère division. "Si nous faisons une constatation, en 20 ans, nous redescendons en 1ère division pour seulement la 2e fois. Alternativement, 12 ans en promotion d'honneur et 7 ans en division d'honneur régionale. Ce qui, pour nous dirigeants, a un bon goût d'amertume."


La réserve console par un bon début de championnat. Mais la grande satisfaction viendra encore des minimes, champions de leur groupe.


89-90. Aucun départ. En revanche, on attend beaucoup d'un nouvel attaquant, Germain Kherchouche, transfuge de l'US Trait. Voilà l'USY dans le groupe B de 1ère division des Vallées en compagnie de Longueville, Tourville, Caudebec, Auppegard, Doudeville, Maulévrier, Auffray, Yerville, Yvetot B, Le Mesnil et Jumièges.

Et l'USY se resaisit. Les joueurs de Philippe Huet occupent à mi-saison la première place. Après deux victoires 4 à 0 contre deux formations difficiles à manoeuvrer: Héricourt et Le Mesnil. Seulement l'équipe est fragilisée, gagnée par la peur de perdre. Mais elle s'accroche. Conserve son leader-ship de justesse et gagne sa remontée lors du tout dernier match contre Longueville grâce à un nul. L'équipe? V. Prévost, F. Mogis, P. Diouris, F. Resse, J. Leber, L. FLeury, S. Thély, T. Leresteux, F. Boileau, Ph. Huet, D. Mogis, G. Kherchouche et F. Banick.
A mi-parcours, la réserve est 4e.

Cette saison-là, M. Quesne reçoit la médaille d'or de Jeunesse et Sports.

90-91. Philippe Huet est parti après six saisons au club. Sa décision a été annoncée tardivement. Si bien que les dirigeants ont éprouvé quelques inquiétudes. Avant de convaincre Pierre Reverand, ancien joueur de DH sous les couleurs de Doudeville ou encore de Tôtes. Il est titulaire d'un brevet élémentaire d'entraîneur national de 2e degré qui lui permettrait d'encadrer une équipe de 3e division.
Aucun départ. En revanche sept arrivées dans les deux équipes seniors. Poussée surtout chez les jeunes.

Sous le maillot de Gaz de France Barentin, l'équipe fanion débute laborieusement son début de saison. Elle partage la dernière place avec Gueures et cherche vainement sa première victoire. La défense est bonne, l'attaque stérile. Les critiques pleuvent. "La seule joie du dimanche et du lundi est de se réjouir de la défaite de Yainville."  Aux entraînements, on s'efforce d'y croire. Il faut attendre le 11 novembre pour battre enfin Saint-Nicolas. Une égalisation de Loïc Fleury, la rentrée de Laurent Cazier, un but de Fabrice Resse, libéro et capitaine à la 65e. Ouf! Une sortie à Neufchâtel va confirmer le redressement. Seconde partie de championnat plus souriante. La troupe de Pierre Reverand termine à la 8e place.

La réserve aussi connaît un départ difficile. Puis voit le bout du tunnel.

91-92.  Nouveau départ morose. Trois défaites consécutives. Il faut attendre un déplacement à Monfort pour un signer un petit 1-0. Nouvelle défaite à domicile face aux Neiges. Il y aura un superbe 5-1 à Harfleur. Au cours du match, le capitaine, Fabrice Resse, est victime d'une entorse à la cheville. Deux mois d'indisponibilité. La 2e partie de saison ne permettra pas le naufrage. Nous voilà relégués une fois de plus en 1ère division de district.

Côté réservistes,  l'allumage est tout aussi difficile: deux victoires, trois défaites. Certitude des responsables du club: "l'entraînement est indispensable pour tous les joueurs. Ce qui fera certainement plaisir à son dirigeant, D. Dagorn."

Van de Perre, M. Hamel et M. Couture s'occupent alors des juniors, Stéphane Resse, Philippe Mahé et Malik Zouaoua des pupilles, 3es en début de championnat.

La saison se termine le 21 juin par le tournoi Jacques-Combe en présence de Nicolle. 160 pupilles et poussins y participent. Les organisateurs: Philippe Mahé, P. Boutard, Makik Zouaoua, J.-L; Rasselet, Martine Gacoin, E. Vauquelin, Philippe Pérodeau, A. Louvert, Fabrice Resse et Stéphane Resse.

La descente aux enfers

92-93.
A
u 1er décembre, l'USY est 9e sur 12 avec un seul match gagné. Et des défaites cinglantes comme ce 4 à 1 face à Duclair. On s'enfonce vers le bas du tableau. Vers la 2e division de district cette fois.On parviendra cependant à se maintenir...
Même scénario pour la réserve. On sait que la saison prochaine débutera en 4e division. Celle où on ne risque pas de descendre.
Les seules satisfactions viennent des jeunes qui regrettent le départ de leur entraîneur, Pierre Reverand. Invaincus à mi-saison, les poussins de l'USY sont premiers de leur groupe.


Dominer n'est pas gagner

93-94.
On compte 105 licenciés dont 53 jeunes de 6 à 14 ans. Nouveau début de saison raté. Sous le maillot de l'entreprise Morand, l'équipe fanion traîne en bas du classement. "On joue bien, on domine. Et c'est l'adversaire qui empoche les deux points. Yainville en est là..." Quatre joueurs ont été suspendus dès la reprise. On a relevé aussi cinq blessés. D'où les mêmes difficultés pour la réserve qui, elle, ne collectionne aucun carton depuis un an.
L'équipe fanion assure cependant son maintien de justesse. Tout se jouera au goal avérage avec le 11e de l'autre groupe de 1ère division.

Seuls les jeunes donnent satisfaction est l'objectif est de parvenir à une équipe fanion composée de Yainvillais. Alors, on fait appel à François Bourgeais, un joueur stagiaire professionnel du FC Rouen qui joue en National 3.




Cette saison là, Francis Pourhomme, le président, fut décoré par Jeunesse et Sports.


94-95. Un nouvel entraîneur, Pascal Bergère, et l'USY part cette fois en trombe sous les couleurs de la société Onduline. Ombre au tableau, la défaillance de l'un de nos arbitres. Conséquence: aucun recrutement de joueurs, 900F d'amende. Mais une victoire à Duclair efface les derniers stigmates de cette pénible affaire. Et puis on présentera un jeune candidat à l'arbitrage avec l'objectif de recruter la saison suivante trois joueurs mutés. En tout cas, l'US Yainville n'a plus guère l'image d'équipe fair-play qui la caractérisait jadis. Au 15 novembre, on additionne 15 cartons jaunes et 2 cartons rouges.

Chez les jeunes, Bourgeais, l'entraîneur, est allé faire les beaux jours d'Angers. Il est remplacé par Olivier Ulf, stagiaire pro et portier de la Nationale 3 du FC Rouen. Le travail de ces entraîneurs porte ses fruits. Les cadets sont seconds à mi-saison et l'on crée une équipe supplémentaire.

Onduline soutient le club mais aussi Vandermoortele depuis des lustres. L'USY, c'est 100 licenciés, 67 jeunes de 7 à 17 ans, 48 juniors et seniors et 15 dirigeants.

95-96. 124 licenciés, 108 joueurs. Mais au fait, d'où sont-ils, ces joueurs ? 57 habitent Yainville, 29 Le Trait, 15 jumièges, trois Duclair, trois Sainte-Marguerite et un Barentin. Sur l'ensemble du district, on compte 180 arbitres officiels. Il en faudrait 1350. Normalement... Côté résultat, la réserve de l'USY accède en division supérieure.

96-97. Sept mutés, deux nouveaux joueurs, aucun départ. Et un bon début de saison. La première occupe la 5e place à trois points du 1er. La réserve, elle, est à la 10e place de la 3e division. Elle a du mal à franchir la marche... On compte beaucoup de blessés, de suspensions. Donc des problèmes d'effectifs alors que l'USY aligne sur le papier 34 seniors et espoirs pour ses deux équipes phares. Alors on tape chez les moins de 17 ans qui jouent à 10, stagnent à la dernière place de leur championnat.

Chez les jeunes, c'est la mise aux normes européennes avec de nouvelles appelations. L'USY compte cette saison-là 100 licienciés dont les maillots ont été offerts par Onduline et Behotas.

L'année du Mondial



97-98.
 
Après 10 match sur 22, l'USY se classe seconde de son groupe. Il a fallu une victoire bien difficile sur Doudeville pour occuper cette jolie place. Le championnat reste très ouvert puisque six équipes se tiennent en cinq points avant les 12 derniers matchs à disputer en cette année de coupe du monde. La réserve? Elle remonte doucement mais sûrement de la 11e à la 8e après une victoire méritée sur Jumièges.

Le 1er avril 98, les débutants visitèrent le mythique Stade de France. Les dirigeants sont alors Christian Saint-Paul, Francis Van de Perre, Jean-Pierre Souhard et Francis Pourhomme.


98-99. Un nouveau bureau prend les rênes de la section. Francis Pourhomme est nommé président d'honneur de l'USY. La première est en 1ère division B, la réserve en 3e division F. Effectif: 33 joueurs, "en comptant les invisibles." Fin de saison laborieuse.



99-2000. On compte 85 licenciés. Bon comportement de la première en coupe de Normandie. A mi-saison, elle est invaincue en championnat. La réserve doit faire ses preuves après de nombreux changements de joueurs.

Le 21 octobre 1999, il est procédé au renouvellement du bureau. Chaque président de section deviendra vice-président de droit de l'USY. Il y eut ce jour-là 24 votants. Francis Pourhomme fut élu président avec 24 voix, Nathalie Vatey, secrétaire générale, avec 21 voix, Pierre Coquin trésorier avec 22 voix. Le bureau fut composé de Hubert Adam, président de la section basket, Michel Gallay, président de la section cyclisme, Francis Van de Perre, président de la section football, Jean Mourot, président de la section judo, Eric Gineste, président de la section tennis, Jean-Yves, Crevel, président de la section tennis de table. Membres indépendants: Annie Cauchois et René Lefebvre.

2000-2001. Elle se conclut par la montée de l'équipe fanion.


2001-2002. Après quatre journées de championnat, l'équipe fanion  occupe la première place et se met à rêver. Seulement, des blessures en cascades lui font marquer le pas. La réserve n'est pas en reste. Elle occupe le haut du tableau de la 3e division. Recrutement difficile chez les petits. Deux équipes de benjamins pour une population de 1194 habitants. Une misère. Début 2002, les dirigeants, pénalisés par les règlements fédéraux, se posent la question de leur avenir. Elus, responsables de Duclair, Jumièges, Yainville, Le Mesnil se rencontrent à plusieurs reprises, brossent l'état des lieux, dégagent des perspectives.

Présidence de Jean Mourot 2003-2015


Et ce sera la fusion des sections football de l'UES Jumièges et de l'US Yainville en 2002. Avec un total de 211 licenciés, une dizaine de joueurs trop jeunes pour avoir une licence, une dizaine d'adultes assurant le fonctionnement. Jean-François Lambert prend la présidence du Football de la boucle de Seine. Le Mesnil rejoint cette entente.
En mai 2003, Jean Mourot succède à Francis Pourhomme à la tête de l'USY.  L'histoire de l'USY foot prend vraiment fin le 22 décembre 2004 avec la disparition de son président "historique", Francis Pourhomme.

Samedi 27 juin 2009,
lors l'assemblée générale de la Ligue de football de Normandie au Havre, Francis Van de Perre recevra la médaille de vermeil de la Fédération française de football. Il a pris sa première licence à l'âge de 7 ans au Standard de La Mailleraye-sur-Seine. Entré en apprentissage au Trait,il rejoint l'UST à 14 ans, puis l'USY à 17. Malheureusement à 24 ans, une rupture des ligaments croisés interrompt sa carrière de footballeur. Il va alors s'occuper des jeunes du club, puis devenir arbitre de Ligue. Un nouveau souci de santé va ensuite l'écarter définitivement des terrains.

Francis Van de Perre devient membre de la commission des arbitres, de discipline, contrôleur et examinateur d'arbitres. Il succède à Francis Pourhomme à la présidence du club jusqu'à sa fusion avec l'ES Jumièges en 2002. Il a ainsi participé à la création du Football de la boucle de la Seine, dont il devient président d'honneur. 

En 2015, la dernière section de l'USY, celle du judo, disparaît en fusionnant avec le club intercommunal Judo en Seine.  Elle aura donné un champion du monde au jujitsu : Alexandre Fromangé. Joli baroud d'honneur...

Laurent QUEVILLY.



Ce qui est présenté ici n'est que le brouillon de l'histoire de l'USY. C'est à vous, avec des témoignages, des photos, des anecdotes, des coupures de presse de l'écrire et de modifier ces lignes. Alors n'hésitez pas à nous contacter...


VOUS AVEZ LA PAROLE !


Patrick fresnard
a écrit le 01/10/2017  De la part de mon beau papa, Francis Van de Perre, "Merci pour tous ces commentaires qui me replongent des années en arrière, tout ce que j'ai lu est fidèle à la réalité"

Zouaoua J. a écrit le 06/05/2011 : Quel bonheur de revoir toutes ces photos de M. Combe Claudet, Pourhomme, et toutes ces générations que j'allais voir jouer tous les dimanches, j'ai vu mes frères et mes neveux et une pensée pour mes amis Ph Bruneau  et A Rastoll.

Christophe Cauchois a écrit le 22/04/2009 : Je suis épaté par tant d'histoire de ce club, photos à l'appui où je croise tour à tour mon père, mon oncle paternel, mon oncle maternel, mon cousin, des copains...mais pas moi...pas grave, je ne suis pas susceptible ;)
Puisque je suis d'une curiosité sans nom, pouvez vous me dire comment vous avez accumulé tout ceci, et... qui vous êtes (c'est mon enfance qui est en jeu ;o) En tout cas merci !