Picolet, le verrou de Saint-Domingue... | ||
C'est le premier
édifice que vit Jean-Valentin Vastey en arrivant en 1769 au
Cap-Français. En le découvrant, j'avoue avoir
ressenti un sacré pincement de cœur.
![]() Dressés
comme des chiens
de garde, une quarantaine de forts et de batteries ont
été édifiés sur la cote
nord d’Haïti durant la période coloniale.
Saint-Domingue était alors la mine d'or du royaume de
France.
Elle le
devait à ces milliers d'Africains arrachés
à leur
pays et réduits à l'esclavage.
Adossé
à la falaise, Fort-Picolet a été
construit près de la plage Rival en 1739 avec ses deux
batteries superposées, sa muraille
longeant la côte et son chemin de ronde. Conduits
par M. de Larnage, les travaux ont
débuté en 1736 et furent terminée en
1741 sous la direction de l'ingénieur du Coudrean. A ses
pieds, les navires venus de France attendaient l'arrivée du
pilote du port pour naviguer entre les récifs jusqu'au quai
Saint-Louis. Un temps, le fort fut
commandé par Henry Christophe qui vit de ses hauteurs se
dessiner l'expédition punitive de 1802 menée par
Leclerc, le beau-frère de Napoléon. Picolet
retarda le débarquement des Français. Lors de
l’explosion de la poudrière, une partie du
mûr d’enceinte fut détruite.
![]() Fort-Picolet est très
difficilement accessible et j'ai pu le visiter grâce
à la directrice de l'Alliance française qui nous
a menés dans ses tunnels secrets et par ses escaliers
sinueux. On y voit encore ses canons intacts où encore la
citerne qui capte toujours l'eau de pluie. Chargé
d'histoire, ce lieu est très émouvant.
![]() Laurent Quevilly entouré de Tanguy et Nathalie, de l'Alliance française du Cap. |