Jean-Pierre Longer, capitaine négrier

Par Jean-Pierre Hervieux


La lecture des registres paroissiaux réserve souvent quelques surprises. C'est ainsi qu'en parcourant ceux de la petite paroisse de Launay (ou Aulnay), près de Duclair et rattachée à Saint Paër depuis 1823, j'ai découvert l'acte suivant qui m'a intrigué.
Le mariage de Jacques-Pierre LONGER et Louise Adélaïde VATIER

Le 13 août 1778, Jacques, Pierre LONGER épouse Louise, Adélaïde VATIER ; les futurs mariés sont tous deux originaires de Rouen, lui de la paroisse Saint Vivien, elle de la paroisse Saint Michel.

''ce jeudy 13ème jour du mois d'aoust 1778, après publication des bans du futur mariage entre Monsieur Jacques, Pierre LONGER, capitaine de vaisseau, fils majeur de feu Monsieur Jacques, Pierre LONGER et de Madame Catherine Marguerite CRAMOLET de la paroisse de Saint Vivien d'une part et Mademoiselle Louise, Adélaïde VATIER, fille de feu Monsieur Henry VATIER et de Madame Marie Marthe LONGER marchande épicière droguiste de la paroisse de St Michel de Rouen d'autre part, faite aux dites paroisses de St Vivien et de St Michel au prosnes de la …......de Rouen. Les ayants dispensés des deux autres bans comme il paraît par l'acte de dispense du 3 du présent mois d'août étant signé BORDIER vicaire général duement insinué et qui est resté entre mes mains, sans qu'il se soit trouvé d'autre empeschement que celui de parenté au troisième degré, duquel empeschement ils ont été dispensés par mondit seigneur archevesque de Rouen comme il se voit par ses lettres du 4ème jour du présent mois d'août et aussi signées BORDIER vicaire général sellées de sceau contresignées par son secrétaire duement insinuées qui sont demeurées entre mes mains. Je soussigné curé de la paroisse de Launay en Caux sur la permission de Monsieur le curé de St Michel de Rouen à nous adressée en date du 12ème jour du présent mois d'août signé FILLEUL curé de St Michel, ai reçu après les fiançailles célébrées immédiatement avant le mariage, ce jourd'huy en notre église leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Ste Eglise, et lesdits Jacques, Pierre LONGER et Louise, Adélaïde VATIER ont reconnu pour leur enfant Marguerite, Adélaïde, Sophie née le 30 may dernier et baptisée en leur nom le 31 may aussi dernier en la paroisse de St Just diocèse d'Evreux dont ils ont requis acte du consentement par écrit de la mère de l'époux en date du 12 août dernier signé Veuve LONGER, et en présence de Madame Marie Marthe LONGER mère de l'épouse, de Monsieur Jean-Baptiste, Henry VATIER, de Monsieur Romain, Nicolas VATIER, marchands, frères de l'épouse, de ladite paroisse de St Michel, de Monsieur Pierre, Jacques AGASSE, amy de la paroisse de Launay et de Jean-Baptiste GODALIER, domestique de ladite paroisse de Launay lesquels ont signé avec l'époux et l'épouse

signatures : LONGER capitaine Louise Adélaïde VATIER F BOURGOIS LAC...
J Bte Hry VATIER R VATIER
LONGER veuve VATIER Pierre J AGASSE
AGASSE curé de Launay''

A l'occasion de leur mariage, les mariés légitiment leur fille née le 30 mai dans une petite commune de l'Eure proche de Vernon. Faut il y voir la raison du choix de la discrète paroisse de Launay pour y célébrer leur union ? On constate également qu'aucun membre de la famille du marié n'est présent à la cérémonie, sa mère ayant donné son consentement par écrit.
L'âge des mariés n'est pas précisé dans l'acte de mariage toutefois il est probable que Jacques, Pierre LONGER, officier de marine est plus âgé que la mariée qui elle n'a pas 25 ans.
Ce que confirme la dispense pour parenté au troisième degré du 4 août ; Pierre-Jacques LONGER est âgé de 30 ou 31 ans et ''employé sur les vaisseaux du Roy''. Cette dispense a coûté 3 livres à verser à l'Hospice général de Rouen.
Cependant on trouve également trace de ce mariage dans les registres de la paroisse Saint Michel de Rouen :

''Nous prêtre licencié en droit canon et civil et curé de cette paroisse soussigné avons permis au Sieur curé de Launay de ce diocèse de procéder à la célébration du mariage de Monsieur Jacques, Pierre LONGE, fils majeur de feu Sieur Jacques, Pierre et de Dame Catherine, Marguerite CRAMOLET de la paroisse de St Vivien d'une part et Demoiselle Louise, Adélaïde VATIER fille mineure de feu Sieur Henri et de Dame Marie, Marthe LONGER de notre paroisse attendu que leurs baons ont été publiés dans leurs paroisses réciproques ce 10ème jour d'août 1778''

Louise, Adelaïde a accouché dans la paroisse de Saint Just, proche de Vernon au domicile d'un membre de la famille :

''L'an de grâce 1778 le dimanche 31ème du mois de may par nous Jean Pierre LESTOC prêtre curé de la paroisse de St Just soussigné a été baptisée une fille née du jour précédent du légitime mariage de Monsieur Pierre, Jacques LONGER, capitaine de vesseau marchand demeurant à Rouen paroisse Saint Vivien et de Demoiselle Louise VATIER son épouse accouchée sur cette paroisse chez Monsieur LECOMTE, bourgeois de cette paroisse, laquelle fille a été nommée Marguerite, Adélaïde, Sophie par mondit sieur Jacques LECOMTE et par Dame Marguerite, Catherine LONGER veuve du feu sieur Jean COLETTE, habitant du Cap François, demeurant à Rouen susdite paroisse St Vivien représentée par Dame Marie, Françoise, Marguerite CRAMOLET épouse dudit sieur LECOMTE ses parrain et marraine qui ont avec le père et nous signé

signatures : Jqs LECONTE LONGER veuve COLETTE
CRAMOLET femme LECONTE LONGER
LESTOC curé de St Just''

nota : cet acte appelle quelques remarques :
-Pierre, Jacques LONGER et Louise VATIER sont notés mariés ce qui est inexact
-la marraine est absente et représentée ; Marguerite, Catherine LONGER est notée ''veuve de Jean COLETTE habitant Cap François demeurant à Rouen paroisse Saint Vivien'' Cap François fut la capitale de Saint Domingue.
Devenu veuf, Pierre-Jacques LONGER se remariera avec Anne, Julie DORIAT.
Les mariés sont tous deux issus de grandes familles rouennaises de marchands. Les mariages se font entre fils et filles de marchands. Les chefs de ces familles catholiques sont trésoriers de leur paroisse, on y trouve des prêtres dans chaque génération. Enfin plusieurs membres de la famille LONGER s'établiront comme colons à Saint Domingue.

Les Marchands

Famille VATIER

Louise, Adélaïde VATIER est issue d'une famille de marchands rouennais : sa mère est marchande épicière droguiste, ses frères, Jean-Baptiste Henry et Romain Nicolas sont également marchands tous paroisse Saint Michel, paroisse située près du Vieux Marché (l'église Saint Michel s'élevait à l'angle de la rue du Gros Horloge et de la place du Vieux Marché) ; d'autres membres de la famille sont également marchands : Jacques, Bernard VATIER paroisse St Martin sur Renelle et Nicolas, Pierre VATIER maître confiseur rue du Gros Horloge ;

La famille VATIER est originaire de la paroisse de Saint Martin sur Renelle, L'église de St Martin sur Renelle était située à la hauteur de la rue Ganterie ; à ses pieds coulait la Renelle, ruisseau issu de la fontaine Gaalor, utilisé par les tanneurs. Elle fut démolie en 1861 lors du percement de la rue Jeanne d'Arc.

Jean VATIER
Jean VATIER et Marguerite DUPUIS sont épouse ont plusieurs enfants dont Pierre et Jacques.

Pierre VATIER
Pierre VATIER a épousé Marie, Magdeleine DELAHAYE. Le couple a de nombreux enfants
Pierre VATIER est inhumé le 6 mai 1746 :

''le vendredy 6 may le corps de Monsieur Pierre VATIER, ancien trésorier de cette église et ancien capitaine de la compagnie de la Cinquantaine âgé de 76 ans décédé du 4 dudit mois muni des sacrements a été inhumé de notre consentement par Monsieur VATIER son neveu prêtre habitué à Saint Michel dans la chapelle de Saint Antoine en présence des parents et amis

signatures : VATIER J VATIER MARTOT curé''

Jacques VATIER
Le 29 juillet 1703 Jacques VATIER épouse Marie Louise CHEDEVILLE d'où plusieurs enfants dont Jacques Bernard né le 20 août 1716 paroisse de Saint Martin sur Renelle.
Marie Louise CHEDEVILLE décède le 11 avril 1743 ; Jacques VATIER est alors marchand tanneur rue de la Renelle ; ses frères, Pierre, également marchand rue de la Renelle et Jean-Baptiste marchand rue du Gros Horloge.
Jacques VATIER décède le 17 avril 1759 :

''le mardy 17ème jour d 'avril 1759 est décédé Monsieur Jacques VATIER, ancien officier, doyen de la compagnie de la cinquantaine et ancien trésorier de cette paroisse âgé d'environ 88 ans...inhumé dans la chapelle de St Antoine''

nota : la compagnie de la Cinquantaine était la compagnie des arbalétriers de Rouen

Jacques Bernard VATIER
Jacques Bernard VATIER, fils de Jacques épouse Marie, Jeanne, Rose LONGER le 21 avril 1744, paroisse Saint Jean.
Marie Jeanne Rose LONGER décède le 23 septembre 1757 à Rouen, paroisse Saint Martin sur Renelle :

''le vendredy 23ème jour de septembre 1757 est décédée Madame Marie, Jeanne, Rose LONGER, femme de Monsieur Jacques, Bernard VATIER, ancien trésorier de cette paroisse, âgée de 37 ans munie des sacrements et le lendemain son corps a été inhumé proche l'autel de la chapelle St Antoine par Monsieur Antoine VATIER, prêtre titulaire de la chapelle de Saint Pierre d'Alisez en présence de ses parents et amis

signatures : Henry VATIER JB VATIER Antoine VATIER
titul de St Pierre''

Après le décès de Marie Jeanne Rose, Jacques Bernard VATIER se remarie à 43 ans, et épouse le 6 novembre 1759, Louise, Charlotte DUPRAY âgée de 19 ans.

Jean-Baptiste VATIER
Jean-Baptiste VATIER, frère de Jacques épouse Marie, Marthe VIGNONdont il eut plusieurs enfants :

-Nicolas, Pierre qui deviendra marchand et épousera Marie, Françoise, Clotilde YVELIN, fille de Pierre YVELIN , négociant, le 19 mars 1748, paroisse Saint Etienne des Tonneliers.
-Henry (qui suit)
-Antoine (qui suit)
-Anne, Thérèse née vers 1724 qui épousera le 23 avril 1746 paroisse St Michel, Laurans, Nicolas DURAND originaire de Pont Audemer.

Henry VATIER
Henry VATIER épouse Marie, Marthe LONGER le 8 novembre 1747 à Rouen, paroisse Saint Jean d'où :

-Marie, Marthe, Jeanne baptisée le30 mars 1749 paroisse St Michel
-Marie Louise baptisée le 12 mars 1750 paroisse St Michel
-Jean-Baptiste, Henry
-Nicolas, Pierre
-Romain, Nicolas
-Louise, Adélaïde (ci dessus)
-Julie, Dorothée qui épousera Jacques, Guillaume, Emmanuel THIBAULT ''constructeur de navires'' au Val de la Haye avec son frère Pierre Guillaume ; le troisième frère, Guillaume est capitaine de navire.

Famille LONGER
La famille LONGER, famille de marchands, est originaire de la paroisse Saint Jean, l'une des paroisses les plus riches de Rouen. L'église Saint Jean était située place Foch, face au Palais de justice ; désaffectée en 1793 elle a été démolie en 1816.

Thomas LONGER
Thomas LONGER, marchand plumassier et Marie BODINIER son épouse ont eu au moins trois enfants :

-Madeleine née vers 1647
-Louis né vers 1646
-Pierre

Devenu veuf, Thomas LONGER épouse en secondes noces Marguerite SANNIER le 8 janvier 1671 paroisse Saint Jean ; sont présents à ce mariage : Louis son fils et Jules ANNETTE son gendre.

De cette union sont nés plusieurs enfants dont :

-Marguerite née le 19 octobre1672
-Marguerite née le 15 novembre 1673 parrain : Pierre LONGER marraine : Catherine DAVOULT femme de Louis LONGER
-Salomon né le 8 mars 1675
-Catherine née le 1er mai 1677
-Romain né le 21 septembre 1678
Marguerite LONGER a épousé Guillaume, Pierre LE NOUVEL, marchand paroisse Saint Vigor ; présent : Louis LONGER

Madeleine LONGER
Madeleine LONGER est née vers 1645. Elle épouse en premières noces Jules ANNETTE le 24 février 1669 paroisse Saint Jean ; devenue veuve elle épouse en secondes noces Jacques GOUELLAIN le 18 octobre 1684 paroisse Saint Jean ; ses frères Louis et Pierre, tous deux marchands, sont présents.

Louis LONGER père
Louis LONGER, marchand mercier et doyen des trésoriers de l'église St Jean, a épousé Catherine DAVOULT, le 16 novembre 1670 paroisse Saint Jean.

Le couple a eu plusieurs enfants dont :

-Marie née le 27 août 1672 parrain : Thomas LONGER grand père de l'enfant
-Pierre né le 8 juillet 1673
-Louis né le 10 juin 1674
-Romain né et décédé le 20 mars 1675
-Jean né le 16 avril 1676
-Louise née le 11 novembre 1677
-Michel né le 14 juillet 1679
-François né le 10 février 1681
-Marie, Catherine née le 7 juillet 1682
-Marie, Madeleine née le 15 août 1685
-Thomas né vers 1689

Jean LONGER, marchand,a épousé Madeleine, Marguerite, Rose DIGOIN le 27 février 1707

Michel LONGER a épousé en première noce Marguerite, Angélique GANSEL et en secondes noces Françoise, Marguerite SELLE le 29 janvier 1715.

Marie, Madeleine LONGER a épousé Claude, Joseph BERTHOT, 27 ans, marchand de la paroisse Notre Dame de la Ronde, le 14 janvier 1703. Le mariage a été célébré par Pierre LONGER, son frère, en présence de Louis LONGER son père, Louis LONGER fils, Pierre LONGER et Thomas LONGER ses frères.

Pierre LONGER
Pierre LONGER, fils ainé de Louis, marchand mercier et son épouse Catherine DESHAYS ont eu plusieurs enfants dont :

-Marie née le 14 août 1679 marraine : Marguerite SANNIER
-Thérèse née le 14 septembre 1680 parrain : Louis LONGER
-Madeleine née 11 juillet 1682 marraine : Madeleine LONGER veuve ANNETTE
-Pierre né le 9 septembre 1683

Thomas LONGER
Thomas LONGER, fils de Louis, a épousé Jeanne PETIT le 11 février 1714 (paroisse St Jean).

Le couple eut plusieurs enfants dont :

-Thomas, Charles baptisé le12 avril 1717 marchand
-Pierre, Romain (voir les prêtres)
-Marie, Marthe qui épouse Henry VATIER (ci dessus)
-Marie, Jeanne, Rose qui épouse Jacques, Bernard VATIER ( ci dessus)

Louis LONGER fils
Louis LONGER fils, épouse Marguerite, Barbe HUBERT le 11 septembre 1700 paroisse Saint Pierre l'Honoré. L'église Saint Pierre l'Honoré était située à Rouen, à l'angle des rues des Bons Enfants et Ecuyère. Elle fut démolie en 1840.

Le couple a plusieurs enfants dont :

-Marguerite, Catherine née le 16 février 1704 marraine : Catherine DAVOULT femme de Louis LONGER marchand de Rouen
-Marie, Barbe née le 9 juillet 1705parrain : Estienne HUBERT prêtre habitué de la collégiale Notre Dame des Andelys, marraine : Marie, Madeleine LONGER femme de Claude Joseph BERTHOD marchand de Rouen
-Louis né le 24 septembre 1706 parrain : Jean LONGER
-Paschal né le 6 juillet 1708
-Marguerite, Catherine née le 6 décembre 1709, parrain : François LONGER prêtre habitué de l'église St Jean
-Marie, Barbe née le 8 janvier 1711, parrain : Thomas LONGER frère du père, marraine : Marie LONGER cousine du père
-Jacques, Pierre né le 5 mars 1712 (qui suit)

Les prêtres

Antoine VATIER
Antoine VATIER, fils de Jean-Baptiste et de Marie, Marthe VIGNON est prêtre. En 1746 il apparaît comme prêtre habitué de l'église Saint Michel de Rouen ; en mars 1749, bien que toujours prêtre habitué de Saint Michel, il est domicilié à Alizay. Il devient alors prêtre titulaire de la chapelle Saint Pierre d'Alizay. Il célèbre les baptêmes, messes de mariage ou d'inhumation de plusieurs membres de la famille.

François LONGER
Présent au mariage de Thomas LONGER et de Jeanne PETIT le 11 février 1714 paroisse Saint Jean : ''vénérable personne François LONGER prêtre''

Pierre Romain LONGER
Pierre, Romain LONGER est le fils de Thomas et de Jeanne PETIT.

Le 26 avril 1744, paroisse Saint Jean, il célèbre le mariage de sa soeur, Marie, Jeanne, Rose avec Jacques, Bernard VATIER ; il est alors prêtre habitué de cette église.

Le 17 août 1746, paroisse Saint Martin sur Renelle, il baptise Marie, Jeanne, Louise, l'une des filles du couple ; il est alors ''Révérend Père Dom Romain LONGER prieur de Bonnes Nouvelles''.

Un prieuré fut fondé en 1060 faubourg Saint Sever par Mathilde, femme de Guillaume le Conquérant ; il pris le nom de ''Bonne nouvelle'' à l'annonce de la victoire d'Hasting et dépendait de l'abbaye du Bec. A partir de 1860 il devint la prison.

Le 7 novembre 1747, paroisse Saint Martin sur Renelle, il est parrain et célébrant au baptême de Jacques, Thomas, Romain, fils des précédents ; il est alors ''prêtre bachelier en droit et chanoine de l'église cathédrale d'Avranches''.

Le lendemain, 8 novembre 1747 paroisse Saint Jean il célèbre le mariage de Henry VATIER et de Marie, Marthe LONGER ; il signe ''prêtre chanoine d'Avranches''.

Le 12 mars 1750, paroisse Saint Michel baptême de Marie Louise VATIER, fille d'Henry et de Marie Marthe parrain : ''Pierre, Romain LONGER, bachelier de Sorbonne, prêtre chanoine de l'église cathédrale d'Avranches et vice gérant de Monsieur l'Official dudit lieu représenté par son procureur''

De mai 1767 à janvier 1782 il fut curé de l'église Saint Denis de Rouen. Située entre les rues Saint Denis, de la République et de l'Epicerie cette église fut désaffectée en 1791 et détruite pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pierre LONGER
Pierre LONGER, fils de Louis et de Catherine DAVOUST est né le 8 juillet 1673 paroisse Saint Jean.

Le 14 janvier 1703 il célèbre le mariage de sa soeur, Marie, Madeleine avec Claude, Joseph BERTHOD ; il est alors prêtre habitué de l'église Saint Jean.

En juillet 1713 il est prêtre curé de la paroisse de ''Blosseville sur Rouen dit des Bonsecours''. Il le demeurera jusqu'à son décès le 18 avril 1740 et sera inhumé dans cette paroisse.

Michel Louis LONGER
Michel, Louis LONGER est le célébrant au mariage de Nicolas VAUQUELIN et de Françoise, Angélique LONGER le 24 octobre 1739 paroisse Saint Jean.

Il apparaît comme prêtre curé de Mannevillette de janvier 1737 à janvier 1760.

Pierre Simon LONGER
Pierre, Simon LONGER est présent au mariage de Nicolas VAUQUELIN et de Françoise, Angélique LONGER le 24 octobre 1739.

Il fut curé de Bourdainville.

Les colons de Saint Domingue

Jacques, Pierre LONGER
Jacques, Pierre LONGER s'installe au Havre en 1736.

Le 12 janvier 1743, paroisse Notre Dame du Havre, il épouse Catherine, Marguerite CRAMOLET, fille du sieur Jacques CRAMOLET, marchand dans cette ville. Sont présents Jacques LE CONTE beau frère de l'épouse et Simon LONGER cousin germain de l'époux.

Jacques Pierre LONGER est alors ''officier sur les navires marchands''

Jacques, Pierre LONGER et Catherine, Marguerite CRAMOLET, son épouse, ont eu plusieurs enfants dont :

-Pierre, Jacques né 31 octobre 1743, marraine : Jeanne PETIT femme de Thomas LONGER
-Michel, Louis né le 16 septembre 1744, parrain et célébrant : Michel, Louis LONGER prêtre de la paroisse de Mannevillette
-Romain, Robert né le 18 février 1746 (qui suit)
-Marguerite, Catherine née le 19 avril 1747 (qui suit)parrain : Jacques LE CONTE, marraine : Marie, Marguerite, Françoise CRAMOLET femme de Jacques LE CONTE
-Jacques, Benjamin né le 31 mai 1752, parrain : Jacques LE CONTE capitaine quartenier de cette ville

Le père est absent lors de chaque baptême, probablement en mer.

Jacques, Pierre LONGER quitte Le Havre après 1752 et s'installe à Saint Domingue comme négociant au Cap François ; il est décédé avant 1778.

Romain, Robert LONGER
Le 5 janvier 1779 en l'église Notre Dame de l'Assomption de Cap François, Romain, Robert LONGER épouse Marie, Adélaïde CROSNIER, fille de Maître Pierre, Robert CROSNIER, ''procureur au siège royal du Cap'', native de Cap François,

Marie, Adélaïde CROSNIER, veuve de Romain, Robert décède le 9 mars 1850 à Sotteville les Rouen, elle est alors considérée comme ''colon réfugiée de Saint Domingue'' .

Marguerite, Catherine LONGER
Marguerite, Catherine LONGER épousa Jean-Baptiste COLLETTE, officier de la milice et négociant au Cap François.

Jean-Baptiste COLLETTE serait né vers 1712 à Port de Paix ; il serait issu d'une famille de colons originaire de Caudebec en Caux. Il serait décédé avant 1770.

Une annonce locale datée du 24 octobre 1770 indique :

''Trois nègres nouveaux, nation Congo, étampés imperceptiblement COLLETTE sont marrons depuis le 1er de ce mois. Ceux qui les reconnaîtront sont priés de les faire arrêter et d'en donner avis à Madame veuve COLLETTE habitant à Jean-Rabel ou à Monsieur COLLETTE négociant au Cap''

Devenue veuve, Marguerite, Catherine rentre en France avant 1776 avec Marie Madeleine, son esclave noire, native du Cap François. Marie Madeleine repart au Cap François en 1777 à bord du navire ''La Mère de Famille''. Parti du Havre le 9 mai 1777, ''La Mère de Famille'' commandé par le capitaine Jean Louis DROGY, arrive à Cayenne le 28 juin d'où le navire repart le 27 juillet pour arriver à Cap François le 20 août 1777.

Marguerite, Catherine LONGER épouse en secondes noces le 6 mars 1781 à Rouen paroisse Saint Vivien, Messire Louis, Félix LAMBERT, chevalier, sieur de SAINT MARS d'HERBIGNY :

"le mardy 6ème jour de mars après les publication d'un seul ban pour première et dernière fois du futur mariage d'entre Messire Louis, Félix LAMBERT, chevalier, sieur de St MARS d'HERBIGNY et ancien officier d'infanterie et maintenant officier de cavalerie au régiment de Royal Roussillon, originaire de la paroisse de Tournay, diocèse de Sées, fils de Messire Claude LAMBERT, escuyer, seigneur de St MARS et de Noble Dame Françoise, Reine, Blanche, Dorothée de BRAS de FER, âgé de 25 ans, demeurant rue Beauvoisine, paroisse Saint Godard d'une part et d'autre part Dame Marguerite, Catherine LONGER, veuve de Monsieur Jean-Baptiste COLLETTE, officier de milice et négociant au Cap François, fille de feu Monsieur Pierre, Jacques LONGER, négociant au Cap et de Dame Marie, Marguerite CRAMOLET, âgée de 34 ans, demeurant rue Saint Hilaire de cette paroisse, faite au prosne de notre messe paroissiale et de celle de St Godard le 25 février dernier sans qu'il se soit trouvé aucun empêchement ni opposition, vu la dispense des deux autres bans accordée par Monsieur MARESCOT vicaire général du diocèse en date du jour d'hier duement infirmée à pareil jour au greffe des informations ecclésiastiques du diocèse, la permission de fiancer et de marier en même temps lesdites parties nonobstant l'empêchement du st ... de carême accordée pareillement par ledit sieur MARESCOT, vu les extraits à ce nécessaire. Le consentement du père dudit passé par devant les notaires de Rouen en date du 3 avril 1779 le tout resté en nos mains. Nous prêtre vicaire de la paroisse de St Godard soussigné du consentement de Monsieur le curé de cette paroisse aussi soussigné après les fiançailles célébrées immédiatement avant avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Ste Eglise du consentement de la mère de ladite soussignée et la présence de Maître Louis, Charles, Emmanuel GUERROULT prêtre sous vicaire de cette paroisse, de Nicolas, Samson OUIN, brigadier de maréchaussée rue Beauvoisine paroisse St Godard amis de l'époux, Jacques MANOURY logeur d'hôtes rue de la Foulerie, Thomas, Marc MACOU dite rue de la Foulerie, amis de l'épouse lesquels nous ont répondu de la liberté et du domicile constant des parties sans qu'elles en ayent d'autre comme les ayant préalablement avertis des peines portées contre ceux qui certifient en ce cas des faits qui ne sont pas véritables et ont signé après lecture avec les époux excepté Jacques MANOURY qui a fait sa marque ne sachant écrire

signatures : LAMBERT de SAINT MARS LONGER veuve COLETTE

Nicolas Sanson OUIN veuve LONGER

la marque : Jacques MANOURY

signatures : GUEROULT prêtre sous vic. Thomas MACOU

QUILLEFEUF vic. De St Godard M BLANQUET curé de St Vivien

et lesdits Messire Louis, Félix LAMBERT chevalier sieur de St MARS d'HERBIGNY, ancien officier d'infanterie et maintenant officier de cavalerie au régiment de Royal Roussillon ; et Dame Marguerite, Catherine LONGER veuve de mondit sieur Jean COLLETTE ont reconnu pour leur enfant un garçon né à Paris le 28 janvier 1780 et maintenant en nourrice à Boisguillaume, rue Ste Venise chez le nommé Adrien LOQUEREL tailleur où il a été ondoyé le 16 juillet de la même année sous condition par le sieur VOISIN curé de de ladite paroisse en vertu de la permission de Monseigneur le Cardinal signé de Monsieur MARESCOT vicaire général restée aux mains dudit sieur curé dont ils ont requis acte lesdits jour et an que dessus

signatures : LAMBERT de SAINT MARS LONGER veuve COLLETTE

M BLANQUET curé de St Vivien''

Dans les registres paroissiaux de Boisguillaume se trouve l'acte suivant :

''Ce jourd'huy 16 juillet 1780 par nous prêtre, docteur en Sorbonne, curé de cette paroisse soussigné en présence de Jean-Baptiste MASURIER, prêtre vicaire de cette paroisse, de Jean JEANNE de cette paroisse soussignés, dument autorisé par permission de l'archevêque en date du 14 du présent mois signée de Monsieur MARESCOT vicaire général et qui est restée entre nos mains ; a été ondoyé sous conditions dans la maison d'Adrien LOQUEREL, soussigné tailleur sise dans cette paroisse rue Ste Venise, pour raisons contenues dans ladite permission un garçon né environ depuis 6 mois d'un père et d'une mère inconnus , nourri depuis le 6 mars dernier par Marie Rose COIFIER épouse dudit LOQUEREL laquelle nous a déclaré que la femme de Monsieur SAMSON brigadier de la maréchaussée, demeurant à Rouen paroisse St Godard lui avait remis ledit enfant entre les mains, laquelle ne savait écrire interpelée suivant l'ordonnance

signatures : JB MASURIER prêtre vicaire VOISIN curé de Boisguillaume

Adrien LOQUEREL Jean JEANNE

la marque : Marie Rose COIFIER''

Ces actes appellent quelques remarques.

Dans la rédaction du mariage, il n'est pas courant de trouver les formules concernant les témoins : '' lesquels nous ont répondu de la liberté et du domicile constant des parties sans qu'elles en ayent d'autre comme les ayant préalablement avertis des peines portées contre ceux qui certifient en ce cas des faits qui ne sont pas véritables ... ''

Est ce lié au fait que Marguerite, Catherine ait habité Cap François en Haïti où son père était négociant qu'elle s'y soit probablement mariée (son mari y était négociant et officier dans la milice) et qu'elle y soit devenue veuve sans en apporter de preuves écrites de tous ces faits ?

Le couple reconnaît pour leur enfant un garçon né hors mariage à Paris le 28 janvier 1780 et ondoyé au domicile de sa nourrice à Bois Guillaume le 16 juillet 1780 chez laquelle il avait été apporté anonymement par la femme de son ami brigadier de la maréchaussée.

Après avoir régularisé leur situation le couple fait baptiser leur fils le 27 avril 1781 paroisse Saint Vivien :

''du vendredy 27 avril ont été les cérémonies du baptême par moy curé soussigné à un garçon à qui on a imposé les noms de Marie, Stanislas, fils du légitime mariage de Messire Louis, Félix LAMBERT chevalier sieur de St MARS d'HERBIGNY, ancien officier d'infanterie et maintenant officier de cavalerie au régiment de Royal Roussillon ; et Dame Marguerite, Catherine LONGER son épouse demeurant en cette paroisse, né à Paris le 28 janvier 1780 qui a été ondoyé le 16 juillet 1780 par permission de Monseigneur l'Archevêque ; le parrain Monsieur Pierre Stanislas FOUCHE escuyer, Secrétaire du Roy, maire échevin lieutenant général de police de la ville du Havre et demeurant en ladite ville, la marraine Noble Dame Marie Anne Françoise LE CORNU de BIMOREL baronne de Crèvecoeur et autres lieux épouse de Messire Jean François, Alexandre ASSELIN, escuyer seigneur et baron de Villequier et autres lieux, demeurant paroisse Saint Godard qui ont signé avec le père et la mère

signatures : Marie Anne Françoise LE CORNU de BIMOREL de VILLEQUIER
Stanislas FOUCHE BLANQUET LONGER
LAMBERT de SAINT MARS''

Ainsi tout va bien, 15 mois après sa naissance, le petit garçon reçoit officiellement un prénom.

Pierre-Jacques LONGER
Pierre-Jacques LONGER sera officier de marine comme son père.

Le dictionnaire des chefs de brigades, colonels et capitaines de vaisseaux de Bonaparte premier consul retrace sa carrière :

Il effectue son premier voyage comme novice à bord de ''La Thamise'', prise anglaise de 300 tonneaux, armé de 22 canons, appartenant à l'armement de la Veuve FOÄCHE et fils du Havre, sous le commandement du capitaine Pierre-Jacques LAMOISSE. Parti du Havre le 30 mai 1763 arrivé à Cap François le 14 juillet suivant ''La Thamise'' est de retour au Havre le 26 novembre 1763. Pierre-Jacques LONGER a été payé 12 livres par mois pour ce voyage.

A cette époque de nombreux navires pratiquent le voyage triangulaire : Le Havre, Côte d'Angole (Angola) où ils chargent des noirs à destination de Saint Domingue puis retour au Havre. Sur les différents navires on note le décès de membres de l'équipage sur la Côte d'Angole les noirs se défendant ou se rebellant.

Pierre-Jacques LONGER participera à ces voyages triangulaires en qualité d'officier puis sous son commandement.

Pierre-Jacques LONGER repart sur ''La Thamise'' , en qualité de second enseigne, le 5 avril 1764 à destination de la Côte d'Angole que le navire atteint le 9 août ;

Au cours de voyage l'équipage est décimé soit par la maladie soit par une autre cause plusieurs de ces décès étant intervenus lors du séjour à la Côte d'Angole. C'est ainsi que sur 45 membres d'équipage, on compte 18 décès entre le 5 août 1764 et le 18 avril 1765 dont le capitaine Pierre-Jacques LAMOISSE, et son second Guillaume Félix Bonaventure LE BRUMENT ; de plus un matelot malade dut être débarqué à la Côte d'Angole le 27 décembre 1764 et un second demeurera hospitalisé au Cap François en 1765.

Le navire désormais commandé par le lieutenant Jacques, Augustin MAINVIELLE, quitte la Côte d'Angole le 12 février 1765 en direction du Cap François qu'il rejoint le 15 avril. ''La Thamise'' repartant du Cap le 18 décembre 1765 est de retour au Havre le 7 mars 1766. Au cours du voyage de retour, l'un des mousses tombe à la mer le 31 janvier 1766.

Pendant son séjour au Cap François, Pierre-Jacques LONGER se fait enrôler du 21 avril à août 1765, sur ''Le Bachelier'', bateau du Roy en station à Saint Domingue.

En qualité de second enseigne, il navigue sur plusieurs navires à destination de la Côte d'Angole et de Saint Domingue :

-''La Thamise'' d'août 1765 à mai 1766

-''L'Inconstante'' de décembre 1766 à janvier 1768

-''L'Ajax'' de janvier 1769 à août 1770. Au cours de ce voyage ''L'Ajax'' chargea 465 noirs destinés au sieur FOÄCHE à Saint Domingue.
Construit en 1762, d'un port de 200 tonneaux, armé de 10 canons, ce navire s'est appelé successivement L'Inconstante puis la Thésée et enfin l'Ajax.

Pierre-Jacques LONGER fait fonction d'écrivain en qualité d'enseigne à nouveau sur ''La Thamise'' entre Le Havre et Brest du 30 novembre 1770 au 19 avril 1771 puis il embarque à nouveau sur ''l'Ajax'' le 14 juillet 1771 en qualité de second lieutenant à destination de la Côte d'Angole et de Saint Domingue. Lors de voyage ''l'Ajax'' embarque 597 noirs destinés au sieur FOÄCHE.

Pierre-Jacques LONGER est reçu capitaine au long cours le 29 avril 1773. Pour son premier commandement il se voit confier par les armateurs BAUDRY et BOULIAGNE le brigantin ''le Réfléchy'' ; construit à Nantes en 1768 ce petit navire de 45 tonneaux armé de 6 canons dispose d'un équipe de 15 hommes.

Parti du Havre le 1er juillet 1773, ''le Réfléchy'' arrive à la Côte d'Angole le 28 novembre 1773, en repart le 28 février 1774 après y avoir chargé 114 noirs, arrive au Cap François le 25 mai 1774 ; il repart du Cap François le 6 juillet 1774 et rentre au Havre le 28 août 1774. Au cours du voyage aller l'un des novices est emporté par un coup de mer le 28 juillet 1773.

Pierre-Jacques LONGER repart pour la Côte d'Angole le 14 mai 1775 à bord du ''Pacifique'' , navire de 260 tonneaux, construit au Havre en 1770, armé par les sieurs DAVID et CHAUVEL. Arrivé à Logon le 14 août 1775 il en repartira le 25 avril 1776.

Le séjour se passe mal : le 3 janvier 1776, l'enseigne Baltazard GENEVEY et le matelot Victor CAUVET sont tués ; le 15 février, une révolte des noirs (le rôle mentionne nègres) éclate, ceux ci s'emparent de la chaloupe du navire. Le lieutenant Léonard ODIEVRE qui se trouvaient à bord de la chaloupe s'enfuit à la nage, son fils Louis, mousse, qui se trouvait également à bord de la chaloupe a disparu. L'enseigne Pierre BOUCHEROT est tué ; Jacques BASLIN, novice, s'enfuit et reviendra en France sur un autre navire. En outre, plusieurs membres de l'équipage sont blessés et décèderont les jours suivants :

-27 février Jacques CHAUVET matelot

-13 avril Philippe DELAMARE matelot

-14 avril Daniel BUHOT mousse

-19 avril Jean Pierre ERBET mousse

-24 avril Daniel BEYEYE second chirurgien

Le ''Pacifique'' repart le 25 avril 1776 et arrive à Saint Pierre à la Martinique le 12 juin où il dépose des blessés ou malades qui décèderont à l'hôpital :

-Louis MARGOT novice décédé le 29 juin

-Paul MICAILLE matelot décédé le 23 juillet

-Charles LE HARANGE maître décédé le 31 juillet

Au cours de la traversée entre l'Afrique et la Martinique Charles MILLIERE, le cuisinier, périt en mer.

Le ''Pacifique'' rejoint Fort Royal (devenu Fort de France) le 8 juillet 1776 et y demeure jusqu'au 8 février 1777.

Antoine DELAMOTTE, matelot, décède le 7 octobre 1776 et Jacques BOUVIER, mousse, profite de ce séjour pour déserter.

Le navire quitte la Martinique le 12 avril pour regagner Le Havre le 24 mai 1777.

Pierre-Jacques LONGER est admis dans la marine royale le 5 mai 1778, et embarque sur le ''Lively''avec le grade de lieutenant de frégate à Rochefort le 16 novembre 1778. Cette frégate part pour le Sénégal avec l'escadre commandée par de VAUDREUIL perturber le commerce des anglais en détruisant leurs établissements de traite.

En raison de ses qualités de parlementaire, Pierre-Jacques LONGER est chargé de missions à Podor, ville du nord du Sénégal, puis commandant la corvette ''la Lunette'' il participe à la prise du navire anglais ''Nanci''.

Il est ensuite chargé de conduire en Angleterre les marins anglais prisonniers à bord de la ''Marianne''. Il est alors attaqué par une corvette anglaise le 22 juin 1779. Blessé il est fait prisonnier, conduit à Gorée puis à Porsmouth où il est détenu pendant 8 mois.

  A son retour en France il obtient un brevet de lieutenant de frégate entretenu ; il est également autorisé à commander la ''Nérée''.

Ce navire de 250 tonneaux, armé de 4 canons, construit au Havre en 1783 pour le compte de l'armement Veuve Grégoire et fils. Pour son prremier voyage il quitte Le Havre le 1er juin 1783 à destination de la Côte d'Angole où il arrive le 1er septembre ; il repart de la Côte d'Angolle le 18 septembre 1783 avec 14 noirs à l'adresse du chevalier Lamarthe et arrive au Cap François le 16 janvier 1784 ; la ''Nérée'' part du Cap François le 9 mai, il est de retour au Havre le 18 juin 1784.

En juin 1785 il embarque sur le ''Ducrest'' placé sous le commandement du lieutenant de vaisseau EYRES. Construit en 1785, ce navire de 135 tonneaux appartient au Duc de Chartres. Le 12 juin il quitte Le Havre pour '' une croisière en Manche'' emmenant à son bord Charles, Louis, marquis DUCREST de Dijon, maître des comptes, commandant du régiment de grenadiers de Guyenne et quelques uns de ses amis. Dès le 27 juin il est de retour à Cherbourg puis relâche au Havre où il se trouve les 13 et 14 juillet puis gagne Dieppe le 18 juillet avant de regagner le Havre le 27 août. Quelques ronds dans l'eau...

Pierre-Jacques LONGER embarque ensuite sur le brigantin ''l'Aimable Marthe'' à destination du Sénégal sous le commandement du capitaine DORE. Lors du voyage retour ''l'Aimable Marthe'' ramène au Havre, Messieurs DURAND, ancien gouverneur de l'ile Saint Louis, accompagné de son cuisinier et d'un jeune esclave et GOURG, commissaire de la marine du Sénégal. Parti du Sénégal le 24 juillet 1786, après une traversée longue et dangereuse, ''l'Aimable Marthe'' doit arriver au Havre dans la matinée du 12 septembre. La veille, le brigantin est pris dans la tempête au large du Pays de Galles et s'échoue dans la baie de Tumby. ''l'Aimable Marthe'' est détruit mais l'équipage et les passagers ont été sauvés.

Pierre-Jacques LONGER sert dans la garde nationale de Rouen de juillet 1789 à fin 1791.

Enseigne de vaisseau en 1792, il est promu capitaine de vaisseau en 1794 ; la même année ''LE TERRIBLE'', vaisseau de 1er rang, armé de 110 canons,

commandé par le contre-amiral François Joseph BOUVET et le capitaine Pierre-Jacques LONGER participe au combat du 13 Prairial an II (1er juin 1794) au cours duquel il engage le HMS Queen Charlotte, navire amiral de la flotte anglaise ; au cours de ce combat il eut sa mature très endommagée.

Le capitaine de vaisseau Pierre-Jacques LONGER se voit ensuite confier le commandement du vaisseau de 1er rang ''LE REPUBLICAIN'', 110 canons, lancé le 20 mars 1780 à Brest sous le nom de '' ROYAL LOUIS''.
A la fin de l'année 1794, la Convention nationale souhaite affirmer la suprématie de la flotte française sur la flotte anglaise. A cet effet la Convention nationale ordonne à la flotte française basée à Brest d'effectuer une opération de diversion contre les Anglais. L'escadre venant de subir de graves dégâts et des pertes humaines importantes lors du combat de Prairial est alors en mauvais état. Le 24 décembre 1794 elle appareille tout de même pour cette périlleuse mission. Suite à la pénurie de matelots et d'officiers expérimentés, des équipages novices affrontent la mer pour la première fois. Le goulet de la rade de Brest est à peine atteint que le désordre s'installe parmi les navires qui manoeuvrent pour éviter les abordages. Dans la confusion générale ''LE REPUBLICAIN'' toujours commandé par le capitaine de vaisseau LONGER s'échoue sur la Roche Mingant sur laquelle il reste accroché jusqu'au petit matin avant de se disloquer complétement. Dix marins périrent au cours de ce naufrage.
Le capitaine de vaisseau Pierre-Jacques LONGER est décédé le 8 avril 1824 à Saint Germain en Laye à son domicile place du Marché neuf. Il était chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint Louis.

Sources


-ADSM registres paroissiaux de Launay, de Rouen paroisses St Michel, Saint Jean, Saint Etienne des Tonneliers, Saint Pierre l'Honoré, Saint Vivien, Boisguillaume, Le Havre paroisse Notre Dame, Sotteville les Rouen,

-ADSM dispenses pour consanguinité

-ADSM inscriptions maritimes

-AD Eure registres paroissiaux de Saint Just

-Archives nationales d'outre mer Saint Domingue état civil

-Site internet ''Les épaves du Ponant''

-Site internet ''Bataille du 13 prairial an II''

-Site internet ''Océantreasures'' récit du naufrage de l'Aimable Marthe par Mr DURAND

-Danielle et Bernard QUINTIN Dictionnaire des chefs de brigades, colonels et capitaines de vaisseaux de Bonaparte premier consul Paris SPM 2012

avec la participation de Laurent QUEVILLY

Mise à jour : 17 février 2013