Le capitaine Gamot,
un négrier "ordinaire"... A bord de son navire arriva à Saint-Domingue le jeune Jean-Valentin Vastey. et c'est l'un des personnages du livre, "Le baron de Vastey". Mais qui était le capitaine Gamot ? |
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Les chiffres divergent et l'on
estime jusqu'à 15 millions le nombre d'Africains
arrachés durant plus de trois siècles
à leur terre pour être
déportés dans les différentes colonies
appartenant aux puissances occidentales. Les navires négriers se livrant à la traite étaient pour la plupart basés à Nantes, Bordeaux ou encore dans les ports normands du Havre, de Honfleur, de Dieppe.
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Charles
Guillaume Augustin Gamot est né au Havre le 13 janvier 1736
d'un huissier prénommé de même et de
Marguerite Levillain. Il était l'époux de Marie
Anne Françoise Duval, native de Guerbaville et fut
reçu a l'amirauté du Havre le 12 novembre 1761.
22 janvier 1765. Il est capitaine et pilote à bord de la Favorite en partance pour la Martinique. Retour au Havre le 20 octobre.
13 janvier 1767. Il est second capitaine et pilote sur le Prince-Franc qui part pour la Guinée et livre 139 captifs à Saint-Domingue. Retour au Havre le 13 septembre 1768. C'est sa première campagne négrière.
7 novembre 1768 Il est capitaine sur l'Aimable-Geneviève, navire marchand des frères Eustache en partance pour Saint-Domingue. A son bord se trouve Jean-Valentin Vastey, père du baron de Vastey. Retour le 6 septembre 1769.
8 février 1770, Nouveau voyage à bord de l'Aimable-Geneviève. Arrivée au Cap le 29 avril. Retour au Havre le 31 decembre.
7 août 1771. Il reprend la traite négrière en assurant le commandement de la Tamise, prise anglaise du port de 300 tonneaux, tirant d'eau chargé 12 pieds, 8 à vide, deux ponts et deux gaillards. Le navire appartient pour trois parts à Eustache et fils, du Havre et pour un quart à Stanislas Foache, négociant au Cap-Français. Cap sur la Guinée...
29 juillet 1772. Arrivée de la Tamise au Cap, venant de Malimbe, côte d'Angole, avec 520 noirs pour le compte de Stanislas Foache. La vente fut ouverte le jeudi 6 août. On passa ensuite une annonce pour ceux qui voudraient charger à fret des marchandises. La Tamise partit le 24 octobre et toucha le Havre le 23 décembre.
14 janvier 1773. Même affectation. Retour au Havre le 25 octobre 1774.
13 mars 1775. Même affectation. La Tamise partit effectivement le 5 avril et arriva le 16 mai au Cap. Quatre jours plus tard, le sieur Antoine-Maurice L'Enfant, commis chez MM. Dubord & Demente, annonçait qu'il lui était venu de la Tamise des toiles de Rouen pour draps de lits, des sacs à café et de très bonnes poudres à poudrer. La Tamise alla ensuite à Port-de-Paix et revint de nouveau au Cap le 30 juillet. Et puis... et puis...
Le mystère Gamot
Négrier "ordinaire", Gamot ? Pas tout à fait. Si nous retraçons ici ses états de service, c'est qu'un mystère plane sur sa mort. Selon son arrière-petite-fille, Louise Charlotte Léonie Partiot, il aurait, au cours de l'un de ses voyages découvert une île fertile. Gamot recrute alors du monde pour la coloniser, part du Havre, atteint Saint-Domingue, met le cap sur sa terre promise. Et disparaît dans un naufrage.
La réalité est tout autre. Parti de Saint-Domingue à bord de la Tamise le 27 décembre 1775, le navire périt effectivement en mer. Mais il faisait tout simplement route pour Le Havre. A l'inscription maritime, on porta la mention "sans nouvelles" en 1777. puis "mort" en 1778, 79 et 80.
Ajoutons que le fils de Gamot eut lui aussi une destinée hors du commun. Un temps colon et négociant à Saint-Domingue, il jouera un rôle de premier plan durant la première révolution noire. On le retrouvera ensuite préfet de Napoléon et beau-frère du maréchal Ney. Le capitaine Gamot avait aussi un frère jumeau qui fut très en vue en Martinique. Mais ça, c'est une autre histoire...
22 janvier 1765. Il est capitaine et pilote à bord de la Favorite en partance pour la Martinique. Retour au Havre le 20 octobre.
13 janvier 1767. Il est second capitaine et pilote sur le Prince-Franc qui part pour la Guinée et livre 139 captifs à Saint-Domingue. Retour au Havre le 13 septembre 1768. C'est sa première campagne négrière.
7 novembre 1768 Il est capitaine sur l'Aimable-Geneviève, navire marchand des frères Eustache en partance pour Saint-Domingue. A son bord se trouve Jean-Valentin Vastey, père du baron de Vastey. Retour le 6 septembre 1769.
8 février 1770, Nouveau voyage à bord de l'Aimable-Geneviève. Arrivée au Cap le 29 avril. Retour au Havre le 31 decembre.
7 août 1771. Il reprend la traite négrière en assurant le commandement de la Tamise, prise anglaise du port de 300 tonneaux, tirant d'eau chargé 12 pieds, 8 à vide, deux ponts et deux gaillards. Le navire appartient pour trois parts à Eustache et fils, du Havre et pour un quart à Stanislas Foache, négociant au Cap-Français. Cap sur la Guinée...
29 juillet 1772. Arrivée de la Tamise au Cap, venant de Malimbe, côte d'Angole, avec 520 noirs pour le compte de Stanislas Foache. La vente fut ouverte le jeudi 6 août. On passa ensuite une annonce pour ceux qui voudraient charger à fret des marchandises. La Tamise partit le 24 octobre et toucha le Havre le 23 décembre.
14 janvier 1773. Même affectation. Retour au Havre le 25 octobre 1774.
13 mars 1775. Même affectation. La Tamise partit effectivement le 5 avril et arriva le 16 mai au Cap. Quatre jours plus tard, le sieur Antoine-Maurice L'Enfant, commis chez MM. Dubord & Demente, annonçait qu'il lui était venu de la Tamise des toiles de Rouen pour draps de lits, des sacs à café et de très bonnes poudres à poudrer. La Tamise alla ensuite à Port-de-Paix et revint de nouveau au Cap le 30 juillet. Et puis... et puis...
Le mystère Gamot
Négrier "ordinaire", Gamot ? Pas tout à fait. Si nous retraçons ici ses états de service, c'est qu'un mystère plane sur sa mort. Selon son arrière-petite-fille, Louise Charlotte Léonie Partiot, il aurait, au cours de l'un de ses voyages découvert une île fertile. Gamot recrute alors du monde pour la coloniser, part du Havre, atteint Saint-Domingue, met le cap sur sa terre promise. Et disparaît dans un naufrage.
La réalité est tout autre. Parti de Saint-Domingue à bord de la Tamise le 27 décembre 1775, le navire périt effectivement en mer. Mais il faisait tout simplement route pour Le Havre. A l'inscription maritime, on porta la mention "sans nouvelles" en 1777. puis "mort" en 1778, 79 et 80.
Ajoutons que le fils de Gamot eut lui aussi une destinée hors du commun. Un temps colon et négociant à Saint-Domingue, il jouera un rôle de premier plan durant la première révolution noire. On le retrouvera ensuite préfet de Napoléon et beau-frère du maréchal Ney. Le capitaine Gamot avait aussi un frère jumeau qui fut très en vue en Martinique. Mais ça, c'est une autre histoire...
Laurent QUEVILLY.
Avec le concours de Jean-Yves et Josiane MARCHAND.
Remerciements à M. Pierre LE BON et Mme CORVISIER.
Avec le concours de Jean-Yves et Josiane MARCHAND.
Remerciements à M. Pierre LE BON et Mme CORVISIER.